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EAN : 9791031202785
123 pages
Editions Ateliers Henry Dougier (08/04/2021)
3.95/5   38 notes
Résumé :
Mêlant récit romanesque et enquête historique, l'auteur raconte l'histoire d'un tableau célèbre.
L'atmosphère de cette toile est étrange, la scène énigmatique, comme dans tous les tableaux du peintre, c'est vrai ; Hopper est un ensorceleur. Ses peintures, baignées de grande solitude, de mélancolie sourde, subliment la banalité et intriguent. Rêveries inquiètes qui nous entraînent dans un monde intranquille, peuplé de fantômes esseulés.
Que lire après Les heures suspendues selon HopperVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Malgré la richesse des informations qu'enferment ces pages, ce livre accuse une certaine lourdeur stylistique. En effet, Catherine Guennec se glisse dans l'esprit de Joséphine Hopper sans grâce, en usant et abusant d'exclamations et de points de suspension qui donnent une impression d'artificialité, à peine rattrapée par quelques descriptions plus poétiques. le manque de précision bibliographique est aussi à souligner (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2022/03/21/les-heures-suspendues-selon-hopper-catherine-guennec/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Premier opus de cette collection que je lis, découvert grâce à un ami babeliote que je remercie encore du précieux conseil.
Je ne suis pas déçue et je vais poursuivre avec Manet puis Géricault.

Je trouve l'idée tout à fait originale et réussie de mener un récit qui analyse une oeuvre d'art et, ici donne la parole à l'épouse de l'artiste, qui a largement collaboré à son prestige et son succès. Peintre elle même, qui s'est effacée derrière son tyrannique époux.
Cette relation bien que fructueuse n'est pas sans rappeler le couple explosif Picasso-Dora Maar !
Mais les Hopper sont restés unis jusqu'à leur dernier jour.

C'est très documenté et de nombreuses oeuvres sont évoquées ce qui permet de les découvrir.
Car de Hopper je ne connais que les plus célèbres.
Cette promenade m'a donc conduite à rechercher le catalogue d'exposition de 2012, resté longtemps épuisé, il réapparaît de nouveau, j'ai pu enfin le commander au prix initial !
Je l'attends impatiemment...

Plusieurs émissions en podcast sont disponibles sur France culture dont 5 épisodes avec Karin Muller qui communique sa passion pour ce peintre.
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Les ateliers Henry Dougier est une maison d'édition que j'aime beaucoup, elle publie des romans proches de nous lecteurs avec de jolies collections, une que j'aime beaucoup est « Une vie, une voix » qui donne la parole à des gens comme vous et moi. Une nouvelle collection va donc voir le jour, « Le roman d'un chef-d'oeuvre ». Lorsque l'attachée de presse m'a proposé de la découvrir, je n'ai pas pu résister. Il va s'agir en effet de courts romans qui vont mêler récits romanesques et enquêtes historiques, chaque auteur va raconter l'histoire d'un tableau célèbre. Trois premiers livres vont sortir début avril, un sur Klimt, un sur Manet et un sur Hopper.

 

J'ai donc choisi de commencer par Hopper. Je me suis laissée séduire par le tableau qui est aussi la couverture du livre. J'ai tout de suite été hypnotisée par l'image de cette homme et de cette femme qui se tiennent près d'une maison, avec sur les côtés une forêt d'arbres bleus et sur le devant des herbes avec un chien qui regarde au côté opposé. Je dois dire que c'est le chien que j'ai vu en premier. Je me demandais ce qu'il pouvait bien regarder comme ça, quelque chose de très attirant puisqu'il reste insensible aux appels de l'homme assis. Il règne dans cette toile une certaine énigme, du calme, une impression de calme avant la tempête. Cette toile a été réalisée en 1939, un an après un terrible ouragan qui a fait beaucoup de ravages dans la région, et l'année où la guerre allait éclater en Europe. le couple du tableau semble renfrogné, grave, et on peut se demander ce qu'ils pensent.

