AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 2994 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sur son lit d'hôpital, il s'est fait ce serment : « Si je m'en sors, je traverse la France à pied. »
Sylvain Tesson est un original, un non-conformiste assumé.
Après son accident il refuse de suivre la voie toute tracée par le corps médical :
"Un médecin m'avait dit : « L'été prochain, vous pourrez séjourner dans un centre de rééducation. » Je préférais demander aux chemins ce que les tapis roulants étaient censés me rendre : des forces.
[...]
Il y avait encore une géographie de traverse pour peu qu'on lise les cartes, que l'on accepte le détour et force les passages. Loin des routes, il existait une France ombreuse protégée du vacarme, épargnée par l'aménagement qui est la pollution du mystère. Une campagne du silence, du sorbier et de la chouette effraie. Les médecins, dans leur vocabulaire d'agents du Politburo, recommandaient de se « rééduquer ». Se rééduquer ? Cela commençait par ficher le camp."

Et voilà Sylvain Tesson parti sur les chemins de France pour une traversée en diagonale du pays, de la frontière italienne jusqu'au cap de la Hague. Mais pas n'importe quels chemins.
Notre convalescent fuit naturellement les routes goudronnées ; il fuit aussi les GR trop fréquentés et les chemins de campagne trop connus. Il cherche sur les cartes IGN, avec obstination et minutie, les plus petits sentiers, les plus sauvages, ceux qui existent à peine : les chemins noirs.
"Ces tracés en étoile et ces lignes piquetées étaient des sentiers ruraux, des pistes pastorales fixées par le cadastre, des accès pour les services forestiers, des appuis de lisière, des viae antiques à peine entretenues, parfois privées, souvent laissées à la circulation des bêtes. La carte entière se veinait de ces artères. C'étaient mes chemins noirs. Ils ouvraient sur l'échappée, ils étaient oubliés, le silence y régnait, on n'y croisait personne et parfois la broussaille se refermait aussitôt après le passage. Certains hommes espéraient entrer dans l'Histoire. Nous étions quelques-uns à préférer disparaître dans la géographie."

J'aime Sylvain Tesson, je l'ai déjà dit à plusieurs reprises.
Plus je le lis, plus je l'apprécie.
J'aime son intelligence, son humour, sa façon de mettre de la poésie là où l'on ne s'y attend pas.
Dans ce livre, j'ai particulièrement apprécié l'autodérision dont il fait preuve lorsqu'il évoque son séjour à l'hôpital ("Je m'étais vu sur les chemins de pierre ! J'avais rêvé aux bivouacs, je m'étais imaginé fendre les herbes d'un pas de chemineau. Le rêve s'évanouissait toujours quand la porte s'ouvrait : c'était l'heure de la compote") ou l'amoindrissement de ses capacités physiques ("Vingt ans à jouer sur les crêtes pour aller désormais à un rythme de vieille dame").
J'ai aimé le suivre sur ses chemins. J'ai aimé m'émerveiller avec lui de la beauté des paysages et du caractère insolite ou amusant de certaines rencontres : l'écrivain-voyageur est un fin observateur du monde et des hommes, qu'il sait merveilleusement décrire.
J'ai aimé suivre ses pensées vagabondes qui peuvent en deux petites pages passer de la constatation de son état physique à l'observation d'un couple de chamois, d'un livre de Hermann Hesse à la visite d'une petite église comme il en existe tant dans nos campagnes, du souvenir d'Hervé Gourdel ("ce guide de montagne que des musulmans fanatiques avaient égorgé en Kabylie") à une vache qui "meuglait ses propres requiem dans la nuit de l'alpage".
Lire Sylvain Tesson, c'est voyager. Physiquement, spirituellement, émotionnellement.
J'ai aimé dans ce texte sa façon intelligente de dénoncer avec humour le côté absurde d'une course effrénée vers toujours plus de technologie, qui nous coupe de la nature et nous emmène collectivement vers un désastre prévisible.
Tout simplement : j'ai aimé suivre l'écrivain sur ces chemins noirs qu'il nous décrit si bien.
J'ai aimé marcher en silence à ses côtés, parce que je partage beaucoup de ses points de vue et de ses idées. Je me reconnais en grande partie dans ce qu'il écrit.
Sylvain Tesson aime la France, ses habitants, ses paysages, ses traditions et sa culture. Et il ose l'affirmer haut et fort.
En ces temps de repentance obligée et de flagellation collective imposée, je trouve que cela fait un bien fou !
Il est, de plus, animé d'un profond amour de la nature dont il a une intime connaissance, et pour cela, je le suivrais sur tous les chemins sur lesquels il voudra bien m'emmener.
Commenter  J’apprécie          5811
Suivre Monsieur Tesson dans ses pérégrinations "randonnesques" c'est comme si vous essayer de suivre le Mistral en Provence ou d'arrêter un caillou dévalant une pente, ou essayer de faire taire une cigale en été...ce récit est vertigineux !!!
Le style est clair , alerte comme le pas de Sylvain Tesson, aussi impressionnant de beauté imagée par ses phrases que Fontaine de Vaucluse! ..
Emue en vous lisant en parcourant quelques chemins et croisant quelques collines en garrigue..de mon enfance.
Bref j ai été dans votre sac à dos Monsieur Tesson..!ça grouille de senteurs, d' images azurées, d' accents dont la France peut se vanter.

