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C'est le 3ème livre de Duong Thu Huong que je lis et c'est toujours un grand plaisir de lecture.
Lire les plus de 700 pages que comptent ce livre ont constitué une agréable occupation durant mes dernières vacances. le roman démarre très vite par la fugue de Thanh, fils unique de parents qui l'entourent de tout leur amour. Puis on remonte dans le temps pour découvrir et comprendre ce qui a pu pousser ce brillant étudiant promis à un bel avenir professionnel à devenir un gigolo en couple avec une femme beaucoup plus âgée que lui et qui l'étouffe.
J'ai à nouveau beaucoup apprécié le style que je trouve très littéraire et qui raconte une belle histoire propice à nous faire connaître la vie au Vietnam.
J'espère que le nombre de pages ne rebutera pas trop les lecteurs potentiels car cela ne m'a pas du tout paru long, fastidieux, ennuyeux. Certes il faut du temps pour le lire, mais c'est un temps que j'ai aimé passer en compagnie de tous les personnages.
En conclusion, encore du très bon Duong Thu Huong et un très bon moment de lecture.
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Ce n'est pas une lecture facile. La structure, la trame sont très complexes, les personnages qui se croisent, l'oncle, la tante, soeurs et frères, sachant que dès que tu es un peu ami, tu deviens oncle, tante, soeur ou frère... il faut suivre, donc ne pas interrompre la lecture plus de 24 heures est le mieux, ne pas l'interrompre du tout serait le top, mais étant donné l'épaisseur de l'ouvrage... ???
Pourtant, malgré des phases d'errance (c'est qui celui-là...), je me suis régalée pour l'écriture, les expressions très imagées, si imagées, crues, brut de coffre et de décoffrage, et cela me rappelait une dame vietnamienne que j'ai bien connue et qui disait "pisser" et jamais "faire pipi"... je comprends maintenant, seulement, qu'en fait c'est ainsi, une crudité du langage qui n'est ni de la vulgarité, ni une mauvaise éducation, ni une provocation, non, c'est ainsi.
Une fois cette étape franchie, qu'est-ce que j'ai ri, car ce vocabulaire fleuri accompagne évidemment des personnages bien trempés, des histoires truculentes, tristes, sordides, mais toujours drôles, et là je retrouve les Vietnamiens et vietnamiennes que j'ai eu l'honneur de croiser (dans des temps douloureux pour eux et elles et leur famille), et je comprends à quel point le mot sauve la face, le mot est la vie, le mot est l'espoir. Alors ce livre n'est pas exempt de petits défauts (des longueurs, une structure alambiquée) mais il nous permet une approche de la culture vietnamienne, de sa langue, de sa force mentale, et pour cela je mets 5 étoiles.
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Pépite, pépite, pépite! Attention : pépite! J'ai été claire ?
Grâce à ce livre j'ai fait un voyage au Vietnam pour la modique somme de 28€. Et pas le vulgaire circuit pour touristes, non : le vrai voyage de dépaysement avec immersion dans la culture, la vie quotidienne. L'écriture de Duong Thu Huong relève presque de la magie sur moi. J'ai adoré suivre Thanh, vivre avec lui toutes ces années en accéléré. L'histoire de sa famille, de ses voisins, proches, de son enfance, sa fugue, sa vie d'adulte... La peinture de la société vietnamienne tiraillée entre traditions et modernité, où le sexe, l'argent et surtout le pouvoir sont rois. Les 750 pages du récit, leurs mots ont coulé avec une facilité déconcertante.
Et si je n'ai pas été décidément assez claire : lisez-le!
