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EAN : 9782913955141
430 pages
Editions Transboréal (01/06/2002)
3.7/5   22 notes
Résumé :

Venise, le Bosphore, Ispahan, Samarcande, le Wakhan afghan. C'est la route de la soie, des épices et des pierres précieuses qu'a suivie Philippe Valéry, celle-là même que parcourut Marco Polo et qu'empruntèrent Alexandre le Grand et Gengis Khan. Parti en quête de relations sincères et chaleureuses, il a marché durant deux ans et dix mille kilomètres de Marseille à Kachgar, en Chine, à travers qui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Un périple extraordinaire qui force le respect !
Un exploit que ce marseillais marcheur (ou l'inverse, ça dépend de son état d'esprit !) va partager en publiant un brillant récit de voyage.
La liste des pays traversés est longue mais vaut la peine d'être citée.
Parti de Marseille le 08 août 98 ,Ph. Valéry va traverser le nord de l'Italie pour atteindre la Slovénie, puis la Croatie, la Yougoslavie, la Turquie, la Géorgie, l'Arménie, le Turkménistan, l'Ouzbékistan, le Tadjikistan, l'Afghanistan, le Pakistan et arrivée en Chine le 1er octobre 2000.


Ce livre paru en 2002 permet par bien des aspects de considérer l'évolution de la situation géo- politique de ces différents pays; un recul toujours intéressant pour mieux appréhender la situation actuelle.


C'est avant tout un récit d'aventures car les difficultés ne manquent pas et le danger non plus !
Polyglotte, manifestement avenant ,ouvert, jeune et altruiste Ph. Valéry avait bien des atouts pour se faire accepter dans des régions improbables. Si on ajoute à cela un voyage bien préparé, une solide documentation sur les us et coutumes ,sur les formalités pour franchir les frontières , on se dit qu'il va y arriver !
Et pourtant, bien souvent, les difficultés vont nourrir le suspense !

Mais, le souvenir dominant reste sans nul doute toutes les belles rencontres souvent pleines d'émotion .
Des moments de fraternisation où se redéfinit l'essentiel, où seul existe le meilleur de l'humain.


Et ce livre aussi est un bon moment de partage ; il offre tout ce que je recherche dans un récit de voyage.
Les qualités littéraires du récit et l'érudition de son auteur offrent un moment de lecture passionnant.
Tout le long du parcours, foisonnent des précisions historiques, géographiques, culturelles, des réflexions philosophiques, poétiques...le tout lié de traits d'humour et de finesse ,un récit pétri d'humanité.
Et, je ne peux résister au plaisir de citer sa conclusion:

" Je veux croire en la sagesse de l'homme, espérer encore et toujours en une fraternité à venir qui ne soit pas un mirage.
Malgré toute la douleur du monde, malgré les différences de nations et d'idéologies politiques, de peuples et d'ethnies, de religions, de langues et de cultures, finalement, au fond de nous-mêmes, là , sous notre chair, nous ne sommes pas aussi éloignés les uns des autres que certains ont intérêt à nous le laisser entendre. "
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Véritable aventure humaine, la marche fait découvrir des pays de façon différente et permet de s'imprégner d'un rythme propre au marcheur.

Les kilomètres défilent, les rencontres également.
Pas toujours facile de se repérer dans des contrées où les chemins ne sont pas mis en valeur au détriment des routes. Marcher n'est pas forcément compris par les autochtones, pourquoi marcher alors que l'on peut se faire transporter dans des véhicules motorisés ? !
Le corps, les pieds, le dos avec le sac lourd en prennent un coup, puis s'habituent.
Avancer, pas après pas. Aller toujours plus loin.
Les étapes voisinent souvent les 50 kilomètres quotidiens et là je suis admirative.
10 000 kilomètres parcourus, deux ans d'effort, de souffrance et de bobos plus ou moins graves.

Ce périple aura emmené Philippe Valery de Marseille à Kachgar en Chine en passant par Venise, la Turquie, l'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan.

Des centaines de visages et de rencontres exceptionnelles, quelques magnifiques photos en témoignent au fil des pages.

« Par les sentiers de la soie » est un témoignage passionnant, un livre que j'ai refermé à regret tant il m'a fait rêver d'horizons lointains.

