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sur 1041 notes
Quelle était-elle la quête d'Henry D. Thoreau ? le silence? Une vie intérieure ? Bien avant Sylvain Tesson et sa cabane sibérienne, Thoreau – philosophe américain du dix-neuvième siècle, revint à son Concord natal pour vivre deux ans près du lac Walden qui donne son nom à l'ouvrage. Loin des caricatures souvent entendues, il ne prône pas un retour à une vie de va-nu-pied même s'il cultive son champ de haricots les pieds nus dans la rosée du matin ; Thoreau estime que ce léger retrait du monde permet de mieux le saisir et de mieux se saisir. Il n'est point de solitude pour un être humain qui agit et qui pense. Ce précieux livre délivre un message opposé à celui de Pascal : sortez de votre chambre, agissez en harmonie avec la nature et ne cessez jamais de penser ! A mettre entre toutes les mains.
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En 1845, Thoreau part vivre dans une cabane, construite de ses propres mains et située au fond des bois, près de l'étang Walden de la ville de Concord. Cette expérience dura deux ans et deux mois. Walden est le récit de sa vie dans les bois, la description de la beauté de la nature et de la vie sauvage et l'explication de son cheminement qui l'a amené à choisir ce mode de vie. de nombreuses méditations et pensées philosophiques se mêlent à l'évocation de sa vie quotidienne. Thoreau nous interroge sur nos moindres faits et gestes : nos rapports à nos foyers, notre travail, notre tendance à nous entourer de superflu, notre alimentation, notre conception d'une vie vécue pleinement. J'attendais énormément de ce classique américain et cette lecture fut en demi teinte. Les réflexions de Thoreau sont d'une actualité criante, ses descriptions de la nature et de la vie animale sont belles mais son ton dogmatique (parfois même condescendant) m'a dérangée.
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Longue et lente lecture de ce livre qui nous transporte dans une Amérique du XIX ème siècle dans laquelle le déboisement intensif n'avait pas encore sévi.
J'ai vécu avec Thoreau la construction de son chalet, sur un terrain qu'il s'est approprié, partagé ses merveilleuses promenades, découvert une variété de plantes et d'animaux, accompagné dans sa recherche de nourriture. Il m'a fait entendre le bruit du vent et le chant des oiseaux et admirer le merveilleux étang de Walden avec ses couleurs et sa faune.
Pourtant, j'ai eu beaucoup de peine à entrer dans ce livre, car le premier chapitre qui traite d'économie m'a terriblement ennuyé avec ses comptes d'apothicaire et je pensais que je n'en viendrais jamais à bout.
Le style est un peu vieillot, le livre très dense mais je suis vraiment heureuse d'avoir lu l'intégralité de cet ouvrage.
Il me pose la question de savoir, si à l'époque actuelle, il serait encore possible de vivre dans une nature d'une telle richesse.
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Walden est un monument dont l'importance dans la littérature américaine de la nature et du sauvage est indiscutable. le récit de la vie simple et autarcique de l'auteur nous porte dès les premières pages dans une intensité d'attention rare et puissante, mais on déplore rapidement une ligne de fond idéologique qui vient teinter la réflexion d'une nuance puritaine assez déplacée sinon gênante.

Là où la critique de la société humaine comme ordre établi sur des fondements aveugles et bornés prouve une actualité toujours mordante, les injonctions à une morale plus "élevée", les aspirations à une "pureté" idéale et l'enthousiasme hyberbolique qui chante la moindre expérience vécue comme la seule, la première et la plus forte de toutes nous portent vite à sentir la distance qui s'est creusée entre ce texte et le lecteur contemporain.

De belles pages, mais qui mêlent trop vite la nature sauvage à la morale, la simplicité à la pureté, l'étonnement vrai à l'emphase. On en ressort interpellés, mais non transportés, et difficilement transformés.
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A entendre certains lecteurs de Walden, Henry D. Thoreau y fait l'éloge de la simplicité. Ce n'est pas faux. Mais ce n'est pas suffisant. Thoreau n'a de cesse de présenter son expérience comme un véritable engagement. Bien qu'épanouissant et bénéfique, cela n'en est pas moins un labeur constant et exigeant. Et Thoreau est bien conscient que ce choix de vie n'est pas à la portée de tous, comme le goût de sa prose d'ailleurs, que certains n'apprécient guère parce qu'elle demande un effort...
Walden est aussi le témoignage (à l'instar de Tocqueville) des transformations rapides et fulgurantes de la jeune nation nord américaine. Thoreau inscrit dans le marbre ce qui est amené à disparaître: une nature inexplorée, sauvage et vierge. le petit espace bucolique dans lequel il a vécu pendant deux années était d'ailleurs déjà bien menacé par le développement du chemin de fer et de l'exploitation des richesses naturelles.
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Thoreau a passé plus de deux ans dans les bois proches de l'étang de Walden, dans une expérience de contemplation et de méditation qui a marqué son époque. Il observe la nature, le changement des saisons, et se contente de vivre par lui-même et pour lui-même. un mode de vie basé sur la frugalité, Thoreau s'étonne souvent de la manière dont la société qui l'entoure évolue vers plus de consommation, moins de simplicité, à tous les niveaux. Quand on sait que cette expérience date du milieu du XIXè siècle! Bref, un classique car très actuel encore aujourd'hui. Essentiel.
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Walden est une invitation tout simplement à vivre. Mais à vivre vraiment. Il ne s'agit pas de toutes ces petites folies du quotidien, ces commérages, ce travail acharné, ou encore ces désirs insatiables, et ce même credo consommer et consommer.

