Seul parution de cet auteur dans la collection FNA et c'est bien dommage.
L'histoire est prenante et bien amenée et, exceptionnellement pour cette collection, ne donne pas l'impression d'être tronquée. L'idée d'une communauté de colonisateurs spatiaux humains vivants en huis-clos dans un vaisseaux cité n'est pas nouvelle, par contre les règles et lois qui régissent cette communauté, elle, l'est. Mais pas que, car elle est aussi bien imaginée, bien trouvée, et surtout crédible. Cet univers restreint est cruel, impitoyable avec les "vieux" et les inadaptés, mais sans cela existerait-il encore ? Au milieux de tout ça, notre héros, membre de la Psycho police, va se retrouver embarqué dans une intrigue politique qui va lui permettre d'en apprendre beaucoup sur les parties cachés de cet étrange monde fermé.
Tout cela est prenant, l'intrigue est accrocheuse et les rebondissements surprennent. La fin, où tout est révélé, est inattendue par certains points, les plus importants, et classique par d'autres, les moins graves, et donc elle est bien, pas passionnante mais très plaisante tout de même. En claire, elle est comme on l'attendait.
Si les personnages ne sont pas des plus approfondis ils le sont suffisamment pour que l'on apprécie les suivre. L'écriture est de très bonne qualité et la lecture fluide.
En bref, une très belle lecture qui ne donne pas l'impression, en tournant la dernière page, d'avoir perdu son temps, même si cela reste du écrit surtout pour se détendre. Il y a bien un peu de réflexion sur ce que pourrait être la vie en autarcie forcée dans un espace clos où le moindre grain de sable dans les rouages pourraient causer la mort de tous, mais ça reste léger. Et c'est donc sans trop de doute que je le conseille à tous les amateurs de SF. Surtout que pour un livre de 1958 il n'a pas du tout mal vieilli, même niveau science.
Commenter  J’apprécie         20
Si Jay avait vu des fourmilières et des ruches, il aurait pu leur comparer le Vaisseau. C'était un énorme oeuf métallique criblé d'étages concentriques, de cabines, d'ateliers, de salles de récréation, de fermes hydroponiques et de cuveaux de levures en culture pour la production des aliments, de cuisines et de réfectoires pour la préparation et la consommation de ceux-ci. Tout ce qui était essentiel à la vie était contenu dans la carcasse titanique, des jouets pour nouveaux-nés jusqu'aux jardins pour le rafraichissement de l'air. Toute cette incroyable masse tournait autour de son axe, créant une gravitation artificielle par la force centrifuge, gravitation qui augmentait rapidement à mesure qu'on se rapprochait de la coque extérieure, et qui disparaissait dans les régions centrales.
Il avait été construit par des hommes, non pas sur la Terre, ce qui aurait été impossible, mais dans l'espace, ou ils l'avaient ajusté à partir de pièces préfabriquées halées de la planète par de puissantes fusées, ou prises sur Tycho, la nouvelle base lunaire. Pour cette construction, une montagne de métal avait été utilisée et, quand la coque fut achevée, on l'avait équipée de machines suffisamment puissantes pour éclairer un monde. On y avait emmagasiné des grains, des plantes, des provisions, du combustible, des animaux, des cultures, pourqu'un jour les colonisateurs fussent en mesure de mettre en valeur une nouvelle terre sous un soleil étranger...