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EAN : 9791031204178
124 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (20/01/2022)
3.74/5   19 notes
Résumé :
Mêlant récit romanesque et enquête historique, un auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.

Lorsqu'il peint La Mort de la Vierge en 1606, Caravage est déjà un artiste célèbre à Rome. Mais son tableau déclenche un énorme scandale. Les religieux du couvent qui le lui ont commandé refusent de l'accrocher dans leur église : en lieu et place d'une Vierge montant au ciel dans la gloire de l'Assomption, le peintre a représenté le cadavre d'une femme. E... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
C'est pendant ses années romaines que Caravage peint une grande partie de ses oeuvres les plus célèbres. Parmi ces oeuvres, La mort de la Vierge, un tableau commandé et refusé par les frères carmes qui estiment scandaleuse la représentation de Marie sous les traits d'une prostituée repêchée morte dans le Tibre. Néanmoins la toile est rapidement achetée par un collectionneur privé, le duc de Mantoue. Car si le réalisme, en quelque sorte la marque de fabrique de Caravage, ne convient pas aux frères carmes il séduit en revanche nombre d'admirateurs dont le jeune hollandais Petrus Paulus Rubens, qu'il inspire. Un réalisme, il faut bien le dire, en corrélation avec la vie de l'artiste au caractère bagarreur condamné plusieurs fois à la prison et s'aliénant un certain nombre d'ennemis irréductibles, tel le peintre Giovanni Baglione. Pour le sortir des situations inextricables heureusement Caravage peut compter sur le soutien de son protecteur et mécène le cardinal Francesco Maria del Monte. Mais celui-ci ne peut plus rien quand le peintre est jugé pour meurtre et contraint de s'exiler à Naples. Caravage ne reverra plus Rome. Quelques années plus tard sur le chemin du retour vers sa ville tant aimée, alors qu'il bénéficie d'une grâce papale, Caravage trouve la mort dans des conditions mystérieuses. Il avait 38 ans.

Alain le Ninèze avec ce Dernier sommeil selon Caravage raconte l'histoire passionnante d'une transgression dans le traitement d'un sujet religieux : la Dormition de la Vierge (son dernier sommeil en présence des apôtres avant sa glorieuse Assomption vers le ciel) transformé par Caravage en un dernier sommeil qui est celui de la mort (d'une prostituée) et non celui d'un prélude à la vie éternelle. le roman d'un chef d'oeuvre qui est également l'histoire de Caravage (tout aussi passionnante) à un moment où sa vie bascule vers le plus sombre, s'appuyant sur les écrits des deux premiers biographes contemporains de Caravage, Giovanni Baglione et Guilio Mancini, ainsi que sur des études récentes consacrées au peintre.

Merci à Babelio et aux Éditions ateliers henry dougier
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Lors de mon voyage à Rome, il y a quelques années, j'ai eu la chance de pouvoir admirer quelques oeuvres du Caravage.
A la suite de ce voyage, je m'étais promis de lire sa biographie romancée « La course à l'abîme » de Dominique Fernandez qui se trouve dans ma PAL.
Ne dérogeant pas à ma réputation de lectrice super dispersée, je me suis tournée vers d'autres lectures et c'est finalement grâce à un autre auteur que je me suis retrouvée à lire un livre retraçant une partie de la vie de ce peintre.
Alain le Ninèze nous fait rentrer dans l'entourage proche du Caravage puisque le narrateur n'est rien d'autre que Cecco del Carravagio, un de ses élèves.
Cecco, sous la forme d'un journal, va nous relater un des épisodes les plus marquants de la carrière du Caravage. En effet, une grande partie de cette histoire tourne autour du célèbre tableau intitulé « La mort de la Vierge » qui date de 1606. Ce tableau, que son créateur a voulu très réaliste, va se voir refuser par les religieux commanditaires du dit-tableau. En effet, une des raisons du refus est entre-autre que Caravage s'est inspiré du cadavre d'une prostitué pour représenter la vierge.
J'ai beaucoup aimé cette histoire, fort courte, car ce petit livre (par la taille, mais non par le contenu), nous fait plonger dans une période fort intéressante de l'histoire de l'art.
Je vais replonger dans ma Pal pour repêcher « Au bord de l'abime », car clairement, j'ai envie de retrouver ce peintre génial, disparu prématurément, puisqu'il n'avait même pas quarante ans lors de son décès.
Encore merci à Babelio pour son opération masse Critique ainsi qu'aux éditions henry dougier pour l'envoi de ce livre.



