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EAN : 9782290021507
222 pages
J'ai lu (08/05/2010)
2.8/5   54 notes
Résumé :
Hélène a 18 ans. A l’issue d’un rasage intime malencontreux, la jeune femme se retrouve à l’hôpital. Livrée à elle-même, elle s’invente toutes sortes de jeux avec son corps. Enfant du divorce, héroïne d’une société désorientée, Hélène est transgressive à souhait. L’auteure déclare : « Je savais que je voulais écrire quelque chose sur les thèmes suivants : « femmes, hygiène, odeurs », sur toute cette hystérie hygiéniste qui nous entoure et qui m’agace depuis des anné... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Critique publiée initialement sur le site Critiques Libres (2009)

Un matin d'insomnie comme un autre, allongé sur mon canapé, enroulé dans un plaid, je savourai le réveil de Paris : le bruit des volets métalliques des cafés qui reçoivent leurs livraisons, les premiers passages de l'ascenseur, les premiers voisins qui partent travailler, la teinte bleutée que prend ma cour d'immeuble, et qui inonde mon appartement de cette même lumière que les jours de pluie. Une envie de lire, évidemment. Voilà qui tombe bien, puisque j'ai reçu de l'agence Sixandco la semaine dernière un premier roman, vendu à déjà plus d'un million d'exemplaires en Allemagne, nous informe le communiqué de presse. Zones Humides, de Charlotte Roche. Un titre sulfureux pour un roman qui ne l'est pas moins, et dont le contenu semble être totalement aux antipodes d'une lecture matinale.

Comme entrée en matière, Hélène nous présente la situation sans détours. Elle a des hémorroïdes qui se sont infectées, qu'elle adore gratter et triturer. On y apprend également que “ça fait un bail, depuis mes quinze ans - et j'en ai dix-huit - que la sodomie me réussit très bien“. Pour l'essentiel, le ton est donné. Elle nous livre donc, pendant les 226 pages que fait ce roman, le récit de son hospitalisation. Et dans l'ensemble, tout est fidèle aux premières lignes. Hélène est donc une jeune fille en lutte contre l'hygiène intime, qui se masturbe aussi souvent qu'elle se fait prendre, qui adore les sécrétions de son corps, et surtout celles qui sont jugées comme sales et honteuses par la société. Quand elle ne mange pas les croûtes de ses plaies, et qu'elle ne lèche pas ses doigts après les avoir trempés dans son vagin, Hélène fait profiter à tous de ses règles en disséminant ça et là ses tampons fait maison.

Ce n'est pas vraiment l'histoire, qui est intéressante. A vrai dire, le livre en soi est un abysse d'immondices humaines, regroupant en quelques pages et avec juste ce qu'il faut de lisibilité le maximum de répugnances sociales liées à l'intime et à l'hygiène. Hélène Le résume elle-même dans son récit, “je suis mon propre vide-ordure. Une recycleuse de sécrétions corporelles“. Pas besoin de plus d'illustrations, la lecture fut assez riche en nausées pour que je vous épargne d'autres exemples.

Le vrai mystère de Zones Humides, c'est son succès. Car contrairement à ce que certains pensent, ce n'est pas un roman pornographique. Les choses sont crues, mais à aucun moment l'auteur ne cherche à stimuler sexuellement le lecteur, l'incitant à une masturbation entrecoupée d'un feuilletage maladroit. Alors, qu'est-ce qui explique ce million de livres vendus outre-Rhin ? C'est la question qui agite depuis quelques mois la société allemande, et dont Arte s'est fait le relais par le biais d'un documentaire visionnable uniquement la nuit.

A l'occasion de la sortie française du livre (dont 27 pays ont acquis les droits de diffusion) chez Anabet, une maison d'édition peu connue à cause de son catalogue particulier, et qui a eu le nez fin en achetant les droits avant que le succès ne soit au rendez-vous, l'auteur Charlotte Roche sera sur Paris pour assurer la promotion du livre. C'est donc invité par SixandCo (qui a ouvert un blog pour l'occasion) que j'irai rencontrer jeudi soir l'auteur qui confesse que “70% de l'histoire est autobiographique” et donc à qui j'éviterai soigneusement de serrer la main ou de faire la bise, gardant de son roman un souvenir teinté d'un peu d'interrogation et de beaucoup de dégoût.
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Provocation à succès, mais sans doute pas à la hauteur...

Surprenant best-seller allemand puis européen de l'année 2008, "Feuchtgebiete" se veut provocant, mettant en scène de manière brutale le rapport particulier qu'entretient une jeune fille de 18 ans, hospitalisée pour l'opération d'une fistule anale, avec son corps, son hygiène et ses fluides corporels, de toute nature.