Très belle ballade poétique et symbolique d'un homme en reconstruction et questionnement perpétuel.
Commenter  J’apprécie          405
J'ai trouvé ce livre excellent.
J'ai adoré cette promenade "Sur les chemins noirs" avec Sylvain Tesson d'autant plus que je suis géographe de formation. Les cartes au 1/25000ème de l'IGN qu'il consulte m'ont accompagnée durant ma vie d'étudiante et cela m'a rappelé de très bons souvenirs. Mes livres de référence étaient ceux de Pierre Georges et j'ai été enchantée d'entendre son nom comme un hommage à la géographie humaine.

On sait que Sylvain Tesson a une gueule cassée après être tombé d'un toit un soir de beuverie. Ce grave accident l'a cloué sur un lit d'hôpital durant un moment sans être certain qu'il allait retrouver ses jambes. Mais après cette épreuve, le temps des bivouacs est revenu. Sylvain Tesson va s'engager dans un tour de France non pas à vélo mais à pieds, heureux d'être en vie et valide.
Sur les cartes IGN il découvre des lieux escarpés loin de tout, qui sont comme ses chemins noirs, le réseau d'un pays anciennement paysan.
Au-delà de la description des paysages, c'est de la géopolitique donc il s'agit ou de l'aménagement du territoire pour être plus précise. Il évoque dès le début du livre un rapport sur l'hyper-ruralité.
C'est cet itinéraire qu'il va choisir du sud au nord de la France, parfois accompagné mais le plus souvent seul.
Ce cheminement va avoir une double vertu : le remède et l'oubli surtout qu'il ne croit pas que les épreuves sont un don du ciel (et je suis tout à fait d'accord avec lui).
Le récit de Sylvain Tesson est lucide, engagé pour revendiquer la préservation des milieux ruraux, et parfois philosophique.
Moi qui avais un a priori sur sa personne parce qu'il peut paraître agaçant dans les médias, cette lecture m'a fait changer d'avis. Cela me fait le même effet qu'avec Frédéric Beigbeder ou Christine Angot, il écrit tellement bien que j'en reste admirative.

