"Tabou" se dit d'une chose ou d'un être qu'il n'est pas permis de toucher ou d'un sujet qu'il n'est pas permis d'aborder .
Est en général tabou dans toutes les sociétés, l'enfant auquel il est interdit de faire du mal. Et pourtant, il suffit d'ouvrir les yeux pour constater que ce
tabou spécifique est bien mal respecté!
Danielle Thiery, première femme commissaire divisionnaire en France est vraiment bien placée pour savoir que le mal est partout à l'oeuvre et que trop souvent ce sont les petits qui en font les frais.
Ce sujet douloureux est au centre de son nouveau roman. En pleine période de Noël, la commissaire Edwige Marion se trouve confrontée à la disparition d'une jeune mère dans les locaux d'un service pédiatrique et à la découverte de son nouveau-né dans un panier de linge sale.
Séparée de son époux iranien et mère d'un autre enfant, un petit garçon de six ans, Célia a disparu subitement et malgré les recherches menées, elle reste introuvable, ce qui conduit à craindre qu'elle n'ait été la proie d'un meurtrier prédateur.
Cependant sa famille proche, son frère et ses parents, ont une attitude bien étrange et ne sont peut être pas aussi innocents qu'ils cherchent à le faire paraître.
Pour mener cette difficile enquête la commissaire Marion sera épaulée par Alix la brillante psychologue, dont les intuitions fulgurantes permettront la résolution de l'enquête .
Au sein de la forêt landaise, dévastée par un vent violent, toute l'équipe policière passera un bien triste Noël qui verra la révélation d'une tragique vérité.
Je découvre
Danielle Thiery avec ce roman et j'ai été un peu déroutée au début par l'utilisation alternative des noms et prénoms des membres de l'équipe qui sont manifestement des personnages récurrents mais que je ne connaissais pas, ce qui m'a demandé un temps d'adaptation.
L'évocation des affaires passées m'a également laissée perplexe (qui est Swan pour la psychologue Alix et que s'est il passé pour que ce personnage revienne la hanter?)
Passons cela car ce n'est pas primordial; ce qui m'a par contre nettement plus dérangée, c'est le style d'écriture qui parfois fait fi de la grammaire et de la construction de la phrase (j'ai du en relire certaines plusieurs fois ), l'utilisation de mots d'argot qui paraissent déplacés dans le contexte où ils sont utilisés ou même incompréhensibles (qu'est ce qu'une "marrade" ? que veut dire "se détroncher à se démolir les cervicales"? " se cuire les yeux" ?) et les impropriétés dans certaines descriptions ( on n'éclaire pas une lampe, on l'allume p 122) ( on n'intime pas de la rejoindre, on intime l'ordre de la rejoindre page 93)
Par ailleurs quand deux femmes s'échappent ensemble pour un road trip imprévu, on pense à Thelma et Louise et non à Tatie Danièle (p 413)
Je suis surprise qu'une relecture attentive n'ait pas permis de purger le texte de ces bourdes, ce qui aurait permis au lecteur exigeant d'aborder le roman dans toute sa complexité et sa richesse thématique sans ronchonner.