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4,05

sur 8015 notes
Soyons honnête, je n'avais jamais lu du Fred Vargas par préjugés (j'ai même longtemps cru que c'était un homme... c'est pour dire...). En effet, ce titre me faisait rire mais ne me donnait aucune envie de lire le contenu. Je me disais "et pourquoi pas Va faire les courses et n'oublie pas les carottes " ? Bref, il m'arrive ainsi de passer à côté de certaines lectures par bêtise (parfois c'est le nom de l'auteur qui me rebute... oui, je sais, c'est grave, Doc !) Heureusement que certaines personnes ne réagissent pas comme moi et qu'elles ont eu raison de mon entêtement. Il faut dire que pour cet opus, le mot magique a été prononcé : "Moyen-Âge". Que voulez-vous, je n'y résiste pas ! Alors c'est quand même avec un certain scepticisme que j'ai ouvert ce roman, me demandant bien comment ma période préférée allait pouvoir intervenir dans un polar moderne... et j'ai tourné les pages à une cadence frénétique. Parce qu'il faut bien le dire, c'est bien fichu, bien ficelé et j'ai vraiment aimé. Oui, oh, je vous vois arriver avec vos grands sabots, vous allez dire que tant qu'il y a du Moyen-Âge, cela ne peut que me plaire. Eh bien non ! Car on a tellement surfé sur la vague des romans historiques que l'on peut lire tout et n'importe quoi. Quant aux polars, je deviens difficile pour en avoir lu une flopée.

