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Quand on aime Sylvain Tesson, on le lit, même si l'on pressent que tel livre ne sera pas à la hauteur de nos attentes, même si quelquefois il peut lasser avec ses aphorismes trop souvent faciles ou douteux.

Donc, un livre sur la mort et plutôt le suicide, pourquoi pas? Pour la mort, Sylvain enfonce une porte béante en évoquant son caractère inéluctable. Il est plus discernant et analyste lorsqu'il constate la fuite en avant de l'humain qui souhaite oublier la faucheuse ou peut-être la réserver aux autres, tous ces braves types, comme disait Brassens.

Dans ce livre, j'ai apprécié ses belles références évangéliques, récurrentes dans ses écrits d'agnostique prétendu. J'aime également sa lucidité exprimée devant les douleurs de la vie, les deuils, pour lui la perte de sa mère par exemple. Lucidité également sur sa survie après un accident survenu par excès de confiance, manque de précautions, ou peut-être laisser-faire du destin.

Pour les dessins, c'est très inégal. Il annonce la couleur en disant qu'il n'est pas dessinateur. Alors, il a un peu trop abusé des pendus et des suicidés au pistolet. Humour très noir, cynisme, chacun y verra ce qu'il ressent. J'ai bien aimé la femme fatale et sa tresse à usage suicidaire.

Après Noir, je pense lire Blanc, sur un thème bien différent, mais avec peut-être une proximité puisque le blanc des neiges efface tout.
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Un bijou d'humour noir !
Tout commence par un texte intérêssant.
Une réflexion tout-à-la fois sérieuse et amusante sur notre rapport à la mort et au suicide avec de nombreux auteurs cités et un récapitualatif des différents mode de suicide
Passons à ses dessins.
Si la qualité graphique est toute simple ( quoique ! ). L'humour et l'esprit sont au rendez-vous et je n'en attendais pas moins.
Merci Monsieur Tesson
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La mort est le sujet dans notre société d'un grand tabou : on ne la côtoye plus comme au Moyen Âge ; plus de veillée de défunt comme dans les campagnes, on la voyait physiquement , les gens "vivaient avec et c'était naturel ". Regardez comme la couleur des corbillards a changé ! Nous sommes passés au gris ou du bordeaux ..comme pour l'occulter, la masquer .. ;
Les derniers évènements que nous avons vécu, nous ont rappelé à l'ordre : l'homme est bien un être mortel.!!.. et cette réalité là, ce n'est pas que de la philosophie à l'école ! Cela a été le sujet préféré du romantisme et des poètes ...
Ici, Sylvain Tesson l' aborde de manière philosophique, poétique , à travers son humour et ses dessins de manière très personnelle . ..il porte d'ailleurs des bagues " têtes de mort" que l'on appelle des vanités...qui lui rappelle sa "condition humaine" . L'aventurier dans l'âme, qui par ses périples et ses péripéties de voyageur, l'a sûrement nargué à de nombreuses reprises et l'a côtoyé de près !..
Je viens vous faire partager une phrase qui m'accompagne depuis très longtemps : " S'amuser c'est tromper la mort" disait Pascal..

Les dessins de ses petits pendus sont parfois dans d'étranges situations, parfois très sarcastiques et étrangement poétiques...cet ouvrage reste une curiosité et atteste de la singulière personnalité de cet homme, immense arpenteur qui nous rapporte les échos du monde.
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Je me fais la réflexion que le personnage est clivant.

Tesson est-il d'abord un écrivain ? Certes, et il a de la plume. Il écrit bien le bougre, on peut s'entendre là-dessus. Presque trop, j'ai eu la sensation parfois de le voir, le stylo en l'air comme figé, à tenter de saisir la parfaite sentence et la claquer sur la page, au détriment de la spontanéité.

De lui j'ai beaucoup aimé ses Chemins noirs, et un peu Bérézina. Et je n'ai pas trop lu en fait. le personnage m'a rattrapé. Je n'aime pas les donneurs de leçon. Ce côté bon client de la Grande Librairie, avec son rond de serviette permanent. Ses phrases toutes faites, son léger mépris du polar, etc...

Tesson me fait parfois songer à Yann Moix avec un sac à dos.

Mais je m'en foutais un peu. On a tous nos têtes.

Et il règne sur les Lettres françaises Tesson. Son emprise sur ces dernières explique sans doute la sortie de son dernier livre. Condensé de croquis figurant des pendus.