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Je ressors plutôt satisfaite de la lecture de cet énorme pavé, qui m'a donné un peu de mal à des moments... Ce n'est pas la longueur qui m'a effrayée, mais plutôt le nombre de vies évoquées et leurs entremêlements. Ainsi, je m'attendais à suivre uniquement le parcours du jeune Thanh, ce qui l'avait amené à la prostitution, et j'ai découvert l'histoire de ses proches, de sa famille, de ses amis. Je me suis retrouvée littéralement plongée au Vietnam, à des époques et des endroits très différents. Il y a la misère, la richesse, des gens honnêtes, perdus, machiavéliques ou fous, et tout ça donne un ensemble cohérent, fouillé et passionnant. C'est une véritable fresque familiale, qui dresse quand même un constat très sombre de l'âme humaine, quelle que soit l'époque et les circonstances...
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Celui ou celle qui éprouve de la tendresse pour la culture vietnamienne peut s'immerger dans un univers à part, avec des oeuvres qui se présentent spontanément, le Km van Kieu, long poème magnifique, les vestiges discrets et mélancoliques Champa, l'odeur de la papaye verte, le très beau film de Tranh Anh Hung et...les romans de Duong Thu Huong.
Difficile de ne pas être intimidé pour écrire une critique d'une de ses oeuvres tant le lecteur ressort émerveillé par autant de qualités réunies. Encore plus difficile de ne pas se répéter lorsque l'on a déjà procédé à des critiques sur des romans de Duong Thu Huong.
Pour « sanctuaire du coeur » le thème qui s'affiche en quatrième de couverture, la fugue d'un adolescent, Tranh, jusqu'alors enfant sage et brillantissime lycéen dans un milieu protégé, est évidemment très réducteur. Cette rupture familiale est d'un point de vue factuel centrale mais elle ne sert que de pivot à une immersion dans la société vietnamienne, ses traditions et son évolution moderne, sa vie sociale.
Le héros, Tranh doit survivre, emporté dans un naufrage de trahisons des êtres qui lui étaient le plus chers. Cette survie est existentielle au sens premier, livré à la misère absolue, en danger mortel en prison mais aussi et surtout au niveau spirituel, comment garder une certaine pureté, ne pas être emporté dans ce torrent de boue et de misère, de compromission pour prendre sa place dans la chaine alimentaire sociale?
Le style est étincelant, les sens du lecteur sont sollicités pour respirer, transpirer, vibrer au sein de cette société vietnamienne au fil des pages.
Un petit bémol, le récit n'est pas linéaire et le lecteur surtout au début, ce fut le cas pour moi,peut avoir des difficultés pour se retrouver pour situer les personnages, la chronologie, les lieux
Mais sans conteste un chef d'oeuvre, un de plus
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Fils unique, Thanh a grandi dans une sorte de bulle protectrice, à l'abri de la cruauté du monde. Choyé par ses parents, brillant élève, enfant touché par la beauté et par la grâce, Thanh est issu d'un milieu aisé et semble promis à un brillant avenir. Mais contre toute attente, le jeune garçon de 16 ans, témoin d'une scène particulièrement traumatisante, fuit le domicile familial, emportant avec lui l'argent qu'il a dérobé à ses parents. Il ignore tout du véritable cataclysme qu'il vient alors de déclencher au coeur de ce petit village paisible qu'est Lan Giang. La surprise fait place à l'incompréhension, puis à l'anéantissement des êtres aimés. Mais, à ce moment-là, Thanh n'a qu'une idée en tête : mettre le plus de distance entre lui et ce qu'il aurait préféré ne jamais découvrir…
Au cours de son errance, qui durera près de 15 ans, Thanh connaîtra bien des désenchantements. Tour à tour mendiant, SDF, vendeur ambulant, prostitué et gigolo, il tombera dans les bas-fonds de la société, côtoiera la misère de la rue et connaitra la barbarie de la vie carcérale. Sa rencontre avec Kim, une femme d'affaires fortunée, le fera passer de la pauvreté à une richesse tape à l'oeil et indécente. Mais loin de se complaire dans son nouveau rôle d'homme-esclave, Thanh n'aura de cesse d'être hanté par son passé, en dépit des années passées…
Duong Thu Huong nous entraîne au coeur d'un Viêtnam contemporain aux multiples facettes. Elle nous montre un pays en pleine mutation sociale et culturelle, corrompu par les puissants. Elle dénonce les abus et les dérives de certains milieux, condamne la langue de bois et les déviances morales du plus grand nombre. Cependant, malgré la difficulté du sujet, l'auteur ménage des moments de toute beauté et de pur bonheur. Elle nous immerge dans une culture foisonnante, riche en croyances et en traditions. Dans chacun de ses romans, elle nous invite au voyage, un voyage des sens qui passe par les couleurs, les odeurs et les saveurs. En dépit des malversations du système qui règnent au Viêtnam, on sent que l'auteur aime profondément son pays et qu'elle s'attache à en retranscrire toute la beauté.
