AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,67

sur 726 notes
5
17 avis
4
31 avis
3
19 avis
2
6 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu lycéenne. J'avoue une grosse lacune dans ma connaissance de la littérature russe, mais j'avais plutôt apprécié Premier amour.
Nous sommes en plein coeur du romantisme, au XIXème siècle, avec son lot de sentiments exacerbés, d'amours déçus, d'intrigues aventureuses, de personnages solaires, mais aussi de figures souvent tourmentées par les affres de la passion ! (niveau 2nde)
Commenter  J’apprécie          00
Attention, avis subjectif

Le recueil est composé de trois nouvelles : « Premier Amour », « L'Auberge de grand chemin » et « l'Antchar ». L'écrivain russe Tourgueniev décrit avec une plume soignée et rigoureuse les sentiments des personnages de ces nouvelles. La lecture de ces nouvelles est parfaitement accessible, la langue de Tourgueniev, bien que datée chronologiquement, n'est pas l'ennemie de la compréhension de ses récits.

« Premier amour » est la nouvelle que j'ai préféré. le récit du narrateur, qui conte l'histoire de son premier amour au printemps 1833, alors qu'il a seize ans, constitue l'intrigue de la principale nouvelle. A dire vrai, c'est une véritable expérience de réminiscence hégélienne que l'on vit en lisant « Premier amour ». Sous les traits de Zaïdana Alexandrovna se cachent ceux d'un amour passé, évanoui ou tabou de l'adolescence. le récit relève, en outre, d'une certaine « vérité générale » sentimentale, sur fond de paysage bucolique .
En définitive, « Premier amour » est un coup de coeur. Je recommande sa lecture pour la passion et le désespoir qui en émanent. C'est un récit enivrant tout en demeurant distrayant. Un atout non négligeable quand il s'agit d'un « classique ».

Cependant, l'éloge que je fais de « Premier amour » n'enlève rien à la qualité des deux autres nouvelles qui composent le recueil. « L'Auberge de grand chemin » ressemble aux Âmes mortes de Gogol. En effet, les deux récits, bien qu'opposés sur bien des aspects, traitent des travers et des abus de la société russe. Celle-ci est encore féodale, quoique l'époque, dans le reste de l'Europe, est à la mutation industrielle.
En bref, « l'Auberge » est un récit qui renseigne le lecteur. Sur les inégalités et les injustices qui ont cours dans cette société et, sur la violence acerbe de sa morale délétère.
De même, dans la nouvelle suivante, « l'Antchar », Tourgueniev poursuit sa peinture de moeurs, éclatante par le style et la justesse de l'intrigue.
Ces nouvelles permettent de découvrir autre chose de la Russie que Moscou et le Tsar, qui sont devenus des stéréotypes réducteurs de ce pays avant le grand « tournant » de 1917.

Finalement, j'ai apprécié cette lecture pour son réalisme et sa morale. Les personnages sont condamnés par le servage ou la désillusion des sentiments. La solution que Tourgueniev n'a de cesse d'apporter à ces problématiques aurait pu être, en bon stoïcien, « veuille ce qui arrive comme cela doit arriver, et tu seras heureux » comme l'écrivait Arrien.

Commenter  J’apprécie          51
C'est ma première lecture de Tourgueniev. Une belle peinture de la société russe du XIXe siècle avec un certain talent dans la construction des dialogues et des portraits souvent proches de la bonne caricature. L'humour est souvent présent dans ces trois nouvelles qui évoquent la passion amoureuse à la fois comme émerveillement extatique et source de terrible désespoir.
Commenter  J’apprécie          71
Un classique de la littérature russe à dévorer.
Premier amour est un court roman en partie autobiographique. On peut le lire comme un roman d'apprentissage : Vladimir âgé de 16 ans tombe amoureux de sa voisine, la belle Zénaïde. le récit déroule l'évolution du sentiment amoureux. Mais Zénaïde est une séductrice qui se joue des sentiments de Vladimir…
Commenter  J’apprécie          40
J'ai beaucoup apprécié ce livre. Moi qui ai parfois du mal avec la lenteur de certains classiques, ce court roman ne m'a pas du tout déçu, bien au contraire. Je trouve qu'Ivan Tourgeniev nous emporte très bien dans son histoire, fait vivre de manière subtile sa galerie de personnages ; un livre qui se lit en quelques heures et que je conseille vivement.
Commenter  J’apprécie          51
Aaaaaah, le retour aux amours tragiques, à la belle langue, au respect, à la nature... Hésitant entre plusieurs lectures de ce saint XIXe siècle, je jette mon dévolu sur Premier Amour de Tourgueniev, en en ayant une fausse idée : Je m'attendais à une idylle terrible, digne de Roméo et Juliette... Ce n'est pas vraiment ça.