Challenge ABC 2021/2022
Challenge Multi-Défis 2022
Challenge A travers l'Histoire 2022
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Le postulat de cette collection "Le roman d'un chef-d'oeuvre" selon Henry Dougier est que :
- Certains tableaux ont cette étonnante capacité de nous réenchanter, corps et âme, de mobiliser notre mémoire, notre imaginaire, nos émotions. Mais comment sont-ils nés ? Dans quelles circonstances et à quel moment de la vie de l'artiste ? ;
- Chaque auteur de cette collection raconte la véritable saga d'un tableau en le mettant en scène à l'époque et dans le lieu où il a vu le jour ;
- Ces fragments de notre patrimoine universel sont une source inépuisable d'émerveillement et d'empathie.
Et que face aux violences du monde, à nos peurs, à nos tentations de repli sur soi, la voix des artistes réconcilie, réveille et rassemble. Résonne alors en nous cette quête éperdue du beau. La beauté. Simplement.

Et bien c'est encore le cas avec le volume de cette collection consacré à Caravage et un tableau charnière dans son oeuvre La Mort de la Vierge.
Ouvrage que j'attendais avec encore plus d'impatience depuis un récent séjour à Rome, pendant lequel j'ai suivi "l'itinéraire Caravage" de Dominique Fernandez dans "Le piéton de Rome"

Alain le Ninèze, nous emmène avec Francesco "Cecco" Buoneri, plus connu sous le nom de Cecco de Caravaggio, qui fut l'assistant le modèle et l'ami de Caravage, "à un moment où la vie du peintre bascule dans une "course à l'abîme" titre donné à Dominique Fernandez à sa magnifique et somptueuse biographie romancée.

Ce tableau est une commande passée à Caravage en 1601 pour orner la chapelle de Laërte Cherubini, dans l'église Santa Maria della Scala in Trastevere à Rome.
Les moines souhaitent une représentation de l'épisode de la Mort de la Vierge ou plutôt une dormition. Mais une fois terminé, le tableau est refusé par les moines qui se tourneront vers le peintre Carlo Saraceni pour une nouvelle la Mort de la Vierge plus "académique".

Les moines auraient motivé leur refus du fait du "non-respect" de l'iconographie traditionnelle de ce sujet.
En effet le Maître, se serait inspiré, pour représenter Marie, d'une prostituée qui avait été sa maîtresse et qui se serait noyée dans le Tibre.
Représentée comme une femme du peuple, Marie a un visage d'une telle blancheur qui révèle sa mort, son corsage légèrement dénoué comme un ultime appel d'air mais vain, sa main gauche pend sans grâce dans le vide, tandis que l'autre repose sur son ventre gonflé.
Ses pieds sont nus et sales comme souvent chez Caravage (comme par exemple dans la crucifixion De Saint-Pierre à Santa Maria del Popolo) .
Les objets ont aussi leur importance comme la couverture marron qui évoque le froid mortel, la bassine au premier plan comme pour signifier toute absence d'aspect divin et que le corps de la Vierge subira la toilette mortuaire, et enfin le rideau présent comme un obstacle à l'Assomption.
Marie comme une simple humaine... Et ancrant le tableau dans une réalité, tout sauf sacrée.

Avant que Caravage ne propose cette version du récit de la mort de la Vierge, il était d'usage de figurer ses derniers moments sur terre au travers d'une assomption ou d'une dormition.
Les peintres la représentaient donc soit bien vivante dans une éclatante assomption la conduisant au ciel par des anges, soit comme paisiblement endormie.
Quoiqu'il en soit il fallait bannir les traces ou les marques de la mort. Caravage s'affranchit de ces codes en introduisant une dimension profane à cette scène sacrée. 

