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Citations sur Mangez-le si vous voulez (107)

-- Mais bougre de couillon, lui lâche Pierre Anthony, ce n'est pas un Prussien, c'est Alain de Monéys ! Dix minutes avant que tu lui donnes un coup dans l'estomac, imbécile, tu lui demandais devant moi de t'expliquer son projet d'assainissement de la Nizonne. Vous parliez ensemble !
-- Je n'ai jamais parlé à un Prussien !
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-- Je connais assez bien Maillard pour être bien sûr qu'il est impossible qu'un tel cri sorte de sa bouche : " Vive la Prusse"... Pourquoi pas " A bas la France" ?
-- Qu'est ce que vous venez de dire, vous ?
-- Quoi ?
-- Vous avez dit "A bas la France"...
-- Hein ? mais non !
-- Si, vous l'avez dit ! Vous avez dit "A bas la France".
-- Mais non, j'ai pas dit ça ! J'ai...
Le colporteur demande aux gens près du muret :
-- Que ceux qui l'ont entendu crier " A bas la France" lèvent la main !
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Chacun se bouscule pour le taper, imprimer sa marque sur son corps ennemi. Celui qui vient de frapper se retire, laisse sa place à un autre qui, coup donné, s’efface pour être aussitôt remplacé. Cette gestion instinctive et collective du massacre dilue la responsabilité. Pour les adolescents venus à la foire, ce carnage offre l’heureuse opportunité de prouver leur virilité et de s’intégrer parmi les hommes.
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Tout le monde se tord de fou rire. C'est long à brûler, un homme. Le soleil couchant s'effondre et pleure du sang. C'est fatal et tout le reste. Et les cendres éparpillées de cet être calciné, là et puis là et aussi là-bas, vont au vent qui les envole. Elles se glissent également sous les semelles de ceux qui s'éloignent, essuyant leur bouche luisante d'un revers de manche et satisfaits :

- Trop de Prussiens en Lorraine pour qu'on ait pu en supporter dans le bourg ! En voilà un qui brûle. Je crois que nous avons montré l'exemple.

Un autre, à côté, déclare :

- Je me fais gloire d'avoir lancé quatre coups de bâton dans les dents, et qui portaient bien, à ce de Monéys.

- À qui ?

- Au Prussien.

- Ah oui, moi aussi, je ne l'ai pas loupé, le Prussien.

À ceux qu'ils croisent, ils révèlent :

- Vous vous êtes privé d'un fameux rôti ! Il avait du gras comme trois truies, le Prussien. Il nous aurait bien fait la semaine !

Face à l'homme-ratier, au bord de la gerbe en les entendant donner des détails culinaires, les cannibales s'esclaffent :

- Oh, fais pas ton sucré, toi ! Tu manges bien du rat et du vieux en plus !

- Mais... c'était Monsieur de Monéys.

- Hein ?...

Le souffle de leurs haleines graisseuses, sur une épaule saupoudrée, projette un résidu de la combustion du fils de Magdeleine-Louise et Amédée de Monéys qui monte dans le ciel et file au sud. Ce soir, la lune est délétère. Des bagarres de feuilles en déroute tournoient sur le chemin qui mène à Bretanges. Un jeune homme, lanterne au poing, court vers la demeure encore loin. Une faible mère inquiète y est à la fenêtre ouverte du salon. Malgré la nuit, la chaleur reste égale. Elle rabat le couvercle du piano et découvre, au-dessus de Hautefaye, un filet de fumée qui moutonne dans la nuit étoilée. Le claquement des semelles de celui qui court – domestique Pascal – fait le bruit d'une averse sur la poussière. La mère s'en étonne :

- Pourquoi va-t-il si vite alors qu'il fait tellement chaud ?

- Madame de Monéys ! Madame de Monéys !

Pascal entre en trombe dans la maison du XVIe siècle :

- Alain, il a été...

Un cri terrible déchire tout le paysage et la nuit.
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- Une bien belle journée!...
Voilà ce qu'un jeune homme clame en poussant les volets de sa chambre à l'étage d'une bâtisse du XVIIe siècle. Les rideaux de mousseline s'envolent sur les côtés. Le gars embrasse l'horizon d'un regard lent, contemple le paysage - un bout du Limousin rattaché comme par erreur au Périgord. Des chênes échelonnent mille horizons à ce Sahara de prairies.
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- Alors le préfet de Ribérac a demandé au maire de Hautefaye : "Avez-vous des radicaux dans votre commune ?" L'autre lui a répondu : "Nous avons des radis roses, des radis noirs, mais pas de radis cots !"
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"Cette sécheresse ! On va bientôt sucer les pierres", "J'ai la gorge aussi sèche qu'une mèche d'amadou. J'ai peur, en crachant, de foutre le feu !"
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Cette gestion instinctive et collective du massacre dilue la responsabilité.
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Les coups de sabot claquent dans les planches. Il pleut, il pleut bergère... Couché à même la terre et en boule sanguinolente sous le char à bancs, Alain voit tous ces pieds qui tentent de l'atteindre.
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Accroché à la façade de la maison du maire, le drapeau se relève de dégoût sur tant d'horreurs. [p. 62]
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