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EAN : 9791032904077
600 pages
Éditions de l'Observatoire (06/03/2019)
3.75/5   6 notes
Résumé :
Une des plus riches familles indiennes se déchire pour la succession du patriarche, mégalomane et fou. Une impressionnante transposition du Roi Lear dans l'Inde contemporaine. Jivan Singh, fils du bras droit d'un milliardaire indien, revient à New Delhi après quinze ans d'absence. Au coeur de la luxuriante propriété privée des Devraj, il retrouve ceux avec qui il jouait enfant : Gargi et Radha, les filles aînées du puissant magnat, ainsi que son demi-frère homosexue... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Je lis que très superficiellement les 4ème de couverture pour garder le plaisir de la découverte….. A la fin de ma lecture j'y ai découvert que Preti Taneja a transposé dans ce romn le Roi Lear de Shakespeare à notre époque, en Inde et cela confirme une partie de mon ressenti.

J'avoue tout de suite que je ne connais que de nom l'oeuvre du célèbre écrivain anglais et je me suis donc empressée d'aller consulter Wikipédia afin de comparer les éléments de la pièce originelle à ceux du roman de Preti Taneja. En effet la trame est similaire et tous les ingrédients sont là : la famille qui se déchire, les conflits avec les rancoeurs, jalousies, la lutte pour le pouvoir, l'amour, les frustrations jusqu'à certains actes criminels etc…. Plusieurs fois, sans le savoir, j'ai pensé que cela ferait une excellente tragédie à l'ancienne. Je ne m'étais pas trompée, preuve que tous ces thèmes restent actuels.

Comme dans le modèle de référence en cinq actes, le roman se découpe en cinq parties donnant la parole à chacun des jeunes prétendants à la succession de l'empire de Barun Devraj dit Bapuji, en pleine crise mystique, pour nous relater leur position mais aussi qui ils sont vraiment. Gargi, Radha et Sita les trois filles de Bapuji ainsi que Jivan et Jeet, les deux fils de Ranjit, son bras droit, sont les narrateurs de cette fresque indienne où les conflits familiaux, amoureux et d'intérêts sont étroitement mêlés.

En bon moralisateur, le patriarche après avoir lancé la « bombe » qui va faire éclater sa famille et révéler les visages et les ambitions de chacun, va prendre à la fin de chaque chapitre, la parole pour donner sa vision des faits et de ses projets.

Preti Taneja a rajouté une sixième partie, qui donne son titre au livre, et qui est une sorte d'épilogue au drame qui s'est déroulé sous nos yeux. Seuls survivront les plus forts, les plus ambitieux, les plus manipulateurs.

L'auteure a donné des caractères très différents aux trois filles : Gargi est une femme de pouvoir, elle a tiré un trait sur son mariage avec Surendra et ne souhaite pas s'encombrer d'enfants. Ce qui l'importe c'est la Compagnie. Radha elle, est une femme objet, superficielle, uniquement intéressée jusqu'à maintenant par son apparence, se privant pour correspondre aux canons de la mode, elle est d'ailleurs responsable des relations publiques des entreprises de son père, domaine de l'image et de la communication. Les événements vont lui permettre de s'affranchir d'un mari dominateur, Bubu, mais elle n'est pas aussi rouée aux arcanes du pouvoir que sa soeur.

Quant à Sita, celle à qui Bapuji destine la Compagnie, la plus jeune de ses filles, elle est celle qui a réveillé en lui, semble-t-il, une bonne conscience, allant jusqu'à avouer les abus et excès qu'il a commis par le passé et IL se lancera dans une croisade contre ce qu'il a construit. Il va, grâce à elle et son image de pureté et de sagesse, retrouver une certaine aura.

Comme dans toute lutte de pouvoir, il y a des vengeances, des règlements de compte, des drames et du sang versé, tous les sentiments sont mis à jour, on tombe les masques, on complote, car l'argent est un puissant révélateur des vrais désirs et caractères de chacun. Certains seront prêts à tout pour obtenir ce qu'ils estiment leur revenir de droit.

L'arrivée de Jivan, le fils « bâtard » de Ranjit, parti depuis 15 ans aux Etats-Unis avec sa mère, élevé auparavant avec les filles de Bapuji et le fils légitime de Ranjit, va attiser les passions et en jouer pour enfin posséder ce qu'il pense juste de lui revenir.

Mais il n'est pas uniquement question de cela dans ce roman dense de près de 600 pages. Preti Taneja en profite pour décrire l'Inde avec ses contrastes, ses coutumes, ses parfums, ses rites et en particulier les mondes qui se confrontent et s'affrontent, celui de la pauvreté, du petit peuple, de l'extrême misère et celui clinquant, opulent des riches familles et dans le cas présent celle issue d'une lignée de maharajah, de leur grandeur et leur déchéance.

A travers les personnages féminins il est également question de la place des femmes dans le pays, dans le couple, le travail, la société ainsi que des homosexuels avec le personnage de Jeet.

