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3,73

sur 678 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« On peut choisir ceux avec qui l'on va passer sa vie, mais on ne peut pas choisir ce qu'ils deviendront. »

De David Vann, je n'ai fait qu'une bouchée de Komodo et Aquarium, deux romans certes nature-writing mais qui à mon sens s'attardent davantage à explorer, avec une acuité exceptionnelle, la psyché humaine jusqu'à la folie.

Désolations me laisse sur un sentiment mitigé.

Irène et Gary sont mariés depuis trente ans et parents de Rhoda et Mark. Gary n'a qu'une obsession, construire la cabane de ses rêves sur une île perdue et recluse d'Alaska. Mais on ne s'improvise pas maçon ou charpentier du jour au lendemain. Tandis qu'Irene souffre d'une migraine sans précédent, le couple s'enlise dans les non-dits, les regrets et des pensées de plus en plus autocentrées piétinant l'empathie, l'amour, l'espoir sous des vents des plus glaciaux.

Autour de ce couple gravitent les enfants, surtout Rhoda qui semble être la seule à se préoccuper de ses parents (comme souvent dans une fratrie, il y en a souvent un qui en fait plus que les autres).

L'auteur s'éparpille à mon sens trop autour de ce couple, servant des micro histoires qui desservent la thématique de base. À moins qu'il ait voulu dresser un constat des plus fatalistes des relations sentimentales. Désolations (au pluriel) porte alors bien son nom.

Bien sûr on y retrouve cette fascination pour les grands espaces, ces espaces qui à eux seuls peuvent emprisonner n'importe quel homme sain d'esprit et le rendre fou.

Deux personnages et la nature en reine diabolique c'était largement suffisant pour ma part. L'ambiance aurait pu aussi être davantage travaillée avec une montée progressive et palpable. Les goûts et les couleurs, c'est une affaire bien mystérieuse.
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Une région de l'Alaska. le temps de prendre une retraite bien méritée est venu pour Irène et Gary. Une retraite sereine et reposante ? Pas si sûr…

Gary a décidé qu'ils allaient s'installer sur un îlot d'un lac glaciaire, sur les rives duquel ils ont vécu toutes ces années, dans une cabane qu'il va construire de ses propres mains. le projet n'enthousiasme guère Irène. Il la rebute plutôt. Mais elle est déterminée à l'accompagner dans ce projet fou. A tort ou à raison, elle pense que Gary s'apprête à la quitter. Et Irène n'est pas du genre à lui offrir une trop belle occasion de la rejeter sous un prétexte fallacieux…

Après le terrible Sukkwan Island, David Vann nous propose ici une réflexion sur l'usure liée au temps qui passe en forme de métaphore sur le couple. Outre le couple Irène-Gary, on a les couples formés par leurs deux enfants, un garçon et une fille, tous deux en couple, ainsi que des relations ou amis. Des couples d'âges différents à des stades différents pour une vision globale.

Si la plume de David Vann m'a une fois de plus séduit, je suis un peu resté sur ma faim. Ayant adoré et dévoré Sukkwan Island, tout au long de ma lecture, j'ai attendu fébrilement ce climax que je sentais venir et qui, j'en étais persuadé, allait tout bouleverser et tout remettre en question. J'ai attendu, attendu et il a fini par arriver mais à la toute fin du roman quand je ne l'espérais plus vraiment. Et le pire, c'est qu'il ne m'a absolument pas surpris tant je l'ai trouvé prévisible !

Désolations et légère déception donc…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Après le huis clos tragique de Sukkwan Island, David Vann remet le couvert avec cet opus paru sous le titre original de Caribou Island ; du nom d' un ilôt inhospitalier situé au milieu d' un lac glaciaire aux confins de l' Alaska -- ilôt sur lequel Gary et Irène, couple de cinquantenaires en crise fraîchement retraités, vont jouer les Robinsons amateurs.Nous suivons également en parallèle les déboires de trois autres couples plus jeunes et tous dysfonctionnels.Ainsi,pour l' auteur, le couple est perçu avant tout comme une arène de lutte impitoyable pour le pouvoir, tout comme le lieu de la plus grande solitude qui soit. Un roman sombre , captivant et destabilisant, mais qui devrait consoler tous les exclus de la Saint-Valentin.
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Longtemps j'ai refusé de lire d'autres romans de David Vann. Fascinée mais surtout écoeurée par la lecture de son premier titre Sukkwan Island, je n'avais aucune envie de me confronter à nouveau à son univers. Je ne suis pourtant pas une adepte des livres guimauve, j'aime quand c'est rude et que ça finit mal mais trop c'est trop !



