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sur 4810 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Deux informaticiens qui viennent de taguer leur usines dans la nuit après un licenciement décident de faire une virée à toute allure dans un champ d'éoliennes et boum, ils renversent un piéton qui transportait une valise pleine de billets. Et hop, qu'à cela ne tienne, on le fait disparaître…

Seulement le brave homme transportait en fait la rançon pour libérer sa fille aveugle qui avait été enlevée.

Lucie Hennebelle entre deux biberons et un sommeil haché, va prendre l'affaire en main car une autre petite fille vient d'être enlevée.

L'idée de départ me plaisait bien : c'est l'effet papillon, un tag, un excès de vitesse et toute une série de conséquences qui s'accumulent.

Ce roman noir pourrait s'appeler : « éloge de la violence », car il faut vraiment s'accrocher, la torture n'est pas loin, avec en toile de fond « Les écorchées » de l'anatomiste Honoré Fragonard (exposées à l'école de vétérinaires de Maisons-Alfort pour ceux que cela intéresse !)

J'aime bien les romans de Thilliez en général, mais parfois, certains me heurtent et c'est le cas de celui-ci. Beaucoup trop noir et trop violent pour moi, et les techniques de conservation des cadavres écorchés me rebutent vraiment.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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« Au loin, les éoliennes brassaient l'horizon dans une rotation agonisante, encerclées par les monstres industriels bouffeurs d'hommes et d'espoirs. Dans ce recoin noirâtre de la France, on naissait au bord d'une chaine de production et on mourait à l'autre bout.
Dans ces catacombes de béton, ces gargouilles aux pattes d'acier, quelque part, une gamine luttait contre la mort ».

Nous sommes près de Dunkerque. le Nord dans toute son horreur. Il me semble pourtant que l'auteur est lui-même originaire du Pas-de-Calais. Déteste-t-il tellement sa région pour en faire un lieu d'enfer ?
Car nous sommes en enfer, c'est indéniable ! Des enlèvements d'enfants malades, des tortures infinies dans des labyrinthes souterrains aux relents immondes, des animaux capturés par un dangereux taxidermiste créateur de poupées effroyables...Je m'arrête là car si je voulais, je pourrais encore décrire cette descente vers l'abomination. Mais je n'en ai nullement l'intention car ceux qui me connaissent un tant soit peu doivent se demander pourquoi diable me suis-je lancée dans cette galère. En fait, je ne m'attendais pas du tout à ces détails atroces, je m'attendais à lire, en toute candeur, une histoire policière, où l'héroïne trouve la clé de l'énigme avant tout le monde. C'est vrai, d'ailleurs, pour la découverte du monstre, et c'est ça qui m'a maintenue dans ma lecture, qui m'a poussée à connaitre la fin. D'autant plus que le style est travaillé, donc ça me plait, quoique par moments, il flirte avec la préciosité.

J'en veux à Franck Thilliez, terriblement, d'avoir présenté sa région de cette façon. le chômage, la pauvreté, la crasse, ces lieux et ces conditions sordides où « le mal est inoculé sous ces facettes de démence » : tout cela m'éloigne une fois pour toutes des thrillers où la surabondance de détails nauséeux tue l'espoir en l'Homme.
Je laisse la place à ces lecteurs-spécialistes qui les défendront bien mieux que moi ! Pour ma part, c'est ter-mi-né.
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Je n'ai pas été scotchée ou encore admirative devant l'imagination de Franck Thilliez comme j'ai pu l'être dans ses romans n'appartenant pas à une série. Ici c'est le premier que je lis avec Lucie Hennebelle, ce n'est pas le dernier c'est sûr mais j'ai mis du temps pour le lire, une bonne semaine ce qui est un indice important pour montrer son degré d'addiction sur moi.
Certes l'intrigue est bien menée mais j'ai été déçue, le début démarrait bien pour moi, mais j'ai eu du mal à me laissé emporter par le dénouement. Je n'ai également pas été conquise par la fin, loin s'en faut !
Trois étoiles, car j'ai malgré tout passé un bon moment de lecture mais je suis contente que ce ne soit pas mon premier Thilliez car cela aurait été sans doute été le dernier.
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Vrai ? C'est vrai ? Tu veux bien lire ma critique ?

