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EAN : 9782268103167
316 pages
Les Editions du Rocher (05/02/2020)
3.97/5   15 notes
Résumé :
Londres, 1889. Dans un monde victorien où se croisent riches oisifs et damnés de la terre, Oscar Klives, jeune médecin idéaliste, a renoncé à une carrière de neurologue pour se mettre au service des déshérités dans un hospice de l'East End.
Un des miséreux qu'il examine, William Noone, se présente malgré son grand âge comme un homme de trente-deux ans. Pour Noone, qui se dit marin et se croit en 1847 dans un port irlandais, prêt à appareiller, le temps s'est... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Londres 1889.
Oscar Klives, médecin neurologue, travaille dans un hospice pour déshérités. Il y rencontre William Noone, un marin qui croit encore être en 1847. Ses souvenirs s'arrêtent à cette date, il a oublié les 42 années de sa vie qui ont suivi.
Oscar se met au défi de comprendre les causes de cette amnésie et consigne chaque jour son travail dans un carnet.

Oscar Klives est un médecin et écrivain britannique ayant réellement existé au XIXème siècle en Angleterre. 1889 est l'année de sa rencontre avec William Noone, c'est aussi celle où il commence à écrire son travail et ses découvertes jusqu'en 1893. Son oeuvre s'intitulera "In Memorian W.H.N." Il s'agit d'ouvrage composé d'environ 18.000 pages, seuls quelques morceaux ont été publiés après sa mort sous le titre de "Cahiers d'Oscar Klives". L'histoire de Noone en fait partie. Dans son premier roman, Yann Verdo restitue l'histoire du vieux marin amnésique mais aussi celle d'un médecin dévoué.

A travers les écrits de Klives, nous découvrons une personne qui se consacre entièrement à son prochain. Il s'est volontairement mis au service des plus pauvres en travaillant dans des hospices accueillants les plus démunis. le cas Noone l'interpelle. Cet homme de 74 ans, croit encore en avoir 32 et se dit marin. Klives se rend compte que le vieil homme oublie tout, toutes les 5 minutes, que se soit les conversations ou les gens qu'il rencontre. A chaque entretien, Klives lui rappelle qui il est et les raisons de son hospitalisation.
C'est ainsi que le médecin rédige chaque jour son journal intime dans lequel il détaille ses recherches, ses interrogations, ses doutes, ses entretiens avec son patient jusqu'au jour où il prend la décision de partir sur les traces du Noone en s'embarquant sur un navire direction le Québec.

La deuxième partie du roman est dédiée à son voyage et à son enquête. Klives commence à reconstituer le passé du marin. Il comprend les drames de sa vie, ceux qui ont probablement contribué à perturber sa mémoire.

Un ouvrage très complet et vraiment intéressant dans lequel on en apprend beaucoup sur la médecine de l'époque et sur les prémices de la neurologie.
D'un autre côté, il y a tout un pan de l'histoire des immigrants irlandais, des hommes et des femmes ayant fui l'Europe dans l'idée de trouver une vie meilleure en terre canadienne.
Un roman qui se lit bien, riche en éléments historiques et biographiques.
Une excellente lecture !

Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Curieuse coïncidence ce roman dont le sujet est l'amnésie est chez moi depuis un certain temps et j'ai complètement oublié comment il y est arrivé.
William Noone est un pauvre hère, il est recueilli dans un hospice pour indigents à Londres en 1889. le médecin qui s'occupe de lui, Oscar Klives, comprend peu à peu que cet homme souffre d'une amnésie étrange. D'abord, il se croit toujours en 1847 et ne peut expliquer pourquoi il a été retrouvé sur les quais de Londres. Et de plus sa mémoire est si défaillante qu'il ne peut la faire fonctionner que par tranche de quatre minutes. Puis tout s'efface, et il repart à zéro. En revanche tout ce qui s'est passé avant 1847 est très précis dans sa mémoire. le médecin qui le recueille est fasciné par ce cas si étrange . Lui-même a une personnalité que nous découvrirons peu à peu : son amour (hélas non partagé !) pour une infirmière plus humaine que la moyenne de celles qui s'occupent des indigents de cet hospice, ainsi que les raisons qui l'ont amené à suivre cette carrière moins glorieuse que celle à laquelle ses brillants études le destinaient.

Il comprend assez vite que le mystère de cette mémoire défaillante doit venir de traumatismes subis en 1847, date à laquelle tout s'est subitement effacé pour William Noone.
Il va donc partir au Canada pour pouvoir réécrire la vie de quelqu'un qui n'en a aucun souvenirs.