"-Merci bien. Pour ce qui est de l'hygiène, je suis un peu spéciale, fais-je avec un grand sourire.
Elle opine du bonnet sans savoir. Elle se figure que je veux garder ma chambre propre ; soit cette odeur me gêne, soit j'ai honte de l'aspect des compresses que j'extirpe de mes fesses comme par enchantement. En fait, mon côté spécial, c'est que je me contrefous de l'hygiène et méprise les maniaques de l'hygiène, les gens propres sur eux et aseptisés comme elle."

Avec en intrigue incidente le fantasme, traité avec beaucoup d'humour, de réunification du couple parental de cette enfant de divorcés, le propos central déçoit toutefois : si la provocation fonctionne par moments, et suscite de salutaires interrogations sur le rapport social au corps - élément qui permettra à l'auteur de s'affirmer rapidement comme une figure du "nouveau féminisme" allemand, on regrettera le manque de portée et la complaisance vaguement voyeuriste dans laquelle s'inscrit la grande majorité du roman.

Pour un questionnement brutal et autrement plus convaincant de certains de nos tabous les plus ancrés, on préférera largement la Virginie Despentes de "Baise-moi" ou la Kathy Acker de "Blood and Guts in High School", voire, dans un registre bien différent, le terrible "Grand-Père" de Jean-Louis Costes...
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Zones humides est un roman écrit par Charlotte Roche, une excellente écrivain. Rien à redire là-dessus. Une prose impeccable, légèrement sophistiquée, mais impeccable.
En revanche, croyez-moi, se plonger dans une histoire pareille nécessite au minimum de ne pas être sensible de l'estomac. En gros, de ne pas avoir la gerbe facile. Car niveau descriptions provocantes et révélations franchement obscènes, madame Roche s'en donne à coeur joie.
En gros, la narratrice parle de son anus, de son sexe et de ce qu'elle y introduit par véritable obsession, durant trois-cent et quelques pages. de quoi en déconcerter plus d'un. D'ailleurs, venir à bout de ces pages, n'aura pas été de tout repos pour moi, et je l'avoue, m'a causé quelques soucis de dégoût. Je le répète, il ne faut pas avoir la gerbe facile.
Sinon, allez-y, régalez-vous, l'auteure est un as de la prose.
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Un peu drôle, un peu cracra, un peu provoc'

Une jeune fille se retrouve au urgences pour se faire opérer d'une fissure annale agrémentée d'un hémorroïde en chou-fleur. L'occasion de causer de cul, de sécrétions diverses, de leurs goûts et textures. L'occasion aussi de tomber amoureuse d'un infirmier et de tenter de réconcilier ses parents… tout un programme.
Lien : https://www.noid.ch/zones-hu..
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Je n'ai malheureusement pas accroché à cette critique de la société actuelle qui incite les femmes au "sois belle et tais-toi".
Trop de scato pas très catho, mais trop de scato tue le plaisir à enchaîner les pages.
Au bout de quelques pages seulement j'ai voulu fermer ce livre et le reposer où je l'avais pris, mais étant dans le train je me suis résignée à continuer !
Ce style d'écriture provocateur était très probablement le parti pris de Charlotte Roche, "normal" se dit-on quand on connaît l'émission Tracks sur Arte dont elle fait partie.
Cependant, ce livre prouve que l'on peut être fan de l'émission mais pas de cette écriture.
La trame de l'histoire, réconcilier ses parents, ressemble plutôt à une "excuse" pour écrire des lignes et des lignes de pipi/caca.
Cependant, l'auteur fait preuve d'humour et a osé écrire tout haut ce que les femmes vivent et pensent tout bas (notamment la guerre perpétuelle contre la pilosité féminine).
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Une fois, j'ai eu un amant hyper-vieux. J'aime bien dire "avoir un amant", c'est franchement démodé et quand même mieux que "se faire sauter par un mec".
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Quand les mains sont occupées, la tête réfléchit mieux
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Bon sang ! Dieu qui te manifestes par ton absence, fais en sorte que ça ne m'arrive pas. Sinon, j'aurai des couches à dix-huit ans. D'habitude, c'est plutôt quand on fête son quatre-vingtième anniversaire. Dans ce cas de figure, je n'aurai vécu que quatorze ans sans couche. Pas terrible pour le look, en plus...
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J'ai du sang qui me remonte sur le cou-de-pied en passant par les orteils: risque de chaussée glissante, hémoplaning !
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Tout le monde a du pipi sous ses chaussures orthopédiques. Voilà qui cadre tout à fait avec mon humour: je les imagine en train de trimballer ça dans plusieurs services, toute la journée, en marquant mon territoire.
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Vidéo de Charlotte Roche
Charlotte Roche,Talk Show 29.02.08 ARSCHologe (en allemand)
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