Une fois encore me voici en Alaska,, au pays des saumons et du froid, des eaux tumultueuses ( comme cela avait été le cas plus tôt cette année avec le magnifique livre d'
Adam Weymouth «
Les rois du Yukon – Trois mille kilomètres en canoë à travers l'Alaska »
Mais avec Vann, c'est nettement plus noir.. mais cela ne devrait étonner personne… Surtout les premiers Vann…
Je vous le dis de suite, j'ai à nouveau été fascinée par l'écriture, les paysages, les personnages, les relations ambigües et difficiles décrites par l'auteur.
On retrouve les paysages de son premier roman, «
Sukkwan Island » : l'Alaska.
Dans ces lointaines contrées, on va suivre quatre couples : Irene et Gary (les parents et 30 ans de mariage), leur fille Rhoda et son compagnon Jim ( sur le point de se marier) , leur fils Mark et sa copine Karen et un couple de leurs amis en visite dans la région, Carl et Monique.
Le thème du suicide : le personnage principal de ce roman, Irene, a vécu avec le souvenir du souvenir du suicide de sa mère quand elle était petite.
Le thème des rapports de couple : les quatre couples ne vivent pas des relations tranquilles… Après 30 ans de mariage, l'insatisfaction règne en maître entre Gary – éternel insatisfait et toujours en situation d'échec – et Irene, persuadée que Gary ne l'aime plus et qu'il va la quitter et va tout faire pour ne pas le perdre. le couple Rhoda et Jim est branlant lui aussi : elle rêve de se faire épouser et de vivre une vie de rêve et lui n'a pas envie de se marier. Ce qui est certain c'est que la communication est loin d'être le point fort des personnages de
David Vann..
Une ambiance glaciale, oppressante… toujours sous pression … Tant du point de vue des conditions climatiques, des projets qui ne se réalisent pas comme il le faudrait, les non-dits, les peurs viscérales, la peur de soi et des autres, les problèmes de santé, les mensonges, les rancoeurs, les échecs à répétition.
Une atmosphère irrespirable et anxiogène dans un environnement glacé et sauvage, une étude de la solitude et de et des comportements humains qui fait froid dans le dos… La folie destructrice de Vann a encore frappé, à la manière de son premier roman : et comme dans son précédent roman, l'isolement de deux personnes n'est pas la garantie d'un rapprochement, mais plutôt une aspiration vers le néant..
dans des décors magnifiquement décrits.