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3,77

sur 149 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pour cette lecture, je pense avoir fêté Pâques avant les rameaux!
En effet, j'aurais adoré découvrir ces secrets d'écriture, d'inspiration, de révélations d'extase éprouvé à la découverte de grands auteurs, si ces aveux avaient concernés un de mes écrivains fétiches. Non que je fustige Jean-Philippe Toussaint, c'est juste que je ne le connais pas.




Il n'en reste pas moins que certains passages m'ont conquise, comme cette histoire d'arroseur arrosé, lorsque l'épisode de la première lecture de Proust devient lui-même une madeleine (la relecture suscite le souvenir des circonstances exactes de la lecture initiale!). de même pour la comparaison très adroite des relations analogues entre littérature et cinéma et entre mathématiques et biologie.




Je vais donc devoir faire le chemin à l'envers et aller à la découverte des écrits précédents de l'auteur, pour pouvoir relire cet essai (ce n'est pas un pari intenable, il faut à peine une heure pour le lire) et devenir cette fois complice de ces secrets partagés, du plus matériel ( carnets, stylos, machines à écrire) au plus conceptuel (de l'influence de Beckett) en passant par les rencontres marquantes (Jérôme Lindon, Beckett encore).
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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L'urgence et la patience aura eu l'avantage de me faire découvrir un célèbre inconnu (Mea culpa! Mea culpa!): Jean-Phillipe Toussaint (romancier ayant par ailleurs obtenu le prix Médicis général pour Fuir en 2005) et de m'envoyer illico découvrir ses autres oeuvres car, m'étant fourvoyée sur le tître (évocateur d'un rapport au temps), je n'ai pas vraiment apprécié la lecture de ses secrets d'écriture.
De ses souvenirs (du premier vrai livre lu tardivement alors que ses intérêts le portaient vers le dessin et le cinéma, des premiers mots tapés à deux doigts jusqu'aux phrases plus rythmées pour rejoindre une musique, de ses multiples bureaux de Paris et d'ailleurs cocons inspirateurs jusqu'aux hôtels inventés de ses livres); de ses confidences d'écriture paradoxale entre urgence(qui requiert l'impulsion) et patience(qui "requiert l'effort") et de sa confession d'admiration-fascination pour Samuel Beckett; j'avoue n'avoir retenu que quelques pages (sur 106 de ce bref essai autobiographique) celles qui s'attachent aux "pouvoirs de la littérature".
C'est en effet grâce à Crime et châtiment de Dostoïevski (lu à 20 ans sur "les conseils avisés de sa soeur") que Jean-Philippe Toussaint a ressenti sa première impulsion d'écriture.Il est vrai que le lecteur s'identifie plus ou moins fort aux personnages principaux (ici à Raskolnikov qui commet un crime) et que la lecture (par une curieuse alchimie) peut entraîner une catharsis libératrice. Désolée pour le reste du livre. Peut-être que si j'avais connu l'auteur... son portrait....Bon....Autre avis sollicité!
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L'écrivain parle ici des deux qualités opposées nécessaires à l'écriture: d'abord l'urgence, l'impulsion, la fougue, la vitesse qu'il faut pour se lancer, ensuite la patience, la lenteur, la constance, l'effort pour accoucher.
Pour lui qui se voudrait aérien mais qui est très organisé avec un côté monacal, tout importe: la condition physique, l'alimentation, ses lectures. S'il mettait un an pour écrire un livre à ses débuts, en y consacrant tout son temps, il lui en faut maintenant trois, en écrivant tous les jours et dans un lieu neutre, un appartement loué, en Corse ou à Ostende. Travailler chez lui, à Bruxelles, lui est impossible.
Il n'hésite pas à entrer dans les détails les plus matériels: sa préférence pour les carnets Muji sur lesquels il écrit exclusivement. (Il est très lu par les Japonais) et les marques de ses stylos préférés, «avec bille en carbure de tungstène, pointe fine ou micro»
«Je croyais aimer la littérature mais c'est l'amour de la papeterie que j'ai, ma parole!»
Ses chapitres s'intitulent: le jour où j'ai commencé à écrire – Mes bureaux - Dans le bus 63 où il a lu «Malone meurt» de Beckett, en fin d'après midi – Moi, Rodion Romanovitch Raskolnikov où il avoue s'être complètement identifié au meurtrier de Dostoïewski.

Celui que j'ai préféré cependant, c'est celui sur Proust, un des rares auteurs à commencer par la patience et à terminer par l'urgence. Il prend tout son temps. Il n'existe pas de première version de son oeuvre. Il se contente de vivre.
«C'est sa vie, la patience et l'urgence, c'est son oeuvre.»
Proust est pour lui, le sommet de la littérature. C'est le livre non pas le plus lu mais le plus relu. Sur les conseils de sa mère il a sauté tout Combray la première fois, pour commencer par «Un amour de Swann» et ça lui a bien réussi.
Ses livres préférés ensuite :
Au-dessus du volcan
L'homme sans qualités
Le quatuor d'Alexandrie
J'aime bien cette réflexion :
«Les meilleurs livres sont ceux dont on se souvient du fauteuil dans lequel on les a lus.»
J'ai aimé lire ce livre et le conseille à tous ceux qui s'intéressent aux méthodes, manies, voire névroses de ceux qui font de l'écriture leur métier.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Toussaint revient sur ses motivations à écrire et ses méthodes (un peu). Divertissant, léger, érudit et surprenant.
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N°879– Mars 2015

L'URGENCE ET LA PATIENCEJean-Philippe Toussaint - Éditions de Minuit.