Le livre donne la parole à Joséphine Hopper, la femme de Edward Hopper, le peintre. Elle aussi est artiste peintre mais elle se tiendra souvent derrière son mari. Elle aura tout de même la chance d'exposer ses toiles. Dans ce livre, elle se confie, elle raconte la vie avec son mari, elle raconte les toiles de son mari, ses inspirations. Elle lui servira bien souvent de modèle d'ailleurs. Bien sûr, elle raconte plus en détail la création de cette toile en particulier, Cape Cod Evening, comment lui est venue l'inspiration, sa construction avec des changements de perspective, ce qu'il a voulu montrer dans la toile. le chien, par exemple, aurait son attention accaparée par un oiseau, un engoulevent, qui est annonciateur de mort. On comprend alors le poids de l'atmosphère de ce tableau. Jo parle de son mari jusqu'à la mort de celui-ci en 1967, Jo mourra l'année d'après.

 

J'ai beaucoup aimé suivre la vie de ce couple, leur attirance et aussi leurs déviances. Tout n'est pas tout rose entre eux. Ils vivent souvent isolés, il leur est arrivé de ke voir personne pendant des semaines entières, ils n'auront jamais d'enfants, derrière Josephine dit que ce sont les tableaux leurs enfants. Ils m'ont fait penser à un autre couple d'artistes que j'ai découverts dans un livre il y a peu, Frida Kahlo et Diego Rivera. Ce n'est pas du tout facile de vivre ensemble quand les deux sont artistes, il y en a forcément un qui s'efface un peu plus que l'autre, il y a toujours une pointe de jalousie quand l'un des deux réussit mieux que l'autre. Et c'est le cas ici aussi avec Joséphine et Edward Hopper. Mais jamais il n'a été question  pour eux de se séparer, Jo dit que Edwar n'était pas du genre à quitter, trop puritain. Je dois bien avouer que je ne connaissais pas ce peintre, ni sa femme non plus. J'ai donc profité de cette lecture pour aller voir sur le net à quoi ressemblait ses oeuvres. Jo en parle tellement bien, que j'ai aimé découvrir des petits détails. Hopper peignait souvent des maisons avec des personnages devant, ou des paysages, ou des intérieurs de maison ou de boutiques. Ce qui frappe quand on regarde ses toiles, c'est la perspective  très juste et précise, et la luminosité qui s'en dégage. Il met toujours une touche de lumière même quand la toile est plus sombre, et ce avec un mur blanc, ou une autre source de lumière. En regardant toutes les oeuvres de Hopper, je crois que ma préférée, outre Cape Cod Evening, est Second Story Sunlight qu'il a peinte en 1960 à Cape Cod. On y voit deux maisons jumelles blanches, avec plein de lumière dirigée sur elles, devant une forêt sombre et sous un ciel bleu éclatant, un ciel d'été. Deux femmes sont assises sur le balcon du premier étage. C'est ma préférée car je la trouve très lumineuse. Sa dernière toile, Two comedians, peinte en 1965, a un petit détail jamais trouvé dans ses autres toiles. On y voit deux comédiens sur une scène de théâtre, prêts à saluer leur public, ils se tiennent par la main. C'est la première fois que Hopper peint un couple qui se tient, d'habitude, ils sont toujours isolés. Cette toile est très symbolique quand on sait que c'est la dernière toile qu'il ait peinte, il était déjà malade, cela donne l'impression qu'il s'est représenté avec sa femme et qu'il fait ses adieux au public. C'est une toile qui m'a beaucoup touchée. Ce qui m'a aussi marquée en regardant les personnages des différentes toiles, c'est la façon particulière du peintre de les peindre. Ils ont des visages très marqués, il met beaucoup d'ombre, et parfois j'ai trouvé que les visages féminins ressemblaient à des hommes. Bien sûr c'est quand  on regarde de très près, car les personnages sont petits sur la toile.

 

Bien sûr,  ce n'est pas vraiment Joséphine qui écrit. L'auteure de ce livre, Catherine Guennec a su exactement se mettre à la place de la femme de Hopper, grâce à une très grande documentation, on sent d'ailleurs tout le travail de recherches fait en amont pour donner un récit si précis. La bibliographie citée à la fin du livre est impressionnante. Joséphine Hopper a écrit dans des carnets tous les détails de sa vie avec son mari. J'ai vraiment eu l'impression que c'était Josephine qui racontait sa vie. Je me suis sentie très proche d'elle et me suis très vite attachée à elle. Bien sûr, le choix narratif à la première personne du singulier renforce ce sentiment. le style est très fluide, et c'est tellement intéressant que ça se lit très bien. C'est très accessible, ça peut être lu par tout le monde. Moi, je ne suis pas une connaisseuse de l'art et des différents courants artistiques, mais j'ai très bien réussi à comprendre tout. Aucune difficulté de compréhension, c'est vraiment l'art qui se met à la portée de chacun de nous.

