Le coeur content

Il se dégage de ce livre une réelle atmosphère et des sensations qui laissent sur la peau des traces indélébiles... Etonnant de se dire qu'il s'agit d'un premier roman tant l'empreinte est forte. Je serais curieuse d'en savoir plus sur l'auteure, de savoir ce qui a imprimé en elle la force qui guide sa plume.
Cinq voix s'expriment en alternance dans une narration qui se resserre peu à peu autour d'un drame qui marquera pour les jeunes gens d'alors la fin définitive de l'enfance. Zaccharie, Elsa et Andreï vivent tous les trois ensemble formant une sorte de triangle amoureux et amical. Elsa aime Zach qui lui refuse son corps mais l'incite à trouver auprès d'Andreï l'apaisement de ses sens. Tous trois tentent de retenir le temps et leurs illusions, peu tentés par le monde "adulte" et trop sage qui les attend. Leurs amis les plus proches, Paul et Suzanne semblent plus près de basculer, eux et de renoncer...
Je n'en dirai pas plus... l'intrigue en elle-même n'est qu'un prétexte pour ausculter la souffrance de ce moment que chacun a connu, ce moment où la réalité vient clasher les rêves et où ne subsiste qu'une mélancolie douloureuse. Les rêves sont plus ou moins difficiles à ravaler et à renier. Certains préfèrent prendre un autre chemin plutôt que se renier.
Il y a dans la plume de cette nouvelle auteure quelque chose de marquant et de singulier qui laisse le lecteur de ce roman sur l'impression d'avoir vécu un moment assez précieux. Voici une vraie découverte.

Voilà un roman étonnant , une belle découverte qui m'a pourtant au début un peu déconcertée ; mais assez vite je suis entrée dans l'histoire de ce « trouple » à la Jules et Jim.
En effet , 3 jeunes gens qui évitent de grandir avec des responsabilités s'aiment.
Elsa, la fille, aime Zacharie, plutôt introverti et chaste, et Andreï, un slave expansif avec qui elle partage l'amour charnel.
Mais autour d'eux se forment des couples ; plus de vie de bohème , moins de désordre.
Peut-être faudra -t-il un grand malheur pour que la belle utopie de leur amour trio disparaisse ainsi que leurs illusions.
Je n'ai pas vraiment éprouvé d'empathie pour les personnages, mais j'ai aimé l'ambiance de ce roman. Auteur à suivre ;
Gallimard aurait pu se dispenser de la quatrième de couverture qui ne reflète qu'un pan du roman. Enfin, c'est mon humble avis.

Des trois jeunes adultes dont ce livre offre l'histoire, Nanouche van Moerkenland va dévoiler les pensées, les interrogations, les angoisses à travers de courts chapitres où chacun s'exprime tour à tour: Elsa la pure, l'amante, qui rêve d'une vie tout en harmonie; Zacharie le chaste, de confession juive, sans cesse à la recherche de la mère qui l'a trop vite quitté et puis Andreï venu d'Ukraine, fort et sensuel, rude et exigeant. Ces trois là vivront ensemble leurs rêves et leurs quêtes, entourés de Paul, l'aristocrate, qui parle de lui en disant "il" et Suzanne, la rude Suzanne, qui collectionne les aventures d'un soir. ... et les autres, les parents! On se croit immortel quand on a vingt ans, mais on rêve pourtant de rester maître de sa vie. " On est riche de tout ce qu'on renonce à conquérir". Une écriture juste et sincère, toujours proche du vrai. Un beau premier roman!

Dur d'analyser ce roman. Dur de décrire mon ressenti. Dur car je n'arrive toujours pas à me décider. Je ne sais pas si j'ai apprécié où si je me suis ennuyée. Je pense avoir saisi les thématiques que l'auteure a voulu mettre en avant mais je reste dubitative. C'est la première fois que j'ai ce manque total d'avis par rapport à une lecture.

L'ambiance malsaine qui règne tout au long du roman m'a parfois dérangée. Cinq personnages prennent tour à tour la parole et nous narrent leur quotidien. Leur quotidien de jeunes adultes qui refusent d'avoir des responsabilités. Ils s'amusent, boivent, baisent et c'est très bien comme ça. Et au milieu de nos cinq personnalités, il y en a trois particulièrement qui détonnent : Zacharie, Andreï et Elsa. le "trouple" de l'histoire. Zacharie aime Elsa qui l'aime en retour mais qui aime Andreï, aussi. Andreï lui donne ce que Zacharie ne peut lui donner : le sexe. Et c'est Zacharie qui a poussé Elsa à s'abandonner à son ami parce que lui refuse de donner son corps. Zacharie est un peu prude, décalé, réservé. Andreï lâche des gros mots à tour de bras, aime Elsa comme un dingue. Et Elsa, elle, joue la prude à longueur de pages.

Et puis il y a Paul. le premier, il saute à pieds joints dans le monde des adultes que les autres refusent d'affronter. Paul se marie avec une catholique, Léontine. Il est charrié par ses amis, un peu moqué et surtout pas envié. Et puis on oublie Paul petit à petit. Il ne fait plus partie du monde de l'insouciance des quatre autres. Suzanne, elle, voit d'un mauvais oeil ce "trouple" qui habite sous le même toit. Mais ça ne l'empêche pas d'envier parfois sa copine Elsa..

Zacharie, Elsa et Andreï fonctionnent plutôt bien. Les trois amis vivent de musique, de littérature, d'alcool et d'amour. Parce que c'est indéniable, ils s'aiment. D'un amour qui les pousse à se sacrifier pour les autres. Un amour fort, destructeur qui conduira au drame de l'histoire. Un drame que je n'avais pas vu venir.

Le personnage de Zacharie est sans doute celui qui m'a le plus touchée. Andreï m'a tapé sur le système : trop caractériel, vulgaire. Elsa m'a exaspéré à ne pas vouloir choisir.

Une écriture très directe. Ça claque, ça fouette. Ça glace. L'auteure plante d'emblée le décor. L'atmosphère est lourde.

Le trio est chamboulé, vole en éclat. Mais l'un part le coeur content.
Lien : https://loeildem.wordpress.com

Cinq narrateurs racontent leur vie en commun. Ils sont inséparables, ils ont 25 ans, sont étudiants et mènent une vie d'insouciance, de liberté, d'arts, de musique et de littérature. Ils s'apprêtent pourtant à quitter une enfance qu'ils ne voudraient pas finir.
Autour de Zach, le héros lumineux et torturé, il y à Elsa et Andrei, ils forment un trio amoureux, fait de sexualité, de perversion et de jalousie.
Le mariage de Paul avec "Que nous fussions" est le premier renoncement qui fera voler en éclats leurs illusions.

Sur fond d'une actualité, moqué avec brio et indépendance d'esprit, on respire, on s'amuse, on s'attache à ces cinq là avec leurs faiblesses, on fait un peu partie de la bande, et on pleure avec eux.