Après pas mal de romans publiés et sans doute d'autres seulement écrits, l'auteur éprouve le besoin de faire le point sur son matériau de prédilection, les mots, et la façon de les utiliser, l'écriture. Il dissèque à travers son oeuvre personnelle ce phénomène à la fois manuel et intellectuel, entre dans le détail, analyse le processus de création littéraire au regard de ces deux caractéristiques qui peuvent être contradictoires, voire inconciliables ou complémentaires : l'urgence et la patience.
Au milieu, il place l'inspiration comme une grâce extérieure, d'aucuns la qualifieraient de divine, mais l'urgence est là qui la commande et il faut respecter son rythme, ses exigences, sa fragilité aussi. II souligne, avec pertinence, l'importance du travail et aussi de la lecture des autres auteurs (pas n'importe lesquels cependant) mais aussi les lieux qui selon lui sont propices à l'écriture. Pour lui ce sont les hôtels qui ne sont pas forcement des édifices de pierre mais qui peuvent parfaitement être des constructions purement mentales (il parle de « fonctionnalité fictionnelle »). Bref, l'écrivain dans tout cela, dans tout ce chambardement intime, paraît être bien frêle face à la page blanche et à ce bouillonnement d'où sortiront des mots et des chapitres. Si on veut faire la démarche de publier ce qu'on écrit (et c'est bien naturel) il faut aussi faire preuve de patience, mais pas la même, face aux éditeurs. Il ne faut oublier non plus que l'écriture en se laisse pas dominer facilement, la patience est aussi nécessaire dans les périodes incontournables d 'abattement et de dépression.

A titre personnel j'ai toujours été fasciné par le phénomène de création artistique (et spécialement littéraire). D'où cela vient-il ? Pourquoi cela s'applique-t-il à quelqu'un qui en s'y attend pas, qui n'a rien fait pour cela alors que d'autres ont fait des études et des efforts pour écrire et n'y parviennent pas ou mal. J'avoue que je souscris assez à cette conjugaison entre la patience et l'urgence mais j'ai toujours été interpellé par ce moment extraordinaire et fugace qu'est l'inspiration qui se manifeste au hasard, le jour ou la nuit et surtout quand on s'y attend le moins( à la réflexion je n'ai jamais cru que cela avait une dimension divine). Il faut cependant impérativement s'y soumettre faute de perdre définitivement ce qu'elle nous offre. En outre j'ai toujours été frappé par cette sorte d'extériorité qu'on éprouve quand on se soumet à ce processus créatif, qu'on y fait allégeance au point d'abandonner ce qu'on fait pour répondre à cet appel qui peut durer des heures ou quelques secondes. Je l'ai toujours, peut-être à tort, rapproché de ce mot de Rimbaud « Je est un autre ». J'ai souvent ressenti à titre personnel cette impression assez étrange d'être en dehors de tout cela, de tenir le stylo certes, de mettre mon nom en tant qu'auteur, mais de n'avoir avec ce moment excitation et d'exception que nous nommons la création qu'une lointaine parenté.

J'avais déjà lu Jean-Philippe Toussaint comme un écrivain (La Feuille Volante nº 405 « La vérité sur Marie »). Sa démarche d'essayiste est intéressante et enrichit ma réflexion personnelle sur l'écriture.
©Hervé GAUTIER – Mars 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Un bel essai sur l'écriture et sur l'amour de la littérature. Un grand plaisir de lecture.

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Je ne connaissais pas l'auteur, ni ses oeuvres. J'en ai maintenant découvert un peu. Au départ, j'ai eu du mal à accrocher à sa manière d'écrire et de dire. Avec le temps, j'ai finis par apprécier sa vision de l'écriture et de la lecture. L'écriture est un art qu'il faut apprendre à maîtriser, mais ne rien connaître mène aussi à de belles choses. Il faut savoir jongler et trier le fil de sa pensée, être dans l'urgence et la patience à la fois. Je pense lire d'autres livres de cet auteur.
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C'est le premier livre de Jean-Philippe Toussaint que je découvre ; et malgré les mauvais échos que j'ai eu non pas des livres mais du personnage (imbuvable, d'après des collègues bibiothécaires amenées à le recevoir), le livre est quand même bien, même si du coup je n'ai pû m'empêcher de le trouver nombriliste, sans doute influencée par mes collègues !
Néanmoins, ce roman, essai ? en dit beaucoup sur les affres de la création et est très très intéressant, et on a envie de se replonger, ou découvrir ses auteurs fétiches : proust, kafka, dostoievski
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