Après l'avoir lue, il n'est pas sûr que vous parcourrez les forêts normandes et les vallées béarnaises aux beaux jours. Je veux bien sûr parler de
Fred Vargas, dont le dernier opus,
Dans les bois éternels, vient de paraître (depuis avril, ce qui en littérature représente un instant quand dans la blogosphère c'est une éternité). Contrairement au précédent roman que j'avais lu d'elle,
L'homme aux cercles bleus, et que j'avais apprécié, celui-ci m'a beaucoup moins absorbé. Pourquoi ? Parce que j'appartiens à la catégorie des « positivistes primaires », ceux qui ne croient en rien et sont ancrés dans le réel et la contingence, les terre-à-terre en quelque sorte. Or, non seulement j'ai dû admettre qu'il se trouvait un os dans le pénis des chats, dans le coeur des cerfs et dans le groin des porcs mais, de surcroît, il a fallu qu'il se trouve aussi dans ce livre une mixture pour rendre la vie éternelle. Déjà, c'en était trop pour moi ; elle a rajouté des revenantes à cette fresque baroque. de fait, je n'ai plus adhéré. J'ai continué la lecture parce qu'elle écrit bien, parce que les personnages, de même que leurs histoires connexes – comme autant de petites constellations autour de la trame principale –, sont attachants. Mais je n'y croyais plus, « positiviste primaire » que je suis.
Deux passages, toutefois, que je ne peux pas ne pas citer.
Sur une bizarrerie masculine : « Il répugnait comme tous les hommes à commenter l'aspect physique des autres hommes, feignant de n'en avoir rien vu rien remarqué. »
Sur une aberration sportive : « La télévision du café retransmettait un match de football bruyant. le commissaire regarda un moment les hommes qui couraient en tous sens sur le gazon, dont les mouvements étaient passionnément suivis par les clients qui mangeaient tête levée vers l'écran. Adamsberg n'avait jamais compris cette affaire de match. Si cela plaisait à des gars de lancer un ballon dans un but, ce qu'il pouvait très bien comprendre, à quoi bon installer une autre bande de gars en face pour vous empêcher de lancer ce ballon dans le but ? Comme s'il n'existait pas, à l'état naturel, assez de gars sur terre qui vous empêchaient de lancer sans cesse vos ballons où cela vous chantait. »
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