Ce n'est pas pour moi le meilleur de S. Tesson qui nous conduit souvent dans des horizons lointains à la rencontre d'identités attachantes.
Les nouvelles sont divertissantes parfois originales mais les récits sont souvent répétitifs et l'écriture surfaite. Un lecture estivale pour passer un moment toutefois (il est vrai qu'à sa lecture je sortais d'un magistral "Tunnel" de Sabato...
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Un recueil de nouvelles au vocabulaire riche et précis, qui illustre bien son titre. Certaines sont de petits chefs-d’œuvre.
« L’asphalte », « les porcs » nous montrent la complexité du réel (de ce que l’on croit être vrai) à travers cette fascination inconditionnelle pour le progrès qui se révèle être une promesse trompeuse et précipite ses adorateurs à leur perte.
« Le bug » nous fait toucher du doigt la fragilité d’un bonheur fondé sur des privilèges arbitraires. Les femmes se révoltent à la surprise des mâles ivres de leur certitude, aveuglés au point de ne pas soupçonner un instant une possible rébellion.
« Le lac » et « le naufrage » abordent le thème de l’impunité. Celle-ci est mise à mal par la nature qui n’obéit qu’à sa propre loi. L’assassin échappe au bout de 40 ans à la justice des hommes (il y a prescription), mais n’échappe pas à la vengeance de l’ours, et dans « le naufrage » la cupidité des uns et des autres se répétera quelques siècles plus tard : ils connaitront la même fin tragique et seront engloutis par l’océan.
« La chance » c’est le pessimisme qui précipite celui qui en est convaincu dans sa chute.
Dans « Glen », le zèle d’un juge moralisateur permet de mettre à jour une découverte archéologique et n’atteint pas son but. (Je n’ai pas trop compris cette histoire.)
Avec « Le sapin », on aborde un versant de la société occidentale tant décriée, la société de consommation, mais vue par d’autres yeux et louée de façon dithyrambique (on sent malgré tout l’ironie de l’auteur) par des gens qui ont vécu l’enfer du goulag.
« Le courrier » : un naufragé qui échoue sur une ile avec un sac de courrier et découvre les vicissitudes de la vie sociale, les trahisons, etc. D’autres thèmes se chevauchent comme la répétition dans « la crique » et le cycle de la vie à travers « la particule ».
« Le phare » clôt le recueil sur le désir de l’éternel retour qu’on peut voir comme un paradoxe grinçant, quand on a lu toutes ces nouvelles, révèle le profond pessimisme de l’auteur (pince-sans-rire).
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Les deux premières nouvelles m'avaient fait une très bonne impression mais le reste de l'oeuvre beaucoup moins.
Toutes les chutes sont cyniques, ça finit par être un peu lassant. Il y a aussi forcément des nouvelles plus réussies que d'autres et finir par une bof diminue l'impression globale... Pourtant, c'est très bien écrit
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Nouvelles qui répondent parfaitement à la définition du genre : texte court, peu de personnages, chute finale du récit.
- Inégales (mais c'est aussi une question de goût personnel), et la plupart du temps à la chute totalement inattendue;
- la première nouvelle, L'asphalte : la chute est si forte qu'il faut lire la toute dernière brève phrase (10 mots) pour en saisir toute la portée;
- quelques autres, L'île en particulier, ou encore La fille, le courrier, proposent, bien qu'en moins un peu moins fort, ce même schéma;
- à l'exception d'une seule, la dernière : le phare, qui se montrerait plus optimiste plus ouverte, chacune plonge le lecteur dans un univers pessimiste et des plus violents.
- Violence exacerbée que la beauté des textes n'arrive pas à submerger. Et le lecteur, profondément bouleversé, voire parfois anéanti, n'est souvent appelé qu'à retenir ce seul sentiment.
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Je ne résiste pas à l'envie de vous raconter la première nouvelle (histoire de vous faire découvrir ce recueil )
l'histoire ce passe dans un village reculé à environ 6 heures de la première ville. Il pourrait être bien plus rapide de ce rendre en ville s'il y avait une route goudronnée !!!! Dans ce village vit un homme, père de 2 filles. Il souhaiterait, pour leurs avenirs, la création de cette fameuse route !! Donc à force de réclamation, il arrive à mobiliser le village et arrive enfin à obtenir cette route. Une fois terminé, le village se développe en 6 semaines (connexion internet, touriste …) . Les villageois peuvent se rendre en ville en moins d'1 heure ! L'une des filles de notre homme se trouve un emploi , pour le week-end et un amant. Ce dernier vient la chercher le vendredi et la raccompagne le dimanche. Mais notre jeune ami est un fou du volant !! Et ce qui devait arriver arriva, accident … La jeune fille meurt sur le coup . Notre villageois, de rage, part avec une pelleteuse et détruit un tronçon de notre superbe route. Mais de retour chez lui, on lui annonce que sa seconde fille vient de s'ouvrir les veines ! Mais surtout qu'il y a une chance de la sauver si on arrive dans l'heure en ville …...
Voila les autres nouvelles sont dans le même style !!
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