Commenter  J’apprécie          170
"Ma mère était morte comme elle avait vécu, faisant faux bond, et moi, pris de boisson, je m'étais cassé la gueule d'un toit où je faisais le pitre. J'étais tombé du rebord de la nuit, m'étais écrasé sur la Terre"....
Cette Terre qu'il avait traversée presque dans tous les sens, qu'il aimait voir défiler sous ses pieds, venait en un dixième de seconde de lui fracasser le corps, de lui briser les jambes, de réduire à néant ses rêves de marcheur
"J'avais pris cinquante ans en huit mètres." . Quatre mois plus tard, il quitte l'hôpital, sa paralysie faciale fait peur, sa colonne vertébrale tient le coup grâce à des vis...Tout va de guingois...D'autres se seraient lamentés devant les feuilletons de télé, ou la tête dans des bouquins. Lui choisit, sur les conseils de son médecin, de traiter le mal par la rééducation, par la marche...en traversant la France, depuis la frontière italienne et le col de Vence jusqu'à la presqu'île du Cotentin.
Alors il se lance dans des marches d'une quarantaine de km par jour, des marches qui prennent soin d'éviter routes, autoroutes et villes. Pour cela, il emprunte ces chemins tracés en noir sur les cartes d'état-Major, ces chemins anciens abandonnés depuis, souvent bordés par des ronces, ceux qu'on emprunte en levant les barrières des pairies... ces chemins parfois disparus, labourés au nom des remembrements, ces chemins noirs sur les cartes.
Des chemins qu'on emprunte en refermant les barrières derrière soi, en ouvrant les yeux sur les paysages, en ouvrant son coeur aux rencontres, si rares que chacune en devient importante. Journées solitaires, nuits à la belle étoile, le nez dans les bruyères, et aussi journées en compagnie d'amis de marcheurs qui ont partagé d'autres terres plus lointaines et qui accompagnent sa solitude.
Ils s'appellent Thomas Goisque ou Arnaud Humann. Quelques jours avec eux, des journées de partage de souvenirs, des journées qu'on imagine également de silence..Et puis ils repartiront, puis reviendront. Sa soeur, l'accompagne également...Des amis utiles surtout le jour où le corps faiblit, que Sylvain tombe en panne, inconscient, et est hospitalisé...
Sylvain nous conte tout le bonheur de cette solitude, le bonheur de parcourir la France qu'on dit profonde, loin des routes, la France qui n'a pas été défigurée. Mais aussi il nous fait partager ses coups de gueule, jetés à la face de tous ceux qui détruisent cette France au nom de la productivité agricole, au nom du tourisme de masse ! Il ne porte pas dans son coeur les commissaires européens, ni ceux qui décident et imposent l'Aménagement du territoire...et l'uniformisation de leurs identités.
ZUP, ZAD, tracteurs, canons à neige et sable ratissés sur les plages ont remplacé le charme de notre pays, la typicité de territoires ruraux. Les villages se meurent, les hangars agricoles côtoient les fermes traditionnelles acquises par les Anglais, les Hollandais, l'âme traditionnelle de la France fout le camp...Mais au fait que pèse la France dans le monde dorénavant ? Il nous interroge !
Des pages d'émerveillement et de tristesse, d'amitié et de coups de gueule.... Marcher permet de penser, de s'émerveiller, de rêver, mais aussi de s'indigner, de nous émouvoir...
Presque 80 jours de marche, environ 80 nuits la belle étoile, entrecoupées de repos...et des heures de bonheur de lecture et de nostalgie pour nous.
Il a marché et a pu réparer son corps...Et il nous confirme, page après page, que la marche en avant au nom du modernisme et de la productivité, détruit irrémédiablement nos territoires, et fait perdre à la France qu'il aime une grand partie de son charme, de ses spécificités.
Oui, il ne porte pas dans son coeur, loin de là, tous ces technocrates européens et ces politiques, responsables de tout ceci!
Je le comprends !
Lien : https://mesbelleslectures.co..
Commenter  J’apprécie          232
Et voilà l'ouvrage qui m'a fait découvrir et aimer Sylvain Tesson.

Une nuit d'été 2014, sur un coup de tête festif et bien "arrosé" Sylvain Tesson fait une chute qui aurait pu s'avérer mortelle après être monté sur un toit. S'ensuivent plusieurs mois d'hospitalisation et de lutte pour marcher à nouveau. Remis sur pied quoique portant à vie les séquelles de sa chute, Sylvain Tesson décide de mettre à profit sa convalescence en traversant la France à pied, du Mercantour au Cotentin, avec un départ début août 2015 et une arrivée début novembre. Voilà sa rééducation.