Que du papier en crise ait été utilisé pour ce recueil me laisse perplexe, litoterais-je pour éviter de suggérer vulgairement un gonflement agaçant du volume de mes testicules.

L'entube. Je ne comprends pas. Mal griffonnés, ces dessins confirment que Tesson a de noires pensées, il n'a pas été épargné par les coups du sort et que finalement mieux vaut aimer la vie quand même.

Ooooook. Moi aussi. Et nombre de personnes de mon entourage également. Comment dire ? On fait avec. Comme Tesson. À la différence que nous, on ne se prend pas pour Franquin...
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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Un livre qui résonne particulièrement à mes oreilles, surtout en ce moment où je traverse une longue vague de dépression, avec idées suicidaires résistantes, alors comme à chaque fois j'ai décidé de soigner le mal par le mal et j'en sors avec une meilleure connaissance de ma maladie.
Ce n'est pas un essai scientifique pourtant mais il me parle et exprime à travers les dessins parfaitement ce qu'est la mélancolie, le profond sentiment que des questions existentielles laissent dans l'esprit, ce sentiment de ne servir à rien, de n'arriver à rien, de n'être rien. Il n'y a pas forcément de haine de soi comme le montre ces dessins de pendus, mais plutôt une recherche de soi, se rappeler qu'on est mortel et donc vivant, car l'un ne va pas sans l'autre. Repousser ses pulsions négatives par les écrits et les dessins, c'est aussi ce que je fais même si je n'ai pas le talent de Sylvain Tesson, ça m'aide tout comme ce livre m'aide dans ma survie. On est bien peu au milieu de la vie, de l'univers et parfois ça fait peur alors expier ce sentiment lourd à travers l'art donne souvent du positif et on touche directement au coeur de l'artiste.
Le livre est découpé en deux parties, la première sur les textes avec de très belles tournures de phrases, et des références dont j'ai pris note, et la seconde sur des dessins parfois humoristique. L'un comme l'autre se complètent pour former une entité pleine de vie, sur le fil certes, mais une vie quand même. J'aurais beaucoup à raconter sur moi et mon rapport à ce livre mais ce n'est ni le lieu ni le sujet. Les textes sont marquants, intelligents et laisse un goût doux-amer sur les lèvres.
J'aurais aimé terminer avec une citation mais j'en retiens trop pour m'attarder sur une seule, c'est pourquoi je vous conseil plutôt de vous procurer le livre et d'en faire l'expérience par vous-même. Même si les dessins sont sommaires, ils racontent une histoire pour peu qu'on s'y attarde.
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Une réflexion sur le côté éphémère de la vie et se souvenir, toujours, que la mort n'est jamais très loin, qu'elle peut survenir à tout moment.
Trouver un équilibre dans ses pensées : ne pas se laisser envahir par l'idée que la mort nous attend mais aussi ne pas oublier qu'elle nous guette et peut nous surprendre à tout instant.
Pensées philosophiques, références mythologiques, historiques, adages, tout est prétexte à nous évoquer la mort que tout le monde craint.
Des esquisses simples mais efficaces et drôles, à la fois actuels et intemporels.
On aime ou pas, pour ma part, j'ai adoré, une invitation à la réflexion sur la fin de notre existence.
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250 croquis principalement de pendus comme pour nous rappeler, non sans ironie, que la vie ne tient qu'à un fil.

Expression qui remonterait ou puiserait ses origines dans la mythologie grecque ou romaine et ferait référence aux Moires ou aux Parques qui étaient les divinités maîtresses de la destinée humaine.
Les trois Moires, ou Moirai, s'appelaient Clotho, Lachésis et Atropos. Ces filles de Nyx sont des fileuses qui travaillent sur le même rouet :
La plus jeune, Clotho ou la fileuse, représentée avec une quenouille qui avait pour don de tenir le fil des destinées humaines, et donc tisse le fil qui représente la vie ;
La seconde prénommée Lachésis ou le sort avait pour tâche de placer le fil sur le fuseau, le déroule et le mesure ;
et enfin Atropos, l'impitoyable, l'inévitable, l'implacable, littéralement « celle qui ne tourne pas » décide de l'instant auquel elle coupera le fil, mettant un terme à la vie quand bon lui semblait. Bien sûr, les terriens ne pouvaient en aucun cas connaitre leur destinée telle qu'elle était réservée par ces 3 soeurs.
Elles règlent le destin des hommes, le destin étant la loi universelle du monde, il est supérieur même aux immortels.
Tout être possède sa moira, sa destinée, sa part ou son lot de bonheur et de malheur dans l'existence.
Leur nom provient d'un mot qui signifiait « part » ou « lot », dans le sens de « ce qui est à dévolu à chacun ». « Sa part n'était pas d'être aimée » ou « Son lot était d'être malheureux », voici le genre de phrases que les Grecs employaient pour décrire les divers destins dont les Moires affligeaient non seulement les mortels, mais aussi les immortels : car ces derniers devaient également se soumettre aux cruelles sentences des Moires.

