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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Encore une belle réussite du Sieur Teulé qui met ici en scène tout l'univers carcéral. Rien ne lui échappe, pas le moindre petit détail, et peu importe si le lecteur a le sentiment d'étouffer. Bien au contraire.

Comme à son habitude, c'est avec un franc parler et un style cru que Teulé va passer à la moulinette tous ceux qui gravitent dans ou autour de cet univers. Les prisonniers sont regardés à la loupe : du voleur au pédophile chez les hommes, différentes catégories de meurtrières chez les femmes. Les surveillants pénitentiaires ne sont pas exclus de l'histoire, du novice au vieux de la vieille (non exempt de faute d'ailleurs). Quant au directeur de la prison et sa femme, ce sont deux personnages qui haut en couleurs.

Tout y est : le parloir, les promenades, les douches et le danger de s'y faire abuser sexuellement, les différents manques (de sexe notamment), le courrier et les différentes correspondances...

Teulé ne censure rien et le lecteur profitera de tout : les peines, les souffrances, la folie s'installant insidieusement... Bref, l'horreur humaine concentrée.

A lire absolument !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Deuxième roman de Jean Teulé que je découvre, et c'est à nouveau une très bonne surprise. Pendant toute la lecture, j'ai suivi les nombreux personnages, sans trop m'attacher à eux, on avait beau me les présenter d'une certaines manière, aucun ne trouvait grâce à mes yeux. Mais pourtant, à chaque fois qu'il leur arrivait quelque chose, je ne pouvait m'empêcher de penser « Oh le pauvre… »

Mais par contre, dans les 15-20 dernières pages, tout se met en place, tout se termine d'une façon que je n'avais vraiment pas vu venir. J'ai pris une grosse claque en lisant ce livre, car l'écriture de Jean Teulé ne nous épargne pas. Il est crut dans ses mots, mais ce n'est pas trop choquant, au contraire, cela apporte une certaine crédibilité à son histoire, on a vraiment l'impression qu'il raconte cela de l'intérieur, là où rien n'est tout beau ni tout rose.

Le livre est assez court mais j'ai envie de dire, tant mieux. Un récit plus long aurait été plus pompeux, plus pénible à lire et le final n'aurait sans doute pas eu le même effet. Pour le moment, cela me fait deux bonnes pioches avec « Le magasin des suicides ».
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Une maison d'arrêt Française, ou hommes et femmes se regardent en face à travers la cour. Cellule 108 quatre prisonniers s'y trouvent. Jacky qui a tué 3 de ses fiancées, Kaezmaret le colosse illettré, Popineau qu'on a fait passer chez le coiffeur, celui-ci lui a coupé un bout d'oreille pour prévenir les autres détenus que cet homme est un pédophile .Biche grand maigre qui lui ne supportait pas les cris de son bébé et l'a jeté dans la vide ordure de l'immeuble où il habite. du côté des femmes, cellule 209, se trouve 3 détenues : Lemonnier un monstre de femme, Desîle qui a tué son enfant et Rose qui proclame qu'elle n'a rien fait qu'elle est là par erreur. Cette prison a un directeur qui est drôlement amoureux de sa femme qui ne pouvant avoir d'enfants est tombée dans la folie, pour lui faire plaisir il porte la layette qu'elle tricote .Une vraie histoire des prisons françaises .Très beau livre de Jean Teulé.



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Mais que puis-je bien trouver à ce Jean Teulé ? Je vous répondrais donc, UN TOUT.... Une écriture mordante, simple et directe, une certaine ironie, de la lucidité et surtout des personnages connus ou non, contemporains ou pas..

C'est sans aucun jugement, sans sympathie mais avec beaucoup d'humanité que Jean Teulé nous dépeint ici non pas l'instititution pénitentiaire mais le vécu et le ressenti de ses détenus et de son personnel. La prison devenue, faute de places dans les H.P. un entrepôt. Un lieu qui vous brise psychologiquement, et là je pense à ces hommes et ces femmes qui ne sont absolument pas parés, formés et qui portant sont confrontés à des individus psychotiques, menteurs, dangereux, il leur faudrait donc être une machine afin de ne rien ressentir...

Touchée, coulée.

A lire absolument....
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Un roman qui se déroule en huis clos, dans un univers carcéral provincial.
A chacun ses propres souffrances, toutes plus difficiles et horribles les unes que les autres.
Des prisonniers et prisonnières eux-mêmes, aux surveillants et surveillantes, en passant par le Directeur et son épouse.

