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EAN : 9782020790635
190 pages
Seuil (25/02/2005)
4.13/5   15 notes
Résumé :
Un homme de son temps, et de tous les temps : une présence vivante et fraternelle dans le monde de l'islam, du Caire à Tanger, de Djakarta à Lahore. En Inde, en Afghanistan, en Iran, ses poèmes sont psalmodiés par les foules lors des pèlerinages ; dans le plus humble village turc, sa mémoire est vénérée. Des disciples en quantité, nombre de " monastères ", des enseignements durant des siècles se sont réclamés de lui. Reconnu par les Occidentaux comme un des plus gra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Longtemps j'ai cru que Rûmî avait fondé le soufisme ; il a "juste" fondé la confrérie des derviches tourneurs (cette danse-transe giratoire (sama') permettant d'accéder à un autre niveau de conscience). Ce courant mystique, qui recherche Dieu (ou Allah) en chaque chose et surtout en soi, serait né peu après l'Islam, dont il tire sa source.
Rûmî s'inscrit dans une tradition, avec des textes et des maîtres dont il a suivi les enseignements. Mais sa rencontre avec Shams de Tabriz sera déterminante. Elle va lui permettre de fonder sa propre confrérie, avec ses règles, ses textes. Et surtout de l'ouvrir réellement à la connaissance de Dieu et de l'Amour (divin). Il mettra cette expérience mystique en vers, dans ses Odes mystiques dédiés à Shams ou encore dans le Masnavî, composé de 25618 distiques, formant son traité sur le soufisme (cela fera également de lui un très grand poète de l'Islam). Il aura passé sa vie dans l'amour de Dieu, celui des musulmans et celui des autres religions, car il prônait la tolérance et le partage entre confessions.
Puis l'auteur nous présente les différentes étapes jalonnant la vie du chercheur soufi. le plus important : s'oublier soi pour aller à la rencontre des autres sans préjugés et avec humilité. Cela prépare à la Rencontre, celle du Divin, de l'Amour. Il y a des étapes, des états à franchir ; mais le disciple n'est jamais seul, un maître l'accompagne sur la Voie. Il est très important aussi que le disciple suive les prescriptions de la religion : prières, jeûne, pèlerinage,... le disciple suit la Loi (Sharia) et la Voie. Tout cela dans un esprit de tolérance et d'apprentissage. Ils sont parfois considérés comme hérétiques par les tenants d'un Islam dur : tolérance à l'égard des autres religions, interprétation du Texte (recherche d'un sens profond sous le sens littéral) entre autre.
Un petit livre dense, bien écrit bien expliqué (et cela ne devait pas être simple à réaliser !), émaillé de citations de Rûmî. Il nécessite quelques petites connaissances préalables, mais reste tout de accessibles au lecteur commençant à s'intéresser au sujet et ayant lu des textes sur le sujet. Un ouvrage qui m'a apporté beaucoup. Merci à Nadejda pour le nom de l'auteur et les titres.
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Eva de Vitray-Meyerovitch expose dans cet essai le soufisme, mysticisme propre à l'Islam, et notamment Rûmi le fondateur de la confrérie des derviches tourneurs.
Sans être focalisé sur Rûmi, ce texte explique le soufisme en mettant en exergue le cas exemplaire de Rûmî, nommé le Maître ou Mevlâna en turc.
Un premier chapitre se consacre à retracer la vie de Rûmî, son ordre et ses oeuvres. Il nait en 1207 au nord de l'Afghanistan mais fuit devant l'avancée mongole jusqu'en terre turque sous domination seldjoukide à Konya dans où il se marie, s'instruit et crée ce qui deviendra une des confréries « tariqa » les plus connues et les plus influentes : les derviches tourneurs.
Un deuxième chapitre explicite la voie spirituelle qu'est le soufisme par son commencement, l'expérience, l'Amour et la fin de la voie.
Le troisième chapitre met en avant la dialectique platonicienne à l'oeuvre dans l'enseignement : la maïeutique.
Un dernier chapitre donne quelques pistes pour comprendre la diversité du soufisme en évoquant ses confréries les plus représentatives.
Dans cet essai, tout n'est pas limpide et cela serait même étrange si on garde en mémoire qu'on traite ici de mysticisme.
Eva de Vitray-Meyerovitch, islamologue au CNRS et adepte du soufisme, a écrit ce livre dans le courant des années 70. Et une simple réaction me vient à la suite de cette lecture qui pourrait être, au choix, une critique ou un éloge : point on ne parle de radicalisme musulman, d'opposition entre l'Islam et l'occident. En effet, lors de sa rédaction, al Qaida n'avait pas inventé un nouveau jeu de quille obscène avec des gratte-ciels, Téhéran pavoisait encore sous les ors de la dynastie Pahlavi. A l'époque, l'Islam était perçu bien autrement … Sans rechercher d'opposition bloc à bloc (ce qui d'ailleurs n'aurait eu aucun sens à l'époque), l'auteur apporte par touche simple des éléments constitutifs dont la complexité ne provient pas du fait que cette religion soit différente de celle qu'on pourrait pratiquer, cohabiter ou connaître mais devant la quasi-impossibilité à transmettre au monde profane l'expérience du mysticisme. Et encore, par ce court essai structuré par des éléments relativement simples, l'auteur parvient à surmonter la gageure !