Armé de ses cartes IGN, il décide d'emprunter les "chemins noirs", ces minces traits qui sont autant de chemins de traverse oubliés au profit des grand axes plus rapides et plus accessibles. Loin de la ville et des autres, le monde s'impose à lui dans toute sa beauté et sa majesté. le voyage n'est pas sans difficultés, notamment parce qu'il reste physiquement diminué, mais la récompense est à la hauteur de tout effort.

Que j'ai aimé partager ce voyage sans idéalisation, partager la solitude du marcheur, parfois rejoint par quelques amis. Que j'ai aimé lerécit de cette cure improvisée, de ce vagabondage qui fait du bien au corps et à l'âme...
Commenter  J’apprécie          90
L'aventurier, après son terrible accident, emprunte la diagonale de la France des oubliés, des trous paumés dont ne se soucient plus ceux qui nous dirigent. A pied, pour soigner son corps meurtri et peut-être son âme. On retrouve Sylvain Tesson, avec son style ciselé, exigeant mais accessible, et avec toujours ce background culturel qualitatif qui ajoute de l'Etre à tout ce qu'il dit.
Un bon rad novel qui donne envie de partir à pied le long des chemins noirs.
Commenter  J’apprécie          30
C'est jusqu'à présent mon livre préféré de Sylvain Tesson.
Quelle meilleure solution pour un convalescent d'un accident "d'ivrognerie" que de parcourir son propre pays à pied, du Sud au Nord, par des chemins oubliés et difficiles.
Nous suivons ainsi les différentes étapes de son rétablissement, mais aussi celles de l'effondrement de ces pays perdus (il se fait un peu le précurseur de ce qui arrivera deux ans plus tard).
La langue de l'auteur se fait poétique, avec de belles descriptions de paysages et d'animaux (des oiseaux en particulier).
Quelques personnes familières le rejoignent en route, durant quelques jours. Heureusement d'ailleurs dans une certaine circonstance !
Et j'ai apprécié sa philosophie, contrairement à celle de certains autres livres écrits par l'auteur.
Commenter  J’apprécie          632
« Si je m'en sors, je traverse la France à pied » telle est la promesse que Sylvain Tesson se fait à lui-même lorsqu'il émerge du coma a l'hôpital après une chute qui aurait pu être fatale.

Quatre mois plus tard, il en sort « le corps en peine, avec le sang d'un autre dans les veines, le crâne enfoncé, le ventre paralysé, les poumons cicatrisés, la colonne cloutée de vis et le visage difforme ». le corps en vrac, mais l'esprit toujours vif et l'envie de vivre toujours identique même s'il reconnaît que « la vie allait moins swinger ». Et puis marcher serait sa rééducation et peut-être aussi sa rédemption.



Alors marcher d'accord, mais pas n'importe où. Marcher sur les chemins noirs, ceux les plus éloignés de la civilisation, du monde, du bruit. Emprunter les chemins pastoraux, « une campagne du silence, du sorbier et de la chouette effraie. » Des chemins pour s'éloigner de la norme imposée, se cacher et panser ses plaies autant physiques qu'intérieures.



C'est dit. C'est prêt. Son parcours, grâce aux cartes IGN au 25 000e, est tracé. Il part le 24 août 2015 du Mercantour, direction la Normandie où il arrivera le 8 novembre.

Deux mois et demi de marche qui permettront à cet écrivain-géographe-voyageur de dresser un bilan sur la France rurale et désertée et de réagir sur les différentes mesures d'aménagement du territoire (qui ne servent qu'à uniformiser le paysage et la pensée), mais surtout de communiquer son amour pour la nature et les paysages, sa passion pour la vie hors des sentiers battus et les nuits à la belle étoile, son plaisir de partager des instants précieux avec ses amis ou sa famille, son goût pour la littérature et les écrivains.



Un voyage à travers la France qu'on surnomme souvent et péjorativement la France profonde, mais surtout un voyage en terre inconnue : soi-même. Un pèlerinage aux confins de la pensée pour se retrouver, se « revivifier ». Une excellente lecture que je vous conseille aussi pour la longue liste des auteurs et des ouvrages cités par ce remarquable écrivain.

