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sur 678 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Gary a un projet fou : construire une cabane en rondins sur Caribou Island, un îlot perdu et isolé, dans la péninsule de Kenai. Une cabane qu'il a imaginée de toutes pièces. Sans même une fondation, pas de plan. Et surtout aucune expérience en la matière. Un projet qui est loin d'enthousiasmer son épouse, Irene. Mais, après 30 ans de vie commune, 30 ans de vie sans éclat, elle ne peut que l'aider et l'encourager. Elle donne ainsi une dernière chance à son couple déjà vacillant, proche de la rupture...
Gary et Irene ont deux enfants, Rhoda et Matt. Ce dernier mène une vie de patachon tandis que leur fille, en couple avec Jim, un dentiste plus âgé de 10 ans, attend impatiemment une demande en mariage. Mais son compagnon ne semble guère pressé et veut encore profiter de ce que peut offrir la gente féminine...

Un îlot isolé, vide de toute âme. Un hiver glacial essuyant vent mordant, pluie cinglante et tempêtes de neige. le couple que forme encore Irene et Gary va, lui aussi, essuyer bien des tempêtes. Des reproches, des moments de solitude, des non-dits et un mal de tête lancinant pour Irene. Un couple complexe qui ne se comprend plus. Autour d'eux, leurs enfants ne sont pas en reste, notamment Rhoda qui oscille entre désillusions et rêves brisés. Cette tragédie ô combien glaçante que nous propose David Vann nous plonge dans une ambiance de plus en plus tendue, glaciale et pesante. Ses personnages, désabusés, désenchantés, aux âmes brisées, aux sentiments obscurs, vont tenter tant bien que mal, au coeur de cette nature omniprésente et tourmentée, d'insuffler la vie. Un roman sauvage, profondément sombre et angoissant servi par une plume lyrique.
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Malgré le froid glacial de l'Alaska dans lequel nous amène David Vann, nous suffoquons dans une ambiance étouffante, oppressante , je dirais même malsaine.
De façon sournoise, le climat entre Irène et Gary se dégrade de plus en plus et le lecteur redoute le pire.
On ne peut s'empêcher de penser au superbe roman Sukkwan Island, dans lequel nous sommes les témoins d'une relation difficile entre le père et le fils. Ici, c'est entre le mari et la femme que la communication ne se fait plus ou de façon cruelle, blessante.
La nature est dans désolations autant importante et présente que dans Sukkwan Island et là encore elle ne sera pas aidante, elle va au contraire renforcer l'hostilité qui règne dans le couple.
David Vann nous dépeint une nature et une nature humaine en parallèle . Si les éléments naturels se déchaînent, tempête, froid, pluie et neige, les rancoeurs, mensonges, reproches, trahisons, égocentrisme caractérisent les relations humaines .
Oui, ce n'est pas un livre optimiste, on s'en doute vu le titre, mais c'est un roman d'une grande qualité qui est très « plaisant » à lire.
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Observez bien le titre ... Désolations (au pluriel ).
Et de désolations, il sera question. de multiples désolations, d'échecs, de couples qui vont mal, de gens au bord de la dépression ou qui s'enfoncent gentiment dans la folie, aidés en cela par la météo pas vraiment clémente et par un isolement difficile à supporter.

On est en Alaska, Irene et Gary ont beau habiter au bord d'un lac, Gary s'est mis dans la tête de se construire une cabane en rondins sur une île , où il a acheté un terrain. le problème , c'est qu'il veut s'y mettre tout de suite, au mépris des conditions climatiques, au mépris de la fatique de sa femme, au mépris de ce qu'elle veut, elle. Et elle, elle n'en veut pas de la cabane .
Seule leur fille Rhoda se doute que ça ne va pas trop dans le couple, seule , elle s'inquiéte. Et pourtant elle devrait aussi se préoccuper de son couple, car le frère de Rhoda a fait la connaissance d'un petit couple de touristes, et la fille est une vraie bombe.
Dans cet espèce de bout du monde qu'est l'Alaska, le problème c'est le choix... Est-on en couple parce qu'on aime, ou est-on en couple parce que c'est la seule personne de disponible ?
L'autre problème de l'Alaska, c'est le temps frigorifique.
Le froid qui pénétre vos vêtements, qui infiltrent les pages de votre livre (malgré votre plaid !), l'eau glacée qui s'infiltre sous vos vêtements, vos extrêmités qui gélent, le vent qui souffle, l'isolement , les portables qui ne captent pas.
Et les mecs qui pétent les plombs à l'aube de la quarantaine ou la cinquantaine . Et les personnages au bord de la folie. Et les traumatismes des parents dont on hérite bien malgré soi et qu'on reproduit...