Sous une écriture en apparence légère, notre romancière sait parfaitement travailler la psychologie des personnages et jouer sur les nerfs du lecteur. C'est bien écrit, très fluide et agréable à lire. Il ne me reste plus qu'à aller voir ses autres livres maintenant !
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Qu'est-ce que je fiche ici moi ?
Je décide enfin d'écrire mon avis sur un polar lu pendant les vacances et me voilà catapulté dans une brasserie tonitruante, assis à une table en compagnie d'une bande d'énergumènes qui me scannent du regard.
« Content que vous ayez pu venir, me dit le gars assis en face de moi. Je suis le commissaire Adamsberg ».
J'ai un petit vertige évidemment. Un verre est placé devant moi. Je le vide cul-sec ; manque de m'étouffer. le grand type assis à ma gauche me flanque des coups de battoir dans le dos. Je récupère.
Je zieute autour de moi. Je dois être au Viking, le bar qui sert de QG à Adamsberg dans le polar. Celui-ci ressemble tout à fait à l'image que je m'en étais fait (normal, c'est moi qui raconte). A sa droite le type gras et collet monté à sa droite doit être l'adjoint Danglard, le vieil érudit qui a amené une douzaine de vieux bouquins correspond à Décambrais et le gars aux battoirs est évidemment le Guern.
« Je suis content de vous voir, leur dis-je. Mais vous avouerez que la situation est cocasse. »
Adamsberg m'arrête d'un geste de la main. « Il a été porté à notre attention que vous pourriez détenir des informations sur une affaire sérieuse dont je m'occupe.
-- Vous voulez parler des étranges citations que monsieur le Guern ici présent déclame tous les jours au carrefour Edgard Quinet et des quatre inversés que l'on peint partout sur les portes de Paris ? »
Là j'avais fait mon effet. C'est eux qui manquèrent s'étouffer, mais je n'avais pas de battoir sous la main pour les soulager.
« Bien sûr que j'ai des renseignements, continuai-je, je sais tout. Je sais même comment ça va se terminer puisque j'ai lu le bouquin.
-- le bouquin ? demanda Décambrais.
-- Eh bien oui, le bouquin dont vous êtes tous les héros. »
Là je viens de faire mon second effet : passer pour un cinglé. Mais ça n'avait pas l'air d'étonner Adamsberg qui paraissait regarder ses propres pensées en transparence à travers moi.
« Donc pour vous l'histoire qui nous occupe est écrite, et vous savez comment elle se termine. C'est cela ?
-- C'est cela.
-- Donc on ne nous a pas menti. Vous êtes une source d'information primordiale.
-- Mais je ne peux rien vous dire.
-- Pourquoi ?
-- Parce qu'on ne raconte pas la fin d'un livre.
-- C'est une affaire sérieuse, s'énerve Décambrais. Des vies sont peut-être en jeu.
-- Des vies de papier, réponds-je.
-- Et alors ? Ne méritent-elles pas de vivre aussi ? »
En fait je meurs d'envie de déballer l'histoire. La coque du navire prend l'eau et il va y avoir des fuites. Il faut que je lâche quelque chose.
« Si vous voulez je peux vous donner mon sentiment général sur cette histoire. Je suis un peu critique littéraire amateur (là je me vante un max). Je lis peu de polars. C'est un collègue qui m'a dit « si tu aimes les romans où les faits historiques ont une place importante, lis-ça ». Eh bien il avait raison; j'ai passé un bon moment. D'abord parce que c'est original pour moi, ce mélange de serial killer et d'érudition médiévale. La touche historique s'insère bien dans l'aventure et on n'a jamais l'impression que l'auteur cherche seulement à montrer à quel point elle est savante. Et vous autres personnages êtes sacrément hauts en couleur. Si, si ! Il y a presque une facette fantastique du quotidien en chacun de vous. Vous me faites penser aux personnages de Jean-Pierre Jeunet dans « Amélie Poulain » ou « Micmacs à tire-larigot », vous connaissez ?
C'est vous, le Guern, qui êtes mon personnage préféré, dis-je en me tournant vers mon voisin qui me regardait comme si j'étais Moby Dick, vous et votre aïeul fantôme qui vous accompagne, vous et la marée bretonne qui ne vous quitte jamais. Dommage que votre rôle s'amenuise au fil de l'histoire. J'aurais aimé que vous soyez plus… fondamental, plus intrinsèque à l'énigme
-- Je ne sais pas si être « intrinsèque » est une bonne chose… répond-il. Mais c'est gentil… je crois.
-- Et vous commissaire, vous avez vraiment une façon particulière de penser. Danglard ici présent pense probablement que ça tient de la magie. Moi je suis persuadé que votre « intuition » n'est qu'une façon instinctive et particulièrement efficace de manier la logique. Votre algorithme est profondément implanté dans votre subconscient et se passe du formalisme du langage. Vous me faites penser à ces gens qui peuvent effectuer de tête une division de nombres à vingt-sept chiffres en deux demi-secondes. En revanche, je n'apprécie pas tellement votre absence de considération pour vos contemporains. Vous leur faites parfois du mal vous savez, comme à Camille votre amoureuse, et ça ne vous touche jamais. Triste !
-- Cela ne nous aide pas beaucoup, répond l'intéressé avec un froncement de sourcil sévère.
-- Vous vous attendiez à une révélation comme celle que Saint Paul a reçue sur son chemin ? Je vous l'ai dit. Je n'ai pas le droit de jouer à Dieu en vous révélant les aboutissants de votre affaire. Je vous avouerai quand même que la mayonnaise n'a pas entièrement pris. Je ne sais pas trop pourquoi. Probablement parce qu'on reste trop dans le concret contemporain. On ne voyage pas assez dans l'Histoire ou l'Imaginaire qui aident mon sang à circuler. Probablement que cela a aussi un rapport avec le moment et l'endroit où j'ai lu le livre. Bref, je ne sais pas si j'essaierai de vous croiser à nouveau, commissaire. »
Je me lève.
« Malaxez tout ça commissaire. Peut-être que cela vous aidera. Mais en toute sincérité vous n'avez pas besoin de moi pour résoudre cette histoire. »
Tout disparaît. Je me retrouve face à mon ordi.
Pourquoi ne pas taper ce que je viens de rêver ?
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Joss le Guern, ex marin breton est crieur public sur une une petite place
parisienne; les gens déposent des messages accompagnés de quelques francs que le crieur clamera trois fois par jour tout en récitant la méteo marine ainsi qu'une bréve historique racontant le naufrage d'un bateau. Mais il est déboussolé quand il doit lire des messages abscons, vaguement inquiétants, écrits en vieux français et en latin. Son logeur, habitué fidèle et vieil érudit, se met à chercher l'origine de ces missives.
Le commissaire Adamsberg, en train de s'installer comme nouveau chef d'une brigade d'homicide, est intrigué par des symboles peints en noir dans plusieurs immeubles parisiens
Puis des cadavres sont retrouvés nus, étranglés, et couverts de suie de charbon à proximité ou dans ces immeubles tagués

