Sylvie Testud, je l'apprécie autant comme actrice que comme romancière. Dans une chronique de près de 3 ans, je vous disais que derrière cette comédienne nature et tonique, se cachait aussi une écrivain bourrée de talent. J'avais notamment beaucoup aimé son tout premier livre,
il n'y a pas beaucoup d'étoiles ce soir, série d'anecdotes de ses premières années d'actrice qui nous permet d'approcher les coulisses de tournage d'un film avec autant d'authenticité et de saveur.
Après plusieurs autres romans plus ou moins éloignés du milieu qu'elle connait le mieux, elle profite de son 5ème livre pour revenir à ses premiers amours dans un roman intitulé
C'est le métier qui rentre, et sorti en tout début d'année 2014.
Sybille, son héroïne, actrice qui lui ressemble sur bien des points ( elle a commencé à jouer en Allemagne, elle a deux enfants et un compagnon en dehors du milieu...) est un jour contactée par des producteurs, un frère et une soeur, Gundrund et Blaise, des tyrans au nom prédestinés de Ceaucescou, pour signer un contrat sur le scénario qu'elle a écrit.
Malgré leur terrible réputation dans le milieu, et bien que tout le monde la dissuade d'accepter, Sybille ne peut laisser passer l'occasion de pouvoir transformer son scénario révé en film.
Alors Sybille dit oui et en même temps dit oui à tout un tas de compromis, notamment aux multiples remaniements du scénario qui très vite en ressemble à rien au matériau d'origine au changement de casting....ect...
Bien que rien dans le roman nous fasse rappeller la seule expérience de Testud à la réalisation ( le médiocre Vie d'une autre chroniqué ici même), même si ce film laissait paraitre des concessions évidentes de la part de la cinéaste (vaut mieux penser cela au vu du résultat), on imagine qu'il ya énormément de vécu dans ce livre. Même si cela aurait été impossible à écrire en l'état, j'aurais largement préféré un récit détaillé avec le nom des personnes incriminées, car en l'occurrence, le trait parait tellement outré qu'on va plus à faire à des personnages de BD qu'à de vrais personnages de romans crédibles. "
C'est le métier qui rentre" est parfois croquignolesque, mais le trait est trop gros pour qu'on suive cette histoire avec autre chose qu'une distance parfois amusée.
Au final, tout le monde parait assez peu à sauver dans cette histoire, à commencer par Testud elle meme, qui accepte tous les aléas sans libre arbitre ni conscience. Et même son compagnon, le seul à conserver le sens des réalités, apparait trop systématique dans sa critique à boulets rouge du milieu.
C'est le métier qui rentre jette un regard parfois caustique et cinglant sur a grande famille du cinéma, mais manque de nuances et de subtilité pour dépasser le stade de la simple pochade.
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