Terrible... mais beau (littérairement parlant ).
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L'enfermement des grands espaces.... La lucidité jusqu'à la folie... L'enfer de l'Autre... sont les termes qui me viennent à l'esprit en refermant ce livre.
Ce livre est vraiment une ode à la Désolation.
Définitions Larousse de désolation : état d'un lieu inhabité, désert, dépourvu de verdure - (Pays de désolation). Peine extrême, affliction extrême ; consternation - (Être plongé dans la désolation). Ce qui est cause d'une grande contrariété ; ennui - (Cet enfant est la désolation de ses parents).
Ces définitions donnent une idée de ce qui se passe dans la tête des protagonistes, ou devrais-je plutôt dire, des antagonistes...
Irene et Gary sont mariés depuis bien longtemps. Ils vivent en Alaska, au bord d'un lac de glacier.
Leur fille, Rhoda (que l'on retrouve dans Sukkwen Island), 30 ans, vit en ville avec Jim (le père dans Sukkwen Island... cela donne une dimension supérieure au récit, encore plus glaçante, si on l'a lu juste avant...) et attend que celui-ci la demande en mariage. Mais Jim est un pauvre type qui ne pense pas plus loin que le bout de sa queue, et Rhoda sent que quelque chose cloche chez lui.
Elle sent aussi que ses parents ne vont pas bien, surtout sa mère, depuis qu'ils ont décidé, ou plutôt, depuis que Gary a décidé, de construire et de passer l'hiver dans une cabane sur un ilot du lac, Caribou island.
Depuis la première journée de travail sur cette cabane, Irene a attrapé froid, et souffre dorénavant d'incessants et terribles maux de tête. Gary pense qu'Irene n'est malade que pour le punir... Irene pense que Gary ne l'aime pas, et qu'il va profiter de la mauvaise volonté d'Irene pour la quitter...
Irene, Gary, Rhoda, Jim, Mark, Carl, Monique, autant de personnages, d'âges différents, qui voient avec lucidité se profiler leur avenir, proche ou lointain...
Les grands espaces hostiles, qu'ils soient de l'Alaska ou d'ailleurs, font office de loupe. Ils forcent à regarder au plus profond de soi.
Et de la lucidité la plus extrême, nait la folie... ou bien est-ce l'inverse ?
Ce livre est puissant. de par son analyse poussée de la psyché humaine, de ce décorticage de la pensée d'Irene, dans ses moindres cheminements, et de celui de Gary, plus brut et évident, et celles de Rhoda et Jim, en parallèle, imbriquées et à des années lumières cependant.
De plus, avec la lecture de Sukkwan Island auparavant, on est d'autant plus lucides nous aussi sur le futur de ces personnages, et c'est terrible. C'est fort. Très fort.
Et oui, la fin est peut-être prévisible, mais ça n'enlève rien à l'acuité et la perspicacité du propos. Au contraire, cela ajoute de la force, c'est une fatalité, et c'est un destin en marche, inéluctable.
Bravo David Vann. Encore !!!
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Après trente ans de mariage, trente ans de pénible vie commune ponctuée de crises et de tensions, Gary s'apprête à quitter Irène et cette seule idée la terrifie jusqu'au fond de l'âme. Elle a pourtant tout fait pour conserver son amour, a même accepté de s'installer avec lui des décennies plus tôt au bord du lac glaciaire Skilak en Alaska. Là, ils ont eu deux enfants maintenant adultes, ils ont vivoté, vieilli ensemble, mais tout cela n'a pas suffi à apaiser les frustrations de Gary, persuadé de mériter davantage : une meilleure vie, un meilleur travail et, bien entendu, une meilleure épouse. Dans un effort désespéré pour sauver son couple et éviter l'abandon, Irène consent à épauler son mari dans la mise en oeuvre de sa dernière lubie, à savoir la construction d'une cabane sur l'île Caribou au centre du lac Skilak où Gary souhaiterait passer sa retraite au milieu de la nature. Mais l'hiver arrive rapidement et l'île ne tardera pas à être progressivement coupée du rivage, isolant Gary et Irène dans leur cocon de rancoeur, d'amertume et de haine glacées. Impuissante à les aider et aveuglée par ses propres problèmes personnels, leur fille Rhoda observera de loin cette dramatique dégénérescence et s'avérera incapable de prévenir l'inéluctable.

