AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,2

sur 28495 notes
Un très bon livre qui aborde un sujet original et riche !

C'est d'abord un thriller qui est ici traité. On nous raconte le parcours pour le moins singulier de J.B Grenouille qui, devenu meurtrier par accident, va poursuivre sur sa lancée. Ici, les crimes servent à la fois de bas instincts et de nobles aspirations, produisant un paradoxe qui verse à la fois dans le sordide et le sublime. Mais de toute évidence, notre héros est quelqu'un hors du commun grâce à un don particulier et un sens, dirons-nous, de l'excellence. Seulement il semble bien être le seul à s'en rendre compte tant ses origines obscures, le laissent dans l'exploitation et l'anonymat. D'où cette quête de revanche sociale, de gloire et d'amour qui l'entraîne vers un versant sombre de lui-même. Orphelin, Grenouille connaît la maltraitance des foyers et les conditions de vie d'un enfant mal né. Malgré tout, il développe par ses propres soins, une aptitude particulière, celle de sentir : pas une flagrance n'échappe à son odorat si fin et c'est avec audace qu'il saura montrer ce savoir-faire à un vrai parfumeur. Devenu son apprenti, il apprend vite et concocte des senteurs enivrantes. Mais faute d'être reconnu, il quitte l'atelier et part vers un autre chantier pour acquérir de nouvelles compétences. En chemin, il connaît alors une crise profonde avant de poursuivre pour se transformer en tueur en série.

Une très bonne histoire qui se déroule sur une toile de fond historique où l'on découvre le Paris du XVIII, ses ruelles pleines de monde et d'acres odeurs, le métier de parfumeur et l'art de la capture des essences : les techniques propres à ce métier sont ici traitées telles qu'elles étaient à cette époque. Quant à la peinture sociale, on peut voir à travers ce roman les inégalités frappantes, l'écart des conditions entre les pauvres et les riches alors qu' il n'y a pas tant d'oeuvres qui les traitent : la plupart évoquant les drames ou tragédies qui se déroulent dans le microcosme de l'aristocratie.

Enfin, le but que poursuit Grenouille peut alors prendre une autre dimension que la seule quête personnelle si on le rapporte à son contexte. Teinté de revanche sociale, il devient existentiel, quasi-métaphysique : Grenouille cherche à confectionner des parfums, autrement dit des odeurs agréables, quand précisément il vit dans un milieu où la puanteur est la règle, une norme toujours banalisée. Lui, avec la finesse de son odorat, est plus que jamais apte à saisir toutes les nuances de cette puanteur qui règne à Paris face à laquelle il propose la confection de parfums... Autre point. Ne s'étonne-t-il pas lui-même de ce paradoxe surprenant qui le perturbe tant : alors qu'il sent si bien l'odeur des autres, il ne parvient pas à sentir la sienne propre ? Ce n'est qu'en devenant meurtrier que son existence apparaît aux autres. Ceci dit, Grenouille n'est pas pour autant devenu célèbre étant donné que l'auteur lui-même reconnaît l'anonymat de son héros et qu'il a dû fouiller longtemps dans les archives pour raconter son histoire. le propre d'un parfum est d'être une invention éphémère : d'où le fait que les mauvaises odeurs qui st implantées dans le décor bien avant sa venue semblent se maintenir à la fin en dépit de son retour sur les lieux nauséabonds de sa naissance dans lesquels il verse son parfum.

Reste que je m'interroge sur l'intervention du fantastique, son rôle implicite ? Baldini meurt après le départ de Grenouille, sa maison incendiée je crois, et Grenouille disparaît une fois le parfum déversé sur le marché au poisson. Un semblant de justice je suppose.
Commenter  J’apprécie          404
Quelle délectation !
Tous les sens olfactifs sont éveillés par la magie des mots. Une merveille atypique.

L'écriture est limpide, puissante, détaillée et fouillée.
Un voyage olfactif et onirique à la fois.
Un livre à la fois thriller, conte, fable, historique, roman : tout y est subtilement mélangé et dossé.

Dès les premières pages, j'étais enivrée par les odeurs immondes de la capitale.
J'ai grandi avec Jean-Baptiste Grenouille et une palette de nuances accompagne son parcours : empathie, tristesse, mal-aimé, maître nez, exploité, insensible ou encore solitaire.