C'est une fresque importante à la lecture exigeante par les multiples intervenants, les lieux et l'écriture mêlant termes indiens, traditions etc…. Malversations, trafics, argent détourné aucune difficulté à comprendre, par contre la crise mystique de Bapuji reste assez énigmatique pour moi : réalité ou mystification, je pense qu'elle n'est finalement que le prétexte au drame. J'aurai également aimé que le personnage de Sita soit plus approfondi et elle reste pour moi assez mystérieuse.

Par contre en choisissant de donner à Bapuji un rôle de gourou, sujet à des crises de folie parfois sanguinaires, se lançant avec sa mère, Nanu, femme de 90 ans, aux allures de harpie, dans une marche pour la liberté, pratiquant le jeun et appelant à la révolte contre tout ce qu'il a construit par le passé Preti Taneja aborde les mouvements de masse, aveuglés du passé, fascinés par cet homme vieillissant qui a tout abandonné.

Certaines scènes assez violentes parsèment le récit car dans cette lutte à mort pour le pouvoir tous les coups sont permis. La lutte entre les deux soeurs aînées fait apparaître les jalousies tenues sous silence. L'une est ivre de pouvoir lui sacrifiant tout, l'autre, dominée par son mari, frustrée de n'être qu'un objet de plaisir se vengera des années endurées à parfaire son image. Leur seul lien : Jivan que les deux femmes convoitent et qui va devenir un enjeu, mais il sait où placer ses pions et ne sera pas qu'un objet de convoitise.

Qui parle d'Inde parle des strates de la société comme dans le bidonville de Dhimbala qui borde le complexe hôtelier de la Compagnie,composé de 9 cercles, 9 degrés dans l'échelle de la pauvreté du lieu. Dans ce lieu Jeet devient Rudra, il se fond dans les plus démunis lui qui a perdu l'amour de celui qu'il aime Vix, son amour interdit.

C'est une oeuvre ambitieuse et exigeante qui demande de se poser en spectacteur d'un drame en 6 actes, où chaque narrateur défend sa position et expose ses arguments. prêt à tout pour obtenir ce qu'il pense juste par rapport à son travail et ses sacrifices, mais Preti Taneja le fait avec maîtrise. Elle donne un souffle moderne, utilisant les travers de notre époque : argent, drogue, puissance et pouvoir mais aussi ceux de son pays d'origine. J'ai eu malgré tout parfois le sentiment de ne pas avancer mais sans jamais perdre le fil de l'histoire.
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Dans l'Inde contemporaine, une famille dont le patriarche, milliardaire est totalement mégalomane, à en devenir fou, dirige " la Compagnie" que convoitent ses filles: Gargi et Radha. le fils de son bras droit: JIvan , de retour des Etats Unis où il a vécu 15 ans, retrouve ce milieu où règnent trahisons, désirs de pouvoirs, cruauté et trafics. Son demi-frère homosexuel, Jeet, quant à lui, a rejoint le bidonville voisin où se côtoient misère , maladie et horreur. Mais c'est à sa plus jeune fille Sita que le père va confier les clés de son Royaume....Preti Taneja signe ici une fresque dense, impitoyable,fourmillant de détails, image sans doute d'un pays où l'inégalité est terriblement présente.
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N'ayant jamais lu le Roi Lear de Shakespeare, je ne saurais dire si on peut parler de transposition, mais dans tous les cas, j'ai retrouvé des motifs présents dans d'autres pièces du dramaturge anglais tels les désaccords familiaux, la passion amoureuse, la haine causée par la jalousie. Bref, c'est tout une histoire que nous raconte Preti Taneja sur presque 600 pages.

Nous qui sommes jeunes est en effet un bon pavé. On sent la brique dès la prise en main... et on sent aussi le roman foisonnant dès lors que l'on tourne les pages pour la première fois. Découpé en six parties : cinq parties correspondant aux cinq personnages principaux, les enfants désormais adultes et une dernière partie portant le titre éponyme - ne peut-on pas considérer que ce roman reprend la construction des tragédies classiques en cinq actes et que l'auteure y a ajouté un épilogue ?

Quoi qu'il en soit on découvre un océan de vies insoupçonnées par le biais de Jivan d'abord, le vilain canard parce que né bâtard. Il fait son grand retour en Inde après avoir vécu durant quinze ans aux États-Unis avec sa mère. Celle-ci est décédée, Jivan décide d'aller renouer avec ses racines, de retrouver son père Ranjit, son frère Jeet, et Gargi, Radha et Sita, les filles du meilleur ami de son père si on peut dire, le grand Bapuji, fondateur de la Compagnie.

La Compagnie c'est un peu l'Inde dans le sens où elle trempe dans tout, elle a le monopole de tout, est à l'origine de tout, c'est vraiment quelque chose d'omniprésent dans leur vie. Bapuji perd un peu le nord et voilà que tout va à vau-l'eau.

