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sur 1456 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Avec Sylvain Tesson, chez moi, c'est haine et passion.

Il a, d'abord une fâcheuse tendance à m'énerver de par son orgueil, sa façon de balancer son savoir littéraire, ses leçons de géographie et d'histoire (qui ne nous apprennent rien de plus que d'autres manuels), et son faux côté cool dans les moments difficiles.

Et, j'oubliais ses aphorismes à deux balles qui nous sont envoyés, certainement pendant une intraveineuse de vodka.

Et puis, il y a cet autre côté du personnage de Tesson, qui m'aimante et qui me pousse à l'admiration. C'est un type "no limit", un électron libre, un casse cou, un forcené aux pieds d'argile; un peu comme le pays qu'il arpente depuis des années : la Russie.
Pour Tesson, tout est à explorer chez ce voisin Slave, et le territoire et l'âme. Il est un amoureux indéfectible de cet Empire qui a vu naître Tolstoï et Dostoïevski.Il baigne, là bas dans une Vodka de bonheur, quitte à s'y noyer. Parce que Monsieur Tesson veut toujours explorer cette Russie, jusqu'à la mort s'il le faut. C'est un suicidaire qui n'a de comptes à rendre à personne.

Entre cette haine et cette passion que je rumine, j'ai donc attaqué ce énième récit de cette figure de proue de la littérature voyageuse française. Je m'y suis engouffré :
- pour suivre l'épopée Napoléonienne en Russie?
- pour suivre les nouvelles aventures de ce post-adolescent, fils à papa de Tesson?
- pour vivre jalousement son périple que je ne serais pas en mesure de faire?
...
Le livre, je l'ai fermé avec les mêmes questions qu'avant. J'ai envie de débiner ce géographe (comme moi), comme j'ai envie de l'encenser. Je n'arrive plus à prendre du recul.
Mais, c'est sûr, son prochain livre, je le lirai.
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C'est après avoir déposé ce livre chez son éditeur que Sylvain Tesson a eu son accident stupide dont il est miraculeusement ressorti mais non sans séquelles. C'est avec impatience que j'attends ses écrits de l'après car je pense que cet accident l'aura mûri. J'entame la lecture de Berezina, bérézina, une expression commune mais j'avoue connaître moins les faits historiques qui en ont fait un nom commun tout en n'ignorant pas cette guerre menée par Napoléon en Russie. Une chose qui m'a étonnée est qu'il n'ait fallu que treize jours pour couvrir la distance de Moscou à Paris. Sylvain Tesson, Goisque, Gras et deux Russes embarquent à bord de side-cars Oural, marque Russe, et entreprennent plus ou moins le même itinéraire qu'a suivi Napoléon deux cents ans plus tôt, Napoléon en décembre 1812 et l'équipe de Sylvain Tesson en décembre 2012. Un voyage éprouvant, il neige et les températures sont négatives tout comme deux cent ans auparavant à la différence que Sylvain et ses amis ont le gîte assuré tous les soirs, la chaleur d'un lit et la vodka pour déconner entre amis. Les narrations de l'époque Napoléonienne et le présent se suivent dans un même chapitre, ceux-ci étant titrés suivant les énièmes jours du voyage. de la campagne Napoléonienne, les faits que racontent Sylvain Tesson sont crus, la réalité dépasse l'imagination, il faut avoir le coeur bien accroché mais toutes les guerres sont cruelles et la cruauté est le propre de l'homme.
J'ai apprécié Berezina comme tous les livres que j'ai lu de Sylvain Tesson ; en attente du suivant.
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Sylvain Tesson, grand voyageur amateur de vodka et russophile de longue date, a choisi, pour son nouveau périple, de nous conduire à bord de son side-car, une Oural, sur les traces de Napoléon Bonaparte et de la Grande Armée au moment où celle-ci, après s'être trop enfoncée dans les terres russes, se voit contrainte de rebrousser chemin face à un ennemi absent, une terre hostile et un froid de plus en plus mordant.

