J'ai eu du plaisir à lire ce livre, intelligent, drôle et captivant. Il contient des anecdotes savoureuses et des enseignements donnés à des disciples proches. Je recommande.
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Lors d’une session de formation dans un temple japonais, les moines locaux avaient interrogé un disciple de Suzuki sur la validité de son ordination. Ils disaient qu’elle n’était pas valable parce qu’il n’avait pas subi la cérémonie appropriée, ne s’était soumis au cérémonial du recueil d’aumônes et ne s’était fait raser la tête qu’à son arrivée au Japon.
Alors, suis-je un moine oui ou non ? demanda-t-il à Suzuki de retour aux Etats-Unis.
C’est l’esprit qui en décide, lui répondit ce dernier. Si vous estimez que vous êtes un moine, vous êtes un moine. Si vous vous ne le pensez pas, vous n’êtes pas moine.
C’était ma première sesshin et avant la fin du premier jour j’étais convaincu que je ne tiendrais pas la distance. Mon mari, qui devait avoir un dokusan avec Suzuki cet après-midi-là, lui demanda de me recevoir à sa place.
-- J’ai commis une erreur, expliquai-je à Roshi. Je n’en suis pas capable ; j’étais venue pour accompagner mon mari.
-- Il n’y a pas d’erreur, rétorqua-t-il. Vous pouvez partir, bien sûr, mais il n’y a nulle part où aller.
Un soir, après une causerie, un homme dans l'auditoire demanda:
- Vous dites que le zen est partout. Mais alors pourquoi devons-nous venir au Centre zen ?
- Le zen est partout, répondit Suzuki Roshi. Mais pour vous, le zen est juste ici
Lors d’une causerie, quelqu’un interrogea Suzuki Roshi sur la psychanalyse.
Voici ce qu’il répondit :
-- Vous croyez que la conscience est une sorte d’étang dans lequel on jette des objets qui coulent tout au fond, comme de vieilles chaussures, et qui remontent à la surface par la suite. Mais en fait l’esprit n’existe pas !
Si c'est impossible, comment faisons-nous ? demande un élève.
Vous le faites chaque jour, répond Suzuki.