Sylvain Tesson nous renvoie lui aussi à l'antiquité : "Sur le linteau d'entrée des cimetières de la Rome antique, le visiteur lisait cet aphorisme gravé sous un crâne : « Tu seras ce que je suis, je fus ce que tu es. ». (la mort parle latin) : Memento mori, « Souviens-toi que tu es mortel ». Dans le brouhaha d'une vie en fête, dans le contentement de soi et le désordre de nos heures, on a tendance à l'oublier. C'est un tort."

Alors ces dessins aussi simples soient-ils sont un formidable pied-de-nez, à la mort. C'est parfois cynique, souvent drôle, voire poétique, en prise directe avec l'actualité, mais une chose est certaine cela nous pousse à aller au delà du dessin...
Le texte qui les accompagne en préambule est lui aussi riche de réflexions, ne serait-ce que par rapport au vécu de l'auteur même s'il précise avoir commencé ces dessins bien avant avoir, lui-même, frôlé la mort. Ainsi qu' une mise au point sur la désinvolture que certains y verraient. Il le dit lui-même :
"Mes dessins ne se gaussent pas de la mort volontaire, ils la nomment pour la tenir au loin"

Et selon le théorème stoïcien cité : "Supprimer la mort serait la pire insulte au charme de la vie. La valeur de l'existence tient à sa brièveté."

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Cela peut paraitre macabre, au départ, cette idée de dessiner des suicidés.
Puis (ou, plutôt, d'abord) on lit le court texte qui introduit ces dessins, expliquant les idées qui se cachent derrière.
Et l'on se dit que, en effet, la Mort est là, présente, à nous attendre, ce qui doit rendre la vie plus belle encore.
La vie mouvementée de Sylvain Tesson en est le plus bel exemple.
Saluer la mort pour se sentir vivant.

L'écriture de l'auteur est toujours pleine de poésie, de beauté, de réflexion sur ce monde.
On peut, éventuellement, reprocher le fait qu'il n'y a pas assez de textes. On en voudrait plus.
Mais ce livre est avant tout un recueil de dessins.

Et, parfois, les dessins en disent plus que les mots. C'est parfaitement le cas, ici. Il y a, malgré ce regard sur la mort, de l'humour, mais aussi de la réflexion, si on lit ce qui se cache derrière les images.

A mes yeux, c'est réussi. Alors, bonjour la Mort, on se verra. Mais pas de suite. Pour l'instant, j'ai encore trop à lire.
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Synchronicité, hasard, appelons ça on on le désire, voilà que j'étais en train de relire L'étranger de Camus qui nous conte l'absurdité de l'existence, la difficulté de donner un sens à sa vie et voilà que l'on m'offre le nouvel ouvrage de Sylvain Tesson, NOIR aux éditions Albin Michel 🖤

Je découvre la première page et que vois-je? Une citation d'Albert Camus dans le Mythe de Sysiphe! "Il n'y a qu'un problème philosophiquement sérieux: c'est le suicide"!

Je poursuis la découverte, un sourire au bord des lèvres de ce concours de circonstances, commence ma lecture et me voilà embarquée dans les réflexions, ressentis et souvenirs de Sylvain Tesson sur la mort et sur ce qu'en ont dit les écrivains et philosophes par delà les temps!

Macabre penserez vous? Que nenni!
Sylvain Tesson désire simplement nous rappeler le côté éphémère de notre existence et nous dire que s'il pense à la mort, c'est parce qu'il aime vivre!