C'est accompagné de Julien Gras, autre voyageur de renom, du photographe Thomas Goisque et de deux compères russes, que l'expédition se met en route au départ de Moscou, direction Paris, réalisant en deux semaines un trajet que l'Empereur et son Armée auront mis deux mois à faire.

Au fil de son périple, Sylvain Tesson nous replonge en pleine campagne napoléonienne, faisant sans cesse des sauts entre 2012 et 1812, raccordant ainsi les étapes de son parcours à la grande Histoire et agrémentant celle-ci d'anecdotes et d'explications pour le moins intéressantes. Malheureusement, si toute la partie sur Napoléon, ses troupes et la débâcle m'a véritablement passionnée (mes connaissances en histoire étant plutôt limitées…), je dois dire que je n'ai pas ressenti le même intérêt pour le voyage de l'auteur…

Je trouvais pourtant l'idée de départ géniale et l'aventure tout à fait exaltante, mais la façon dont Sylvain Tesson se met en scène et la répétition de ses mésaventures ont fini par me lasser. On a finalement assez peu d'informations sur le visage, 200 ans après, des pays qu'il traverse et sur les rencontres qu'il va faire. Ce sont elles aussi qui rendent le récit de voyage vivant et enrichissant, or je trouve qu'elles manquent au texte… le style, cependant, est encore une fois très littéraire, travaillé et agréable à lire. L'humour, un brin grinçant, reste également très présent et permet d'alléger la lecture.

Finalement, le mélange récit de voyage/ récit historique s'avère un peu décevant car difficile à doser, mais, point positif, « Berezina » me donne envie de combler mes lacunes et de me plonger dans un ouvrage entièrement consacré à Napoléon !


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La débâcle napoléonienne m'a réconciliée avec Sylvain Tesson, écrivain!

Moi qui m'étais tant agacée de son expérience de "bobo" sur les rives glacées d'un lac de Sibérie, je finis ce voyage historique en ayant aimé mettre mes pieds (non gelés) dans les traces de pas des grognards de la Grande Armée, amusée de ce projet excentrique d'aventuriers motorisés sur les routes de la débâcle, et nourrie de documentation "de la mémoire et du mythe".

Deux cents ans après la retraite impériale, ils sont cinq compères traçant la route en motocyclette à panier adjacent, partant de Moscou pour faire le trajet inverse de la glorieuse Campagne de Russie de 1812, ce pitoyable et dramatique retour à pied de l'armée de l'Empereur sur 4000 kms, dans des conditions de froid, de famine, d'épuisement, de maladies et de mort comme rarement vues.

Le périple en side-car n'est sans aucun doute pas aussi cauchemardesque que le calvaire des français de l'époque mais il faudra aussi composer avec le froid, la violence des routes russes, la monotonie éreintante des paysages et des distances, l'imprévu et les beuveries requinquantes.

Tout le long du chemin se posent sans cesse ces questions sur la notion d'honneur et de courage dans notre époque contemporaine faite de confort et d'individualisme, sur le décalage immense des conditions de vie, en rapport avec le climat et les distances.
Et le respect et la reconnaissance historique pour l'homme, capable d'entrainer derrière lui un peuple sur l'idée de grandeur et de fierté jusqu'au sacrifice.