Et puis, mon bibliothécaire préféré aime et puis surtout il a invité l'auteur en septembre prochain. Alors, en prévision de cette rencontre, avec l'éditeur de Gallmeister, me revoilà repartant de ma médiathèque avec le livre sous le bras… Attirée davantage par la présence de cet éditeur que j'adore… et persuadée que je n'aimerai pas, que cette histoire finirait dans le morbide, le gore, tout ce qui m'avait dégoûtée précédemment…



Deux nuits et demie plus tard…



J'ai eu beaucoup de mal à décrocher, à poser le livre. Quelle efficacité ! Un rythme, une écriture et une fin "normale", pas très gaie bien sûr, mais juste, celle que j'attendais, et surtout loin des descriptions épouvantables que j'avais subies la dernière fois.

Nous sommes toujours en Alaska, toujours dans des décors grandioses, avec une météo difficile, mais l'histoire est bien différente, plus classique sûrement, mais surtout plus "lisible".

C'est noir, c'est pessimiste, mais parfaitement maîtrisé et cet auteur sait maintenir une tension permanente pour capturer son lecteur dans ses noirs filets.
Lien : http://krolfranca.wordpress...
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Désolée de ne pas avoir beaucoup apprécié ce livre !

Je le resitue en quelques mots dans mon parcours de lecture, un peu atypique, en raison d'une découverte « tardive » de cet auteur. J'ai commencé par lire le dernier David Vann, Komodo, puis son premier, Sukwann Island.
Je les ai aimés, chacun dans leur style.
Ceci pour placer la présente lecture dans mon contexte, tant il me semble qu'on perçoit les auteurs, et Vann en particulier, en fonction de l'attente que l'on nourrit à leur égard...

Et me voici donc déçue de ne pas avoir pris plaisir à la lecture du présent livre, le second de l'auteur...

En réalité, j'ai apprécié le début… Et la fin !
Mais je dois avouer que je me suis malheureusement plutôt ennuyée au milieu, impression de tourner un peu en rond avec les différents personnages.

J'ai aimé retrouver le thème de la construction de la cabane, toutefois peut-être un peu redondant avec celle de Sukvann Island.
Cela m'a d'ailleurs fait sourire en me remémorant une interview de David Vann qui réagissait à une remarque de l'interviewer comme quoi « il y avait toujours une cabane dans ses romans ». Suite à quoi, disait-il en riant, il avait veillé à ne plus mettre de cabane dans les romans suivants !
(Plusieurs courtes interviews très interessantes sur le web)

Je trouve dommage que le dénouement arrive si tard, peut-être une impression issue de la lecture de Suwann Island qui, lui, rebondit en son milieu ?
Finalement j'ai attendu qu'il se passe « quelque chose » et ça n'est arrivé que dans les vingt dernières pages...

Je retire surtout finalement de ce livre l'intérêt de la notion de «répétition » qui peut poursuivre tout à chacun... et notamment les personnages de David Vann.
Qu'il s'agisse de répétition personnelle ou intergénérationnelle...

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Sur un lac glaciaire, Irène et Gary construisent une cabane sur une île, pour y passer leur hiver. C'est le rêve de Gary . Mais tout en la construisant, chacun fait intérieurement le bilan de sa vie
Parallèlement, leur fille Rhoda, s'apprête à se marier tout en se posant elle-aussi bien des questions.
La construction de cette cabane est à l'image de leur vie, du poids de leur passé, de leurs erreurs, de leurs incompréhensions, de l'échec de leur couple, de leurs solitudes

Des destins sous l'emprise destructrice de l'enfance, qui se transmettent d'une génération à la suivante. Des êtres emprisonnés dans un monde glacé au dehors comme au dedans (ça se passe en Alaska) menés par une prédestinée tragique à laquelle, aveugles, ils se plient
Un livre assez noir sur ce qui motive les choix acceptés et destructeurs, pour tenter d'échapper ou de remédier à ces malédictions qui pèsent sur nous et que nous faisons peser sur notre entourage.
Bref un livre qui dérange et fait réfléchir
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Je suis partagée au moment d'écrire ce retour,

Après l'excellent Sukkwan Island, et le très touchant Aquarium, je lis Désolations.
Le titre est simple mais tout à la fois.
La désolation du couple, de la vie, ... Si tous les bouquions pouvaient porter un titre aussi évocateur de leur contenu...

