Un très beau roman sur ma chère région pour un excellent moment de lecture...
C'est à la fois une belle histoire d'amour teintée de mélancolie, une riche évocation historique de la Bretagne de la première moitié du XXéme et un hommage à un métier d'art devenu rare...
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Pont l'Abbé, au tout début du XXème siècle. Dans la famille Toulemont, on est tailleur de père en fils, mais Yann, le fils aîné, peine à trouver sa place. C'est une rencontre inattendue qui lui fera découvrir sa voie, la broderie.
Un roman un brin nostalgique, empreint de délicatesse, qui fait revivre cette belle région du Finistère avec nuances et réalisme.
Un bel hommage rendu à ces artisans-artistes qui nous ont précédés et qui ont su avec passion transmettre un savoir faire unique.
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Ce roman est beau voyage au pays Breton du début du XXe siècle. La passion du métier de Yann est communicative .
Par contre un petit détail me chagrine . L'une des filles de Corentin et Chann se prénomme" Maïvonne" probablement une variante de "Maryvonne" .Je pensais trouver l'origine de ce prénom sur le net..... Aucune trace . Même en utilisant plusieurs moteurs de recherches.
Ce détail ne m'a évidemment pas empêché d'apprécier ce livre .
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A l'exception d'un tout petit groupe qui s'habillait en giz ker, à la mode de la ville, les Pont-l'Abbistes portaient leurs habits traditionnels. Au regard de ceux-ci, les costumes de ville paraissaient très ternes, en particulier ceux des hommes. En effet, depuis quelques dizaines d'années, le vêtement bigouden n'en finissait pas de s'enrichir. Broderies par-ci, broderies par-là, sur le plastron des gilets, au bas des manches, au dos des vestes, broderies pour les hommes comme pour les femmes, dans des couleurs éclatantes, jaune d'or, orange fort et rouge vif, qui resplendissaient comme mille soleils sur les étoffes noires.
La soie orangée brillait avec des reflets d'or dans la lumière douce de la lampe à pétrole. Le grand motif de l'encolure, l'arabesque, était construit autour d'une magnifique variation sur le thème de la plume de paon. Yann avait surmonté le dessin habituel de la "plum paon" d'un grand soleil qu'il avait comme enchâssé dans des pétales stylisées. Deux spirales, variations sur le motif dit "corne de bélier", s'enroulaient souplement à l'horizontale, de part et d'autre de l'axe du motif. Tout un jeu de courbes, de cercles et de spirales se répondaient, s'équilibraient, couvrant totalement le velours noir du fond.
-C'est toi... finit par souffler Jakez.
Yann se sentit infiniment récompensé des centaines d'heures passées depuis deux ans à se briser le dos, penché sur l'ouvrage rétif.