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3,46

sur 371 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le dernier Vann que j'ai lu était Komodo, roman pour lequel je trouvais qu'il manquait quelque chose pour cet auteur et cela m'avait frustré. Et bien avec Impurs, aucune frustration, il s'agit d'un très grand Vann.

Voilà un roman bien noir et oppressant qui tourne autour de seulement cinq personnages. D'abord, il y a la tante et la cousine jamais loin pour s'assurer de ne pas être lésées de l'argent de la Grand-Mère, puis il y a la mère qui essaye de faire en sorte que tout son petit monde mène une vie normale. Pour finir, il y a Galen, 21 ans qui vit toujours chez sa mère et qui est sacrément perché prisonnier entre ces méditations et les rancoeurs familiales.

Dès les premières pages, nous sentons bien le malaise qu'il y a dans cette famille, les relations entre tous sont malsaines, surtout celle entre Galen et sa cousine. David Vann est le maître pour rendre angoissant un roman, il nous plonge dans une Californie caniculaire et nous entraine dans la folie qui s'empare de ses personnages.

Ce roman a un peu la même forme que Sukkwan Island, à un moment tout bascule. La première partie de ce roman va mettre le lecteur sous pression, entre les échanges entre la mère et la tante, le fait que la grand-mère perde la tête et les histoires de cul entre Galen et sa cousine. Jusqu'au moment où tout bascule. Et là on se retrouve dans une sorte de huis clos entre Galen et sa mère. Cette partie nous plonge dans la démence et la folie. Qu'est-ce que c'est dur à lire, mais que c'est bien écrit.

Cela faisait longtemps que je voulais lire ce roman de David Vann, et bien je peux vous dire que c'est un très grand Vann, j'ai adoré.
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Galen, 22 ans, vit seul avec sa mère, dans une promiscuité malsaine. Jour après jour, ils vont visiter sa grand-mère, qui perd la mémoire, placée en maison de retraite, puis accueillent à leur table sa tante Helen et sa cousine Jennifer, la mafia, comme il les appelle, et c'est une perpétuelle bataille de mots qui les occupe. Jennifer, 17 ans, passe son temps à l'allumer. Helen reproche à sa soeur d'être dans le déni quant à leur enfance, où elles ont connu la violence. Galen, introverti, entretenant un rapport étrange à la nourriture, lorgne du côté New Age pour donner un sens à sa vie.
Quand ils partent tous ensemble une semaine dans la cabane de vacances de la grand-mère, les ressentiments prennent encore de l'ampleur, Helen reprochant perpétuellement à sa mère de ne pas être traitée de manière égalitaire, chacun ayant envie d'avoir sa part dans le magot de Mamie.. A leur retour, les choses s'emballent entre la mère et le fils, les événements s'enchaînent de manière inexorable.
C'est noir, cru, sordide, implacable. L'auteur nous braque en pleine figure une ambiance pesante et glauque, et on reste aveuglé par la puissance d'évocation de ses mots. La construction des dialogues est parfois difficile à suivre, les pensées de Galen aussi, quand il part dans ses réflexions mystiques, mais impossible de lâcher ce roman jusqu'à son dénouement. Il aurait peut-être mérité d'être un peu plus bref, certaines errances de Galen raccourcies l'auraient rendu encore plus percutant...mais le malaise est bien là. Ma découverte de cet auteur ne s'arrêtera pas là!
Lien : https://instagram.com/danygi..
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Formidable lecture avalée en deux jours et la moitié d'une nuit, un coup de poing dans le coeur même si pas aussi intense que "Sukkwan Island"
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Je choisis parfois mes lectures d'après les recommandations de mes collègues chroniqueuses et ça été le cas pour ce thriller psychologique de ouf qui se déroule en huis clos.

Une histoire familiale qui tourne au cauchemar, et qui nous montre à quel point tout peut basculer en une seconde. La folie, l'obsession et les rancoeurs font partie des ingrédients que l'auteur utilise avec insistance à tel point que l'on connait toutes les pensées détaillées de Galen qui nous entraîne dans ses moments de méditations, de délire et de folie.

La première partie du roman nous installe dans le quotidien de cette famille sans arrêt en litige, puis tout bascule et la descente aux enfers commence. Impossible de lâcher le livre tant j'avais besoin de savoir comment cette tragédie allait se terminer.