Le ton, cru et grivois, très reconnaissable de Jean Teulé se prête particulièrement bien au contexte.
La prison, endroit fermé par définition, où chacun va vivre sa peine à sa manière. Les personnages peuvent paraître caricaturaux et réalistes à la fois.
Ils ont tous un même point commun, leur folie.
Un roman basé sur des faits divers réels, c'est bouleversant, attachant, émouvant, drôle, embarrassant, dramatique, saisissant. Jusqu'au bout, j'ai retenue mon souffle, avec une fin très inattendue et surprenante.
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Longues peines de Jean Teulé est un court roman qui se lit d'une traite. Je dirais même sans trop reprendre son souffle. Se mettre dans la condition optimale pour l'apprécier à sa juste valeur : on y entre un matin, par la porte principale et l'on en ressort qu'à la fin de sa "peine".
Jean Teulé nous ouvre ici les portes d'un monde encore abstrait pour la majorité. le milieu carcéral est encore de nos jours trop méconnu du public. Ce qui entraine immanquablement des clichés, des idées reçues et des inepties en tout genre. de plus, lorsque l'on dit "Prison", on pense automatiquement "Détenus", mais on oublie souvent que d'autres hommes et femmes y passent une grande partie de leur vie : le personnel pénitentiaire ( surveillants, administratifs, direction et aussi certaines familles du personnel ). Ces derniers n'ont pas eu vocation à entrer dans l'administration pénitentiaire, loin s'en faut, ils ont souvent fait leur choix pour des raisons financières et alimentaires. Comme chacun le sait, il faut travailler pour vivre dans notre société. Donc leur quotidien est semblable à celui des détenus : la pression des murs, la dureté du milieu carcéral, et les règles propres à ce monde, ils les vivent et les subissent autant.
Par le biais d'histoires diverses qui sont en cohésion les unes les autres, Jean Teulé dépeint un monde dur et souvent cruel où chacun, surveillant comme détenu, tente de survivre tant bien que mal. Vivre, chaque jour qui passe derrière de grands murs d'enceinte et des barreaux nuit fatalement à la sérénité de la vie. Chacun essaie de se raccrocher à la plus petite lueur d'espoir. Et quoi de plus fort que l'Amour pour donner envie de continuer malgré l'adversité. Pourtant, une question se pose : Est-ce que l'Amour peut survivre à l"enfermement et à la détresse ?
Comment garder un esprit sain dans une atmosphère si étouffante et malsaine ? Pas facile !
Chaque personnage de ce roman nous offre des expériences différentes, mais oh combien semblables. Les mots chocs et les situations difficiles nous prennent aux tripes. Ces hommes et ces femmes, qu'ils soient derrière ou devant les barreaux vont vous faire rire et pleurer, vous agacer et vous émouvoir, mais surtout vont vous entrainer dans le sillage de leur détresse profonde.

Bref, ce petit roman est simplement magnifique, de part sa véracité et son impact sur nos consciences. Et que vous soyez ou non au fait de la vie en milieu carcéral, il vous bouleverse l'âme car il est simplement humain.

Lien : http://lacaveauxlivres.blogs..
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C'est la première fois que je lis un roman de Jean Teulé, découvert grâce à des critiques sur Babelio, toutes élogieuses et je comprends pourquoi. Dans les Longues peines, l'auteur évoque la vie carcérale à travers des entretiens avec des gardiens de prison, ce qui apporte au récit une tonalité journalistique mais pas que. Quand l'auteur n'échange pas avec Benoît et Agnès, les « matons », ,il nous fait le récit des histoires des prisonniers, de la noirceur des journées qui se succèdent, « Encore une qui commence, encore une qui finit, encore une qui, encore une… ».
Rien de bien nouveau : misère psychologique et affective, violences, délits sordides, déviances, etc. Ici, les fonctionnaires pénitentiaires sont tout aussi en souffrance que les détenus, pris entre aversion et compassion pour les êtres qu'ils côtoient au quotidien. Ce qui fait la force de ce petit livre c'est que se dégage une certaine poésie, tant dans le style que dans les personnages. Nous suivons avec émotion l'entrée en carrière douloureuse de Cyril Cambusat qui n'est pas vraiment taillé pour travailler dans ce milieu, trop tendre, trop immature. le directeur de la maison d'arrêt et sa femme Mathilde offrent aussi de jolis passages de tendresse désespérée – elle, en mal d'enfants qui tricote des bonnet et écharpe couleur layette que lui porte parce qu'il l'aime et qu'il accompagne son lent naufrage psychique. Aucune de ces histoires ne finit bien, aucun espoir que la sortie, si elle est possible pour certains, ne rime avec renouveau, tout est trop abimé : Corinne, Rose, Biche – tous sont définitivement marqués par le drame et la prison n'offre aucune rédemption. Pour Teulé, « La prison tape sur le système. Elle est stressante, inquiétante et déstructurante, ne facilite donc en rien l'émergence de la vie. Des colombes âgées, franchissant le mur d'enceinte, s'y attrapaient des crises cardiaques. Leur vol n'avait plus alors de loi divine, sinon celle des cailloux qui tombent. Il neigeait des colombes sur des chiens durcis qu'on retrouvait les pattes en l'air ». Tout est dit… C'est court mais dense, bien écrit, j'ai beaucoup aimé.