 

Je ne connaissais pas du tout Edwar Hopper avant de lire ce livre. J'ai peut-être vu quelque fois une de ses toiles, mais je ne savais pas mettre un nom dessus. Je me suis donc une fois de plus enrichie avec ce livre. Et si vous me suivez, je vois ai déjà dit que j'aimais énormément quand mes lectures ont ce double rôle de me divertir et de m'instruire en même temps. J'apprécie quand elles me poussent à faire des recherches, à aller plus loin que le livre en lui-même, à chercher d'autres informations et même à lire d'autres livres sur le même sujet. Je suis vraiment très contente d'avoir découvert les Hopper, mari et femme.

 

Le livre fait à peu près 130 pages, il se lit donc rapidement, et pourtant j'ai l'impression d'avoir lu un livre plus gros tellement j'ai cette sensation d'avoir appris énormément. Et pour écrire cette chronique, je me suis replongée dedans, et j'ai à nouveau pris beaucoup de plaisir à relire certains passages, à retourner voir certaines toiles. Et en plus l'objet livre est très beau, avec la reproduction du tableau sur les rabats intérieurs. J'aurais aimé vous en raconter encore plus sur ce livre, il regorge de plein de petits détails sur la vie du couple Hopper, mais le mieux est que vous le découvriez par vous-même. Vous en ressortirez plus riche, avec plein d'images plein la tête. Je ne peux que vous conseiller la lecture de ce livre si vous êtes curieux, si vous aimez passer un bon moment et apprendre plein de choses intéressantes. Pour ma part, je vais continuer de suivre cette collection, d'autres parutions sont prévues, et d'après ce que j'ai vu sur le site des Ateliers Henry Dougier, il va y en avoir de très intéressants, comme celui sur Van Gogh ou Gauguin. Bref, encore de belles lectures et des heures de découverte en perspective.

Pour conclure, j'aimerais vous laisser avec une citation de Edward Hopper sur la peinture :

« Il n'est pas difficile de peindre une scène, un motif. Ce qui est difficile c'est d'exprimer une pensée, une impression. Il faut forcer la peinture et la toile si récalcitrantes à enregistrer l'émotion. »


Lien : http://marienel-lit.over-blo..
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Voici une biographie peu banale qui en réalité en cache deux, celle du peintre Edward Hopper, et celle de sa compagne Joséphine Nivison son épouse, dite Jo. L'auteure, Catherine Guennec, a en effet eu l'excellente idée, à partir des nombreuses notes que celle-ci a consignées durant sa vie, de lui donner la parole pour nous parler de Edward Hopper et raconter leur histoire.
Et quelle histoire !

De Hopper, à part ses peintures, j'ignorais tout de l'homme mais je n'ai eu aucune surprise à découvrir un caractère taiseux, solitaire, jaloux de son espace intime, mais non pour autant dépourvu d'ego.
Plus que le travail de Hopper qui est présenté, c'est un rideau qui est levé ici découvrant un couple dans la tourmente, elle, épouse tempétueuse et vivante, lui taciturne et morne. Pourtant ils vécurent ensemble 43 ans, 43 années de rivalité, de lutte, de fureur, mais aussi de dépendance et de complicité, mélange de rejet et de tendresse.

Le livre s'achève sur le tableau « Deux comédiens », un Pierrot et une Colombine saluant sur scène les spectateurs, Edward et Jo ? main dans la main, Ed et Jo réconciliés ? ou métaphore de l'auteur pour considérer que c'est de leur collaboration que s'est construite l'oeuvre de Hopper ?