Tu vas voir je sais faire.
Il faut d'abord trouver une phrase d'accroche :

Super livre de plage !

- de plage ? On est mi-avril en Normandie… Tout ça pour qu'on t'imagine en maillot de bain…


Ne pas l'écouter. Y m'énerve.
Comme si je savais pas écrire une critique. Enfin, non. Je sais pas.
Pas besoin de savoir faire les choses pour s'y essayer.
Sinon on n'apprendrait jamais à faire du vélo.
Ni à jouer de la flûte.



Parler de l'histoire :

C'est un roman policier. Parfois on sait pas trop entre un roman ou une nouvelle, mais là c'est un roman, c'est sûr.
Enfin un thriller. Avec suspense et frémissements.
C'est même un thriller policier. Avec enquête. Doublement même.
Et un thriller psychologique. Pas seulement à cause « du méchant », dont je vais pas parler à cause des révélations à pas faire.

De rebondissements en découvertes, les pages sont vites tournées.
Évidemment, avec toutes ces ficelles on finit par se prendre les pieds dedans, d'abord, et il y en a bien une qui finit par lâcher, ensuite.
Mais je me suis laissé manipuler la ficelle avec plaisir et frémissements donc.


Bon, après, les personnages :

Lucie Hennebelle, personnage à coup sûr récurrent pour Franck Thilliez. Je dirai pas pourquoi afin de ménager vos curiosités.
Moi, elle m'a semblé un peu cruche, genre post-ado.
Elle a l'air de débarquer dans le monde des grands, pourtant affublée de deux loupiots, tiraillée par des hormones toutes fraîches qui la rendent complètement cul-cul.
Peu importe, le propos n'est pas là. Elle est effleurée seulement dans ce livre. On sent qu'elle est bien plus profonde que ça. Y compris psychologiquement.
D'où ma réflexion du début à son propos.

Pour le reste, plutôt mâles, les collègues. Pas de quoi fouetter. Un chat. Ils ne sortent pas vraiment du lot, sans être désagréables non plus.


Ensuite, le style :

Au début, j'ai retrouvé, comme dans son roman précédent, cette manière particulière de décrire les personnages par des comparaisons percutantes.
Ensuite, soit le style a changé, soit je n'y ai plus du tout fait attention, prise par l'histoire.
C'est vrai que Franck Thilliez use parfois de métaphores un peu extravagantes, mais ça ne gâche pas le reste, pour moi.
Ça donne peut-être un côté un peu prétentieux, qui énerve certains, à la lecture des 136 critiques déjà publiées sur ce livre.


Et littérairement, je ne me prononcerai pas sur la qualité du livre, en effet.
Moi, tout ce que je dis, c'est « Super livre de plage ! »


Bonne bourre…
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Première incursion dans l'univers de Franck Thilliez et il faut bien avouer que le garçon sait y faire pour installer durablement suspense et tension. Car "La chambre des morts" est un roman noir, angoissant et terriblement prenant.
Deux potes, alors qu'ils roulent phares éteints en pleine nuit heurtent violemment un homme surgit de nulle part. Et près du corps, il découvre un magot deux millions d'euros. Ils viennent de mettre le doigt dans un engrenage infernal et mortel. Car le lendemain le corps d'une petite fille est découverte. Thuilliez nous livre une intrigue qui ne ménage pas le lecteur, d'ailleurs on peut peut-être lui reprocher dans rajouter dans le glauque et l'horreur, mais il est suffisamment talentueux pour nous tenir en haleine jusqu'au dénouement final. Et il rajoute un ancrage social ( le roman se passe dans le Nord) qui relève un peu plus le niveau. Cauchemars assurés.
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Alors, alors, heureusement que ce n'est pas mon premier Thilliez (c'est mon troisième), car pas sûre que je continuerais à en lire.

L'idée d'accroche est bonne, mais après, j'ai trouvé que cela partait un peu dans tous les sens. Pourquoi choisir une enquêtrice qui apparaît aussi psychopathe que ceux qu'elle recherche ? Pourquoi en rajouter au gore ambiant ? Pourquoi ne pas approfondir ce qui aurait pu être intéressant dans la personnalité des personnages. Cela m'aurait plus que l'auteur s'appesantisse davantage sur les déclics de cet homme aux abois par la crise économique et prêt à tout pour conserver cet argent miraculeusement trouvé.

