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sur 680 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Péninsule de Kenai, Alaska.
Irene et Gary sont mariés depuis 30 ans. Ils se sont installés en Alaska au tout début de leur idylle. C'était le souhait de Gary. de cette union sont nés deux enfants, Rhonda et Mark, aujourd'hui adultes.
Le roman commence par Irene qui raconte à sa fille le jour où elle a découvert sa mère pendue dans la maison, au retour de l'école. L'ambiance est posée... Nous suivons donc durant les quelques 200 pages, Irene, Gary, Rhonda, Mark et leur couple respectifs à travers le quotidien. Mark ne se soucie de rien et fume trop, Rhonda, elle, rêve de son mariage avec Jim dans le pacifique. Gary se lance dans le projet de sa vie : construire une cabane sur un îlot isolé. Irene, bien malgré elle, le suit dans cette entreprise barrée. Mais jusqu'à quel point va-t-elle supporter tout ce cirque?

David Vann nous offre une immersion totale au coeur de l'Alaska et n'est pas avare en détails. La nature omniprésente est rude, violente. La tempête souffle sur la péninsule et balaie les âmes esseulées, mornes. Malgré de nombreuses tentatives, Irene et Gary arrivent en bout de course. Irene manque d'air, suffoque. Gary rêve d'une vie en solitaire avec pour seule compagnie le froid, la pluie, la neige et le vent mordant. L'auteur expose ici l'intime de ce couple ainsi que les recoins de la vie de cette femme et de cet homme. Se sont-ils vraiment aimés un jour? La lassitude a-t-elle eu raison de leurs sentiments ? Qu'est ce qui les pousse à se détester à ce point?

J'ai beaucoup aimé les thèmes traités dans ce roman, et le personnage d'Irene m'a émue. La nostalgie qui se dégage à la lecture apporte du relief au texte ainsi que du caractère mais j'ai trouvé à quelques reprises des longueurs (notamment lorsqu'il est question fils Mark qui n'apportent pas grand chose et alourdissent le texte à mon avis).
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David Vann a ce don de disséquer les rouages de la folie. Mais je ressors de ce roman avec un avis mitigé : j'ai voyagé, j'ai imaginé, j'ai eu froid, j'ai senti les embruns et même les assauts migraineux. Pour autant, j'ai trouvé les personnages peu aboutis et parfois un peu cliché. Je m'attendais peut-être à mieux.
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« On peut choisir ceux avec qui l'on va passer sa vie, mais on ne peut pas choisir ce qu'ils deviendront. »

De David Vann, je n'ai fait qu'une bouchée de Komodo et Aquarium, deux romans certes nature-writing mais qui à mon sens s'attardent davantage à explorer, avec une acuité exceptionnelle, la psyché humaine jusqu'à la folie.

Désolations me laisse sur un sentiment mitigé.

Irène et Gary sont mariés depuis trente ans et parents de Rhoda et Mark. Gary n'a qu'une obsession, construire la cabane de ses rêves sur une île perdue et recluse d'Alaska. Mais on ne s'improvise pas maçon ou charpentier du jour au lendemain. Tandis qu'Irene souffre d'une migraine sans précédent, le couple s'enlise dans les non-dits, les regrets et des pensées de plus en plus autocentrées piétinant l'empathie, l'amour, l'espoir sous des vents des plus glaciaux.

Autour de ce couple gravitent les enfants, surtout Rhoda qui semble être la seule à se préoccuper de ses parents (comme souvent dans une fratrie, il y en a souvent un qui en fait plus que les autres).

L'auteur s'éparpille à mon sens trop autour de ce couple, servant des micro histoires qui desservent la thématique de base. À moins qu'il ait voulu dresser un constat des plus fatalistes des relations sentimentales. Désolations (au pluriel) porte alors bien son nom.

Bien sûr on y retrouve cette fascination pour les grands espaces, ces espaces qui à eux seuls peuvent emprisonner n'importe quel homme sain d'esprit et le rendre fou.

