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Aurélien Gomez (Illustrateur)
EAN : 9782849508435
224 pages
Syllepse (02/01/2021)
4/5   4 notes
Résumé :
Le 9 juillet 1990, Víctor Polay Campos et 47 membres du Mouvement révolutionnaire Túpac ­Amaru (MRTA) s’évadent d’une prison de haute sécurité à travers un tunnel long de plus de 300 mètres.
Ce tunnel, creusé depuis l’extérieur de la prison, a mobilisé des dizaines de « taupes » qui, dans le plus grand secret, ont vécu dans les entrailles de la terre pendant des mois et des mois.
Peu après l’évasion, le MRTA fait appel au journaliste ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Qui se souvient encore des révolutionnaires péruviens au nom exotique de "Túpac Amaru" du début des années 1980 ?
Le "Movimiento Revolucionario Túpac Amaru" MRTA, créé en 1983, fût ainsi nommé pour honorer José Gabriel Túpac Amaru II (1738-1781), un chef métis qui s'était rebellé contre les colons espagnols en Amérique latine.
Comme en Uruguay, les Tupamaros voulaient renverser le pouvoir et instaurer un régime de type marxiste, inspiré par et analogue au Cuba de Fidel Castro.

Parmi les fondateurs, il y a eu Néstor Cerpa Cartolini, Miguel Rincón et Victor Polay Campos. C'est surtout ce dernier qui en a été considéré comme le chef. Un des grands-pères de ce Victor, né en avril 1951, était un pauvre paysan exilé chinois. Après des études à l'université de Paris et de Madrid, il rentra au Pérou et commença sa lutte contre la corruption du gouvernement en place.

Coïncidence remarquable : lors de ses études à Paris, il a partagé sa chambre d'étudiant avec l'homme qui sera pendant 10 ans président du Pérou, Alan García Pérez, entre autres au moment de la grande aventure du tunnel.

Arrêté début 1989, il fût condamné à perpétuité et transfere à la lugubre prison de Canto Grande à Lima. C'est l'évasion spectaculaire de toute une équipe de Tupamaros de cette forteresse, en juillet 1990, qui forme la trame du présent ouvrage.

Depuis juin 1992, Victor Polay Campos se retrouve de nouveau en taule, dans une prison de "sécurité maximale" et a subi une intervention chirurgicale d'urgence à cause d'un caillot ďe sang dans le cerveau tout récemment (le 4 mars dernier) dans l'hôpital de la base navale militaire du Pérou.

L'auteur, Guillermo Thorndike (1940-2009), passe avec Mario Vargas Llosa comme un des écrivains les plus réputés de son pays. Comme journaliste, Il a lancé plusieurs journaux et le tout premier dans l'histoire péruvienne en langue quechua, un idiome qui remonte à l'empire inca et qui est depuis 1975 une langue officielle au Pérou.

C'est grâce à sa bonne réputation que les Tupamaros lui ont filé une pile de cassettes avec les témoignages de celles et ceux qui avaient réussi à s'évader de la citadelle de Canto Grande et aussi des participants à la construction de ce colossal tunnel de 300 mètres.
Le récit de cette évasion sensationnelle du 9 juillet 1990, que je ne vais pas résumer ici, est donc basé sur des sources tout à fait authentiques. Sachez cependant que 48 guérilleros et guérilleras, parmi lesquels leur "líder" Victor Polay, sont arrivés à prendre le large.

Guillermo Thorndike, en humaniste affecté par les malheurs de sa patrie, nous fait aussi part de l'extrême pauvreté d'une large part de la population. le sort exacerbé de nombreux de ses compatriotes infortunés par la corruption et la violence des forces spéciales à l'appui du gouvernement en place à Lima.

Outre les Tupamaros, ce gouvernement était confronté au Sentier lumineux ("Sendero Luminoso") d'obédience communiste, fondé par le professeur de philosophie Abimael Guzmán en 1970. Guzmán est actuellement toujours emprisonné à la base navale de Callao, malgré ses 86 ans.