Bref, un sentiment de trop peu et de trop plein à la fois. Ce qui en soi n'est pas un cocktail des plus réussis.
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Il s'agit donc du deuxième opus sorti en 2005, chronologiquement parlant, dans la bibliographie de l'auteur, après " Train d'Enfer pour Ange rouge" en 2003. "La chambre des Morts" a fait l'objet d'une adaptation au cinéma par le réalisateur Alfred Lot en 2008 avec notamment l'excellente Mélanie Laurent. Ce Livre a reçu 2 prix littéraires: en 2006, celui des lecteurs Quais du Polar et en 2007 le prix SNCF du Polar Français.

L'histoire: Deux informaticiens licenciés décident de se venger en taguant les murs de leur usines de propos injurieux, puis un pari insensé: celui de rouler au milieu d'un champ d'éoliennes désert, en pleine nuit, le plus vite possible, tous feux éteins. Juste pour le fun ....Mais au moment le moins inattendu, un choc immense. Puis la découverte d'un corps sans vie, et à côté, deux millions d'euros dans un sac de sport. A ce moment-là, ils ont encore le choix ...... pas forcément le bon, car le destin rattrape toujours ceux qui se croient à l'abri. La découverte d'une fillette assassinée à quelques centaines de mètres du lieu de l'accident, ne fera qu'amplifier le cauchemar qui commence, qui le poursuivra jusqu'à la fin et qui a pour nom: La Bête.

L'écriture est toujours "déliée", "fluide", limpide, incisive, expressive, tellement "parlante" qu'elle en est criante de vérité, de mortalité! Un paysage campé dans le Nord de la France, glacial et morne du plein hiver, cet univers des anciens corons où tout semble désolé, gris, mort, noir et usé. Une ambiance un peu glauque, lourde, pesante, presque poisseuse. Des descriptions précises, nettes, chirurgicales sur des sujets très fouillés, très documentés. le suspense est bien mené avec un rebondissement à chaque chapitre ou presque, entre vraies et fausses pistes.

On pourrait arguer qu'il présente quelques similitudes avec le « Silence des Agneaux », mais traité « à la française », non vraiment le « rendu » est différent.

Pour Lucie Hennebelle fraîchement sortie de l'école de police, brigadier à qui l'on confie que des tâches subalternes ou des permanences d'accueil au commissariat, c'est sa toute première enquête "sur le terrain" qui l'emmènera fleurter avec la mort et ses démons intimes, car les personnages de Thilliez sont toujours « torturés » intérieurement, et ça n'ira qu'en s'accroissant au fil de ses romans ! Oui, d'aucuns diront qu'il est peu plausible qu'un simple brigadier, seule qui plus est, serait à même de prendre de telles initiatives (dans la vraie vie), mais ce n'est qu'un roman!!! Et il faut bien un commencement pour un « héros » !!!!!

Alors, bien que l'histoire soit remarquablement bien ficelée, que l'écriture nous tienne toujours en haleine et qu'elle ne se démente pas jusqu'à la dernière page, mon tort assurément a été de ne pas lire les livres de Thilliez dans l'ordre chronologique, car après avoir lu « Deuils de Miel », « La Mémoire Fantôme » (avec Lucie Henebelle plus torturée que jamais) et le Génialissime, le Brillantissime « Anneau de Moebius » où les destins collectifs se confondent et se confrontent aux travers des mémoires intimes jusqu'au paroxysme ultime d'une noirceur absolue ou plus aucune rémission ne semble possible, il faut bien prendre « La Chambre des Morts » comme une deuxième oeuvre d'auteur, largement saluée par la critique et donc une vraie belle réussite.
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Un bon roman d'un auteur français.
Dans la moyenne si je puis dire. Pas mauvais mais pas non plus extraordinaire.
Un roman qui nous amène à réfléchir sur l'influence de l'argent sur nos relations. L'honnéteté , l'amitié et l'intégrité sont-ils plus puissant que l'appât du gain ?
L'intrigue est bien construite est nous amène assez bien de rebondissement inattendus.
Un autre point de réflexions sur la création d'un alter ego créer de toute pièce est intéressant.
On sent le potentiel de l'auteur qui ne demande qu'à exploser.
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Lucie Henebelle, jeune maman et brigadier de police au commissariat central de Dunkerque, a bien du mal à concilier vie de famille et travail. Ses jumelles Clara et Juliette, toutes aussi adorables qu'elles soient, l'épuisent à force de nuits blanches. Mais en cette période de Noël, la découverte macabre du corps de la petite Camille Cunar remet la jeune policière sur les rails. Il faut non seulement enquêter sur les ravisseurs de la fillette mais également sur les chauffards qui ont renversé le père de la petite fille et qui ont subtilisé la rançon qu'il venait déposer. Lucie, passionnée de profilage criminel, ne va pas hésiter à sonder les noirceurs de l'âme humaine pour débusquer les assassins.