Au premier abord, l'intrigue de « Désolations » rappelle beaucoup celle de « Sukkwan Island », le premier roman de David Vann racontant l'odyssée tragique d'un père et de son fils cherchant à bâtir une cabane sur une île au sud de l'Alaska, au point que l'on peut s'inquiéter légitiment : Vann peinerait-il à renouveler ses intrigues ? Une inquiétude sans fondement, je tiens à la préciser tout de suite, car si les deux romans possèdent plusieurs thématiques en commun – l'affrontement entre l'homme et la nature, l'incapacité à communiquer, le pourrissement des liens familiaux, les ravages de la solitude et de l'isolement… – « Désolations » reste une oeuvre indépendante et tout aussi digne d'intérêt que « Sukkwan Island ». Là où le roman précédent plaçait le lien père/fils au centre du récit, « Désolations » se concentre sur la dissection des relations de couple et de leur lente dégradation faite de déceptions réciproques, de promesses brisées et de malveillance refoulée. le récit est également plus touffu et plus complexe que celui de « Sukkwan Island », mais tout aussi oppressant, réfrigérant et malsain. Sous la pellicule gelée de sentiments de plus en plus obscurs et sauvages, la violence rôde et menace d'exploser à chaque minute, malmenant horriblement les nerfs du pauvre lecteur. Brillant assurément, mais noir, noir, noir, tellement noir…
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Encore un très bon Vann... décidément, cet auteur me plait... Tout ce que j'ai lu de lui jusqu'à présent m'a beaucoup plu. Gary a envie de construire de ces propres mains une cabane sur un îlot perdu au fin fond de l'Alaska. Il la rêve depuis 30 ans. Et ça me plaît pas beaucoup à sa femme, Irène, qui n'y crois pas trop. Mais 30 ans de mariage, ça se balance pas comme ça. Elle décide alors de le suivre et de l'encourager dans son projet. Mais la solitude, ça creuse... ça éloigne... mais ça rapproche, et peut-être pas de la meilleure des façons. Des non-dits, des tensions, des reproches... le couple se ne supporte plus... Et la pression monte... c'est glacial, comme l'environnement. Sur le bord de l'implosion... Vann a l'art de faire monter l'ambiance, et la rendre étouffante, pénible... pour le plus grand bonheur du lecteur... un roman d'atmosphère... et une plume sublime. J'ai beaucoup aimé.
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Ambiance vraiment glaçante dans ce roman....Glaçante à cause du paysage arctique de l'Alaska, glaçante dans l'analyse de couples et d'une famille.
La question de fond pourrait être la solitude est-elle plus grande lorsque l'on est marié ? Que valent nos rêves et que disent-ils de nous ? Pouvons nous les atteindre réellement ? La personne qui nous aime peut-elle nous y aider ou est-elle un frein ?
Un beau roman, mais déprimant, donc tenez compte de votre humeur au moment de vous plonger dans sa lecture...
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L'an dernier, je me souviens, j'avais laissé David Vann sur Sukkwan Island (l'histoire terrible d'un homme et de son fils, tentant de survivre dans une cabane perdue sur une île d'Alaska). Superbe et glaçant.
Cette année - ô surprise ! - je le retrouve sur Caribou Island*, avec l'histoire terrible d'un couple de cinquantenaires, tentant de survivre dans une cabane perdue sur une île d'Alaska.