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Et voilà un nouveau Jean Teulé, et je pense qu'il s'agit d'un de mes préférés (avec Je, François Villon). Il parle d'un sujet vraiment intéressant et très dur. On est face à la vie en prison, à une micro société avec ses propres lois, ses propres règles, un monde différent et fou, rejeté par le monde lui-même. La vie des détenues est raconté, on voit les mauvais traitements, les mauvaises conditions de vie, on nous parles des pointeurs (les pédophiles et les violeurs) qui souffrent en prison plus que les autres, qu'on torture et qu'on viole sous les douches. Est narré également la vie des surveillants, qui finalement sont autant enfermés que les prisonniers dans cette prison, où le soleil passe à peine. Il y a Cyril, le surveillant trop doux pour travailler dans ce lieu, il ya Bailhache le surveillant un peu sadique, et il y a le directeur van der Beek dont la femme est folle et qui vit dans une maison collé à la prison. Il y a les détenus, Coutenance amoureux d'Elsa (alias Corinne Lemonnier) avec qui ils discutent au travers ses barreaux, sans pour autant l'avoir jamais vu. Il y a Kaczmarek amoureux de Anne, celle qui lui envoie des jolies lettres. Et il y a Popineau, le pointeur. Chez les femmes on retrouve Corinne Lemonnier détesté par sa surveillante parce qu'elle est plus méchante que les autres femmes détenues, il y a Nadège complètement folle qui pense qu'un des barreaux de sa cellule est son mari. Rose qui va le devenir si elle reste plus longtemps en prison, et pleins d'autres. Soyons clairs, ils ne sont pas des anges, ils sont là parce qu'ils sont des criminels, mais quand on fouille certaines histoires on se rend compte de la folie derrière, on se demande pourquoi la prison plutôt qu'autre chose pour les soigner? Et pour les autres, même s'ils sont là pour ce qu'ils ont fait, les traitements n'en restent pas moins inhumains. J'ai beaucoup aimé la remarque sur la télé, puisqu'il est vrai que c'est ce qu'on entend, cela permet également de voir les choses différemment, oui ils ont la télé et cela empêche les nombreux suicides. Sur lesquels souvent on ferme les yeux, dont on ne parle pas. Les surveillants ont également leur dose de misères, sombrant dans l'alcoolisme ou les médicaments. le fait qu'on retrouve en italique des extraits de témoignages de deux gardiens rend l'univers encore plus vrai. L'écriture de Jean Teulé nous transporte, nous emmène, tout est en poésie et pourtant nous gifle le visage, nous montre la vérité. Et je dois dire que la fin m'a complètement achevé, j'ai fondu en larmes. C'est très très dur.
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ces longues peines se déroulent dans une maison d'arrêt. Jean Teulé nous conte la routine des pensionnaires : détenus hommes, femmes, mineurs, les surveillants et surveillantes, le directeur et sa femme. on découvre leur histoire, leur fracture, leurs excentricités.
l'écriture teintée d'humour voire de cynisme est spontanée. les passages crus reflètent l'exacerbation des émotions telle qu'elle peut l'être lors d'un cloisonnement. une dose de mort, de sexe et de violence. inéluctable, quand cet enfermement est pénitentiaire.
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Tout d'abord, un grand merci à Blog-O-Book ainsi qu'aux éditions Pocket pour ce beau partenariat !

Tiré de faits authentiques, ce court ouvrage nous dévoile les conditions de vie de détenus. On suit et s'attache aux prisonniers de la cellule 203 pour les hommes et 108 pour les femmes. Quand je dis que l'on s'y attache, tout est relatif. Certes, on commence par suivre le quotidien de ces détenus et donc trouver difficile leurs conditions d'incarcération mais lorsque l'auteur nous dévoile, de façon souvent brutale, les crimes commis, je ne peux m'empêcher de revoir à la baisse mon sentiment de "pitié".(Tous ne seront pas d'accord avec moi je le sais mais c'est ce que j'ai ressenti...)

Ce qui est intéressant dans ce roman-témoignage c'est le point de vue des gardiens de prison. Dès le début les choses sont clairement établies : Devenir gardien de prison n'est jamais une vocation. Dès lors, on comprend que la prison demeure pour eux comme pour les détenus un enfermement souvent mal vécu.

Citation : "D'ailleurs, parfois les détenus nous le disent : "ce qui me fait marrer, surveillant, c'est que vous aussi vous allez passer votre jeunesse en prison."

On peut trouver l'écriture de Jean Teulé trop crue ou violente mais c'est selon moi ce qui la rend sincère. La vraie vie se joue comme cela, sans fioritures... Je retrouve tout à-fait l'écriture de "Darling" et "Le magasin des suicides". Je ne découvrais donc pas un auteur puisque j'ai lu plusieurs livres de Jean Teulé mais c'est encore une réussite!
Lien : http://blogvonnaoko.blogspot..
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