Tu croyais que je lisais plus ? Ben si. J'ai juste pris un peu de temps pour moi.
Et puis, on va pas se mentir, ce roman là, j'ai aussi pris le temps de le lire, et surtout, après l'avoir lu, j'ai laissé macérer, faisander plutôt, ce qu'il m'avait fait à l'intérieur.
Il y a un type du Figaro littéraire qu'a dit : «
David Vann écrit avec des gants de boxe »… Pas sûr qu'il ait bien compris le roman. Parce que
David Vann, il écrit avec ses tripes, son coeur parfois, et ses larmes sans doute.
Un roman paradoxal.
Un roman qui se referme comme s'il te piégeait dans un endroit où tu vas pas pouvoir respirer, une maison, perdue dans un champs de noyers. Regarde-bien, j'ai pas écrit noyés, quoique… Tu verras.
Galen, d'abord. Il a une vingtaine d'années, et il vit seul, avec sa mère. Tu verras aussi que ça veut dire qu'il est pas vraiment tout seul. Et Galen, il est vierge. Pas le signe des astres, le signe de ceux qu'ont pas connu les filles en dedans et que ça travaille.
Galen, ça le travaille grave, et ça le rend fou. C'est normal, non ? T'en as pas connu des types comme ça ? Des types que ça rendait fou ?
Regarde autour de toi, tu vas en voir.
Dans ce roman, tu prends une baffe toutes les douze secondes, mais la transcendance que recherche Galen vient finalement apaiser la douleur, comme la caresse du vent que ceux qui brûlent en enfer espèrent sans jamais la ressentir. L'enfer, c'est le soleil de Californie, la fournaise sous laquelle se joue ce drame familial.
Parce qu'«
Impurs », c'est une famille, d'abord. Une famille déchirée par l'enfance. L'enfance de la mère, celle de la tante, puis, comme un écho, la douleur qui vient résonner dans la tête de Galen.
Sans doute aussi un roman sur la folie. Celle que peut fabriquer une mère trop infantilisante, une mère qui repousse l'amour de son fils et le transforme en quelque chose qui ressemble à la haine, qui y ressemble tellement que le seul refuge de Galen devient cette envie de transcendance, cette hésitation entre les choses physiques, l'amour charnel obsédant qu'il voue à sa cousine, la nourriture qu'il absorbe et qu'il vomit, et la méditation provoquée par les mortifications physiques qu'il s'impose. Tu vas penser aux prêtres qui se flagellaient pour se rapprocher de Dieu.
Ou du Diable.
La suite, comme d'hab, sur le site, juste là :
Lien :
http://leslivresdelie.org/im..