J'étais un fan inconditionnel de Toussaint depuis ces débuts. "
Monsieur" m'avait bien fait rire (surtout la chute). La trilogie de Marie, génialissime, surtout "
la vérité sur Marie". J'avais dévoré les pages et je m'arrêtais exprès pour faire durer le plaisir. J'aillais même aux séances dans les librairies de quartier, où Toussaint nous expliquait comment à chaque saison de la trilogie de Marie s'ouvrait de nouvelles pistes d'investigation. Et bien, je crois que les pistes se sont bouchées avec "
Nue". Ce n'est
pas un roman, c'est un livre de recettes! On vous explique comment faire la sauce. En plus d'être très mauvais et comme disent les critiques littéraires, de nous montrer des ficelles grosses comme des tronc d'arbres, "
Nue" peut nous faire déprécier le reste de l'oeuvre. Et si ce n'est
pas fait, "
L'urgence et la patience" s'en charge.
Dire que
Dostoïevski,
Flaubert et
Baudelaire sont incontournables, essentiels, à lire absolument, je vous dis merci
monsieur! Mais ce qui m'a le plus choqué est son anecdote avec
Beckett. D'abord, je n'ai
pas porté trop d'attention à ce
passage, puis ayant écouté à la radio une interview de Toussaint insistant sur cette anecdote qu'il racontait avec un malin plaisir: j'ai compris! J'ai compris ce qui m'énervait au plus haut point dans la littérature: Les écrivains malins.C'est-à-dire les écrivains qui trouvent une idée et qui écrivent un roman là-dessus, comme si l'idée allait tout sauver.
Pour sa défense, je dirai que j'ai lu ce court essai à l'aéroport... et surtout, que je l'ai lu directement après avoir fait la découverte de
Charles Juliet (Traversée de nuit).