Quelle imagination de la part de l'auteur !
Madge Swindells nous emmène à la découverte de personnages attachants sur trois générations, dans une écriture rigoureuse, sans faille, riche en rebondissements inattendus, qui pourrait nous faire croire à une histoire vécue plutôt qu'a un roman. La haine de l'Allemand était bien réelle après la guerre et le désir de vengeance légitime.
Nous sommes en avril 1945. le sous-marin allemand XLII, le plus moderne des sous-marins, vient d'être torpillé par l'ennemi au large de Walvis Bay en Afrique du Sud. Il va couler avec les 56 membres de l'équipage. A son bord, Hans Kolb est l'officier ingénieur chef mécanicien. Il a 22 ans. Son ami, Steen, sous-lieutenant, est le second du commandant Max Erath. Celui-ci, qui connaît les prouesses sportives et la force physique de ces deux hommes, leur tend un gilet de sauvetage et un ballon d'oxygène et leur ordonne de tenter leur chance de rejoindre la côte à la nage. Hans était champion de natation avant la guerre.
Après une traversée infernale, au prix d'atroces souffrances, il réussit à rejoindre la terre, pris en charge par un canot à un kilomètre des côtes. Il se retrouve à l'hôpital de Walvis Bay parmi des survivants d'un cargo suédois qui vient de sombrer. Claire MacGuire, jeune infirmière de 20 ans, leur prodigue les premiers soins au sortir du port. Hans est là parmi les rescapés, inconscient, délirant, le visage brûlé, avec une jambe qui nécessitera une amputation.
Claire ressent une émotion violente à son contact. Elle a un véritable coup de foudre pour lui et ne veut plus s'en éloigner. Aussi, quand le commissaire de police demande où est l'Allemand, l'unique survivant du sous-marin pour l'interroger, elle déclare qu'il n'est pas là. Un autre rescapé suisse, Günter Grieff, va mourir. Elle possède ses papiers d'identité qu'elle échangera avec ceux de Hans. Elle déclarera aux autorités que ceux de Hans ont dû être perdus en mer. Hans n'est donc plus Allemand, mais Günter Grieff, citoyen suisse, il ne passera pas sa vie dans un camp de prisonniers de guerre, il échappera aux poursuites et au mépris des pays contre l'Allemagne, il restera près d'elle. Hans accepte, il affirme qu'il a perdu la mémoire.
Une autre personne jouera un rôle important dans la vie de Günter Grieff, c'est Marika, la belle Marika, tchèque d'origine juive. Les troupes de Hitler ont envahi la Tchécoslovaquie. Les nazis ont tué sa mère en 1940 sous ses yeux. Une famille en Afrique adopte Marika : Bertha et Irwin Factor, des commerçants d'import-export aimants. Marika a 12 ans, elle est complètement traumatisée, elle ne s'habitue pas à ce pays de vent et de sable, de longues étendues désertiques, et rêve de retourner en Europe pour devenir célèbre. Son père, Pierre Magos, médecin d'origine franco-tchèque, a été massacré dans le village d'Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944. Elle espérait tant le revoir ! Marika voue une haine profonde envers les Allemands, elle jure de venger ses parents et surtout de retrouver l'assassin de son père. Marika et Günter tomberont sous le charme l'un de l'autre. Ils se fiancent, Marika attend un enfant. Puis elle rompt ses fiançailles, folle de rage, Claire, la jalouse, lui a appris que Günter est Allemand.
A 18 ans, Marika part à Londres pour réaliser son rêve : devenir riche et célèbre. Gagner beaucoup d'argent dont elle versera une importante partie dans une association pour retrouver l'assassin de son père. A force de volonté, le succès fera d'elle l'une des plus grandes stylistes d'Angleterre. Elle est surnommée la reine de la fourrure.
Günter devient lui aussi célèbre, le magnat de la mine de diamants, le milliardaire africain. Il possède le Kwammang-a, ce qui signifie l'Arc-en-ciel de Dieu, l'un des diamants bruts les plus gros du monde, une collection de figurines de l'art africain, des masques et statuettes.
Günter et Marika s'aimeront, mais Marika refuse de l'épouser, de laisser parler son coeur, de vivre avec lui.
Madge Swindells nous entraîne dans le tourbillon de ces personnages et de leur parcours au fil des années, mais n'en disons pas davantage.