Ce roman permet de découvrir la vraie misère des gens sans ressource à la fin du 19° siècle en Angleterre ( cela ne doit guère être mieux ailleurs !). On voit aussi la dure condition des marins, mais le sujet principal c'est la souffrance apportée par l'amnésie. Jamais le malade qui en est atteint ne peut prendre sa vie en main et à l'époque, comme la médecine commençait tout juste à essayer de comprendre ce genre de phénomène le patient est considéré comme responsable de ses actes et il finit le plus souvent en prison.
Le roman m'a intéressée sans me passionner. La forme peut-être ? Nous découvrons cette histoire grâce au cahier personnel du médecin qui distille peu à peu ses confidences, sur son amour, le personnel de l'hospice, le marin amnésique, et enfin son incroyable recherche vers les trente années qui ont disparu de la mémoire de Willam Noone. Très vite le lecteur comprend qu'il n'y aura pas de solution pour ce pauvre hère et que, finalement, il a une certaine chance d'avoir oublié certains aspects de sa vie. Alors pourquoi en faire un roman ? Peut-être pour nous faire découvrir cette époque et ceux qui ont été broyés par l'ère industrielle. Sans doute, mais j'ai lu des textes plus prenants sur le sujet, tout en lisant attentivement ce roman je m'y suis ennuyée il manquait un souffle, ma lecture était plus appliquée qu'interessée.
Lien : https://luocine.fr/?p=14985
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En 1889, l'hospice londonien où travaille le Dr Klives, accueille un pauvre ère, apparemment âgé de quelque 75 ans, pour qui le temps s'est arrêté en 1847, alors qu'il n'avait 34 ans. Depuis cette date le vieillard vit dans une totale absence de mémoire, passée et présente.
Quel choc a bien pu lui faire inexplicablement effacer quarante ans de sa vie ? A-t-il fait un naufrage ? A-t-il encore de la famille ?
Passionné par cet étrange cas d'amnésie, le jeune médecin tente d'abord de diverses façons de ramener à la surface des souvenirs que le vieil homme aurait involontairement enfouis au plus profond de sa mémoire, pour en arriver à la désespérante constatation que les souvenirs du marin sont non pas enfouis, mais bel et bien enfuis pour toujours.
Sur la base des souvenirs encore très vivaces que le vieux Noone a conservé des trente-quatre premières années de sa vie, Klives se lance alors dans une patiente quête/enquête qui le mènera au fin fond de la Gaspésie. Dans cette presqu'île du bout du monde, le hasard se montrera généreux en révélations et rebondissements des plus inattendus.
S'inspirant librement de l'histoire du Marin Perdu décrite par le célèbre neurologue Oliver Sacks dans L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau, Yann Verdo, prête sa plume à Oscar Klives pour nous raconter jour après jour son parcours à la recherche du passé de Noone.
Ce magnifique récit, à la trame romanesque habilement construite, a l'élégance et la richesse des plus beaux écrits du XIXe siècle.
Au plaisir de cette lecture s'ajoute celui de découvrir l'oeuvre du peintre anglais John Atkinson Grimshaw, contemporain d'Oscar Klives et de son marin, dont l'une des toiles, « Reflections on the Thames » illustre la couverture.
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Noone ou le marin sans mémoire est un roman difficile à conseiller à tous. J'ai beaucoup aimé cette intrigue mais le sujet et le style de l'auteur ne conviendront pas au plus grand nombre.

Yann Verdo choisit de raconter l'histoire du point de vue d'Oscar Klives, d'après son journal intime. A Londres, en 1889, Oscar Klives travaille dans un hospice dans lequel il recueille et soigne les pauvres. On lui amène, un jour, Noone, un homme de 74 ans. Bien vite, Oscar se rend compte que Noone ne vit pas dans la même réalité que ses autres patients. Il est persuadé d'avoir 32 ans et d'être en 1847! Pire. Noone perd la mémoire toutes les cinq minutes. Oscar décide d'enquêter sur le passé de Noone…

Ce roman se présente avant tout comme un journal intime. Chaque jour, Oscar Klives va coucher sur le papier ses avancées dans son enquête. Il relate d'abord ses observations puis ses expériences scientifiques. J'ai trouvé que cette première partie du roman était plutôt intéressante même s'il y a quelques longueurs. Oscar relate au jour le jour son quotidien et son journal devient plutôt un cahier d'expériences. Les férus de psychologie aimeront ces passages dans lesquels Oscar raconte les stratégies qu'il met en place pour redonner la mémoire à Noone. Ces expériences sont tantôt cruelles tantôt naïves mais elles sont intéressantes quand on sait que la neurologie et la psychologie n'en sont qu'à leurs débuts!

La deuxième partie du roman est nettement plus intéressante dans la mesure où Oscar mène l'enquête sur le passé de Noone. Ce dernier prétend être un marin irlandais. de l'Irlande au Canada, Oscar va comprendre comment et pourquoi Noone a perdu la mémoire. C'est une histoire bien tragique que nous livre là le jeune médecin: celle d'un homme qui a tout perdu jusqu'à son identité.

A travers ce récit poignant, Oscar Klives dresse le portrait d'une époque rude et violente. Son enquête minutieuse permettra de mettre des mots sur les maux de Noone et de saisir pour quelles raisons il a tout oublié.