Vladimir Petrovitch, la quarantaine, raconte, lors d'une soirée, son premier amour... Très simple principe du récit enchassé, il fonctionne à merveille. 95% de la nouvelle nous place ainsi dans sa peau et sa narration, lors de ses seize ans. On est instantanément dans un récit à l'écriture magnifique, où l'influence des Souffrances du jeune Werther se fait clairement ressentir, pour notre plus grand plaisir, sans toutefois ses élans cosmiques dans l'exaltation. le style est à la fois simple et émouvant, il n'y a aucune longueur... Que du bonheur. Je crois que le point qui fait grincer légèrement des dents le lecteur est l'antipathie suscitée par la dulcinée et voisine de Vladimir, Zinaïda. Entourée de prétendants (dont le narrateur), elle n'a de cesse, de son propre aveu, de jouer la princesse, de se moquer d'eux et de leur faire faire tout ce qu'elle veut... Cela s'améliore vers la fin de la nouvelle, lorsqu'on se met à comprendre vers où son coeur se porte, mais on est clairement pas chez les amants maudits de Vérone comme je l'aurais cru! Les prétendants sont assez drôles, du hussard Belovzorov, à la caricature de poète maudit romantique Maïdanov... Je salue aussi les discussions littéraires menées par les personnages, avec moult références à Shakespeare, Hugo... Et la francophonie toujours plaisante de Tourgueniev.

Un aspect intéressant et intriguant de cette nouvelle, outre l'histoire d'amour du héros, réside dans le rapport de Vladimir avec son père. On réalise très vite qu'il est dans une... fascination homo-érotique envers ce père qui incarne le modèle physique, charismatique, que le fils voudrait être, qui lui jette des miettes d'affection avant de se parer à nouveau de son manteau impénétrable d'indifférence... On est là ni chez Oedipe (puisque la mère n'a rien de désirable ici), ni chez le père terrifiant de Kafka, c'est un entrelacement des deux! Apparemment, Tourgueniev aurait représenté son propre père, et même si la nouvelle s'avère autobiographique, j'ignore s'il ressentait un tel trouble...

J'avais senti venir (ou plutôt j'espérais avoir raison) le retournement final de la nouvelle, et je suis heureux de l'avoir trouvé... J'ai passé un excellent moment, bien qu'évidemment inférieur à du Goethe, Hugo, Shakespeare, mais tout de même! Quelle belle écriture, baume dans notre siècle de fer...

Mon édition comporte deux autres nouvelles : L'Auberge de grand chemin, et L'Antchar. Si j'ai suivi la première avec un intérêt certain, c'est beaucoup moins mon univers et mes préoccupations : Tourgueniev chronique la vie des paysans russes, l'âpreté de leur condition, l'injustice d'une vie faite de privilèges qu'ils n'ont pas vraiment... Akim, le héros, subit une suite d'infortunes qui le grandiront. Mais L'Antchar m'a bien plus passionné : Nouvelle histoire d'amour tragique au milieu de la campagne, lors d'un été qui s'avérera un âge d'or éphémère... J'ai eu l'impression de lire un pré-Gatsby ou un pré-Agatha Christie, au milieu de mondanités hystériques ridiculisées qui cachent un malheur à venir. Les descriptions du cadre (la nouvelle s'appelle aussi "Un petit coin tranquille") sont féeriques, tout comme la scène au bois entre Marie et Vérétiev. La tragédie hamletienne qui va avoir lieu n'en a que plus d'impact. Je ne dirai rien de plus, si ce n'est que j'étais vraiment investi dans ce récit, autant que dans Premier amour! Ah et là encore, les références littéraires au coeur du récit font mouche, puisque L'Antchar est en réalité un poème de Pouchkine qui joue un rôle dans le texte. L'écriture de ces deux dernières nouvelles est cependant moins épurée que celle de Premier Amour, avec un traducteur différent, mais détient bel et bien son lot de perles.

Que je regrette cette époque... Maintenant, nous avons Cyril Hanouna et les emojis....
Commenter  J’apprécie          140
Le narrateur nous relate avec ses yeux d'adolescent ses premiers émois et les désillusions qui s'ensuivent.
Un amour où il est question de première expérience, de souffrir et de rivalité.
Je me suis délectée de l'épilogue particulièrement tragique comme on peut s'en douter.