« La chambre des morts » est le deuxième thriller que je lis de Franck Thilliez. Comme dans le premier, cet auteur nous entraîne tambour-battant dans une histoire glauque et sombre à souhait. le décor tout d'abord : un Dunkerque glacial et venteux, des forêts humides aux feuilles pourrissantes, des zones industrielles inhospitalières, des terrils menaçants. Les personnages ensuite – criminels et héros – complètent ce tableau noir. Tordus, totalement détraqués psychologiquement, ils nous font pénétrer dans des univers qui nous donnent un avant-goût de ce que doivent être les enfers ! Pourtant, à côté des « monstres » de l'histoire, les plus terrifiants sont sans doute deux jeunes types banals, capables du pire pour un sac rempli de billets.
C'est violent, c'est sanglant, c'est noir, c'est un rythme endiablé. Un petit bémol pour les comparaisons ampoulées, un peu "too much". Mais ça reste un bon Thilliez qui se lit d'une traite.
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Licenciés par leur entreprise, Vigo et Sylvain, ingénieurs informatiques, vandalisent ses locaux pendant la nuit. Sur le chemin du retour, grisé par ce coup de main réussi, encore chargé d'adrénaline, Vigo décide de faire un détour par un champ d'éoliennes afin de pousser un peu sa voiture, tous feux éteints, sur une longue ligne droite déserte. C'est là que survient l'accident. Les deux amis viennent de faucher un homme seul. Près du corps, une mallette contenant deux millions d'euros. Une véritable manne tombée du ciel alors que les difficultés financières s'accumulent pour Vigo comme pour Sylvain. le cadavre est donc vite dissimulé et l'argent embarqué.
Sauf que rien n'est jamais simple : l'homme mort apportait une rançon aux ravisseurs de sa fille. L'enfant est assassinée et la pomme de la discorde solidement installée entre Vigo et Sylvain. Surtout, le meurtrier entend bien récupérer son argent et les enlèvements continuent.