Contradictoire direz vous? Que nenni!
Sylvain Tesson, par ses nombreux dessins de pendus et suicidés de 1995 à 2022 nous rappelle cette évidence la plus ignorée et la plus déniée, un jour nous tomberons!
Mais! En attendant ce jour, tenons donc la mort au loin, conjurons le sort, pensons à elle car nous aimons vivre!

Sylvain tesson résume ses dessins au fil du temps par "Craindre la mort. Jouer avec elle. En rire. Zig et Zig et Zag"

Découvrons alors ses nombreux dessins qui selon votre ressenti, pourraient vous faire sourire, parfois éclater de rire par les textes qui ponctuent ses illustrations, ou au contraire vous désespérer si vous n'avez pas envie de jouer avec cette idée là!

Sur mon blog et mes pages de réseaux sociaux, j'ai eu envie de faire un pied de nez à cette oeuvre, dans l'esprit "jouons, jouons" de Sylvain Tesson, photographier son livre NOIR avec un coquelicot bien rouge, cette fleur éphémère qui défiait la vie en poussant parmi les pierres et les cailloux, cette fleur, fragile et forte à la fois qui nous envoie un joli signe "Profitons de tous les instants heureux aussi infimes soient ils" 🌺

Et c'est ce que je vais m'efforcer de faire, Sylvain Tesson, ce sont les dessins, pour moi, ce sont les coquelicots! Et pour vous, c'est quoi votre remède?
Belle lecture à vous!



Lien : https://www.facebook.com/La-..
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Le propos de l'auteur serait, à travers ces représentations macabres, de rappeler la finitude de l'existence et donc la nécessité de vivre tant qu'on en a encore le temps. Bref, célébrer la vie en évoquant la mort et son rendez-vous inéluctable.

Sauf qu'ici ça ne marche pas.

On n'a jamais chanté la vie en se complaisant dans une fascination morbide et malsaine pour la mort. Certes, depuis des temps anciens les artistes ont pu, à travers leurs oeuvres, faire ce constat de l'inconsistance de toute chose. du carnifex gloriae aux peintures baroques du XVII et XIXe siècle en passant par la Bible et son Ecclésiaste (« vanités des vanités... ») ou encore le poète (Ronsard et sa rose, Shakespeare,) pour ne citer que quelques exemples, l'histoire est émaillée de ces tentatives salutaires de rappeler les prétentions de l'instant présent à se croire éternel. Pourtant, l'artiste ne niait jamais le caractère terrible et choquant de la mort, s'abaissait devant son mystère certes mais sans jamais s'y résigner d'un air désabusé. Mais surtout, par ce procédé, l'artiste questionnait le sens de l'existence et invitait les mortels que nous sommes à repenser la raison d'être de nos actions et de notre vie ici-bas. Là ou Tesson dit en interview qu'«il y a une dignité du pendu, presque une tendresse bizarrement » (mais non, mon livre n'est pas macabre…), l'artiste aurait plutôt dit : «Dans l'horreur et la peine que m'inspire ta vision je suis invité à repenser le pourquoi de mon passage sur Terre ; le mystère de ta mort m'ouvre au mystère de ma vie ». L'artiste invite à penser le sens de l'existence et à s'engager résolument dans la vie la ou Tesson dans ce livre invite… invite à quoi justement ? A vivre puisque tout est vain dans un carpe diem désabusé, jouir à s'en étourdir en sachant qu'un jour le rideau tombera ? Joyeuse pensée…

Car chez tous ceux rappelaient l'impermanence du monde dans leur ‘memento mori' subsistait en toile de fond une espérance permettant de surmonter cette amertume de la finitude de toute chose. Les romains croyaient en une après-vie, de même que Ronsard, Qohelet, le Caravage, Shakespeare, Andy Warhol et tant d'autres qui ont mis leur art au service de ces réflexions sur le sens de nos vies. Mais ici, Sylvain, ou sont les fleurs de l'espérance ? La fascination de la mort ne vaut pas célébration de la vie. Dostoïevski disait que "la beauté sauvera le monde". Pas de beauté sans espérance. La beauté véritable apaise, guérit, rétablit l'harmonie. La beauté authentique ouvre le coeur humain à la nostalgie, au désir profond de connaître, d'aimer, d'aller vers l'Autre, vers ce qui est au-delà de soi. On en est très loin ici. Si le but de l'auteur était de réaliser un hymne à la vie, c'est bien tout le contraire qui ressort de ce livre. N'est pas artiste qui veut.
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