Lien : http://silencejelis.blogspot..
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Tu croyais que je lisais plus ? Ben si. J'ai juste pris un peu de temps pour moi.
Et puis, on va pas se mentir, ce roman là, j'ai aussi pris le temps de le lire, et surtout, après l'avoir lu, j'ai laissé macérer, faisander plutôt, ce qu'il m'avait fait à l'intérieur.
Il y a un type du Figaro littéraire qu'a dit : « David Vann écrit avec des gants de boxe »… Pas sûr qu'il ait bien compris le roman. Parce que David Vann, il écrit avec ses tripes, son coeur parfois, et ses larmes sans doute.
Un roman paradoxal.
Un roman qui se referme comme s'il te piégeait dans un endroit où tu vas pas pouvoir respirer, une maison, perdue dans un champs de noyers. Regarde-bien, j'ai pas écrit noyés, quoique… Tu verras.
Galen, d'abord. Il a une vingtaine d'années, et il vit seul, avec sa mère. Tu verras aussi que ça veut dire qu'il est pas vraiment tout seul. Et Galen, il est vierge. Pas le signe des astres, le signe de ceux qu'ont pas connu les filles en dedans et que ça travaille.
Galen, ça le travaille grave, et ça le rend fou. C'est normal, non ? T'en as pas connu des types comme ça ? Des types que ça rendait fou ?
Regarde autour de toi, tu vas en voir.
Dans ce roman, tu prends une baffe toutes les douze secondes, mais la transcendance que recherche Galen vient finalement apaiser la douleur, comme la caresse du vent que ceux qui brûlent en enfer espèrent sans jamais la ressentir. L'enfer, c'est le soleil de Californie, la fournaise sous laquelle se joue ce drame familial.
Parce qu'« Impurs », c'est une famille, d'abord. Une famille déchirée par l'enfance. L'enfance de la mère, celle de la tante, puis, comme un écho, la douleur qui vient résonner dans la tête de Galen.
Sans doute aussi un roman sur la folie. Celle que peut fabriquer une mère trop infantilisante, une mère qui repousse l'amour de son fils et le transforme en quelque chose qui ressemble à la haine, qui y ressemble tellement que le seul refuge de Galen devient cette envie de transcendance, cette hésitation entre les choses physiques, l'amour charnel obsédant qu'il voue à sa cousine, la nourriture qu'il absorbe et qu'il vomit, et la méditation provoquée par les mortifications physiques qu'il s'impose. Tu vas penser aux prêtres qui se flagellaient pour se rapprocher de Dieu.
Ou du Diable.
La suite, comme d'hab, sur le site, juste là :
Lien : http://leslivresdelie.org/im..
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Ouf, quel roman-choc ! Déjà auteur du terrible "Sukkwan Island", David Vann nous livre là une histoire dérangeante au possible, un huis-clos familial ravageur au milieu d'un été torride de Floride.
Personne ne semble sain dans cette famille hantée par un passé qui reste tabou. La mère veut faire croire à une vie normale, magnifiant ses souvenirs et laissant de côté l'avenir de son propre fils. Celui-ci s'échappe de son quotidien morne à travers sa "philosophie" new age... jusqu'à ce que la réalité des ressentiments mutuels éclate et que le drame se noue, dans une dernière partie, longue, oppressante et désespérée, jusqu'à un final brutal.
Un excellent roman, en plus brillamment écrit, marquant pour un bon moment l'esprit du lecteur !
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inqualifiable, extraordinaire lecture pleine de punch, de chemins croisés, de reflexion possible, une lente descente dans les personnages tout en les voyant s'éloigner du bord, de la raison. terrifiant et envoutant.
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Après deux livres – dont le purement génial Sukkwan Island – dans le décor glacial de l'Alaska, Impurs nous plonge dans la chaleur étouffante, éblouissante de la Californie. Ce sera le théâtre du déchirement d'une famille. Galen, 22 ans, se veut végétarien, bouddhiste et recherche la transcendance et un détachement du monde trivial. Fâcheusement, il est, d'une part, très attaché (plus ou moins volontairement) à sa mère, Suzie-Q, une femme excentrique et égoïste et, d'autre part, obsédé par le sexe et par Jennifer, sa jolie – et tout aussi sadique – cousine.