À ce stade vous craignez l'arnaque, vous vous dites que le bonhomme manque un peu d'imagination...
Eh bien détrompez-vous : quand il s'agit de plonger son lecteur dans l'horreur et de soumettre ses personnages aux pires tourments, de placer les uns comme les autres dans des conditions de détresse psychologique toujours plus extrêmes, David Vann n'est jamais en panne d'inspiration !

À nouveau il choisit un cadre grandiose - celui des immensités glacées du grand Nord, des lacs gelés et de leurs îlots carrément inhospitaliers - pour nous proposer un roman sombre et perturbant, qui cette fois met en scène non seulement un binôme d'aventuriers en perdition, mais également certains membres de leur famille eux aussi soumis aux pires Désolations (d'où le pluriel du titre, sans doute...)
En effet, si la tragédie se noue principalement autour de Gary et d'Irène, isolés et en bien mauvaise posture sur Caribou Island, leurs enfants Rhoda et Mark ne sont pas en reste, ainsi d'ailleurs que leurs amis Carl et Monique, ou même que Jim, le compagnon de Rhoda. Tous vont connaître leur lot de misères et de désillusions.

David Vann n'a décidément pas son pareil pour raconter ces vies ratées, pour décrire ces projets qui capotent, ces vertigineuses spirales d'échecs...
Il sonde les âmes malades de ses personnages avec une acuité qui confine au sadisme, et le mouvement brownien d'idées noires qu'il entretient sous leurs crânes les fait invariablement sombrer dans la folie la plus absolue.

Les descriptions des grands espaces sauvages (magnifiques !) sont entrecoupées de dialogues tendus, incisifs, au moyen desquels les protagonistes du drame dévoilent des personnalités complexes et torturées.
Les couples (Irène/Gary, Rhoda/Jim, Monique/Carl) sont particulièrement malmenés, et la vision du mariage développée par l'auteur ("union mal assortie dès le départ, quelque chose qui avait amoindri leurs existences", "déni graduel de ce que l'on désirait, mort prématurée de l'être et des possibilités, fin trop hâtive de la vie") est parfaitement déprimante.

Sur l'île, alors que Gary s'obstine à bâtir la cabane de ses rêves malgré les conditions climatiques hostiles et en dépit d'un manque évident de compétences et de préparation, Irène est soudainement victime d'un mal mystérieux qui se manifeste par des crises de migraine fulgurantes.
Cela n'arrange en rien ses tendances paranoïaques, et très vite le lecteur comprend que l'expédition est promise au désastre. Il devine/redoute l'anéantissement final, mais le choc n'en est pas moins violent quand survient la catastrophe.

Alors c'est vrai, les points communs avec Sukkwan Island sont multiples mais cela n'atténue en rien la force dévastatrice de ce roman, toujours aussi dérangeant, toujours aussi bien ficelé.
On regrettera quand même quelques petites longueurs (surtout quand s'accumulent les détails techniques et répétitifs concernant la construction de la cabane) et quelques séquences un peu confuses (pouvait-il en être autrement, au moment où la folie submerge les digues de la raison ?)
L'essentiel est ailleurs, dans cette éprouvante mise à nue des êtres, dans cette exploration méthodique et assez perturbante de leurs "enclaves de désespoir".

Un roman d'impasses et de débâcles, pas franchement rigolo (euphémisme) mais terriblement efficace.
Après l'inoubliable Sukkwan Island, deuxième déflagration..
Jusqu'où Vann ira-t-il ?


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*le titre du roman, dans sa version originale
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Une telle désolation exsude à la lecture de ce roman .... que l'on s'en trouve au final ... ragaillardi ou presque, ce qui semble incongru, certes, mais trop, c'est trop !