L'homme pressé, cher à Paul Morand, achetant vite fait au kiosque Hachette de la gare ce bouquin,,faute d'avoir trouvé un Corben ou un Ludlum sera trés vite désapointé: lenteur, tergiversation, discussion de comptoir,description historique, invraisemblance( un crieur en l'an 2000 !) porteront gravement atteinte à sa sérénité et la sentence,inéluctable, tombera " y a pas à dire , mais y a que les amerloques qui font des bons polars"

En effet, içi, nous avons un roman français.Notre histoire, notre géographie, nos coutumes constituent le socle du roman. de Paris à Marseille, de la Bretagne à la Normandie, du xi eme siecle au début du 20eme, le commissaire adamsberg est balloté.
Car, paradoxalement, Fred Vargas semble abandonné notre cher esprit cartésien au profit d'un vagabondage intellectuel et poétique( c'est le reflet du soleil sur une bague qui mettra le commissaire sur la bonne piste)

Mais que les amateurs de polar soient rassurés: l'intrigue est forte, fourmille de fausses pistes, le suspens est total jusqu'à la dernière page

Adamsberg: ne pars pas et revient tot

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Fred Vargas n'a pas son pareil pour écrire des romans intelligents et pleins d'humour. Cette histoire très intrigante qui déroute, une fois n'est pas coutume, l'intuitif commissaire Adamsberg et son adjoint Danglard, toujours aussi décalés et attachants, le prouve encore, si besoin était.

Ici, l'auteure, archéologue spécialiste du Moyen-âge, non contente de nous passionner, nous fait bénéficier de son expertise puisque l'histoire se déroule de nos jours à Paris où, bizarrement, des gens semblent mourir de la peste, maladie sur laquelle l'auteure nous apprend beaucoup de choses. Je n'en dirais pas plus pour ne pas dévoiler l'intrigue riche et ingénieuse.

Mon troisième Fred Vargas en quelques jours, je crois que suis accro, et ce n'est pas cet excellent Pars vite et reviens tard qui me peut me donner envie de renoncer à mon addiction.
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Comme dirait un sacré contributeur de Babelio, « de temps en temps, rien ne vaut un bon vieux polar ! » Bon, celui d'aujourd'hui n'est pas spécialement vieux, voire même pas du tout (2001 !), mais le Pars vite et reviens tard, de Fred Vargas, fait parfaitement l'affaire.

Quand on débute dans la lecture de romans policiers écrits par Fred Vargas, on s'attend sûrement à une histoire qui vaut particulièrement le détour ou bien à un style qui a su marquer de si nombreux lecteurs. Force est de constater que ce n'est pas le cas. Pour autant, point de grande déception à avoir puisque nous sortirons de cette lecture avec un sentiment non grandiloquent, mais au moins satisfait.
Fred Vargas nous propose deux histoires construites en parallèles et qui ne sont destinées à se réunir qu'au bout d'une centaine de pages : Joss le Guern, ses rêveries schizophréniques et son métier de crieur public d'un côté, le commissaire Adamsberg, ses TOC et son instinct hors pair de l'autre. Dans leurs deux trajectoires, destinées à se rejoindre sur une affaire louche, nous trouvons heureusement à chaque fois un personnage providentiel décelant la menace dans des actes bien peu clairs. Il est étonnant, mais pas inutile, de constater que nous avons là un thriller finalement très lent, puisque l'enquête policière ne s'accélère vraiment qu'à partir de 150 pages (sur 350). Sans en dévoiler de trop, la clé de l'enquête est, en vérité, contenue tout entière dans le titre, même si nous ne le comprenons que bien tard dans la lecture.
Pour autant, le style est vraiment agréable, et même en s'arrêtant régulièrement (comme j'ai dû le faire, personnellement, pour cause de lecture au travail, en transports en commun et entre deux activités), il est très simple de se retrouver dans l'intrigue en quelques mots de l'auteur. En plus de cela, elle multiplie les descriptions de scènes anecdotiques – procédé à double tranchant puisqu'il permet de nous lancer doucement dans le contexte de l'enquête, mais ringardise malgré tout certaines facettes des personnages – et les métaphores environnementales (mers déchaînées, rochers abrupts, etc.) dès les premiers chapitres.