De plus il fallait que dans ces représentations classiques soient présentes des personnalités bibliques.
La version de Caravage n'y déroge pas : en effet, Jean est bien présent sous les traits du fils de la maison, en pleurs, au chevet de la mère mourante, un autre apôtre se morfond de chagrin, un troisième a le souffle coupé, tandis que d'autres préfèrent détourner les yeux de cette scène. Au premier plan, une jeune femme semble faire la toilette mortuaire de la Vierge, comme le relate Jacques de Voragine dans "La Légende Dorée".

En résumé, dans la vie de Caravage, il y aura un avant et un après, mais ça c'est une autre histoire, d'autres histoires, d'autres tableaux... D'autres histoires de tableaux...

Le dernier mot de ma critique reviendra à Cecco :
"je suis toujours surpris de la vitesse à laquelle il travaille. Pas d'esquisse préparatoire, il dessine en passant directement les couleurs sur la toile. Jamais non plus de repentir. L'oeuvre naît sous son pinceau comme par miracle, telle qu'elle sera pour les années et les siècles futurs."
Et j'ajouterai pour notre émerveillement
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Vers 1601, Caravage avait reçu la commande d'un tableau représentant "La Mort de la Vierge" pour l'autel de la chapelle dans l'église de Santa Maria della Scala au Transtevere. le tableau aurait dû être livré avant la fin de l'année, mais cinq années s'écoulèrent..

Dans une Rome en perpétuel mouvement, Caravage livre enfin "La Mort de la Vierge" en 1606. Hélas, dès le tableau installé dans son autel, celui-ci fait scandale. le prieur des pères carmélite le fait enlever à cause du soi-disant "scandale" : Caravage aurait utilisé comme modèle pour sa Vierge une prostituée retrouvée morte dans le Tigre.

Comme souvent chez le Caravage la lumière est vraie, la lumière délivre la vérité sur la vraie vie, le clair obscur est omniprésent. La lumière ici exhale la mort physique du seul personnage entièrement éclairé, la Vierge, en rien cela renvoie au rituel funèbre comme l'Eglise l'entend.

Alain le Ninèze a travers ce très court roman, et le traitement du scandale nous fait revivre les dernières année du Caravage, les rouages de l'art de la ville Eternelle. Caravage étant déjà un artiste célèbre dans les années 1600, se fait confier de nombreuses commandes. Mais, il est aussi un bagarreur, ce qui fait des dernières années de sa vie un vrai roman d'aventure.

"Le dernier sommeil selon Caravage" est un roman d'art, d'aventure, très rythmé, addictif en tout point, où l'on apprend énormément sur l'art en Italie mais sur la vie et les techniques du Caravage. L'épilogue avec les lettres et les regards croisés sont absolument exquis.

Un petit roman extrêmement bien exécuté, idéal pour ceux qui s'intéresse et veulent découvrir une petite part de la vie du Caravage et de l'un de ses tableaux les plus connus au monde (à découvrir au musée du Louvre) !
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Encore jeune collection, "le roman d'un chef-d'oeuvre" aux éditions Henry Dougier mérite toute l'attention. le concept est assez simple : raconter, de manière romancée, les coulisses d'une oeuvre d'art.

Après avoir lu "Les scandales d'un naufrage selon Géricault", j'espérais ardemment une arrivée prochaine du Caravage au catalogue... L'attente ne fut guère longue !

Ayant un très fort penchant pour le maître du clair-obscur et eu la chance de revoir récemment "La Mort de la Vierge" dans la Grande galerie du Louvre, je ne pouvais que saliver à l'annonce de cette publication !

Michelangelo Merisi, dit le Caravage (en français), peint en 1606 "La Mort de la Vierge", tableau crûment réaliste quand ses commanditaires s'attendaient à plus de sacré...
Peintre en vogue, un peu voyou, se déplaçant épée à la ceinture - un privilège acquis de l'un de ses protecteurs -, il détonne dans le paysage artistique, à la hauteur de l'effet de ses toiles dans le milieu de la peinture. Nicolas Poussin dira de lui qu'il "est venu pour détruire la peinture".
Pour ce tableau, qu'il n'appelle pas "dormition" mais bien "mort", il fait appelle à une prostituée pour servir de modèle pour la Vierge, et à une "repentie" pour représenter Marie-Madeleine - ce qui choqua moins. D'autres éléments de la composition poseront problème, à (re)découvrir dans le livre.

