Bernard Tirtiaux est un homme de verre et de mots.
Cet artiste belge rend notre paysage plus lumineux, paysage de la nature, des consciences et de la beauté.
Cette autobiographie nous dépeint son histoire familiale, ancrée à la ferme de Martinrou, dans le Hainaut en Belgique. Vendue à la mort de ses parents, il n'a eu de cesse de se la réapproprier, de la transformer, de la rénover. Il en a fait un lieu d'accueil pour l'Art, accessible à tous, y compris aux enfants.
Il l'a embellie par ses sculptures de verre, par ses vitraux de lumière.
La première partie de son écrit porte là-dessus, et à vrai dire, cela « ronronnait » un peu.
Il nous raconte également la genèse de ses romans, que j'ai tous lus, « Aubertin d'Avallon », «
le puisatier des abîmes », « le passeur de lumière », «
les sept couleurs du vent », «
pitié pour le mal »…
J'aime beaucoup cet auteur, et je suis tout à fait d'accord avec son père qui avait écrit au dos d'un souvenir pieux lors de sa communion : « Que je sois un porteur de clarté qui pénètre les âmes ».
Mais peu à peu, son histoire personnelle se fait jour, et il nous révèle la mort tragique de sa grand-mère Hermine, une femme forte et énergique qui a eu 10 enfants qu'elle n'a guère choyés, préférant s'adonner corps et âme à l'association Caritas accueillant des enfants en danger.
Sa grand-mère le hante, et il insère dans son écrit des sortes de lettres qu'il lui adresse.
Cette hantise est assez mystérieuse…Pourquoi donc lui faut-il tout le temps lui parler ? Nous l'apprendrons peu à peu, car un drame se cache derrière tout cela et il s'y sent relié, étrangement relié.
Et c'est avec émotion que je quitte cette autobiographie au style poétique et aux émotions sincères.
« Une vieille tristesse séjourne en moi depuis toujours et de façon permanente. Certains diront que cet état charbonneux de mon être a rapport avec les outrages incessants que l'humain inflige à ses semblables et à la vie terrestre dans sa multiplicité. le paradis est bel et bien perdu et, pour m'en consoler, je m'applique à recueillir les pépites de lumière qui me courtisent. Mon défi quotidien consiste à raccourcir
l'ombre portée, l'ébrancher, que j'en vienne un jour à me baigner dans le nu, le transparent, le limpide, épouser la source ».