Sylvain Tesson nous invite à un double voyage: celui dans le temps, par un récit vivant et poignant, en hommage à une armée de combattants héroïques et à une figure mythique de notre histoire nationale. Et celui dans ses pas de globe-trotteur passionné de la Russie, pays qui le fascine toujours autant.
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Sylvain Tesson, à l'occasion du bicentenaire de la campagne de Napoléon en Russie, décide avec trois autres compagnons de route d'entreprendre la route qu'a suivie l'Empereur lors de la retraite de Russie. Cette route, ils la feront en side-cars russes, des "Ourals", motocyclettes adaptées au climat et aux routes de l'Est.
Le récit alterne les épisodes de leur voyage de 2012 avec l'effroyable odyssée de l'armée française en déroute en 1812.
Les Russes s'efforcent de ne pas la combattre de front, privilégiant plutôt la voir lutter contre l'hiver russe, et la forçant à prendre le même trajet qu'à l'aller, avec pour conséquence de ne pouvoir trouver ravitaillement dans les localités dévastées lors de leur entrée en Russie.
Le récit est vivant, certes le trajet de Sylvain Tesson, non exempt de difficulté pourtant, n'a rien à voir avec l'horrible marche de la grande armée. Cette marche nous est relatée avec précision, elle est bien documentée, l'auteur se basant sur les écrits de deux témoins directs de cette retraite.
La retraite de Russie et la traversée de la Bérézina m'était bien connue, mais se la voir rappelée et la revivre ne fut pas inutile.
Le contraste entre les deux équipées est intéressant et permet à Sylvain Tesson et ses compagnons de relativiser les problèmes, bien réels pourtant, mais sans commune mesure avec ceux encourus par les soldats de. Napoléon.
Beaucoup de touches d'humour, beaucoup de réflexions sur le personnage de l'Empereur parsèment le récit.
Ce fut un moment de lecture très agréable, et j'ai apprécié les belles photos de Thomas Goisque qui illustrent le livre.
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Sans le challenge solidaire de Gwenn aurais-je ouvert un livre de Sylvain Tesson? Rien n'est moins sur tant l'homme entraperçu deci delà dans les médias me semble antipathique !
Décembre 2012 , bicentenaire de la retraite de Russie. Sylvain Tesson décide de partir sur les traces des grognards de Napoléon. Une oural, deux amis français et deux amis russes...S'en suit pour le lecteur le récit de treize jours de route, le froid, la neige, le vent, les étapes et en parallèle le récit de la retraite. Un récit à suivre carte en mains, un récit étayé par des sources de référence celle de Caulaincourt et celle du Sergent Bourgogne et toujours l'horreur des champs de bataille qu'ils soient d'hier ou d'aujourd'hui.
Une lecture fluide mais , gagnée par la monotonie de la route et du récit... j'ai manqué m'endormir au volant.
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L'histoire de ce manuscrit est bornée par deux évènements tragiques dans la vie de Sylvain Tesson : la mort de sa mère quand il en a commencé l'écriture, et sa terrible chute de dix mètres, le jour où il l'a achevé.
Dans son récit Sylvain Tesson nous confie : « Je crois au dharma, à la route du destin » Ce jour là, le jour de l'accident, son destin était de survivre, et, de nous livrer ce récit de chevauchée en side-car, ce voyage mémoire sur les traces de Napoléon et de sa Grande Armée.
Cinq hommes, décident de partir comme Napoléon, en plein hiver, dans le froid mordant russe. Moscou- Paris quelle folle aventure par -20°C sur une « oural » ! On est bien aussi dans la folie et la démesure, dans cette retraite Napoléonienne, un vrai carnage, ces horreurs de 1812. Sylvain Tesson nous parle de l'indicible, cannibalisme et autophage, et d'autres atrocités qui ne peuvent nous laisser indemne en refermant le livre. Je retiens, aussi, le très bel hommage que Sylvain Tesson rend aux chevaux atrocement immolés par des hommes égarés, affamés, frigorifiés et divagants d'épuisement.
L'avidité du pouvoir, de domination du monde de Napoléon, ont mené un million d'hommes à de tragiques souffrances !
Cette épopée en side-car est émouvante, l'idée était géniale, mais j'ai la sensation d'un récit écrit trop vite, dommage, car j'ai beaucoup aimé ces autres récits qui nous amènent toujours vers des contrées improbables ! Cet écrivain marcheur, cet ermite du lac Baïkal m'émeut toujours avec ses récits.
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Les autres critiques de ce site résument bien ce livre de Sylvain Tesson, et sa tentative de parcourir à moto tout l'itinéraire de retraite de la Grande Armée napoléonienne, depuis Moscou jusqu'à Vilna. Cette terrible retraite se résume par le nom de Bérézina, où survint son plus atroce épisode. En mettant ses pas dans ceux des soldats de 1812, puis de Napoléon lui-même, qui abandonna ses troupes en Lituanie pour rentrer rapidement à Paris, Sylvain Tesson essaie de tracer un trait d'union, une relation géographique et voyageuse, entre ces événements-là et son propre pittoresque voyage : relier le passé au présent, revivre au présent, dans des conditions plus confortables, l'épreuve de l'armée française. Tesson matérialise ce lien par des récits alternés, celui de son périple, entrecoupé de rappels historiques de la retraite de 1812, ce qui lui permet de souligner que les cent dix ans qui le séparent de la Retraite de Russie sont un gouffre infranchissable. Il saisit que nous ne comprenons plus du tout le patriotisme, l'héroïsme, la foi dans l'Empereur, des hommes de 1812. En de très lucides pages, il rappelle qu'entre eux et nous est advenu le XX°s, ses grandes boucheries héroïques, ses camps, ses exterminations, ses totalitarismes : l'homme européen préfère aujourd'hui faire ses courses et vivre en paix, et refuse que L Histoire vienne le réveiller de son sommeil consommateur. le livre de Sylvain Tesson prend acte de cet échec.
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Ce roman nous retrace l'itinéraire de la fuite de Napoléon de Moscou à Paris en 1812. Il est d'une très grand richesse historique ( un gros travail de recherche ). Certaines citations des divers bras droits de l'Empereur sont régulièrement imbriquées dans le roman.
Du coup cela nous donne une très grande immersion de cette partie de l'histoire, limite à nous glacer le sang. D'ailleurs c'est un funeste passé qui ne m'avait pas du tout intéressée jusqu'alors. C'est extraordinaire de savoir que c'est une grande défaite de l'Empereur alors que ce n'est qu'une victoire en vérité. On ne peut être qu'en admiration par la tactique Russe mais je comprends tout à fait le sentiment d'exaltation pour Napoléon.