Sur la forme, Alain le Ninèze réussit son exercice en composant un agréable mélange de formes. Journal intime d'abord, puis correspondance épistolaire, avant de reprendre le chemin du réel en condensant en de courts paragraphes les informations connues sur les différents protagonistes. Puis en laissant la parole à diverses personnalités s'étant exprimées - par oral ou écrit - sur le Caravage, et plus particulièrement sur ce tableau.
Le romancier place de savoureuses formules dans la bouche du peintre, et tout ceci apparaît comme fort vraisemblable.

À lire ou faire lire pour découvrir la vie du maître, ou s'évader à l'évocation des différents tableaux cités au fil des pages.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
- Aucun sujet ne m'est interdit, Cecco ! Je montre aussi la mort parce qu'elle fait partie de la vie. Mon modèle, c'est le monde. Le monde avec ses merveilles et ses horreurs.
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Mon tableau illustre cette phrase de la Vulgate où il est écrit que Jésus « écrasera la tête du serpent ». Jésus ou bien Marie, il y a une incertitude sur ce point dans le texte latin de Jérôme : selon le choix qui est fait entre l’un ou l’autre, on est jugé bon catholique ou, au contraire, partisan caché de ceux qui ne vénèrent pas la Vierge Marie, je veux dire les réformés. J’ai contourné le problème en leur faisant poser tous deux en même temps le pied sur la tête du serpent. Mais cela n’a pas suffi aux cardinaux de Saint-Pierre, ils ont jugé que je n’avais pas tranché assez nettement en faveur de Marie. Autrement dit, pour eux, je fais des concessions aux luthériens, je suis de leur côté…

- à propos du tableau "Madone aux serpents"
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Aucun sujet ne m'est interdit ,Cecco! Je montre aussi la mort parce qu'elle fait partie de la vie.Mon modèle c'est le monde.Le monde avec ses merveilles et avec ses horreurs.
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C'est une malédiction, [...] Toutes mes œuvres sont refusées par ceux qui les ont commandées [...].
Voici donc, reprit-il, où nous en sommes arrivés avec cette guerre menée par le Vatican contre le Réforme. Aujourd'hui, il faut être catholique aussi en peinture !
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Autrement dit, ce n'est pas une "dormition" en tant que prélude à la vie éternelle : c'est un dernier sommeil, celui de la mort.
(La Mort de la Vierge 1606)
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Videos de Alain Le Ninèze (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alain Le Ninèze
Podcast - Alain le Ninèze parle de Moi, Oedipe, France Culture
Apprenant une terrible prophétie qui le voue au parricide et à l'inceste, le jeune prince Oedipe fuit le royaume de Corinthe pour tenter d'échapper à son destin. Ses pas le mènent à Thèbes, ville dévastée par le Sphinx, qui propose une énigme à tous ceux qui croisent sa route. En la résolvant, Oedipe élimine le monstre et est accueilli en héros par les Thébains. Tout semble alors lui sourire. Jusqu'au jour où un doute l'assaille et l'amène à lancer une enquête sur ses origines… Doit-on absolument tout savoir sur soi-même? L'homme est-il libre ou bien est-il le jouet du destin? Peut-on faire le mal en croyant faire le bien? Oedipe arrivé au soir de sa vie, nous raconte ici son aventure dans une autobiographie fictive.
Pour plus d'informations sur le livre, c'est ici : http://ateliershenrydougier.com/moi_oedipe.html Lire un extrait : https://fr.calameo.com/read/005553960fbfdfe748a85 À commander en ligne : https://www.interforum.fr/Affiliations/accueil.do?refLivre=9791031204239&refEditeur=155&type=P
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Website : http://ateliershenrydougier.com/ Facebook : https://www.facebook.com/ateliershenrydougier/ Instagram : https://www.instagram.com/ateliershenrydougier/ Twitter : https://twitter.com/AteliersHD
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