« Noone ou le marin sans mémoire » est un roman intéressant d'un point de vue scientifique, faisant la part belle aux prémisses de la psychologie. Son écriture complexe rend hommage aux grands récits du dix-neuvième siècle dans la plus pure tradition.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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A travers le journal du docteur Oscar Klives, nous découvrons petit à petit le destin de William Noone, marin amnésique qui se croit encore en 1847 alors que l'histoire se passe en 1889. le brave docteur nous livre aussi ses états d'âme. le récit s'articule en trois parties: la découverte et l'étude du cas de Noone, le voyage du docteur sur les traces de Noone, le retour en Angleterre.

J'ai adoré les deux premières parties qui nous font découvrir la vie à Londres à cette époque et les prémices de la colonisation en Gaspésie. Mais j'ai trouvé que la dernière partie tirait un peu en longueur. Dommage car je trouvais le récit très subtilement construit avant cette fin.

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2021
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Comme toute cette grande et forte nature n’a que peu à voir avec celle si familière et domestiqué de mon cher Devon ! C’est ici le royaume des sapins et des épinettes, des bises sifflant dans les cimes, des eaux glacées même en été. C’est ici le royaume des saumons remontant à toute force les torrents pour frayer … et des industrieux castor… et des paisibles élans. C’est ici le royaume des innombrables oiseaux de la création : fous blancs planant dans le ciel bleu, autours qui hantent les forêts, tant d’autres dont je ne sais pas les noms ! Malgré leurs trains et leurs gares, malgré leurs pauvres petites villes disséminées de loin en loin, on sent bien que les hommes ne sont point ici chez eux. Du moins pas les hommes que je connais, ceux qui portent des montres dans leurs goussets et qui ont depuis longtemps perdu l’habitude de se régler sur le lever et le coucher du soleil, ceux qui n’ont jamais eu besoin d’attraper ou de faire sortir de terre ce qu’ils mangent mais toujours de tromper leur ennui au club, au théâtre, au cabaret.
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Sir Herbert insiste longuement sur les rapports étroits qu’entretiennent ces deux facultés de l’esprit humain, traditionnellement tenues pour distante par la philosophie classique, que sont la Mémoire et l’Imagination. Il y a une part d’imagination dans tout ce qui nous vient de notre mémoire, comme une part de mémoire dans tout ce que crée notre imagination, écrit-il. Et, pour suit-il, ces apports respectifs sont si bien mélangés dans notre esprit que la question de savoir laquelle de ces deux faculté s’exerce en nous à un moment donné et bien moins évidente qu’on ne poyrrair le penser au premier abord.
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J’en suis pour ma part venu à la conclusion que la folie naît et se fortifie de son propre déni ; que ce chancre de l’âme se nourrit principalement de l’horreur qu’il inspire ; ou, pour le dire autrement, que le fou ne devient (vraiment) fou que parce que l’impossibilité psychologique dans laquelle il se trouve de s’avouer qu’il déraisonne l’accule à sacrifier des pans toujours plus larges de la réalité à sa lubie initiale, exactement comme le menteur après un premier mensonges est contraint d’en inventer d’autres, toujours plus emberlificotés.
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Chaque matin, ce sont plusieurs nouveaux spécimens de cette triste race qui attendent en silence, le regard éteint, sur le banc du couloir reliant mon cabinet à celui d’Irvin Owen, mon adjoint. et qu’attendent-ils ?… Leur tour de passer la visite médicale avant d’être conduit aux douches comme du bétail à l’abattoir ; le moment de se laisser dépouiller de leurs hardes et du peu qu’il leur reste, en échange de cet uniforme de pensionnaires qui sera la livrée de leur indignité. À vrai dire, ils n’attendent plus rien
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Je me sentis en cet instant moins en présence d'un être réel que d'un personnage de théâtre, jouant la comédie de la vie.
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Videos de Yann Verdo (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yann Verdo
L'histoire commence et s'achève au cimetière du Montparnasse, sur la tombe du poète et résistant Robert Desnos, arrêté par la Gestapo un matin de Mardi gras. Interrogé rue des Saussaies, enfermé à Fresnes puis transféré au camp de Compiègne, celui que son ami André Breton surnommait le «prophète » du surréalisme, celui qui sidérait ses compagnons par ses facultés oraculaires dans les « Grands Sommeils », celui qui a donné souffle à Rrose Sélavy et au Corsaire Sanglot, prend le chemin de l'Allemagne nazie, où il sera déporté de camp en camp jusqu'à Terezín. À cette histoire se mêle celle d'un amour entre un homme et une femme de notre époque. Un amour passion qui se noue – et se dénoue – autour de l'auteur de "Corps et Biens". Un amour foudroyant dont le souvenir le hante encore. Pour s'en libérer, le narrateur devra parcourir en pensée le Chemin de croix de son poète fétiche.
Yann Verdo est journaliste au quotidien "Les Échos". Il a publié, en 2018, aux éditions Odile Jacob, un essai scientifique, "Le Violon d'Einstein", et un très beau roman remarqué aux éditions du Rocher en 2019 : "Noone"
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