J'ai apprécié ce mariage du présent au passé, tout est mélangé et pourtant tout est très clair ! il n'y a aucune confusion possible.

La partie road trip n'est pas en reste, car nous ressentons le froid, les conditions difficiles des routes, les émanations de l'alcool ..J'ai aimé cette folie et cette recherche des traces du passé. c'est très enrichissante et c'est une aventure que j'aurai aimé faire mais en été ...

Le point négatif, pour moi reste la première partie . elle est longue, je ne l'ai pas trouvé intéressante. donc un début de lecture un peu laborieux . Je n'aurai gardé qu'un rappel de l'histoire afin qu'on sache les circonstances de cette retraite des terres Russes.

Le point positif , les deux cartes en préambule. Celle de 1812 et celle de 2012 dont je retournai consulter régulièrement.

Pour conclure, si vous aimez l'histoire et plus particulièrement celle de l'Empereur des Français, c'est une autre façon de découvrir cet épisode où tant d'hommes ont péri.( et de chevaux !)
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Une découverte du à une dame pour qui j'ai du respect .
Quand on me dis Tesson , je vois le père , vieux réac aux idées totalement contraires aux miennes .
J'ai donc découvert que le fils est écrivain ...
Ce livre j'en garde une impression partagée .
Autant la partie sur Napoléon m'as beaucoup intéressé , me poussant même à la recherche d'autres ouvrages sur la question .
Autant je n'ai pas accroché au style du bonhomme lui même .
Tesson apparait ici comme quelqu'un de cultivé certes , mais avec un orgueil à la limite du supportable .
J'ai fini le livre , mais relirais je un jour du Tesson ? Rien ne le garantis.
Pourtant il y avait ici un intérêt certain , qui se justifie par l'approche du contexte historique par Tesson .
Il sait ce dont il parle , son initiative est tout à fait louable , le souci c'est son approche et son style narratif , un peu trop centré sur lui même pour réellement me convaincre .
Un ouvrage qui apparait très fréquentable et digne d'intérêt mais qui aurait du être bien davantage .
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