250 croquis principalement de pendus comme pour nous rappeler, non sans ironie, que la vie ne tient qu'à un fil.
Expression qui remonterait ou puiserait ses origines dans la mythologie grecque ou romaine et ferait référence aux Moires ou aux Parques qui étaient les divinités maîtresses de la destinée humaine.
Les trois Moires, ou Moirai, s'appelaient Clotho, Lachésis et Atropos. Ces filles de Nyx sont des fileuses qui travaillent sur le même rouet :
La plus jeune, Clotho ou la fileuse, représentée avec une quenouille qui avait pour don de tenir le fil des destinées humaines, et donc tisse le fil qui représente la vie ;
La seconde prénommée Lachésis ou le sort avait pour tâche de placer le fil sur le fuseau, le déroule et le mesure ;
et enfin Atropos, l'impitoyable, l'inévitable, l'implacable, littéralement « celle qui ne tourne pas » décide de l'instant auquel elle coupera le fil, mettant un terme à la vie quand bon lui semblait. Bien sûr, les terriens ne pouvaient en aucun cas connaitre leur destinée telle qu'elle était réservée par ces 3 soeurs.
Elles règlent le destin des hommes, le destin étant la loi universelle du monde, il est supérieur même aux immortels.
Tout être possède sa moira, sa destinée, sa part ou son lot de bonheur et de malheur dans l'existence.
Leur nom provient d'un mot qui signifiait « part » ou « lot », dans le sens de « ce qui est à dévolu à chacun ». « Sa part n'était pas d'être aimée » ou « Son lot était d'être malheureux », voici le genre de phrases que les Grecs employaient pour décrire les divers destins dont les Moires affligeaient non seulement les mortels, mais aussi les immortels : car ces derniers devaient également se soumettre aux cruelles sentences des Moires.
Sylvain Tesson nous renvoie lui aussi à l'antiquité : "Sur le linteau d'entrée des cimetières de la Rome antique, le visiteur lisait cet aphorisme gravé sous un crâne : « Tu seras ce que je suis, je fus ce que tu es. ». (la mort parle latin) : Memento mori, « Souviens-toi que tu es mortel ». Dans le brouhaha d'une vie en fête, dans le contentement de soi et le désordre de nos heures, on a tendance à l'oublier. C'est un tort."
Alors ces dessins aussi simples soient-ils sont un formidable pied-de-nez, à la mort. C'est parfois cynique, souvent drôle, voire poétique, en prise directe avec l'actualité, mais une chose est certaine cela nous pousse à aller au delà du dessin...
Le texte qui les accompagne en préambule est lui aussi riche de réflexions, ne serait-ce que par rapport au vécu de l'auteur même s'il précise avoir commencé ces dessins bien avant avoir, lui-même, frôlé la mort. Ainsi qu' une mise au point sur la désinvolture que certains y verraient. Il le dit lui-même :
"Mes dessins ne se gaussent pas de la mort volontaire, ils la nomment pour la tenir au loin"
Et selon le théorème stoïcien cité : "Supprimer la mort serait la pire insulte au charme de la vie. La valeur de l'existence tient à sa brièveté."