Comme toujours avec Duong Thu Hong, l'écriture est intelligente, pleine de finesse et de délicatesse. On se laisse littéralement porter par la poésie des mots et par la richesse de la langue. C'est un livre que l'on savoure et vers lequel on revient presque par gourmandise, pour le simple plaisir de se laisser envoûter ! Experte dans l'art du récit dans le récit, Duong Thu Huong nous entraîne toujours plus loin dans la découverte de son pays, de sa culture et de ses personnages. Elle manie avec dextérité et élégance la métaphore et risque de donner envie à plus d'un lecteur de faire un petit tour au Viêtnam, ne serait-ce que pour admirer la floraison des pamplemoussiers… Un texte sublime et encore un coup de coeur, en ce qui me concerne, pour ce merveilleux auteur !
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Dans ce roman, l'auteur nous propose ici une grande fresque.
Elle nous propose une représentation politique, sociale, intime du Vietnam, alternant de belles descriptions et des dialogues, des épisodes dramatiques ou émouvants.
C' est une descente dans les enfers de la prostitution - sujet totalement tabou au Vietnam - qu'orchestre Duong Thu Huong au fil de ce roman où elle dépeint la faillite spirituelle d'un pays en proie à une double corruption :le sexe et l'argent...
Cependant et contrairement à ce que pourrait laisser entendre le 4ème de couverture, il n'y a que 2 scènes érotiques dans ce roman de 749 pages.
Il est truffé de descriptions magnifiques en ce qui concerne les paysages.
Le seul bémol , c'est qu'au Vietnam , on mange les chiens et les tortues ...
J'ai bien aimé ce roman.
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Quand en 1985, Thanh quitte le domicile familial où il était protégé, adoré, il ne peut que rêver à ce paradis empli des senteurs des pamplemoussiers et des vols amoureux des lucioles.
" Lui, le jeune Thanh, le fils prodigue, avait voulu cette vie de vagabond mais n'avait pas du tout imaginé à quoi elle ressemblerait."
Le jeune homme va alors connaître les plus durs combats contre la misère.
Alors âgé de seize ans, Thanh réagit avec fougue et inconscience devant cet outrage qu'il lui est fait. Quoi de plus vexant qu'un amour bafoué, le rejet d'une jeune fille que l'on aime platoniquement depuis toujours. Comment retrouver la confiance et l'amour?
En 1999, alors qu'il est devenu le gigolo d'une femme riche cinquantenaire, Thanh se souvient. C'est l'occasion pour l'auteur de nous plonger dans différentes histoires. Elles s'emboîtent et se succèdent afin de comprendre l'itinéraire du jeune homme. Elles illustrent les injustices sociales et politiques courantes au Vietnam, les vies détruites par les réformes agraires ou la réforme du commerce. Même le fils d'un mandarin, héros de la Révolution, peut se retrouver acculé et sans ressources.
Drogue, sexe, corruption semblent les maîtres mots des hauts fonctionnaires vietnamiens. Les jolies filles sont violées ou séduites par des hommes parvenus de l'âge de leur père ou leur grand-père, les femmes sont trompées ou battues. Et quelque soit leur destin, l'opinion publique les désigne coupables.