Pars vite et reviens tard est donc un roman policier qui ne cherche pas la grandiloquence ou le sensationnel, mais réussit sans mal à nous emmener à la poursuite de cette tuerie en série pas comme les autres sur fond d'héritage mortifère.

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Vargas, on aime ou on aime. Moi, j'aime.

Pas forcément fou-fou de l'intrigue que j'ai trouvée complétement capillotractée.
Par contre, accroche pleine et entière avec ce petit monde de paumés qui lancèrent idéalement cette nouvelle aventure Adamsbergienne.

Et si un tueur, peu amateur de Fassebouc et autre Touitheure, voyait en ce Crieur de nouvelles le moyen opportun de faire passer un nouveau message, aujourd'hui, à 17h64 ? Léthale, la missive, et d'un abord totalement farfelu, accentuant ainsi sa dangerosité.

Prendre ce mystérieux auteur pour un doux rêveur eût été le réflexe basique d'un flic peu scrupuleux.
Adamsberg possède pas mal de défauts mais le traiter de mec peu scrupuleux pourrait facilement vexer le bonhomme, qu'on se le dise.
Un flair unique, une pugnacité légendaire, cherchez pas, je serais pas surpris qu'il devienne le héros récurrent d'une franchise à succès.
Hein ? C'est déjà fait ? Si vous le dites...

Toujours un bonheur que de retrouver la famille.
Adamsberg en patron génialement décalé.
Danglard, l'encyclopédique alcoolo.

Rajoutez-y une sombre menace de peste sur le retour et dégustez ce nouvel opus toujours aussi plaisant à défaut d'être sensationnel.

Quelques longueurs inhérentes à la réflexionite ici poussée à un niveau rarement atteint.
Quelques pages d'Histoire fort bienvenues.
Un twist qui n'en est pas un au regard du nombre de pages restant et un épilogue vaguement vengeresque à la crédibilité toute relative, bon, ce Vargas ne rentrera certainement pas au panthéon mais la lire est toujours synonyme de bon moment alors pourquoi se priver ?
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Un fléau est annoncé, à son corps défendant, et de manière obscure et alambiquée, par Joss le Guern, dit “Le Crieur”, qui tous les jours déclame des messages - petites annonces sonores - que des anonymes déposent dans son urne. Car parmi ces messages, anodins, amoureux ou injurieux, se glissent quotidiennement des textes mystérieux et parfois en latin, étranges prophéties qui semblent venir du Moyen Age et qui parlent de petits animaux, de pourriture et de pestilence… Délire d'un psychotique ? Menaces ? Ou simple plaisanterie d'une personne en mal de sensationnel ?

Dans le même temps, une main inconnue “s'amuse” à décorer d'un étrange et gigantesque “4” inversé les portes de certains immeubles parisiens. Plaisanterie, là encore ? Pas si sûr… C'est du moins ce qu'estime le commissaire Adambsberg, récemment muté à la Criminelle, à qui le fait est rapporté. Il y a en effet “un vague désagrément dans ces séries de chiffres, un malaise furtif” qui tient en alerte les sens du commissaire… n'en déplaise au capitaine Danglard qui, avec sa rationalité coutumière, estime qu'il n'y a pas là de quoi fouetter un chat. Et bien lui en prend, à notre commissaire, puisque peu après, dans l'un de ces immeubles “marqués”, un premier meurtre est commis, puis d'autres encore - qui tous mettent en scène “la grande maladie du vieux temps” - et que l'on a, de toute évidence, affaire à un “semeur de peste”...

