Toute la société capitaliste, c'est-à-dire l'ensemble de ses rapports sociaux, est structuré par ce travail, par les rapports de production dans le travail, la propriété des moyens de travail, la répartition du travail, l'éducation pour le travail, les luttes pour les conditions de travail et les salaires. (...) S'attaquer à la cause profonde des catastrophes écologiques, c'est bien s'attaquer à ce travail qui est l'agent actif des rapports hommes/nature, qui produit et reproduit, à travers toutes les crises et catastrophes que nous connaissons, les rapports de propriété, de possession et de production qui définissent le capitalisme, déterminent ce qu'il produit, comment il le produit, dans quel but il le produit, et avec quelles conséquences sur les hommes et la nature.
Les hommes du capitalisme ne contrôlent plus rien du métabolisme hommes/nature, bien qu'ils sachent pertinemment qu'il se dégrade gravement. Aucun des moyens évoqués ci-dessus ne permet au capital de sortir de sa décadence sénile puisqu'elle est structurelle et plonge ses racines dans ce qui produit et reproduit le capital et s'étiole : le travail. Ces moyens sont et seront néanmoins mis en œuvre parce que la dynamique du capital est automate, et qu'il trouvera toujours des hommes qui s'attacheront à en être les exécutants, tant pour des raisons financières qu'idéologiques, et aussi par soumission.
Ce que l'on ignore le plus souvent, c'est le coût faramineux de l'électricité ainsi produite, même en laissant de côté des accidents type Tchernobyl ou Fukushima. La constructions des centrales, leur entretien, le combustible, la gestion des déchets, la destruction des centrales au bout de 50 ou 60 années, ou les travaux nécessaires à leur prolongement : aucun nucléocrate n'a encore pu ou osé fournir un bilan solide de tout cet ensemble, ni donc du prix réel de l'électricité d'origine nucléaire, actuellement très largement sous-estimé car il ne tient pas compte de l'ensemble des coûts qui viennent d'être cités.
Les écologistes propagandistes de solutions qui permettraient à la fois de régénérer la croissance du capital tout en résolvant le problème des dégâts écologiques que cette croissance n'a cessé de développer ne sont que des bonimenteurs, disons même des charlatans.
"L'Impasse capitaliste. Travail, besoins et urgence écologique" - Tom Thomas
L’impasse capitaliste se résume en une double crise : économique et écologique. Soit relancer la croissance quelles que soient les conséquences sur la nature, soit préserver l’environnement au détriment des profits. À droite comme à gauche, la solution à ce dilemme prend la forme d’une incantation magique : produire autrement.
Après avoir démontré la supercherie d’un capitalisme vert, Tom Thomas aborde le problème sous un angle bien plus radical et politiquement dérangeant: le travail. Car c’est bien le travail comme rapport d’exploitation qui structure toute la production capitaliste et qui épuise les êtres humains aussi bien que la nature.
L’abolition du travail aliéné et la reconquête du temps libre constituent dès lors un préalable à la réappropriation collective de la production qui permettra non seulement d’instaurer des échanges durables entre les humains et la nature, mais également des rapports sociaux favorables au libre développement de chacun.
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