Le tunnel de l'auteur péruvien est donc fort différent de l'oeuvre du résistant français, André Lacaze (1918-1986), qui porte le même titre "Le tunnel", sauf en ce qui concerne la qualité littéraire.
Guillermo Thorndike s'exprime dans une langue qui quoique extrêmement précise ne manque pas de poésie.
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Reçu dans le cadre d'une Masse Critique.
Ce livre de non-fiction retrace l'impressionnante évasion d'une prison de haute sécurité par 48 membres du Mouvement Révolutionnaire Túpar Amaru (MRTA). Mouvement dont le nom fait référence à Túpac Amaru II, chef indien qui coordonna un mouvement de rébellion contre les colonisateurs espagnols, lui-même inspiré par Túpac Amaru. Túpac Amaru, littéralement Serpent Royal en quechua fut le dernier empereur inca de sa dynastie. Il mena une guérilla intensive contre les espagnols jusqu'à son exécution en 1572.
L'auteur, un journaliste et écrivain réputé se verra confié par les membres du MRTA les cassettes contenant les témoignages des fugitifs. Guillermo Thorndike produit ici un travail admirable, très détaillé et restant fidèle à la réalité. Une lecture fluide et captivante. Sans oublier Aurélien Gomez dont les illustrations poignantes à l'encre de Chine ont su me séduire.
Entre révolte, prison, pauvreté, corruption, abus de pouvoir, amitié, patience et persévérance : une histoire passionnante qui présente une partie de l'histoire péruvienne plutôt méconnue du grand public.
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Gagnant de la masse critique, j'ai découvert ce livre que je n'aurais probablement jamais lu.
L'histoire, vraie, se passe au Pérou en 1990 où 47 guérilleros d'un mouvement révolutionnaire (Tùpac Amaru) s'évadent d'une prison de haute sécurité après avoir creusé un tunnel de 300 mètres.
C'est le journaliste péruvien Guillermo Thorndike, à la demande des guérilleros qui relate cette histoire, à travers des témoignages qui ont pour but d'accréditer les faits et gestes du mouvement.
On découvre un pays marqué par la corruption et l'austérité et qui subit encore la crise aujourd'hui.
Seul bémol, la typographie est trop petite pour une lecture confortable.
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Une non-fiction décrite à la perfection et en détails. Se plonger dans ce livre, c'est une immersion dans la réalité que le Pérou a vécu.

Plusieurs chefs ont été les meneurs de cette rébellion, mais celui dont on parle ici, le dernier, est Polay, que l'on suivra dans sa vie au coeur de la prison. Dans cette prison, il attendra la fin du tunnel qui lui permettra de s'échapper. J'ai beaucoup aimé suivre ce qu'il se passait à ses côtés, car c'est un homme très intelligent.

On suit également toutes les « taupes » qui seront en dehors de cette prison, et qui prépareront cette spectaculaire évasion. Des complices qui creuseront, d'autres feront semblant de vivre tous naturellement dans cette maison, d'où commence le tunnel, pour que personne ne se doute de la supercherie.

Un travail d'écriture et des illustrations à l'encre de Chine m'ont accompagnée dans cette lecture.

Une lecture mêlant, rencontre, amitié, mort, captivité, patience et espoir, pour nous faire vivre cette aventure épique et réelle.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Dans la périphérie de Lima, où s'entasse la pauvreté, des "médecins improvisés promettent de tout soigner : maux de ventre, angoisse, cancer, diarrhées, tristesse."

(page 10).
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Vous dites que nous sommes à l'origine de la violence. Alors que le peuple est réduit en esclavage et massacré depuis le début de notre histoire...
- C'est la loi, dit le général des enlèvements.
- La loi du système. Et le système génère une violence supérieure à celle de ceux qui veulent le subvertir...
- N'exagérez pas, Monsieur Polay, intervint l'un des commandants.
- ... Vous ne croyez pas ? Chaque année, cinquante mille enfants meurent de faim ou des suites de la malnutrition. Les enfants de qui? De la bourgeoisie, des riches du Pérou ? Du peuple ?
- Du peuple, s'assombrit le général des enlèvements.
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Le prisonnier n'est personne, inférieur, un déchet. Il ne pose pas de questions, on ne lui répond pas. Pourquoi dans une cellule de punition ? Parce que. Pour qu'il apprenne dès le début. Pour qu'il implore à genoux d'être transféré, qu'il soit redevable, le prisonnier.
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Les pauvres ont seulement le temps de survivre.
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Ses pensées elles-mêmes étaient incarcérées.
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