Deux personnages et la nature en reine diabolique c'était largement suffisant pour ma part. L'ambiance aurait pu aussi être davantage travaillée avec une montée progressive et palpable. Les goûts et les couleurs, c'est une affaire bien mystérieuse.
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Déception, j'ai retrouvé le style de l'auteur que j'avais aimé dans Sukkwan Island, mais j'ai attendu tout le long une révélation qui n'est jamais venue. L'auteur s'est perdu dans des détails inutiles et des considérations qui n'aboutissent à rien.
La fin était une déception car prévisible et pas assez aboutie.
J'ai mis pratiquement un mois à le finir tellement ça n'avançait pas.
Je continuerai de lire cet auteur en espérant retrouver l'ambiance de Sukkwan Island plutôt que celle de Désolations.
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Désolations de David Vann.
Un de mes auteurs préférés.
Un révélation cet auteur pour moi.
J'ai lu Komodo, Aquarium et Sukkwan Island.
Dans ces trois romans son entièreté , sa capacité à aller au fond des choses, au-delà de là où çà fait mal avec tant de justesse , de creuser encore et encore la croute de la douleur m'ont totalement envoutée.
Dans ce roman, écrit après Sukkwan, j'ai été moins convaincue, moins embarquée et nettement moins bouleversée.
Evidemment, je garde toujours à l'esprit l'histoire personnelle de l'auteur , ce qui confèrera toujours à ses romans cette patine d'émotion , et ce pincement dans mon coeur pour cet auteur .
On retrouve dans ce roman les thèmes fondamentaux de David Vann : le suicide et les relations familiales.
Ici il s'agit principalement des rapports de couples et c'est peut être la raison pour laquelle j'ai moins accroché , préférant les rapports parents/enfants évoqués dans les 3 romans précédemment lus.
Pour autant, David Vann excelle encore dans sa connaissance et sa retranscription sans condescendance des rapports humains.
Les changements qui s'opèrent en nous, au fil des événements de notre vie, notre évolution en tant que personne au sein du couple, et la distance qui peut ainsi se créer.
Les menus détails, les moindres bassesses auxquelles un couple à la dérive peut se livrer entre l'amour et la haine.
Des situations poussées à l'extrême, au paroxysme de l'entêtement jusqu'à l'absurde.
J'ai trouvé pas mal de longueurs dans ce roman, que ce soit au niveau du nature writing, un peu trop détaillé par moment à mon goût, mais aussi au niveau des différentes histoires de couples que j'ai trouvées assez inégales : seule l'histoire principale de Iréne et Gary ayant une bonne densité à mes yeux, les autres me semblant plus secondaires et moins intéressantes.
Une petite déception donc sur ce titre, bien que j'ai versé ma larme lors d'un passage, qui j'imagine à du être particulièrement dur à écrire pour l'auteur.
Un roman que j'ai trouvé très sombre, avec une écriture puissante, profonde , violente et comme désespérée. Un roman au nom particulièrement évocateur et très à propos .

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Lire du David Vann, ça a été jusqu'à présent apercevoir des nuées de mouches.
Distinguer du coin de l'oeil des taches noires qui s'agitent à la périphérie du champ de vision. Floues, insaisissables. Une tension croissante, les nerfs qui se crispent, la douleur qui pulse derrière l'oeil comme une mauvaise migraine.
Entendre leur bourdonnement grave résonner tout autour sans en deviner la source, jusque dans nos tripes, retournées comme la peau d'un lapin qu'on dépèce. le malaise proche.
Tous les signes annonciateurs d'une catastrophe, toujours terrible avec lui. Savoir qu'elle frappera, sans savoir quand.

Après Sukkwan Island, Caribou Island. Terre de désolations.
Des carcasses de bagnoles laissées à l'abandon et à la rouille. La défonce pour passer le temps tant il n'y a rien à faire. Des touristes venus chercher le véritable esprit de l'Alaska, à pêcher par centaines dans les mauvais coins de rivière, puis repartis sans l'avoir trouvé ou, pire, restés coincés là.
Des habitations éparses, des puits de solitude rongés par la nature sauvage, impropre à l'installation humaine. Un lac aux vagues à engloutir un bateau, des pierres glissantes, des arbres aux branches comme des griffes. Peu de poissons, pas de caribou, mais tout le monde semble avoir une histoire où iel a croisé un ours d'un peu trop près. Un glacier qui souffle un vent froid, une pluie cinglante. L'hiver précoce, dur et impitoyable.