Après la lecture de Monster, de Patrick Bauwen, et de Carnages, de Maxime Chattam, nous continuons donc dans le thriller (rappelons que les auteurs de la Ligue de l'Imaginaire n'en écrivent pas tous et touchent aussi au polar historique, au polar ésotérique, à la fantasy ou encore à la science-fiction ou à la fable philosophique pour Bernard Werber).
À la différence de ces ouvrages de Bauwen et Chattam, le roman de Franck Thilliez se déroule en France, et plus particulièrement dans le Nord-Pas-de-Calais où il vit. Ce choix lui permet d'ancrer son histoire dans une réalité bien plus palpable pour le lecteur français, et que l'auteur lui-même connaît intimement. C'est ce qui permet de donner une véritable chair aux personnages, mais aussi au décor. Ce faisant, en mettant en avant le contexte social particulièrement dramatique de cette région, et en peignant une atmosphère glaciale et sombre (l'action se déroule en hiver, aux alentours de Noël), Thilliez crée une ambiance pesante. Certes la figure imposée du tueur en série truste une grande partie de l'intrigue, mais la fragilité des hommes et des femmes face à une société en crise crée une trame de fond assez solide.
Le choix des personnages principaux participe de ce mouvement. On aurait pu s'attendre à une de ces très classiques visions du Nord dans lesquelles les médias à sensation se complaisent : alcoolisme dans les milieux ouvriers et leurs corollaires que sont abus sexuels, inceste… Au lieu de cela, Thilliez nous confronte pour commencer à deux chômeurs qui sont des ingénieurs informatiques, a priori équilibrés, amateurs d'échecs. L'un est un père de famille attentionné, l'autre un célibataire issu d'une famille ouvrière d'origine polonaise qui a de toute évidence beaucoup misé sur l'école publique et a réussit à faire que ses enfants s'extraient de ce milieu (Vigo, donc, est ingénieur, et son frère travaille dans la police scientifique). Ce sont leurs choix, leurs états d'âmes ou leurs rêvent qui détermineront leur parcours dans ce roman et les feront basculer ou pas du côté du mal.
Le héros du roman coupe aussi en partie aux clichés. Thilliez nous épargne le classique flic alcoolique et viril. Lucie Henebelle n'a rien d'un superflic. Brigadière, mère célibataire, elle se consacre sans compter à son travail et apparaît comme un personnage équilibré intégré à une équipe qui n'a certes pas beaucoup de considération à son égard mais sait tout de même reconnaître ses mérites.
Du côté du méchant, les choses sont un peu plus compliquées et, sans trop en révéler, on peut dire que là encore, Thilliez cherche à sortir des sentiers battus en en confiant le rôle à une femme avec, toujours, le désir de nuancer le personnage. Si elle est clairement malfaisante, elle obéit toutefois en partie à une logique qui n'a pas complètement à voir avec ce « mal absolu » qui hante moult thriller.

Ces éléments posés, parlons de la narration. Nos deux lectures précédentes se sont, en la matière, révélées extrêmement décevantes. On retrouve dans La chambre des morts des défauts dont on va finir par penser qu'ils sont inhérents à une grande partie du thriller français, en particulier l'usage de métaphores et de comparaisons qui apparaissent souvent pesantes (« Il régnait dans l'antre de chlorophylle une atmosphère de film à carnage », p.28 ) ou enrobées d'un lexique difficilement compréhensible mais qui laissent transparaître une connotation de littérature fantastique ou d'horreur (« le pandémonium avait rouvert les portes de sa cité infernale », p.269). Elles s'avèrent souvent agaçantes et parasitent parfois la lecture mais demeurent ici supportables, parce qu'elles ne s'accumulent pas d'une part, et en raison par ailleurs du rythme haletant qu'instille Thilliez à son roman dans lequel il démontre de réelles aptitudes dans l'art du « page-turning », pour oser un néologisme barbare.

Quelle place toutefois, dans tout cela, pour l'Imaginaire ? Ancré dans une réalité sociale, économique, géographique par un auteur qui apparaît d'évidence soucieux de véracité scientifique, le roman peut paraître – si ce n'est pas le simple fait qu'il s'agit d'une fiction – bien loin de cet Imaginaire revendiqué. Il est pourtant là, un peu partout, en filigrane, dans l'utilisation de peurs solidement ancrées dans l'imaginaire collectif (loup, croquemitaine…) et d'une manière plutôt efficace puisque Thilliez, malgré les métaphores parfois lourdes évoquées plus haut, laisse une certaine latitude à l'imagination du lecteur en suggérant plus qu'en décrivant les scènes d'horreur.

On regrettera la règle trop établie dans ce genre de romans des multiples twists finaux qui n'apportent finalement pas grand-chose à l'histoire et qui, pour certains lecteurs, peuvent même gâcher en partie le plaisir de la lecture au même titre que de trop grosses ficelles utilisées dans certains thrillers pour faire avancer l'enquête.
La chambre des morts est toutefois un roman réussi dans l'ensemble. Thilliez montre qu'il n'est pas besoin de placer l'intrigue aux États-Unis pour faire un thriller efficace qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler les premiers romans de James Patterson dont Alex Cross est le héros. Un thriller honorable donc, qui aurait sans doute gagné à se terminer d'une manière plus classique mais qui s'avère être d'une lecture agréable.

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