Avec "Pars vite et reviens tard", qui lui valut il y a près de vingt ans la reconnaissance littéraire et pour lequel elle reçut le “Prix des Lectrices de Elle” et le “Prix des Libraires”, Fred Vargas installait durablement le commissaire Adamsberg et son étrange équipe dans le paysage du polar - après “L'homme aux cercles bleus” et “L'homme à l'envers”, ses deux premières enquêtes. On y retrouve tout ce qui fait la marque et le talent de Vargas : la complexité des intrigues, le soin apporté aux dialogues, la qualité de l'écriture, la finesse dans l'approche psychologique des personnages - y compris secondaires -, l'humour et la poésie de son univers un peu décalé, à quoi s'ajoute ici une connaissance approfondie de son sujet puisque, médiéviste, elle consacra sa thèse de doctorat à l'histoire de la peste au Moyen Age.

Un excellent polar, qui résonne étrangement en ces temps de pandémie, et que j'ai relu avec beaucoup de plaisir à la faveur du confinement… Relire “Quand sort la recluse”, en ajoutant au titre un point d'interrogation, ne serait d'ailleurs peut-être pas une mauvaise idée !

[Challenge Multi-Défis 2020]
[Challenge Plumes féminines 2020]
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Joss le Guern n'a plus la cote en Bretagne. le tabassage d'un armateur véreux l'a fait rayer des listes. Fini le bateau, et après quelques mois à l'ombre , direction Paris. Sur les conseils de ses aïeuls, il devient crieur public. Et ça marche ,il déclame la vie debout sur une caisse. Mais au milieu d'annonces vendant le persil ou réclamant de l'amour, il y a en a complétement incompréhensibles pour le quidam. du latin , des rats , glauques à souhait. Pendant ce temps, des immeubles parisiens sont recouverts de 4 sur les portes.

Quelle claque . Il y a l'histoire , originale au possible, avec une enquête menée de mains de maitres par Adamsberg, le flic de Fred Vargas. Une histoire fortement documentée. Donc l'histoire , l'enquête, les rebondissements, tout ça , tout ça , on valide. Ça récure le genre et pourrait réconcilier les sceptiques . de l'humour , aussi, à foison.
Bon , pour les amateurs du genre , on doit bien se demander où l'on est tombé avec ce breton et les farfelus qui l'entourent et pas l'ombre d'une histoire de flics à se mettre sous la dent.
Et donc il y a surtout l'ambiance ! La claque , on la prend au bout de deux phrases et encore on a eu un doute à la première. Même si , l'enquête prenant de l'importance, on perd un peu cette sensation, mais on se croit chez Jean Pierre Jeunet. Des farfelus, des répliques qui claquent, un monde clos qui vit hors du temps et donc des personnages aux petits oignons.Ils ont tous leur face cachée et l'auteure a dû se délecter de nos futures surprises de lecteur en écrivant cet excellent roman. Je vous laisse imaginer les dialogues , au niveau du reste
La classe !
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Ancien marin et ancien taulard, Joss le Guern a embrassé la profession de "crieur". Une profession quasiment disparue, qui consiste à crier les nouvelles du quartier ou d'ailleurs, jusqu'à la météo, sur commande de clients qui le payent à cet effet.

Depuis quelques temps, des annonces énigmatiques, en vieux français ou en latin lui sont commandées à la criée. Il hésite à les lire car il n'en comprend pas le sens et lui semblent malsaines. Mais le client anonyme paye bien. Alors il s'exécute.

Ces messages piquent la curiosité d'Hervé Decambrais, habitant du quartier, et rare personnage suffisamment lettré pour trouver un sens possible à ces lignes.

Non loin de là, dans l'antenne du 13ème arrondissement de la brigade criminelle de la Préfecture de police de Paris, le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg prend ses marques dans ses nouveaux locaux.