Des couples qui battent de l'aile, des bassesses, des désillusions. Des obsessions, des non-dits et des rancunes.
Du poison qui sourd des lèvres et du coeur.
Si la relation malaisante mais fascinante d'Irene et Gary fait vibrer l'air de nuées de mouches, les autres points de vue s'avèrent plus faibles. Car si l'auteur sait toujours toucher là où ça fait mal, révèle de sombres vérités qu'on préfèrerait savoir restées enfouies, ça tourne en rond rapidement pour ne déboucher sur pas grand chose, si bien qu'on finit par s'agacer. Les mouches sont devenues de simples moustiques qu'on chasse d'une main en se pressant de changer de lieu.

Le final, terrible comme une tragédie, est lui à la hauteur des attentes.
Mais j'aurais préféré qu'il soit en fait le milieu du roman, après avoir raccourci les parties sur les autres, pour ensuite mieux en développer les conséquences sur les autres personnages. On aurait alors peut-être eu un roman magistral.
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Désolée de ne pas avoir beaucoup apprécié ce livre !

Je le resitue en quelques mots dans mon parcours de lecture, un peu atypique, en raison d'une découverte « tardive » de cet auteur. J'ai commencé par lire le dernier David Vann, Komodo, puis son premier, Sukwann Island.
Je les ai aimés, chacun dans leur style.
Ceci pour placer la présente lecture dans mon contexte, tant il me semble qu'on perçoit les auteurs, et Vann en particulier, en fonction de l'attente que l'on nourrit à leur égard...

Et me voici donc déçue de ne pas avoir pris plaisir à la lecture du présent livre, le second de l'auteur...

En réalité, j'ai apprécié le début… Et la fin !
Mais je dois avouer que je me suis malheureusement plutôt ennuyée au milieu, impression de tourner un peu en rond avec les différents personnages.

J'ai aimé retrouver le thème de la construction de la cabane, toutefois peut-être un peu redondant avec celle de Sukvann Island.
Cela m'a d'ailleurs fait sourire en me remémorant une interview de David Vann qui réagissait à une remarque de l'interviewer comme quoi « il y avait toujours une cabane dans ses romans ». Suite à quoi, disait-il en riant, il avait veillé à ne plus mettre de cabane dans les romans suivants !
(Plusieurs courtes interviews très interessantes sur le web)

Je trouve dommage que le dénouement arrive si tard, peut-être une impression issue de la lecture de Suwann Island qui, lui, rebondit en son milieu ?
Finalement j'ai attendu qu'il se passe « quelque chose » et ça n'est arrivé que dans les vingt dernières pages...

Je retire surtout finalement de ce livre l'intérêt de la notion de «répétition » qui peut poursuivre tout à chacun... et notamment les personnages de David Vann.
Qu'il s'agisse de répétition personnelle ou intergénérationnelle...

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David Vann a une plume poétique. Les paysages enneigés apparaissent sous nos yeux, le froid envahit nos os, sa morsure entame nos chairs.
Le vent balaie mes cheveux et empêche ma voix de porter.
Je suis en Alaska. Je suis sur les rives de ce lac, au pied de ce glacier, je suis devant la maison familiale d'Irene et Gary. Je suis sur le bateau de pêche, je suis à la clinique vétérinaire, je suis dans le cabinet dentaire de la petite ville côtière. Je suis dans ces montagnes blanches.
Je suis le froid.

Je suis aussi dans les rêves butés de Gary, dans la douleur idiopathique d'Irene, dans les espoirs fragiles de leur fille.
Je suis sur l'île.
Cette île qui les attire à elle. Irrémédiablement. Vers leur destin. Vers leur fin. La fin d'un nous, la fin d'un tout. Je les observe se déchirer. Ne sais comment quelqu'un pourrait les aider. Les dés semblent avoir été jetés il y a bien longtemps. Il est trop tard pour regretter.
Les mots leur manquent, l'un rejette la faute d'une vie manquée sur l'autre, qui subit et se retranche dans ses souvenirs les plus sombres. Prisonniers. Prisonniers des glaces. Prisonniers d'eux-mêmes.
Je saisis qu'au fil du temps passé sur cette terre glacée, leur coeur aussi s'est gelé, frigorifié.