A côté de cette vie misérable, certains font des affaires et dépensent leur argent futilement pour reculer les effets de la vieillesse, comme Kim, la maîtresse de Thanh.
L'auteur juxtapose l'horreur et la misère avec la poésie et le lyrisme. Grâce à son pouvoir d'évocation et ses perceptions sensuelles, l'auteur nous fait profiter des saveurs, des parfums de ce pays. L'évocation des pamplemoussiers, des vergers, de sa maison familiale sont un point d'ancrage pour le jeune homme perdu.
Je me suis attachée au personnage de Thanh parce que son cheminement est logique. le roman commence avec un jeune enfant protégé, naïf et il grandit au fil de son errance. Il doit se libérer de ce mal qu'on lui a fait mais ce ne sera pas par la souffrance de la vie en prison, ni par la prostitution. Serait-ce par le pardon et le retour aux sources?
C'est un grand roman qui nous emporte au coeur d'un pays riche de ses paysages, ses traditions familiales mais où il peut être difficile de vivre. Duong Thu Huong, grâce à son talent de conteuse, nous emporte dans cette vibrante histoire d'enfant prodigue abandonné.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Magnifique nouvelle fresque sociale vietnamienne, des années 1970 à 2000, tissée de main de maître par la talentueuse Duong Thu Huong. D'un sujet en apparence anodin (la quatrième de couverture n'est pas particulièrement alléchante en indiquant qu'il s'agit de l'histoire d'un jeune prostitué mâle du Nord s'étant enfui de chez lui), l'écrivain vietnamien fait un recueil de contes à priori sans rapport mais qui finissent toujours par s'imbriquer pour construire un édifice relativement complexe d'une grande finesse et d'une grande sensibilité. Les réflexions allégoriques très "asiatiques" du héros qui ponctuent le récit ("Après la fièvre de l'acte sexuel et passé le mirage des illusions, si deux animaux d'espèces aussi différentes que le renard et la biche se retrouvent à cohabiter dans la même tanière, l'un ne pense qu'à descendre voler une poule au village tandis que l'autre rêve de brouter l'herbe à proximité du ruisseau"), les descriptions minutieuses et plus classiques des jardins, des parfums, des plats, les petits histoires en forme de contes qui relancent le récit et permettent de comprendre ces moeurs d'un autre âge, tout est réussi, passionnant et rappelle effectivement une certaine littérature française et russe du XIXème siècle. Dommage cependant que la fin un peu trop ouverte ne soit pas tout à fait à la hauteur de ces 750 pages. A noter que cette édition (Sabine Wespieser) se prête magnifiquement au texte, comme toujours, et en fait un objet de toute beauté qui rend la lecture des plus agréables. Auteur incontournable.
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J'ai lu ce livre pendant mon premier voyage de Corée du Sud (ironique me direz-vous de lire un roman vietnamien alors que je pars en Corée. Je suis d'accord avec cela). Ce livre, je l'ai commencé à l'aéroport lors de l'allée et je l'ai fini à l'aéroport lors du retour. Il m'a accompagné dans l'intégralité de mon voyage. La compagnie de ce livre est l'un de mes plus grands souvenirs de ce voyage.

L'intégralité du roman est intense. de la même façon qu'on retourne une crêpe sur une poêle, ce livre à retourné mon cerveau et a changé ma façon de penser. Un livre capable de changer une façon de penser et d'autant marquer vaut le coup d'être lu non ?

Ce livre, je le trouve très tragique à mes yeux. Mon coeur est si lourd quand il se remémore des souvenirs de ce sanctuaire du coeur.
L'écriture fait qu'on arrive facilement à se plonger dans la peau du narrateur et à ressentir ce qu'il a vécu durant toute l'histoire. J'ai ressenti tant émotions si fortes, si dures. C'est très dur à décrire. Des années passent que j'y pense encore fortement.

Ce livre est un chemin par lequel il faut absolument passer.
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