Il est alerté par une habitante, d'un certain nombre de tags apparus récemment sur les portes de son immeuble et qui forment un 4 inversé avec quelques particularités.

Sans que cela n'évoque grand chose à Adamsberg, son instinct de flic l'empêche de prendre cette nouvelle pour ce qu'elle semble être : de simples tags d'artiste.

Lorsque Decambrais alerte Adamsberg sur ce qu'il pense avoir décodé des messages envoyés à le Guern, le commissaire fait rapidement le lien avec les 4 inversés. Tous deux annoncent un fléau : la peste.

A mon avis :
Il s'agit là d'un roman policier, qui se déroule comme en huis clos, dans un décor de théâtre, celui de ce quartier de Paris où se passe la majeure partie du récit.

Cela m'a replongé dans l'ambiance du Fabuleux destin d'Amélie Poulain, avec ces personnages si caractéristiques, voire simplistes, ce qui les rend attachants et même parfois drôles. Chacun tient son rôle, avec ses habitudes et ses tics. le quartier semble coupé du monde et ses habitants condamnés à la même rengaine, au rythme des annonces de Joss le Guern.

On y découvre alternativement la principale énigme, celle de ces messages lus sans qu'on en comprenne le sens dans un premier temps, puis la deuxième liée aux inscriptions sur les portes d'appartements parisiens, prise en charge par le commissaire Adamsberg, personnage déjà rencontré dans les romans de Fred Vargas.

Au fil du récit, ces deux énigmes n'en feront plus qu'une, même s'il est évident que le lecteur averti sait sans doute bien en amont que les deux sont forcément en lien. Comme dans un roman d'Agatha Christie, les indices se révèlent au fur et à mesure. le récit est bien construit, bien documenté, avec de nombreuses références aux épisodes de peste qu'a connu la France, notamment sur Paris et Marseille... rien à dire de ce point de vue.
Le titre du livre s'en inspire d'ailleurs, puisqu'il s'agit du conseil formulé par les traités de médecine au Moyen-Âge en cas de peste : "Cito, longe fuegas et tarde redeas", ou encore "Fuis vite, longtemps et reviens tard".

On passe ainsi un très bon moment, dans une ambiance de polar, pas de thriller, beaucoup moins sombre me semble-t-il que celle du film qui en a été tiré : pars vite et reviens tard de Régis Wargnier, avec José Garcia, Lucas Belvaux, Marie Gillain et Olivier Gourmet, sorti en 2007, 6 ans après le livre.

Un roman policier qui mérite votre attention donc, si vous êtes adepte du genre.

Retrouvez d'autres avis sur d'autres lectures, sur mon blog :
https://blogdeslivresalire.blogspot.com/
Lien : https://blogdeslivresalire.b..
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Le challenge Solidaire m'a permis de lire (enfin !) Fred Vargas, une auteure que mon mari adore (on a tous les livres à la maison). J'avoue que j'hésitais, mon mari est fan de Lovecraft par exemple. J'ai testé, pareil, pour le challenge Solidaire, et je n'ai pas accroché... Donc petite inquiétude.... Balayée rapidement, je me suis régalée ! J'ai laissé mon mari choisir le titre.
.
J'ai enfin découvert Adamsberg (le commissaire), Danglard (son adjoint) qui viennent d'arriver dans une nouvelle brigade homicide.
Des 4 à l'envers, des textes étranges qui parle du Fléau de Dieu et la panique atteint Paris.
Une bonne trame historique. Des personnages attachants. Une enquête menée de façon déroutante je dois l'avouer.... Bref j'ai passé un bon moment.
.
Comme je l'ai dit, j'ai toute la série à la maison, pas impossible que j'essaie de nouveau pour voir si j'accroche définitivement.
Qui sait je vais peut-être rejoindre les fans de Vargas et d'Adamsberg (enfin je ne lirai pas le dernier, mon mari a été terriblement désappointé comme d'autres d'ailleurs...) ?
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