Mais au début, j'ai eu du mal à entrer dedans, j'ai pas trouvé Jivan franchement sympathique ni même intéressant. J'avais l'impression qu'on ne grattait que la surface, qu'il y avait une large partie du personnage que l'on ne nous délivrait pas. J'ai donc été déçue à la base, lorsque j'ai vu que la deuxième partie se focalise sur Gargi et que l'on ne suit plus Jivan (excepté dans le premier chapitre de la dernière partie), mais finalement j'ai adoré suivre Gargi. Ainsi que Radha, et Jeet et Sita un peu moins.



Mon avis en intégralité :
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Une des plus riches familles indiennes se déchire pour la succession du patriarche, mégalomane et fou. Une impressionnante transposition du Roi Lear dans l'Inde contemporaine. Jivan Singh, fils du bras droit d'un milliardaire indien, revient à New Delhi après quinze ans d'absence. Au coeur de la luxuriante propriété privée des Devraj, il retrouve ceux avec qui il jouait enfant : Gargi et Radha, les filles aînées du puissant magnat, ainsi que son demi-frère homosexuel, Jeet, devenu trafiquant d'oeuvres d'art pour la Compagnie. Mais alors que la plus jeune des trois soeurs Devraj, Sita, manque à l'appel, le père commence à perdre tout sens des réalités et décide de confier à cette jeune idéaliste les clés de son empire financier. Une terrible lutte de pouvoir entre lui, ses filles et les prétendants à sa fortune s'ensuit aussitôt. Des palaces cinq étoiles du Cachemire à l'infernal bidonville de Dhimbala, ce premier roman-fleuve est une fresque bouleversante sur la chute d'une dynastie, où frivolités, meurtres et trahisons illustrent l'inéluctable tragédie de la décadence.
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Un jeune homme de vingt-huit ans revient en Inde auprès de son père, un riche homme d'affaires. Ils ne se sont pas vus depuis quinze ans. Il ne le connait presque pas, il n'a jamais pris de ses nouvelles pendant toutes ces années. Ce jeune homme est issu d'une relation illégitime. Sa mère décédée, rien ne le retient aux Etats-Unis.
La description de l'arrivée à l'aéroport, où son demi-frère, légitime celui-là, est censé l'attendre est moite, dense, du grand art. Elle donne tout de suite le ton de ce roman étouffant, où tout peut basculer d'une seconde à l'autre. Les surprises sont nombreuses dans ce pays infernal et fascinant.
Le récit est découpé par personnage. Il y a la fille parfaite, qui se conforme aux désirs de son père depuis toujours ... pour avoir un peu de liberté. Ce paradoxe est bien rendu. J'ai rarement ressenti aussi fort des différences de culture et le poids écrasant des traditions. le pire est la condition des femmes. Pourtant les héroines sont issues d'un milieu très aisé, cultivé, la dernière revient de l'université de Cambridge où elle a réussit brillamment des études.

Ce livre éclaire sur l'Inde actuelle, le passé colonial, les différences abyssales entre les indiens. Une scène très marquante est celle d'une des jeunes femmes qui traverse dans sa voiture blindée de luxe une foule qui manifeste. Tout est possible. La tension est maximale. Nous qui sommes jeunes … nous pourrions tout changer pour un monde plus juste ? Plus écologique ? Plus humain ?

Malheureusement, j'ai souffert tout au long de la lecture, car j'ai senti, vu le nombres d'erreurs grossières et gênantes de traduction, que celle-ci n'était pas à la hauteur de ce grand roman écrit en anglais par une femme d'origine indienne. Il y a des confusions de noms de personnages, ou un « il » à la place du « elle » et vice-versa... obligeant à relire deux fois la phrase pour la comprendre. Terrible.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Pour sa propre santé mentale, pour rester là, il doit enseigner à ces garçons que la vie n’est pas linéaire. Ils doivent apprendre ce que cela signifie d’être le futur de ces langues anciennes qui ne connaissent d’autre temporalité que le présent.
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Ses mots dérivent vers lui, se répandent sur la surface de la piscine. Elle attend. Il va la réconforter. Il sait ce que c’est que d’être meurtri, de sentir une plaie ouverte dans les parties les plus tendres de soi, d’éprouver une douleur causée par les mains de quelqu’un à qui l’on ne veut que faire plaisir.
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Tout en ravalant son chagrin elle se rappelle que, chaque automne, la vie est sacrifiée, des flammèches rouges et dorées constellent le sol ; puis le printemps revient. Cela ne saurait se passer autrement, la nature fait en sorte qu’il en soit éternellement ainsi.
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Il y a d'autres ignes droites que celles de la lignée, et celles des cartes, celles des araignées. C'est là ta place. C'est écrit.
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Pourquoi lui revient-il toujours d’écrire les scripts où chagrin et deuil sont de mise ?
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