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Les passions humaines sont parfois folles. Mais quand elles se conjuguent avec une froide détermination, cela peut conduire au sublime. Au dépassement de soi, poussé à l'extrême, qui suscite admiration et émerveillement, et en même temps, soulève des questions métaphysiques. Pourquoi se faire mal et se mettre en danger pour mener à bien un rêve impossible ? Il faut être, en effet, bien « frappé » pour envisager de rejoindre la Chine à pied, à partir de Marseille. C'est pourtant ce qu'a fait mon ami Philippe Valery d'août 1998 à octobre 2000. Il l'a raconté dans un livre qu'il m'a offert. Une lecture que j'ai différée pour être dans l'esprit de cette aventure quasi spirituelle. le confinement dû au coronavirus m'a enfin offert la disponibilité et la maîtrise du temps pour être en phase avec le détachement des contingences propice à une telle lecture. Ce fut un grand et majestueux voyage…

La Chine à pied ? Au moins 9000 kms à travers des régions froides et chaudes, des pays en guerre ( comme les Balkans ou l'Afghanistan ), des pays fermés ( comme l'Iran ), des pays immenses ( comme la Turquie ), insolites ( comme le Turkmenistan ou l'Ouzbékistan ) ou austères ( comme le Pakistan ). Il faut une détermination sans faille pour poursuivre un projet aussi insensé. Surtout quand on s'interdit le moindre trajet en voiture pour ne pas tricher. Il y a là une quête spirituelle, l'expression d'une volonté farouche et d'un besoin d'affirmer son être, au-delà de l'avoir. Pour être notamment fidèle jusqu'au bout à ses rêves.

Philippe nous raconte son voyage de façon simple. Au delà de l'exploit individuel dont il ne tire aucune gloire ( son herbier de photos de voyage ne contient aucune photo du héros ), ce globe-trotter modeste raconte les multiples rencontres qu'il a faites durant son périple. Des gens anonymes, des sans-grades n'ayant pas le sou, petits commerçants généreux, paysans pauvres, bergers et éleveurs bienheureux, enfants déscolarisés au larges sourires, religieux en paix, combattants armés, fonctionnaires corrompus. Tout ce qui constitue notre monde et que nous ne voyons pas car ils sont, le plus souvent, en dehors de nos radars, de nos propres voyages et de nos intérêts. Des gens le plus souvent généreux qui sont heureux d'accueillir un étranger, et offrent gite et hospitalité comme des princes. Une débauche de dons de soi et d'expressions parmi les plus riches qui soient : celles du coeur. On le savait, la marche est la meilleure façon de découvrir un pays. Quand on y consacre, en plus, deux années de sa vie, la moisson peut être incroyablement riche…

Oui, mais quelle aventure ! Philippe s'est mis en danger dans des montagnes solitaires où des loups sont en maraude ; il a évité, de peu, des serpents fatidiques ; il a chuté plusieurs fois ; il a failli se noyer dans un torrent impétueux ; il a fait face placidement à des combattants aux intentions obscures ; il a promené sa condition occidentale dans des régions défavorisées où il apparaissait comme une boite de dollars ambulante. Il a eu, au final, une chance incroyable.

Gardons-nous de juger sa témérité avec notre grille de pensée d'aujourd'hui. Tout n'était pas aussi compliqué qu'aujourd'hui au passage du siècle. Surtout Philippe a mis toutes les chances de son côté, en apprenant des bribes de langue ; il est allé au devant de tous, sans arrogance et en étant tout aussi démuni que ses hôtes. C'est un sage, et je suis plus heureux que jamais, à la lecture de ce formidable témoignage, de me compter parmi ses amis.

« Ces sentiers de la soie » sont une vraie réflexion philosophique. C'est un livre à lire pour partir, s'évader et prendre de la hauteur vis à vis de notre confort petit bourgeois. Tous les pays traversés sont beaucoup moins riches que la France. Ils ont pour autant un taux d'optimisme bien supérieur au nôtre. de quoi nourrir notre réflexion, tout en suivant les pas d'un aventurier de la trempe d'Henri de Montfreid ou d'Alexandra David-Neel…
Lien : http://calembredaines.fr
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Philippe Valéry est l'un d'entre nous lorsqu'il quitte Marseille, ce qui m'a permis durant tout le récit de me poser cette question : « aurais-je le cran de faire ce qu'il est en train de faire ? ». Il affronte autant de dangers, qu'il se noue d'amitiés avec les hommes. À l'instar d'un roman d'aventure, je désirais tourner les pages et connaître la suite.

Sa capacité à apprendre les langues locales et à converser avec les autochtones est admirable. C'est ce qui fait l'une des plus grandes richesses de cet ouvrage : la conversation directe avec la population, la plus exotique qu'elle soit. Philippe Valéry doit aussi bénéficier d'une affabilité naturelle, qui lui vaut la sympathie de tous ceux qui croisent son chemin. Toutefois, je suis admiratif de sa constance et de sa persévérance dans la rencontre de l'autre. de plus celle-ci est vécue de manière authentique et sincère.

le récit est très équilibré, l'auteur ne prend pas trop de place et ne nous assomme pas à coup de longues descriptions et d'informations. Sa plume est humble et agréable.