On comprend vite que les relations dans la famille – à compléter avec une grand-mère à moitié amnésique et Helen, mère de Jennifer et tante de Galen, une femme envieuse – vont être tendues : un passé meurtri par la violence du père et perverti par des non-dits, un héritage convoité et un favoritisme pour Suzie-Q au détriment d'Helen. Leurs liens sont tordus, glauques et malsains : pleins de haine et de rancoeurs entre Galen et sa mère d'une part et entre les duos Suzie-Q-Galen et Helen-Jennifer de l'autre, mais aussi emplis d'érotisme incestueux entre Galen et sa cousine. Tout un programme…

L'histoire se divise en deux actes (le premier se déroule avec tous les membres de la petite famille, le second est un face-à-face entre Galen et sa mère), mais le roman entier est haletant en dépit des délires mystiques de Galen dans la seconde partie. On voit Galen, ce personnage qui sombre mais qui apparaît dès le début comme étant plutôt déséquilibré, s'enfoncer jusqu'au point de non-retour. David Vann nous plonge dans la folie de ce jeune homme qui trouve son ennemi en sa propre famille. La tension monte doucement jusqu'à un échange dramatique et terriblement prenant entre la mère et son fils, point de rupture du roman.

Les points négatifs pourraient être quelques répétitions (mais insuffisantes pour générer des longueurs) et une fin qui m'a quelque peu laissée sur ma fin au premier abord. Toutefois, après réflexion, je la trouve appropriée et réaliste.

Si le meilleur reste pour moi Sukkwan Island, David Vann signe là un roman coup de poing qui accroche dès la première ligne. Si elle m'a captivée, cette tragédie familiale plutôt glauque m'a bien remuée par le malaise qu'elle distille.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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Famille, je te hais. Tel pourrait être le sous-titre du troisième roman de David Vann, Impurs.
Après la claque magistrale de Sukkwhan Island, le malaise persistant de Désolations, l'auteur américain vient de publier un troisième opus sorti en mars chez Gallmeister.
Après le psychodrame familial père-fils de Sukkwhan Island, les psychodrames amoureux et familiaux de Désolations, après l'Alaska, voici la Californie et son psychodrame familial mère-fils et consorts.
Lien : https://deambulationsrennais..
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Voilà encore un roman à couper le souffle de l'indispensable David Vann, l'un de mes auteurs contemporains préférés.
Quand on commence la lecture d'un David Vann, il faut accepter d'entrer dans un univers dont on ne sortira pas indemne. C'est une pure folie oppressante et étouffante, ça retourne les tripes, ça envoie au tapis, ça file la nausée et c'est délicieusement horrifiant et cruel. Les images persistent longtemps dans notre esprit et il est difficile de revenir intact de ses huis clos suffocants.

L'écriture de David Vann est terriblement puissante et percutante. Les paysages d'Alaska (ou exceptionnellement ceux de la Californie dans Impurs) sont époustouflants et en même terrifiants. La force de la Nature accompagne la folie humaine et emporte les personnages avec elle. A la manière de Jim Harrison qui m'a rendu amoureux de la région des Grands Lacs, David Vann a réussi à m'attacher fortement à cette région sauvage où s'exprime la sauvagerie humaine.

Les personnages de David Vann sont terriblement seuls et perdus. Au contact de la nature sauvage et de l'isolement, mais aussi au contact de l'autre, ils perdent pied petit à petit pour sombrer définitivement et irrémédiablement. A partir d'un rien, qu'il s'agisse d'une obsession (dans Sukkwan Island ou Désolations) ou d'une relation familiale bancale (dans Impurs), David Vann nous emmène au coeur de la folie humaine avec une puissance évocatrice effroyable.

Dans Impurs, on quitte la sauvagerie glaciale de l'Alaska pour la moiteur étouffante de la vallée centrale de Californie. L'écriture rend de façon remarquable cette chaleur écrasante et oppressante. Galen est le personnage principal de ce huis clos torride dont les scènes plutôt crues avec sa cousine transpirent elles-aussi tout ce bouillonnement caniculaire. L'action est lente et oppressante mais monte progressivement dans la folie. La relation entre Galen et sa mère, qui vivent seuls dans une maison isolée dans la torpeur du désert, est aussi étouffante que l'atmosphère est irrespirable. La scène finale de la grange est purement dantesque et d'une violence inouïe.

Les romans de David Vann ne sont pas à mettre entre toutes les mains. C'est d'une cruauté, d'une solitude et d'une tristesse effroyables. Alors pourquoi j'adore ? Non pas parce que je suis fou moi-même, mais bien parce que je n'ai jamais ressenti auparavant autant d'émotions fortes par le biais de la littérature et de l'écriture. David Vann est virtuose dans l'art d'utiliser des mots simples pour en faire un récit d'une force époustouflante qui agit sur notre corps au point d'avoir la nausée. C'est cette puissance d'écriture et d'émotions que j'admire.
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