J'ai beaucoup apprécié cette lecture qui m'a permis de revisiter les toiles de Hopper et d'aller faire un petit tour du côté des charmes de la Nouvelle Angleterre, et surtout de découvrir Jo Nivison dont j'ignorais tout et a fortiori qu'elle fut peintre.
Mais restant un peu sur ma faim concernant le personnage Edgar Hopper je ne vais pas en rester là et commander deux ouvrages repérés dans la biographie : celui de Karin Müller « Lever de rideau sur Edgard Hopper » qui elle, a contrario, donne la parole au peintre, et celui de Gail Levin collagiste et historienne de l'art, qui ai-je appris détiendrait les mémoires de Joséphine.
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C'est l'histoire d'un livre qui n'aurait jamais dû finir entre mes mains.
Non pas que je ne m'intéresse pas à la peinture, à l'art d'une manière générale sous toutes ses formes, ou même aux ouvrages traitant de ces questions. Mais il se trouve que Ed Hopper et ses tableaux n'éveillent que bien peu de sentiments en moi ...
Et pourtant, me voilà avec un court opus d'une centaine de pages de Catherine Guennec, dans une collection qui donne pour objectif à ses auteurs de raconter l'histoire d'un tableau célèbre.
Nous voilà donc parti à la découverte de "Cape Cod Evening", peint en 1939, dans un subtil mélange entre fiction et histoire, entre roman et enquête. Sauf que Catherine Guennec ne se contente pas de décrire le tableau. C'est pour elle un prétexte qui, tout en interrogeant assez largement l'oeuvre d'Hopper - et en évitant le piège de l'érudition - et pour dessiner en creux le portrait d'un homme. Ou plutôt, le portrait d'un couple. Mieux encore, le portrait d'une femme, celle de Hopper.
Jo Nivison. La narratrice. Celle qui peint, mais qui sacrifie sa carrière pour s'effacer devant celle de Hopper. Celle qui est aujourd'hui oubliée. Mais qui donne aussi tout son sens à ce roman, à "Cape Cod Evening". Un très bel angle choisi par Catherine Guennec et au final, l'impression de mieux comprendre voir apprécier le travail de Ed Hopper.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Ed pouvait être parfaitement odieux. Moi aussi, et sans trop me forcer. Il préservait son territoire comme un vieux matou. À New York comme
Cape Cod, je l’ennuyais, « l’artiste » manquait d’air et réclamait du calme de l’espace. Moi aussi il m’étouffait.

Écoutez bien. Il avait pris l’habitude de tracer au sol à la craie une ligne blanche que je ne devais franchir sous aucun prétexte. Monsieur délimitait son territoire. Zone interdite ! Genius at work !
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“Les souvenirs heureux sont les plus cruels, je ne l’aurais jamais imaginé.
Avec eux me reviennent des heures oubliées. Des miettes de lumière, avant la déchirure, le grand vide.
Elles brillent dans ma mémoire comme des étoiles naines.”
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Toutes les toiles d'Edward commencent une histoire. Toutes me renvoient à la nôtre.
Ce couple silencieux devant la jolie maison blanche, c'est nous, forcément nous. Un vieux couple éteint comme il y en a eu, comme il y en a, comme il y en aura des centaines, des milliers, des millions... la vie est si prévisible.
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“Le soir descend sur Cape Cod. Et ce sont encore des vers français qui me viennent aux lèvres. Cet été-là, Ed avait fait provision de livres dans une librairie de New York. L’Appel de la forêt, de Jack London, Frankenstein, de Mary Shelley, Psychopathologie de la vie quotidienne, de Freud (les actes manqués, tout un programme), et Les Fleurs du mal, de Baudelaire.« Tu réclamais le soir, il descend, le voici »…”
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Dans les années 1930, on donnait un bien joli nom aux charpentiers, aux maçons, aux plombiers… tous ces ouvriers funambules qui élevaient ces monstres de « mille » étages. On les appelait les « sky boys » (les « garçons du ciel »). Un peu de poésie dans ce monde brutal.
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Videos de Catherine Guennec (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Catherine Guennec
Dans cet épisode, les ateliers henry dougier vous proposent la lecture d'un extrait des "Heures suspendues selon Hopper", un récit autour de Cape Code Evening, l'envoutant tableau de Hopper, suivie d'un entretien avec l'autrice, Catherine Guennec.
Un podcast conçu et réalisé par Margot Grellier et Gaëlle Bidan.
Les ateliers henry dougier présentent... le roman d'un chef-d'oeuvre. Mêlant récit romanesque et enquête historique, chaque auteur raconte la véritable saga d'un tableau en le mettant en scène à l'époque et dans le lieu où il a vu le jour.
Plus d'informations sur le livre : http://ateliershenrydougier.com/heures_suspendues_hopper.html Lire un extrait : https://fr.calameo.com/read/00555396027cab6af933d À commander en ligne : https://www.interforum.fr/Affiliations/accueil.do?refLivre=9791031202785&refEditeur=155&type=P
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