Lien : http://mespetitesboites.net
Commenter  J’apprécie          431
J'ai trouvé ce livre de marche très émouvant et tout en retenue. Après une jeunesse folle et téméraire, à parcourir le monde à pied, à trop boire de vodka dans les plaines russes et à risquer sa peau à escalader les monuments de France à mains nues, il tombe une nuit d'un toit. Coma, paralysie faciale, interdiction absolue de boire de l'alcool et épilepsies: Sylvain Tesson sort de l'hôpital avec la démarche d'un petit vieux, la tête de Quasimodo mais l'énergie intacte de ses jeunes années, maintenant derrière lui par la force de la nature. Il s'était promis de parcourir la France (pourquoi toujours partir i loin alors que son pays est à ses pieds?) s'il sortait un jour de sa chambre d'hôpital vivant: les médecins n'étaient pas pour mais lui interdire l'aurait forcément incité à désobéir. Bon ou mauvais calcul? 9 mois après l'accident, le voici à nouveau sur les routes, avec comme compagnon son corps blessé et le fantôme de sa mère, décédée quelques mois avant l'accident.
Il a choisi, pour cette marche, les chemins reculés qui traversent la France, ceux qu'on n'emprunte plus, ceux qui évitent l'agitation du nouveau millénaire. Deux mois de marche et de nuits à la belle étoile, deux mois face à lui-même, ce nouveau moi qu'il va falloir accepter tel qu'il est, avec qui il devra être indulgent, mais deux mois de rencontres, aussi, avec cette France hyper-rurale qu'on veut absolument moderniser. Nostalgique du passé, inquiet de l'avenir, Tesson reconnaît tenir parfois des propos réactionnaires et le revendique.
On ne peut pas lui jeter la pierre. Autant bien sûr les ruraux veulent avoir les mêmes accès au tout numérique et aux services -ce dont Tesson ne semble pas convaincu - autant voir la nature se dégrader ainsi, grignotée par les autoroutes, les nouveaux lotissements et les zones industrielles est quand même bien déprimant. L'histoire du serpent qui se mord la queue...
Je suis sûre que Tesson est un compagnon de marche agréable, et j'espère le suivre à nouveau très bientôt.
Commenter  J’apprécie          482
Amoureux de la randonnée hors des sentiers battus, chaussez-vous et en avant !
Bel hommage à la France rurale profonde, à la nature, au hasard des rencontres.
Suite à son accident, Sylvain Tesson décide de s'occuper lui-même de sa rééducation en allant marcher sur les chemins noirs plutôt que sur un tapis dans un centre spécialisé. Comme on le comprend !
Loin des sentiers de grande randonnée qui deviennent des autoroutes de la marche (j'en sais quelque chose pour avoir parcouru le chemin de Compostelle), il décide de suivre les chemins oubliés, de se construire son propre itinéraire en évitant soigneusement les agglomérations et leurs zones commerciales. C'est un parcours à travers ce que Roger Béteille appelait la France du vide.
Je n'ai pu m'empêcher de comparer avec l'expérience d'Axel Kahn dans pensées en chemin. C'est d'ailleurs assez curieux de constater que ce dernier a choisi l'axe des Ardennes au Pays Basque alors que Sylvain Tesson optait pour l'autre diagonale allant des Alpes Maritimes au Cotentin.
La comparaison s'arrête là car Axel Kahn donnait des conférences sur ses étapes, était reçu en rock star par Monsieur le Maire autour d'une collation en son honneur. Chez Tesson, rien de tout cela mais une sensibilité, une poésie, une humilité.
J'aurais aimé en savoir plus sur les conditions de sa traversée de la France sur un plan pratique mais c'est bien aussi cette part de mystère.
Ce livre est trop court mais qu'est-ce que c'est bien !!
Commenter  J’apprécie          203




Lecteurs (5945) Voir plus



Quiz Voir plus

Sur les chemins noirs (Sylvain Tesson)

Dans quelles circonstances Sylvain Tesson est-il tombé du toit ?

Il y était monté pour faire des réparations.
Il y était monté pour se rendre intéressant.

15 questions
47 lecteurs ont répondu
Thème : Sur les chemins noirs de Sylvain TessonCréer un quiz sur ce livre

{* *}