Ce superflu trouble le fleuve pur de nos existences, il se brouille, tout est orage et tumultes. Notre temps est mal employé, employé qu'il est au superflu. Dès lors, pourquoi ne pas employer notre temps « à battre sur l'enclume nos existences pour les rendre meilleures » ? Notre auteur appelle à une réforme morale. Chaque jour doit être une aube perpétuelle, source de création et de renouvellement. « le matin, c'est quand je suis réveillé et qu'en moi il est une aube. » Quand donc nous réveillerons-nous ? Pourquoi cette routine ? Thoreau constate chez ses concitoyens une vie appauvrie spirituellement : « Nous sommes encore forcés découper notre pain spirituel en tranches beaucoup plus minces que ne faisaient nos ancêtres le pain de froment ». Combien alors la nourriture spirituelle est-elle fine.

L'invitation de Walden est claire : Enlevons ce superflu. « Simplicité, simplicité ! » s'écrit-il. Nous y découvrirons sous cette enveloppe, une profondeur. Walden est cette expérience du retour à l'essentiel et à la « substantielle moelle » de l'existence. « Je ne voulais pas vivre ce qui n'était pas la vie » (p.127) affirme son auteur.

La philosophie est avant tout une praxis selon Thoreau. Ce n'est pas la philosophie universitaire. Il renoue avec les philosophies antiques. En somme, la philosophie se vit.

Thoreau décide, par conséquent, d'aller vivre deux ans dans une cabane, construite par lui-même. Il y découvre dans cette vie simple et belle, une tranquillité, une harmonie. Il vit au rythme de la nature, cultive des haricots, partage sa cabane avec ses « invités ». Il respire enfin. En effet, nous ne sommes plus en contact avec l'air, le ciel, nous sommes coupés de nos racines. de même, encore aujourd'hui, nous respirons peu l'air. Les métros, les voitures, autant de bulles qui nous coupent de la symphonie du monde. Thoreau trouve dommage que l'agriculture n'est pensée qu'en terme de rendement et de rapidité. Autrefois, affirme-t-il l'agriculture était un art sacré. Les hommes en faisaient des fêtes, et des cérémonies ponctuées de rites. Ouvrons les yeux, l'homme a besoin de la nature. Source de poésie, de tranquillité, de méditations, n'oublions pas qu'elle fut d'abord notre premier livre.

Thoreau privilégie une relation authentique, intime et personnelle avec la nature. Les oiseaux y sont comme invités, les animaux vont et viennent. Détrompons nous, il n'est pas naïf, il observe aussi des adversités. Les saisons filent, et Thoreau en voit toutes leurs nuances, leurs beautés, leurs secrets. Tout marque la présence du divin. le divin est immanent.

Finissons sur une idée importante du livre : La pureté du lac de Walden qui charme son habitant ou visiteur. Thoreau y voit ses nuances, ses couleurs, sa démarche. Cette eau transparente est paisible et l'homme s'y laisse mener. Dans cette communion, la nature s'unit à l'homme.
p.250 : « Un lac est le trait le plus beau et le plus expressif du paysage. C'est l'oeil de la terre, où le spectateur, en y plongeant le sien, sonde la profondeur de sa propre nature. Les arbres fluviatiles voisins de la rive sont les cils délicats qui le frangent, et les collines et rochers boisés qui l'entourent , le sourcil qui le surplombe. »

Ce lac est pur et devrait le rester : «l'eau baigne la rive comme elle faisait il y a mille ans ». Thoreau critique l'anthropisation croissante. L'homme touche de plus en plus aux endroits vierges. Là où demeure ce qui est de plus sacré.

Finissons par ces belles lignes de Thoreau qui peuvent peindre ce charme : « C'est un miroir que nulle pierre ne peut fêler, dont le vif-argent ne se dissipera, dont sans cesse la Nature ravive le doré ; ni orages, ni poussière, ne sauraient ternir sa surface toujours fraîche [...].