Un tourbillon de senteurs qui m'a plongée dans une ivresse de plaisir, basculant tantôt dans l'humour, tan
Commenter  J’apprécie          391
Jean-Baptiste Grenouille ! Il fallait oser créer ce personnage et cette intrigue. Souvenirs de passages : sa naissance au milieu des étals de poissons, la création du parfum d'une poignée de porte… l'ambiance générale du livre m'est restée. Curieusement, pas les odeurs, mais la vision d'un XVIIIe siècle très réaliste.
Je le relirai peut-être un jour… histoire d'en humer à nouveau toute la subtilité.
Commenter  J’apprécie          390
Un roman savoureux.
De la première à la dernière page, le lecteur est emmené par cette odeur envoûtante qu'est ce parfum. le parfum du diable, de dieu ou tout simplement d'un génie. Je ne sais comment qualifier Jean-Baptiste Grenouille : effrayant, flamboyant, attachant ou les trois à la fois !
Un livre bien original par son sujet, sa romance, sa fin complétement innatendue et surtout par le style de Patrick Süskind, un style littéraire et poétique.
Un très beau classique à lire avec ivresse dont vous sentirez à jamais son parfum.
Commenter  J’apprécie          390
Le parfum est un chef d’œuvre de Patrick Süskind, un auteur allemand, merveilleusement traduit par Bernard Lortholary qui mérite également un hommage. Toute l'intrigue se passe au XVIII ième siècle en notre beau pays, la France, que cet auteur connait aussi bien que nous. Le titre originel en allemand est le même qu'en français, mais il y a un sous-titre Die Geschiste eines Mörders : le destin d'un meurtrier. C'est un roman qui nous emporte en premier lieu dans le vaste champ des parfums et il est même plus juste de dire des odeurs et pour l'intrigue nous côtoyons le destin de Jean-Baptiste Grenouille, en effet le destin d'un meurtrier. Notez que cet auteur, par délicatesse, a pris toute précaution pour éviter un véritable nom de famille française mais c'est bien un nom français. Le livre débute par un sommet littéraire de description des odeurs de Paris ! Je ne résiste pas à livrer l'une des phrases que j'apprécie tout particulièrement : "Le paysan puait comme le prêtre, le compagnon tout comme l'épouse de son maître artisan, la noblesse puait du haut en bas, et le roi lui-même puait, il puait comme un fauve, et la reine comme une vieille chèvre, été comme hiver." Je ne veux pas tomber dans le travers regrettable de certains en résumant et ainsi en privant le lecteur séduit du plaisir de la découverte, de l'aventure. Je me limiterai à vous livrer mes impressions. C'est tout simplement génial de pouvoir nous tenir sur près de 300 pages par le cœur de l’œuvre, les odeurs. C'est également une œuvre géniale par l'inventivité : vous ne serez pas saisi d'effrois mais en revanche très souvent vous serez pris à sourire et parfois de fous-rires irrésistibles et comme dans un thriller à rebondissements vous ne pourrez pas deviner la chute finale. Ne vous privez pas d'un plaisir gratuit ou presque en livre de poche et accessible dans toutes les bibliothèques.
Commenter  J’apprécie          393
Le Parfum possède toutes les qualités du roman de divertissement dans le sens le plus noble du terme. Il contient ce qu'il faut d'audace, d'originalité, de légèreté, d'humour et de tragédie pour faire de sa lecture un régal de chaque instant. A tel point qu'on se demanderait presque si, à l'instar de son héros Jean-Baptiste Grenouille, Patrick Süskind ne détiendrait pas lui-même la recette miracle, celle de nous charmer tous.

A l'heure du tout audiovisuel, de l'intrusion permanente des images et des sons, difficile de ne pas tomber enivré par les vapeurs d'un si doux parfum.
Commenter  J’apprécie          392
Patrick Süskind a réalisé un très bel exercice de style mais ce livre possède de nombreuses longueurs et répétitions.
Pour commencer je n'aime pas le style ruisselant de mots (comme en musique on peut parfois avoir l'impression qu'il y a trop de notes !) sans que cela ait rien de lyrique - le sujet ne s'y prête guère. On est constamment dans une sorte d'anaphore. Ensuite le roman avance de manière arbitraire, sans que les péripéties répondent à une nécessité de construction qui nous ferait saisir le comportement du personnage pour l'amener à sa fin (celle du roman et celle du "héros"). Bref, souvent on ne sait pas pourquoi le personnage principal prend telle décision (pas toujours, sur la fin l'auteur se rattrape…). Pour finir on a quand même beaucoup de mal à s'intéresser à ce personnage - non pas parce qu'il n'a rien du héros positif - mais parce qu'en soi il n'est guère intéressant et que l'auteur ne fait rien ou ne sait pas nous y intéresser.
L'idée était pourtant excellente et promesse de superbes pages sur les odeurs, les parfums, la sensualité et l'érotisme des corps féminins. Résultat : un réchauffé de roman du XIXème mais décharné, sans envolé, sans romantisme, sans style, sans génie et sans humour. Je me suis ennuyé et me suis forcé à le terminer en me disant que certainement quelque chose allait enfin se passer. Il y a certes quelques belles pages sur l'artisanat du parfumeur et sur l'ivresse qu'exhalent les jeunes filles en fleur, si bien qu'en coupant dans le gras et en ne gardant que l'essence du texte, peut-être cela aurait-il pu faire une excellente nouvelle au lieu de quoi, il m'a semblé que l'auteur, ne voulant pas gâcher une si bonne idée, a bourré son roman de ouate inutile et de personnages secondaires sans relief, abandonnés au fil du récit comme des papiers testeurs.
Je n'arrive pas a me faire un avis sur l'ensemble de l'oeuvre car à des moments il est génial et à d'autres je l'ai trouvé très fade.
Commenter  J’apprécie          393
J'ai été époustouflée par cette oeuvre. J'ai pu ressentir la magie et la beauté des mots de la première à la dernière page comme si chacun avait été mûrement réfléchit et sélectionné et les odeurs décrites s'échappaient des phrases par milliers pour venir jusqu'à mon nez. J'ai eut l'incroyable sensation de sentir chaque odeur qui nous était décrite. Lorsque l'on imagine que l'on mange un citron, l'acidité qui lui est propre nous vient directement en bouche; comme si nous le dégustions à l'instant. le même étrange et fantastique phénomène s'est produit avec les odeurs présentes dans cet ouvrage.