Petits points anecdotiques : dans l'empire ottoman, le maître des derviches tourneurs remettait l'épée de commandeur au sultan. On ne s'étonne donc pas qu'Atatürk ait interdit cette confrérie après la proclamation de la république. Pour les autorités religieuses, notamment celles demandant le respect de la sunna et de la charia, le soufisme a toujours été vu avec suspicion et souvent combattu notamment pour sa propension au cosmopolitisme et ouverture au monde. Dans certaines confréries soufies, la participation est ouverte à tous, membres de la confrérie, musulmans ou non. Ainsi l'empire moghol créé par Babur, musulman strictement sunnite, a su s'implanter, se faire apprécier et durer près de 300 ans dans une Inde hindouiste en encourageant notamment le soufisme, vecteur de tolérance et d'ouverture.
En général, le soufisme est en totale opposition avec le radicalisme et je regrette que cette voie ne soit pas plus connue en Occident et souvent rangée sans discernement avec leurs pires adversaires et opposants. Dans la distinction et le discernement réside la valeur.

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Une excellente introduction à l'un des plus grands mystiques et poètes de l'histoire de l'humanité.
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Un livre qui nous plonge dans l'univers du grand poète mystique Mevlâna Rûmî. Cet ouvrage, à l'apparence petit, recèle quantité d'information sur sa vie, ses oeuvres, sur le soufisme qui est ce chemin emprunté par la maître de Konya. Sa vie changea lorsqu'il recontra Shams de Tabriz, en qui la théophanie divine se déploie.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
A quelqu'un qui lui disait : "Cette nuit, j'ai lu le Qor'ân tout entier par amour pour toi", il répondit seulement :"Et comment n'en es-tu pas mort ?"
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Cette gaieté légère confère à tout ce qu'il touche une saveur inimitable. Il ne pouvait souffrir le sectarisme ni l'étroitesse d'esprit des bien-pensants, au légalisme sans amour.
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Ni Mawlânâ ni ses disciples ne faisaient de différence entre les religions, et tous pouvaient faire partie de son entourage.
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Videos de Eva de Vitray-Meyerovitch (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Eva de Vitray-Meyerovitch
« Djall-od-Dn Rm [1207-1273], que le monde de l'Islam désigne, par respect, comme « notre Maître » n'est pas seulement l'un des plus grands penseurs mystiques de tous les temps, un voyant qui – au XIIIe siècle ! – parlait de la fission de l'atome et de la pluralité des systèmes solaires, mais aussi l'un des plus merveilleux poètes de la littérature universelle. Né […] dans l'actuel Afghanistan, il s'enfuit, encore enfant, avec sa famille, devant l'invasion mongole. Après de longs voyages, son père, théologien éminent, surnommé le « sultan des savants » fut accueilli en Turquie […] et reprit son enseignement. À sa mort, Djall-od-Dn lui succéda à la tête d'une importante école. […] […] Ses Quatrains, Rubâi'yât, restaient à traduire. […] […] Amour du beau, amour du Bien-Aimé divin, tendresse pour le visage de l'ami qui, comme il le dit admirablement, est le reflet du « Visage sans visage ». […] […] c'est en nous, et nulle part ailleurs, que se trouve le trésor caché. Nous touchons ici à un point très important de la psychologie transcendante de Rûmî, infiniment sensible à la distance entre le petit « moi » de la vie quotidienne et le « Soi » divin. […] Les Quatrains […] nous font saisir, par une sorte d'intuition fulgurante, et de par leur lyrisme même, ce qu'elle représente aux yeux de Rûmî : un univers où tout se fonde sur la quête de l'Absolu, de l'unique Réalité, où, de l'atome à la galaxie, tout est mû par l'amour […]. »
« Le derviche qui dispense les secrets cachésÀ chaque instant nous fait don d'un royaume. Ce n'est pas un derviche celui qui mendie du pain, Mais c'est un derviche celui qui donne la vie. » (Djall-od-Dn Rm)
« Dans ton âme, il y a une âme : cherche cette âme. Dans le mont de ton corps, il existe une perle : cherche cette mine. Ô soufi pèlerin ! Si tu cherches Celui-ci Ne cherche pas en dehors de toi : cherche en toi-même. » (Djall-od-Dn Rm)
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Référence bibliographique : Djall-od-Dn Rm, Rubâi'yât, traduit du persan par Eva de Vitray-Meyerovitch et Djamchid Moratzavi, Éditions Albin Michel, 2021.
Image d'illustration : https://www.nytimes.com/2020/02/26/opinion/rumi-poems.html
Bande sonore originale : Mike Bloch feat. Ehsan Matoori - Delam Barat Tang Shodeh
Site : https://business.facebook.com/creatorstudio/home
#Rm #Rubayiat #PoésiePersane
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