Si vous êtes un habitué du catalogue de la maison d'édition Gallmeister, alors vous serez destabilisé par ce
Vis-à vis , cette maison, nous ayant habitué aux grands espaces, au style nature writing. Là , on est dans un thriller domestique, comprenez des petits meurtres entre voisins, dans un quartier résidentiel dit tranquille....
Hen, (comme Henrietta), et Lloyd viennent d'aménager dans un quartier à une heure de Boston. Au cours d'une soirée entre voisins, ils sympathisent avec le couple d'en face , et sont rapidement invités. Là , les hôtes leur font visiter leur maison (identique à celle de Hen et Lloyd) et dans le bureau , une coupe sportive attire l'attention de Hen : elle en est sûre, ce trophée à été volé lors d'un meurtre , il y a quelques années, dans une université.
Matthew son nouveau voisin est donc un meurtrier ! Mais qui va la croire ? Elle est bi-polaire, et a déjà accusé quelqu'un à tort dans le passé...
Sur sa mémoire visuelle, je n'ai eu aucun doute, Hen passe son temps à dessiner.
C'est même cela qui m'a fait poursuivre ma lecture, car j'ai eu au début un moment de flottement ("poursuivra, poursuivra pas ? " ). le départ est tonitruant, on sait qui est le meurtrier.
Hitchcock prisait lui aussi ce genre de narration, il y voyait un palier de plus au niveau du supens... L'enquêtrice est un brin fragile , et on a des doutes sur sa capacité à résoudre une enquête, là où les flics ont fait chou blanc...
Mais j'ai un faible pour les artistes en personnages de romans (quand c'est bien fait) et spécifiquement pour les peintres, illutrateurs.
Peter Swanson, arrive , en quelques lignes à nous faire "voir" l'oeuvre de Hen, à tel point que j'ai eu envie de visiter son atelier (qui n'existe pas !). je pense que, sans cette particularité, peut-êre aurais-je abandonné ma lecture, car ce départ, il faut y croire... Hen n'est pas particulièrement sympathique, et c'est en cela qu'on s'éloigne du genre "thriller domestique", l'auteur ne nous faisant pas ressentir particulièrement d'empathie pour son héroine en construisant des ponts, entre elle et nous, des ressemblances, des trucs auxquels s'accrocher. Il n'est pas consensuel, démago, elle n'a pas les réactions dites "normales". Difficile de s'identifier à une personne sous cachets, bi-polaire.
Comme personne ne la croit , Hen va dévelloper une curieuse relation avec son voisin, d'où le titre :
Vis-à-vis"...
Difficile aussi d'avoir peur de ce Matthew , on serait presque (presque!) tenté de penser qu'il rend service à la communauté ...
Avec ce roman, qui met un peu de temps à se mettre en place, il faut être patient...
Le meilleur, c'est la fin. je n'avais pas deviné, ( ne cherchant même pas d'ailleurs...) préférant me laisser porter par l'auteur, dont j'avais lu
Huit crimes parfaits . J'ai préféré ce dernier roman.