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La Guerre du Péloponnèse tome 1 sur 3
EAN : 9782251800059
476 pages
Les Belles Lettres (29/08/2014)
4.88/5   4 notes
Résumé :
La Guerre du Péloponnèse de Thucydide est généralement considérée comme la première oeuvre constituant un récit historique fidèle et rigoureux.
L’oeuvre, composée entre 431 et 411 avant notre ère, relate en huit livres les vingt premières années de la guerre du Péloponnèse (431-411) et reste inachevée. Cette guerre oppose la ligue du Péloponnèse (dirigée par Sparte) à la ligue de Délos, menée par Athènes. Thucydide est un général athénien qui a servi durant l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
A mon sens, c'est un incontournable, notamment en géopolitique, le jeu des alliances, la guerre sur terre et sur mer... Thucydide s'exprime dans un langage efficace, compréhensible de tous. On apprend bon nombre de choses sur les cités-état grecques, juste après la tentative d'invasion perse. J'ai ainsi pu être renseigné sur le rôle de Périclès l'Athénien ou bien celui de Brasiadas, le Lacédémonien. Plus largement, on comprend très bien l'esprit de chaque camp, les Athéniens, entreprenants, maritimes et offensifs (leur excès de confiance leur coûtera la victoire finale à cause d'une expédition hasardeuse en Sicile), et les Spartiates, terriens, conservateurs et défensifs. Cette lecture peut s'accompagner, pour ceux qui sont férus d'histoire, d'un manuel historique, ce qui permet de mieux placer les faits sur un calendrier, Thucydide ne précisant pas toujours la date, ou bien se rapportant à une datation par rapport à des événements dont le lecteur ne sait pas la date, comme des jeux olympiques ou bien des saisons.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
XLVII. — […] Ils n'étaient que depuis quelques jours en Attique, quand la maladie se déclara à Athènes ; elle s'était abattue, dit-on, auparavant en plusieurs endroits, notamment à Lemnos ; mais nulle part on ne se rappelait pareil fléau et des victimes si nombreuses. Les médecins étaient impuissants, car ils ignoraient au début la nature de la maladie ; de plus, en contact plus étroit avec les malades, ils étaient plus particulièrement atteints. Toute science humaine était inefficace ; en vain on multipliait les supplications dans les temples ; en vain on avait recours aux oracles ou à de semblables pratiques ; tout était inutile ; finalement on y renonça, vaincu par le fléau.
XLVIII. — Le mal, dit-on, fit son apparition en Éthiopie, au-dessus de l'Égypte : de là il descendit en Égypte et en Libye et se répandit sur la majeure partie des territoires du Roi. Il se déclara subitement à Athènes et, comme il fit au Pirée ses premières victimes, on colporta le bruit que les Péloponnésiens avaient empoisonné les puits ; car au Pirée il n'y avait pas encore de fontaines. Il atteignit ensuite la ville haute et c'est là que la mortalité fut de beaucoup la plus élevée. Que chacun, médecin ou non, se prononce selon ses capacités sur les origines probables de cette épidémie, sur les causes qui ont pu occasionner une pareille perturbation, je me contenterai d'en décrire les caractères et les symptômes capables de faire diagnostiquer le mal au cas où elle se reproduirait. Voilà ce que je me propose, en homme qui a été lui-même atteint et qui a vu souffrir d'autres personnes.
XLIX. — Cette année-là, de l'aveu général, la population avait été particulièrement indemne de toute maladie ; mais toutes celles qui sévissaient aboutissaient à ce mal. En général on était atteint sans indice précurseur, subitement, en pleine santé. On éprouvait de violentes chaleurs à la tête ; les yeux étaient rouges et enflammés ; à l'intérieur, le pharynx et la langue devenaient sanguinolents, la respiration irrégulière, l'haleine fétide. À ces symptômes succédaient l'éternuement et l'enrouement ; peu de temps après la douleur gagnait la poitrine, s'accompagnant d'une toux violente ; quand le mal s'attaquait à l'estomac, il provoquait des troubles et y déterminait des souffrances aiguës, toutes les sortes d'évacuation de bile auxquelles les médecins ont donné des noms. Presque tous les malades étaient pris de hoquets non suivis de vomissements, mais accompagnés de convulsions ; chez les uns ce hoquet cessait immédiatement, chez d'autres il durait fort longtemps. Au toucher, la peau n'était pas très chaude ; elle n'était pas livide non plus, mais rougeâtre avec une éruption de phlyctènes et d'ulcères ; mais à l'intérieur le corps était si brûlant qu'il ne supportait pas le contact des vêtements et des tissus les plus légers ; les malades demeuraient nus et étaient tentés de se jeter dans l'eau froide ; c'est ce qui arriva à beaucoup, faute de surveillance ; en proie à une soif inextinguible, ils se précipitèrent dans des puits. On n'était pas plus soulagé, qu'on bût beaucoup ou peu. L'on souffrait du manque de repos et de sommeil. Le corps, tant que la maladie était dans toute sa force, ne se flétrissait pas et résistait contre toute attente à la souffrance. La plupart mouraient au bout de neuf ou de sept jours, consumés par le feu intérieur, sans avoir perdu toutes leurs forces. Si l'on dépassait ce stade, le mal descendait dans l'intestin ; une violente ulcération s'y déclarait, accompagnée d'une diarrhée rebelle qui faisait périr de faiblesse beaucoup de malades. La mal, qui commençait par la partie supérieure du corps et qui avait au début son siège dans la tête, gagnait ensuite le corps entier et ceux qui survivaient aux accidents les plus graves en gardaient aux extrémités les traces. Il attaquait les parties sexuelles, l'extrémité des mains et des pieds et l'on n'échappait souvent qu'en perdant une de ces parties ; quelques-uns même perdirent la vue. D'autres, aussitôt guéris, n'avaient plus dès lors souvenir de rien, oubliaient leur personnalité et ne reconnaissaient plus leurs proches.

Livre II.
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Vidéo de  Thucydide
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« Qu'ai-le le droit d'espérer ? » est la troisième question posée par Kant, après celles portant sur la connaissance et la morale. Kant la croit universelle, mais n'est-elle pas singulière dans sa formulation juridique et son rapport à la rationalité ? En quoi elle est à la transition de deux âges de la culture européenne. Dans sa tradition, l'espérance a un contenu religieux : l'immortalité de l'âme et la béatitude au paradis (la « belle espérance » de Platon et dans le christianisme). Dans sa modernité, l'espérance est tournée vers l'Histoire : la croyance au Progrès et le bonheur sur Terre. Or, qu'en est-il aujourd'hui avec le retrait du religieux et l'effondrement des utopies révolutionnaires (quand il n'y a plus de « lendemains qui chantent », voire quand on n'est plus sûr du sort de la planète) ? Notre espérance est en miettes… Dois-je y rajouter la Covid ? Peut-être faut-il donc apprendre à concevoir, non plus en bloc, mais précisément, c'est-à-dire de façon qui ne soit pas idéologique, ce que peut être une espérance politique, comme seule issue qui reste quand le rapport de forces est défavorable (Thucydide en donne une analyse exemplaire). Ou bien ce que peut être une espérance de l'impossible faisant rayonner l'existence présente (Kierkegaard ose l'aborder de façon radicale). Reste aussi à penser si l'on ne peut pas vivre sans espoir sans être pour autant désespéré : ne serait-ce pas cela la lucidité ?
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