Comme dans son premier roman, la sensation de gêne, de tensions malsaines m'a suivie toute la lecture.

J'étais crispée et j'attendais un dénouement, peut-être, sans doute pas heureux mais que cette tension s'en aille.

Cela m'a manqué, je ne l'ai pas aimé comme le premier mais j'en lirai d'autres quand même car l'auteur est une perle et ses romans aussi!
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Si je pouvais me permettre, en toute humilité, de donner un petit conseil à quelqu'un qui serait tenté de lire « Désolations», je dirais ceci : si ton esprit est parfois traversé d'idées noires, si les relations avec autrui sont pour toi plutôt compliquées, si au boulot c'est pas la joie, si ton couple bat de l'aile, bref, si cela ne va globalement pas très fort dans ta vie et dans ta tête, sincèrement, pour ton propre équilibre déjà plutôt précaire, évite ce livre, rabats toi plutôt sur quelque chose de plus léger en termes de lecture, ou regarde « la grande vadrouille». Sans quoi, tu pourrais passer d'un mal-être passager à une franche dépression…

A titre personnel, j'ai renoncé à lire David Vann après ce second ouvrage : trop de noirceur, pas le moindre petit rayon de soleil, un sentiment d'oppression, de suffocation à la lecture, l'impression d'une longue dérive vers un drame inexorable…

Je ne me permets pas de juger ici de la qualité du roman ou de son auteur, j'avais même plutôt apprécié « Sukkwan Island », en dépit de son déroulé tragique. Mais cette noirceur qui pouvait encore passer à la lecture d'un premier roman, ne passe plus à la lecture du second : je crois en fait que, tout simplement, les histoires écrites par David Vann ne correspondent pas à ce que je recherche dans la littérature.
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Des personnages qui refusent aveuglément de voir que la réalité de leur vie est une impasse et un paysage, l'Alaska, dont on ressent intensément la beauté sauvage, sont le cadre de ce roman. Bien sûr, la fin est prévisible, mais cette sensation de chute irrésistible fait aussi l'intérêt du texte. Cette fin très sombre est à l'image de la vision que l'auteur nous propose du mariage. L'ensemble est bien écrit et se lit facilement avec beaucoup de plaisir.
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Gary entraîne sa femme Irene dans une aventure aussi périlleuse qu'égoïste : vivre isolés dans un coin d'Alaska, en se construisant une cabane si possible avant l'hiver. Une retraite "nature" pour un couple au bord de la rupture. Gary ne témoigne plus d'aucune attention envers sa femme, qui se met, elle, à souffrir d'atroces migraines fulgurantes que rien ne calme. Leur fille Rhoda suit de près leur installation, s'inquiète pour sa mère plus que pour elle-même et son couple, qu'elle forme avec Jim. Jim, homme qu'elle aime et pour lequel elle rêve de mariage alors qu'il la trompe déjà allègrement.

Un homme entêté qui entraîne plus faible que lui sur une île gelée, ça ne peut que rappeler Sukkwan Island. Encore la même histoire donc ? Pas tout à fait. Désolations diffère grandement par le fait que le nombre de personnages y est plus étoffé, et par conséquent les histoires secondaires aussi. La structure familiale semble moins fantomatique que dans Sukkwan Island. Au moins entre enfants (surtout Rhoda, très attachée à sa mère) et parents subsiste une relation, des dialogues, des visites. Et les relations multiples tissent le roman, et non plus seulement les rapports entre un père et son garçon. Relation de couple, couple fané, couple en devenir et peut-être mort dans l'oeuf, couple de l'adultère... Ici la relation filiale semble l'unique lien durable, solide, honnête. Mais la condition humaine pousse les hommes et surtout les femmes à chercher dans la relation à l'autre, dans l'amour, une sécurité, un bonheur qui s'avère évanescent. Les erreurs et les drames se reproduisent de génération en génération sans être évités.

Roman bien écrit, j'ai aimé lire Désolations sans pour autant m'extasier pour ce roman mélancolique. Une lecture qui vaut par les ambiances et les atmosphères froides, inquiétantes, que David Vann peut créer en introduisant un personnage fétiche : la Nature et ses éléments tourmentés ou apaisés.
Un roman sombre, une tranche de vie familiale ou les femmes sont confrontées à l'enlisement conjugal et les hommes écoutent, sourds aux autres, leurs pulsions et leurs chimères...

Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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