Une belle lecture pour une très belle écriture. Une petite pépite qui permet d'aborder la littérature des pays de l'est. Les personnages sont attachants et le protagoniste est lui fascinant. Ecrit avec une certaine langueur et délicatesse, sans mièvrerie, les mots sonnent justes. C'est bref mais fort. Un classique que l'on lit d'une traite et dont il serait réducteur de le rattacher à de la littérature young adulte.
Au final, une lecture très plaisante.
Commenter  J’apprécie          70
Ou l'apprentissage de l'amour d'un jeune homme au coeur de l'adolescence face à une jolie jeune femme espiègle et mutine, entourée d'une horde de prétendants. Tous les ingrédients du romantisme sont présents : la candeur, la jeunesse, l'innocence et la perte de l'innocence, l'idéal, la passion, la jalousie, la trahison, la chute sociale, le drame, la mort.

Première immersion dans l'oeuvre de Tourgueniev avec ce court roman au style admirable et très agréable à lire. Un récit qui n'offre certes pas beaucoup de surprise, mais qui a le mérite de nous illustrer joliment les affres d'un premier amour douloureux .
Commenter  J’apprécie          170

Cette nouvelle écrite en 1860, Tourgueniev affirmait lui-même que c'était " son oeuvre de prédilection" .Il m'est arrivé, il y a quelques années , de l'étudier en classe de 3ème, dans le cadre de l'autobiographie.L'auteur ne s'est en effet pas caché du fait qu'il évoquait son adolescence et son propre père, même si c'était sous couvert romanesque.

Comme dans "Les contes de la bécasse" De Maupassant,il y a un prologue, où les convives rassemblés évoquent ici leur premier amour.Et le narrateur, Vladimir Pétrovitch, décide de raconter par écrit le sien , qui, d'après lui, n'a pas été " un amour banal".

Vladimir a seize ans, l'auteur transcrit avec poésie et vérité ce que sont les sentiments confus d'un adolescent , ignorant jusque là des vertiges de l'amour naissant. Ces vertiges vont être provoqués par Zinaïda, la jeune voisine venue s'installer avec sa vieille mère, la peu attirante et désargentée princesse Zassekine.

Zinaïda, jeune fille de vingt et un ans, fantasque, charmante et imprévisible, a sa cour: un comte, un hussard, un poète, et un médecin.La princesse, sa mère donne un peu l'impression d'une maquerelle, qui livre sa fille au plus offrant, cela crée un malaise chez le lecteur.Mais tout, évidemment, reste implicite.Vladimir passe ses soirées avec ce groupe disparate, malgré la désapprobation maternelle.D'abord le favori de la demoiselle, il se sent ensuite indésirable et ne comprend pas la nouvelle attitude de Zinaïda.Sa passion malheureuse le ronge, avec une intensité que seul un adolescent peut ressentir.

Il soupçonne un rival.En dépit d'une scène très révélatrice, à laquelle il assistera, en témoin caché, il ne s'avouera que très tard la vérité: ce rival, c'est son père ! Ce père admiré, plein d'allure, beaucoup plus jeune que sa mère.

La fin est amère et tragique.Mais ce qui est peut-être le plus étonnant, et que Flaubert avait remarqué, c'est que Vladimir, à aucun moment,n'a éprouvé du ressentiment envers son père, dont il aurait dû être pourtant jaloux.Il écrit" Au contraire, il avait encore grandi, pour ainsi dire, à mes yeux."

J'ai apprécié la mélancolie et la sensibilité avec lesquelles l'auteur a retranscrit cette histoire en effet particulière.Et surtout, l'évocation très juste des tourments amoureux d'un tout jeune homme, tour à tour désespéré, accablé et plein d'élan et d'enthousiasme fervent .

Que reste-t-il de ce premier amour ? " Un orage matinal, printanier et fugace"...
Commenter  J’apprécie          210
J'ai beaucoup aimé cette lecture, mais ce n'est quand même pas un coup de coeur. J'aurais préféré une version plus longue, où l'on se serait plus intéressé à la psychologie des personnages, autant principaux que secondaires. Je recommande tout de même sans hésiter cette nouvelle, surtout si comme moi vous ne connaissez pas encore les Russes : c'est une belle entrée en matière.
Lien : https://sonaltesse.wordpress..
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (2651) Voir plus



Quiz Voir plus

Premier amour

Quand a été publié le roman ?

1960
1880
1860
1820
1920

10 questions
91 lecteurs ont répondu
Thème : Premier Amour. Nouvelles et poèmes en prose de Ivan TourguenievCréer un quiz sur ce livre

{* *}