J'ai fermé ce livre en ayant le sentiment d'avoir parcouru les 10 000 kilomètres aux côtés de Philippe Valéry.
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Heureusement la lecture est moins fatigante que le voyage à pieds ! Contrairement à beaucoup de textes de ce genre, l'auteur parle de ce qu'il voit, de ceux qu'il rencontre, des pays, des mentalités avec ce qu'il faut de contexte culturel et politique pour les “Nuls”. Il ne tombe pas dans l'angélisme béat ni dans la critique stérile. Les faits, rien que les faits. Les gens comme ils sont, non comme on voudrait qu'ils soient. Leur vie est dure, leurs moeurs rugueuses, leur religion abrutissante, l'ignorance du monde la règle. Cela ramène à la dure et triste réalité. Laissant voir ou deviner la difficulté de l'exercice, tant physiquement que moralement, jamais il ne s'apitoie sur son sort, choisi. Pour qui a traversé (même autrement qu'à pieds) ce récit évoquera des souvenirs. Une belle balade pour les curieux.
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
A Trabzon, ...Je suis attablé dans un bar du quartier...
La lumière maintenant tamisée rend l'écriture de plus en plus difficile.

...j'aime l'ambiance de ces lieux interlopes...
Il y défile une faune qui me change de mon environnement habituel.

Autour des ribaudes éclatent des rires avinés et grivois de farauds en foire et de faquins en fête à la recherche de leur Aphrodite.

Hemingway, Baudelaire, Toulouse-Lautrec et d'autres maîtres ont aimé ces concentrés de vie, de beauté et de laideur.
A mon grand désarroi, malgré leur exemple de brillants polissons, je ne me sens pas pour autant devenir ici un meilleur écrivain ou un peintre de talent .
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Les enfants ont l'air heureux .
En Iran comme dans les pays que j'ai récemment traversés*, j'ai vu très peu de ces pleurs et caprices dus à l'apprentissage prématuré de la propriété.

A croire qu'en voyant les anciens se contenter de plaisirs simples de la vie, un thé et une discussion autour d'un feu, la contemplation des montagnes ou de la mer, les enfants devinent où se cache le bonheur.

J'ai basculé de la vie occidentale, gouvernée par le souci de posséder et de paraître, dans un pays où les habitants ont en dépit de leurs difficultés, la notion du bien-être.

* Pays traversés dont parle l'auteur : Croatie, Yougoslavie, Bulgarie, Turquie, Géorgie, Arménie,Iran.
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Oublieux de la dictature iranienne et des horreurs de la guerre croisées sur mon chemin en ex- Yougoslavie et en Afghanistan, mais riche des souvenirs de rencontres merveilleuses, de la bonté de mes congénères, de ces extraordinaires gens ordinaires, je souris tout seul.

Je veux croire en la sagesse de l'homme, espérer encore et toujours en une fraternité à venir qui ne soit pas un mirage.

Malgré toute la douleur du monde , malgré les différences de nations et d'idéologies politiques, de peuples et d'ethnies, de religions, de langues et de cultures, finalement, au fond de nous-mêmes, là, sous notre chair, nous ne sommes pas aussi éloignés les uns des autres que certains ont intérêt à nous le laisser entendre.
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Contrairement à ...Jean -Jacques Rousseau, promeneur délaissé et solitaire qui débutait ses " Rêveries " en écrivant :"Me voici donc seul sur la terre, n'ayant plus de frère, d'ami, de prochain, de société que moi-même ", je considère que marcher n'est pas qu'un chemin en soi.
C'est surtout un sentier vers autrui, vers mon semblable et cela me suffit pour me laisser en paix.

[...] je voyage simplement parce que les gens sont là.
J'aime mieux saisir le regard et la main d'autrui que pérégriner seulement dans ma tête.

Et aux " Rêveries" ,je préfère une seule phrase de Roland Barthes :" Qu'est-ce que voyager ? Rencontrer ."
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De toute manière, dans ce pays où il n'y a pas de miroir, on n'est guère préoccupé par son apparence ni par le regard des autres. On est, tout simplement. Ces Afghans et ces Kirghizes aux visages poudreux, aux mains terreuses, m'ont aidé à revenir un temps à ce pourquoi l'homme a été biologiquement conçu : être. Être en paix avec l'univers et avec soi-même
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