Ne laissez pas, vous aussi, fêler ce miroir qui est votre vie intérieure ; cherchez la beauté, la simplicité et la joie authentique d'exister.
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Lu entre mars et mai 2019.
Acheté il y a longtemps. Comme tous les "écolos" je voulais lire Walden, mais je ne l'avais dans ma bibliothèque, je ne prenais pas le temps de le chercher et il y a tant à lire que les années ont défilé et j'ai lu Walden à 43 ans. Mieux vaut tard que jamais. Je crois que j'ai acheté cette édition pour la couverture. Elle épouse parfaitement le contenu, mais je ne sais pas si Walden a besoin d'un écrin, cette idée aurait d'ailleurs fortement déplue à Thoreau.
A vrai dire, je voulais le lire ado, puis je l'avais oublié jusqu'à Into the wild où le héros base sa vie sur ce texte. J'ai failli écrire : "sur ce récit", pourtant il ne s'agit pas d'un récit. Enfin presque... C'est inqualifiable.
Ai-je aimé ? Oui incontestablement. Ai-je adoré ? Il faudra sans doute que je relise pour en être sûre. On dirait une recette de vie heureuse, Henry David Thoreau est un idéaliste capable de se contenter de rien à une époque, la fin du XIXème, où ce rien était tout de même beaucoup moins éloigné de la vie de ses contemporains que celui qui déciderait aujourd'hui de vivre quasi en autarcie, loin du monde (peut-on être loin du monde aujourd'hui ?).
J'ai surtout été frappée par la puissance de la nature autour de Thoreau, par son lien avec elle évidemment, cependant elle s'insinue partout, les animaux pullulent et viennent sous son toi, les végétaux poussent sans entraves. Walden est une plongée dans un monde que nous ne pourrions plus trouver.
On dirait que le philosophe pressent la catastrophe que nous traversons maintenant presque 150 ans après son expérience.
La philosophie d'économie de moyens avec lesquels l'humain peut simplement trouver le bonheur est plus que d'actualité, nous qui sommes des frivoles par excellence. J'aime lire la joie des aubes lumineuses et des crépuscules foisonnants de vie.
Oui Walden est une leçon au monde industriel qui balbutie, une leçon de morale aussi, d'égalité entre les hommes et avec le règne animal.
Je regrette une seule chose : ce cri de vérité n'a pas du tout été entendu bien au contraire. Notre monde est l'opposé de Walden.
L'écriture très philosophique et profondément introspective m'ont un peu freinée dans mes enthousiasmes, malgré certains passages poétiques, il s'agit d'une oeuvre importante, elle aurait du devenir fondatrice.
Je me demande à quoi ressemble le lac Walden de nos jours...
Je crois que je préfère ne pas savoir en fait. Je garderai l'image de Thoreau, elle ne peut qu'être bien meilleure.
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La récente lecture de 'Thoreau, La vie sublime', bande-dessinée de Maximilien le Roy et A. Dan, m'avait donné envie de découvrir l'oeuvre de cet auteur américain du XIXe siècle.
'Walden ou la vie dans les bois' est le récit de la vie retirée de l'auteur de juillet 1845 à septembre 1847 dans une cabane près de l'étang de Walden dans le Massachussets. Thoreau y ajoute de nombreuses réflexions philosophiques, des commentaires sur la place de l'homme dans la société et sur le monde qui l'entoure. Certaines de ses idées résonnent de manière étonnamment moderne, plus d'un siècle avant les apports du club de Rome et l'actuelle prise de conscience des limites de la société de consommation et de la "croissance" économique. Il est dommage que Thoreau n'ait pas mieux mis en évidence ses réflexions les plus intéressantes, et qu'il consacre autant de place à des détails qui ne présentent désormais qu'un intérêt historique (plutôt limité pour moi, d'ailleurs). J'ai abandonné la lecture de ce livre après 70 pages, la trouvant trop fastidieuse.

Extraits appréciés :
- page 8 : « Je ne m'étendrais pas tant sur moi-même s'il était quelqu'un d'autre de je connusse aussi bien. »
- page 9 : « Je vois des jeunes gens, mes concitoyens, dont c'est le malheur d'avoir hérité de fermes, maisons, granges, bétail, et matériel agricole ; attendu qu'on acquiert ces choses plus facilement qu'on ne s'en débarrasse. »
- page 18 : « Etre philosophe ne consiste pas simplement à avoir de subtiles pensées, ni même à fonder une école, mais à chérir assez la sagesse pour mener une vie conforme à ses préceptes, une vie de simplicité, d'indépendance, de magnanimité, et de confiance. Cela consiste à résoudre quelques uns des problèmes de la vie, non pas en théorie seulement, mais en pratique. »
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Je n'ai pas vraiment adhéré à ce récit. Non que le thème ne m'intéresse pas, bien loin de là. Mais Thoreau nous explique ici comment il s'y prend pour construire sa cabane, se nourrir, bref, survivre en ermite dans la nature. J'ai lu ce livre, il y a longtemps mais je me souviens m'être profondément ennuyé. J'attendais beaucoup plus de ce récit. Pourtant j'admire chez lui la volonté d'avoir vécu cette expérience. Comme j'aimerais en avoir aussi le courage ! Fuir pendant un temps ce monde, loin de tout et de tous. Revenir à un état originel.
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