le roman est d'une originalité et d'une intelligence incroyables. Certains sujets mènent à la réflexion; notamment ceux concernant le personnage principal Grenouille qui est très particulier et tout à fait unique en son genre dans la littérature selon moi.

Ce dernier est à la fois intriguant et fascinant mais aussi totalement fou et répugnant sous tous les aspects possibles. Comme les autres personnages de l'oeuvre, je me suis laissée envoûter par Grenouille. La description qui nous est donnée par l'auteur dans l'incipit de son récit se suffit à elle même pour décrire la complexité incroyable du personnage: "génies abominables".

La plume de l'auteur est incroyablement immersive; j'ai été complètement plongée dans la France du XVIII ème siècle et j'ai adoré ce dépaysement.

Cette oeuvre est une découverte magnifique où les odeurs sont à chaque coin de page. Un travail phénoménal de recherches sur les parfums a été réalisé et le génie de l'oeuvre s'en ressent. Comme le dit si bien Bernard Pivot en parlant de cette oeuvre: "A vue de nez, un chef-d'oeuvre".
Commenter  J’apprécie          391
Vu le nombre de critiques déjà écrites sur le site, je ne vais pas m'appesantir longtemps sur le sujet puisque de nombreux membres ont écrit brillamment tout le bien que je pense de ce livre.

Une fois commencé, j'ai été incapable de le lâcher. le Parfum est un livre que j'ai dévoré et qui m'a totalement enivrée. J'ai été surprise par cet ouvrage, je suis passée par toutes sortes d'émotions contradictoires et j'ai été déçue de voir arriver la fin parce que j'aurais bien aimé lire quelques chapitres de plus.
Commenter  J’apprécie          393
Le nez dans tous ses états jusqu'à la folie meurtrière, car Jean-Baptiste Grenouille, un nez doublé d'un criminel vécut en France au XVIIIe siècle. Il suivait ses victimes à l'odeur. Paradoxe des paradoxes, Grenouille n'avait aucune odeur mais sentait toutes les odeurs, et ne ressentait rien.
Des parfums de Grasse à la puanteur insupportable des bas fonds de Paris, l'univers olfactif créé par Patrick Süskind est colossal, et la drôlerie accompagne le cauchemar jusqu'à la chute. le nez en sent de toutes les odeurs : des fleurs et des herbes, des animaux, étables et porcheries, de la terre, de la chair humaine, mélanges d'infusions, d'épices et de liqueurs, chaque page sent très fort et entraîne notre nez de lecteur.
Grenouille, dans sa mégalomanie, voulait séduire et dominer par les essences, voulait le pouvoir par les sens car « qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur des hommes », et Grenouille les tenait tous par le bout du nez.
Le roman, un exercice de style excentrique pour le plus grand plaisir du lecteur, est aussi une interrogation sur la place dans la société et la reconnaissance sociale, la soif du pouvoir et les dégâts qui s'en suivent. La condition humaine en souffre.
Commenter  J’apprécie          381




Lecteurs (113879) Voir plus



Quiz Voir plus

Le Parfum

Quel est le sous-titre du roman ?

Histoire d'un parfumeur
Histoire d'une femme
Histoire d'un meurtrier
Histoire d'un phéromone

10 questions
4836 lecteurs ont répondu
Thème : Le Parfum de Patrick SüskindCréer un quiz sur ce livre

{* *}