Et alors que je les quitte, refroidis, sur cette île, je tourne la dernière page qui me laisse un goût amer. le malaise persiste. J'ai soudain peur de me voir à leur place, un jour. de goûter à ce désespoir amer, cette résignation tragique.

Je ne sais dire si j'ai aimé le voyage. J'ai seulement croisé des âmes égarées dans ce grand vide, si ce ne sont pas elles qui étaient des coquilles, vides.
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Je viens de lire 155 des 298 pages que font DÉSOLATION de Daniel Vann.
J'arrête, écoeuré de lire les apitoiements de ces amerloques.
Sincèrement, j'aurais préféré lire l'histoire des pêcheurs russes ou norvégiens engrosseurs de vaches et buteurs de taureaux habitants l'Alaska.


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Je continue avec la bibliographie de David Vann. Caribou Island est donc le deuxième roman de l'auteur ; afin de ne pas faire répétition avec le premier Sukkwan Island, la version française est traduite par Désolations. Je m'étais procuré la version originale, tant elle me plaisait (la couverture est blanche et or), mais je n'ai pas eu le courage de la lire en anglais. Un jour peut être ?!

Ce roman porte bien son nom : ici tout est désolant ! le cadre, les personnages, l'histoire.. Gary, tout juste retraité, habité par les regrets sur sa vie et sa femme, souhaite s'installer sur un ilot du lac et y construire une cabane pour y vivre ses derniers jours heureux. Sa femme Irène, elle aussi insatisfaite de sa vie et de son couple, s'aperçoit que son mari l'insupporte au point de tout remettre en question. Elle se renferme et subit de violentes migraines, tout au long du roman.. Leur fille Rhoda essaye tant bien que mal de maintenir des relations saines entre ses parents, son frère marginal et son mari Jim (qui est le Jim de Sukkwan Island). Mais tout ce petit monde traine une mentalité qui va gangréner les tensions permanentes.

Bien que le décor décrit soit magnifique, ou du moins qu'on l'imagine, il n'en reste pas moins hostile, sauvage.. les personnages tous aussi toxiques les uns des autres. C'est pour le moment, le roman que j'ai le moins aimé, et pourtant ce n'est pas dû à un manque de talent. C'est simplement ce rythme lent et nonchalant.. Désolant ! on assiste à la descente de cette famille, la fin de leurs liens, à leur médiocrité, leur toxicité entre eux. Doucement et tout au long du roman, Mister Vann nous enlise dans cette noirceur. On a envie de s'échapper de cette terre humide et froide, ce vent glacial, la mer.., Mais il y a toujours ce je ne sais quoi qui nous pousse à tourner la page pour connaitre le dénouement de l'histoire. On aime à savoir comment et qui va tuer l'autre.. Lequel craquera, jusqu'où iront-ils ? Et c'est souvent celui qu'on imagine le moins qui lâche la bombe.

Je l'ai moins aimé aussi car j'y ai trouvé des longueurs : la construction de la cabane (comme dans Sukkwan Island) où le pauvre Gary, peu aidé, a toujours un clou manquant ou un angle mal affuté. Il n'est pas vraiment soutenu par Irène – certes migraineuse qui avale des doses monstrueuses de médocs et qui râle, qui râle (j'ai voulu qu'elle crève des dizaines de fois..), Rhoda, qui passe son temps à se poser des questions sur sa vie, sa mère, son mari. Et Jim, fidèle à lui-même et à toutes les femmes qui passent, sauf la sienne.

Bref que des personnages imbuvables : certes c'est là-dessus que repose le talent et la marque de fabrique de David Vann. Il ne fait pas dans la dentelle brodée et scalpe avec précisions la psyché humaine inavouable. Il ne nous épargne pas. Il est là à nous pousser vers nos pires démons, les actes de cruauté humaine contre son prochain sont omniprésents. Nous sommes spectateurs d'une longue descente, l'auteur nous traine longtemps, peut être trop longtemps vers cette chute inévitable. Il nous montre encore une fois que la folie humaine est à deux doigts.
Lien : https://felicielitaussi.word..
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