En résidence d'artistes à la Villa Medicis, ce haut lieu du rayonnement de la culture française, rescapé des conquêtes napoléoniennes et situé en plein coeur de Rome, les soeurs Veaute ont commis ce roman policier mêlant horreur et fantaisie débridée. Hélas pour la culture française, qui ne risque pas de rayonner avec cet ouvrage, j'ai rarement lu un roman où notre langue était aussi malmenée et le récit aussi inintéressant. Sans enquête véritable, les auteures mêlent l'art hyper-contemporain à une intrigue obscure où l'on peine à distinguer policiers et criminels. Si elles ont voulu dépeindre le chaos d'une société en pleine déliquescence, à la manière de ces plasticiens adeptes de l'art-poubelle et autres joyeusetés palatino-tokyoïtes, alors la réussite est totale. Mais voir des enfants des rues enlevés de force, glossectomisés puis transformés en gladiateurs pour amuser une galerie de notables désabusés, et appeler ça de l'art, ne me semble pas un message très clair. La ville éternelle n'aurait-elle plus que cela à nous offrir aujourd'hui ?
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Même si les soeurs Veaute connaissent à la perfection la ville de Roma, la villa Médicis, l'intrigue reste plus que confuse ainsi que guère évidente à appréhender, à suivre.
Les personnages ne sont gère crédibles, voire parfois caricaturaux. par moment, leurs comportements me semblent quelque exagérés, forcés. En bref, peu naturel. Une petite déception envers une lecture envers une lecture tirant par moment en longueur.
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Acheté juste avant de partir pour Rome: le style est plutôt maladroit, l'intrigue est difficilement bouclée et les personnages caricaturaux à souhait. Autant l'évocation et la description de la Rome Antique et artistique a été très agréable à découvrir prolongeant le souvenir de nos visites, autant le récit se laisse à peine lire le temps d'une sieste sur la plage.
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Il avait pété les plombs lorsqu’il avait compris qu’une bande de nanas liées à l’affaire en cours s’étaient improvisées détectives en parallèle à son enquête ! D’abord la petite futée qui piratait son ordinateur avec un nom absurde : Ramis. Et puis la grosse… non l’énorme, qu’on appelait Sumo. Carlo n’aurait pas voulu lui piquer son quatre heures, il ne faisait pas le poids. Mais surtout il y avait la fanatique, un vrai fox-terrier, quand elle mordait, elle ne lâchait pas sa prise : Vittoria. En plus, elle était attirante mais fallait pas s’y fier. Une tenace, une hargneuse, une vraie graine de flic, d’ailleurs elle y avait tellement pris goût qu’elle était entrée dans la police. Et comme un malheur n’arrivait jamais seul, le commissaire Andrea pensant faire plaisir à Barone avait pistonné la nouvelle recrue à Rome. Bingo ! Il allait la retrouver comme collègue.
Barone mit un certain temps à distinguer avec plus de précision toutes les personnes qui attendaient sous un soleil étouffant. Une ambiance étrange car personne n’avait bougé depuis sa descente en enfer, pas même les policiers. Eux qui avaient pour habitude de fouiner, de dresser des cordons de sécurité, d’éloigner les curieux, étaient silencieux, plantés au même endroit où Barone les avait laissés. Le cameriere1 qui avait découvert le corps avait parlé : ils avaient tous une famille et ne pouvaient comprendre que l’on s’attaque à un enfant. Et puis, ici, dans cette somptueuse Académie de France qui dominait la ville, loin du bruit et de tous les chaos du monde, comment cela était-il possible ?
Un matin, il avait reçu sa nouvelle affectation : Venise. Il restait à la criminelle, mais ses connaissances du monde de l’art étaient un atout. Le commissaire Andrea avait usé de toute son influence pour obtenir cet inspecteur dans ses services. Carlo avait quitté les lumières du sud pour la bruine du nord. Une cité qui dormait au clapotis de ses canaux. Subjugué par la beauté de la cité, il avait goûté par avance la sérénité d’une ville qui ignorait les voitures et surtout les attentats, les règlements de comptes et où tout se passait au rythme lent des bateaux, des touristes égarés.
Il s’était empêtré de plus en plus dans le labyrinthe de la ville dont il ne connaissait pas les coutumes. Et pour corser la sauce, on lui avait envoyé un médecin légiste qui s’extasiait sur les effets de matière des chairs en décomposition ! Un collectionneur d’art contemporain lui aussi. L’inspecteur l’avait immédiatement catalogué parmi les fous : il était totalement et absolument tapé, mais Carlo Barone avait dû reconnaître que professionnellement c’était le meilleur. À condition d’être doté d’une patience illimitée, et justement, ce n’était pas une de ses qualités premières
Durant sa dépression, sa femme… non, son ex-femme l’avait alors soutenu jour après jour et l’avait convaincu de changer de service. Elle était une passionnée d’art, d’archéologie plus exactement, et Carlo le savait bien puisqu’il l’avait suivie sur tous les sites sous une chaleur que même l’enfer n’aurait pu atteindre. Et peu à peu, il avait été pris par la magie de ces ruines antiques, un fragment de métope, un tambour renversé dont les cannelures étaient encore bien sculptées. Il avait passé le concours, l’avait réussi et c’est là que les choses étaient devenues tordues.