Gary veut construire sa cabane dans Caribou Island, une île du lac Skilak au pied d'un glacier en Alaska. Il y tient, c'est le rêve de sa vie ! Irène, elle, trouve cela absurde, mais en bonne épouse s'apprête à aider son mari du mieux qu'elle peut, sans rien dire, tout en trouvant sa manière d'agir parfaitement irrationnelle ! alors elle développe d'abominables migraines qui l'abrutissent et lui enlèvent tout sommeil et toute joie de vivre.
"On peut choisir ceux avec qui l'on va passer sa vie, mais on ne peut pas choisir ce qu'ils deviendront" pense Irène, désabusée.
La cabane de Gary c'est "l'incarnation physique de l'esprit humain" selon lui, mais on ne parvient à la perfection qu'en suivant la voie exacte à laquelle on est destiné et non en rêvant d'impossible, la cabane représentant la matérialisation de cet impossible.

Ceci est le roman du vide, du désespoir du non-accompli, des rêves fous que l'on traîne de tout temps au fond de soi et qui s'évanouissent dans la conscience de sa propre médiocrité, de son incapacité à réaliser quoi que ce soit, dans l'impossibilité de donner une autre forme à la vie.
Une cabane de guingois, mal foutue comme les existences fracassées.
L'injustice ! Les vieilles haines recuites qui explosent soudainement en un maelström de violence verbale opposant le "monstre" et "la vieille salope hargneuse".

Un climat oppressant et irrespirable tout comme la nature impitoyable et sauvage de cet Alaska, terre de désolation, où l'automne, le froid et la neige s'invitent en plein mois d'août, au mitan du court été arctique.
"Ceux qui ne trouvaient pas leur place ailleurs venaient ici, et s'ils ne s'ancraient nulle part en Alaska, ils basculaient dans l'océan. Ces villes minuscules dans l'espace immense, ces enclaves de désespoir."

L'auteur, lui-même né dans une île au large de l'Alaska, s'y entend pour imprégner le lecteur de cette aridité, cette âpreté d'une existence vouée au néant, ce monde impossible, trop plat, trop vide.
Il s'y entend également pour démonter impitoyablement les mécanismes complexes qui forment le fonctionnement d'un couple, cet agencement subtil de personnalités différentes, destinées par l'amour à s'accorder, mais qui, au fil du temps, voient s'effilocher et disparaître tout ce qui faisait le suc de leur entente.
Quelle désolation que les vieux couples !
Et le lecteur de sombrer peu à peu, tout comme les protagonistes, dans une détresse sans fond ...
Un bon conseil, lecteur dépressif, n'ouvre surtout pas ce livre !
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De nouveau, David Vann a écrit sur l'Alaska et, cette fois, nous allons suivre plusieurs personnages : Gary et Irene, un couple qui vivent ensemble depuis trente ans et qui ont eu deux enfants, Rhoda et Mark, aujourd'hui adultes, sont en train de construire une cabane sur une petite île, Caribou Island. Irene n'en a pas vraiment envie, mais va quand même suivre son mari, malgré les étranges maux de têtes insupportables qui l'assaillent ; Rhoda, leur fille, en couple avec le dentiste Jim, aspire à se marier et à avoir la vie dont elle a toujours rêvée, va assister au conflit entre ses parents ; Mark, leur fils, est beaucoup plus détaché et mène sa vie avec sa compagne, Karen. Nous allons également faire la connaissance de deux de leurs amis, Carl et Monique, un jeune couple.

Rhoda et Jim sont des personnages qui vous sont connus, si vous avez lu Sukkwan Island et j'étais glacée en m'apercevant de ça. Par ailleurs, je vous recommande chaudement ce livre, c'est un des meilleurs livres que j'ai lus jusqu'à présent. Ceci dit, malgré quelques points communs, Désolations est très différent de Sukkwan Island. Ici, David Vann se concentre sur la dissection des liens qui unissent les différents personnages, bien que l'affrontement entre l'homme et la nature et la solitude restent des thèmes importants également dans ce roman. Il nous conte ce que le temps qui passe et le manque de communication peut créer dans un couple.

Encore une fois, l'auteur nous livre un roman très sombre, avec une plume des plus séduisantes. J'ai redécouvert l'Alaska, souvent décrit comme un rêve et se révélant être un paysage hostile, imprévisible, voire dangereux. Je n'ai pas eu le coup de foudre comme avec Sukkwan Island, mais je dois dire que j'ai été envoutée par ce récit, lu en deux jours, et que c'est tout de même un coup de coeur.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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