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Junichi Watanabe (Autre)Dominique Sylvain (Traducteur)Kenzo Suzuki (Traducteur)
EAN : 9782379270871
320 pages
Atelier Akatombo (10/11/2020)
2.4/5   5 notes
Résumé :
Ce château aux reliques de forteresse fonctionne comme une île isolée où personne ne peut aborder facilement. Il y a dans sa splendeur une étrangeté cachée. » Katsuhiko a beau être un talentueux chirurgien plein d’avenir, il n’a guère de succès dans sa vie conjugale. Sa sublime et arrogante épouse se refuse à lui depuis des mois. Fou de désir, malheureux, à bout de patience, il prend une décision qui changera le cours de sa vie à jamais. Publié au Japon en 2001, Châ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Avec @b.a.books, nous avons décidé de sortir de notre zone de confort. Elle plus que moi sans doute car des romances aux scènes olé-olé j'en lis quelques-uns, mais un récit étiquetté « érotique » jamais! Et quelle étrange expérience de lecture. Je suis assez partagée car je ne m'attendais pas à ça. Il y a différentes façons d'aborder ce roman. Soit, le prendre tel qu'il est, en faisant abstraction des non-consentements initiaux, et en se laissant entraîner dans un érotisme exacerbé ponctué par le désarroi et les nombreuses réflexions sociologiques du narrateur. Soit, une approche plus critique, via laquelle on ne peut justement pas apprécier pleinement ces fameuses scènes érotiques sans se dire que la Tsukiko et bien elle n'a rien demandé, que le Katsuhiko il a une vision plus qu'étriquée de la femme et que pour le vrai érotisme et bien on repassera 😂.


Après cette petite explication, je vais entrer dans le coeur du sujet.
La construction du récit tout d'abord. Avec le prologue, nous avons l'impression d'être dans une roman policier, avec la première moitié, dans un remake d'Eyes Wide Shut et dans la deuxième moitié dans une d'étude sociologique.
Mais que nous raconte le Château Rouge ? Nous suivons Katsuhiko, un jeune chirurgien japonais marié à Tsukiko. Il forme en apparence un couple heureux et modèle. Mais comme on dit il faut se méfier des apparences. Car Katsuhiko souffre. Sa femme se refuse à lui depuis des années. Il n'a pas le droit de la toucher, de l'embrasser et depuis plusieurs mois ils font chambre à part. le désintérêt de Tsuhiko pour ces actes d'amour rend le chirurgien de plus en plus aux abois. Il profite de leur séjour en France pour planifier un enlèvement qui conduira son épouse dans un mystérieux château des bords de Loire, un lieu qui pratique « le dressage »...


Finalement, peu importe la manière dont vous aborderez cette lecture, je pense que vous en rappelerez quoi qu'il en soit! Ce que je retiendrai pour ma part c'est l'approche sociologique du texte avec l'approche et la perception de la sexualité dans la société japonaise.
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L'éducation sensuelle

Avertissement : petite incursion (in)avouable dans la littérature érotique. A tout le moins atypique…

Si le livre a pour protagonistes un couple de japonais (auteur japonais oblige), il a pour cadre principal la France (patrie du libertinage oblige ?). Tsukiko, belle femme issue de la bourgeoisie nippone, et Katsukiko, de basse extraction sociale mais médecin prometteur, sont mariés depuis deux ans.

Mais Tsukiko se refuse à son mari et celui-ci s'en agace, la juge frigide, froide et distante, au point de fomenter un voyage de la dernière chance en amoureux et d'y organiser son enlèvement et sa séquestration dans un château où elle devra subir une ré-éducation sexuelle et de soumission… Katsukiko a exigé et obtenu de suivre le dressage de sa femme d'abord en spectateur physique des séances puis par vidéo interposée.

Ce roman est placé sous le signe de l'ambiguïté de Katsukiko. Il a ourdit ce qui arrive à sa femme mais d'une part il se met à réfléchir sur leurs attitudes l'un envers l'autre, sur leurs distances et l'éloignement qui s'est instauré entre eux pendant leurs deux années de vie commune. Il change lui-même en observant les changements psychologiques qui s'opèrent sur sa femme, en réalisant la docilité et le plaisir qui s'insinuent en elle.

Il a autant envie de punir sa femme et de se venger de l'indifférence qu'elle lui oppose depuis leur mariage qu'il regrette d'avoir envoyé sa femme dans les griffes de ses éducaterus sexuels. Il est tout autant horrifié par ce que sa femme subit (de sa faute qui plus est) qu'excizté et stimulé par ce dont il est témoin (sans pouvoir intervenir).

Cette ambivalence des sentiments de Katsukiko, de ses motivations, crée les conditions d'un piège qui se referme sur lui-même. Et on en vient à se réjouir de la situation dramatique dans laquelle il s'est lui-même plongé. On se met à détester cet homme, non pas pour ce qu'il fait subir à sa femme (qui après une période de peur se révèle à travers les épreuves qu'elle subit) mais pour sa vision de l'homme et de la femme. Elle est stéréotypée et surtout à sens unique.

Lui est égoïste, coincé dans ses certitudes, pétri d'idées toutes faites sur sa femme. Elle, elle a beau être « absente » du récit (elle n'est qu'un personnage passif), elle est en fait omniprésente, omnipotente. Elle s'immisce dans toutes les pensées de son mari au point de gagner du pouvoir sur lui : c'est lui qui souffre de l'humiliation qu'elle lui fait ressentir en prenant du plaisir à son « éducation » alors que lui n'a jamais réussi à provoquer ni sentiments, ni plaisir ni jouissance chez son épouse.

Et alors qu'il semble prendre conscience de ses manquements entant que mari et en tant qu'homme, il ne réalise jamais que tout ce qu'il fait, il le fait toujours à contre-temps, toujours en retard, toujours trop tard. Il est incapable de se remettre en cause. Peut-être parce que cette remise en cause, il doit la faire de lui-même alors que sa femme évolue contrainte et forcée (mais satisfaite).

Ainsi, même à la fin du roman, quand sa femme lui adresse un long mail explicatif, Katsukiko ne comprend rien. Et pire que tout, il persiste à toujours tout ramener à lui alors que sa femme lui parle d'eux (ou de l'impossibilité d'eux). En tout cas, Tsukiko n'épargne personne : elle met son mari devant ses carences mais n'a pas hésité à reconnaître ses propres erreurs.

Ce roman érotique en est donc un sans être que cela. Il y a certes les scènes d'éducation sexuelle subies par Tsukiko dans le château. Mais au final, ce n'est pas pour cela qu'il faut lire ce récit. N'y cherchez pas un livre pour vous émoustiller, cela va au-delà de considérations bassement physiques, vous seriez déçu. Cherchez-y plutôt une fable « amoralisatrice » et légèrement provocatrice dont certains hommes ne ressortent pas grandis. La femme est définitivement l'avenir de l'être humain…

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J'étais toute émoustillée à l'idée de plonger dans une œuvre de littérature érotique.

Un brillant chirurgien japonais se désespère d'obtenir quelques faveurs sexuelles...de sa femme qui reste, selon ses dires, plutôt frigide à son égard.
Finalement, il se dit qu'en la forçant un peu, elle finira bien par se détendre, et s'octroie donc l'aide d'une simili-secte française à la Eyes Wide Shut pour "dresser" sa compagne !

À ce stade-là, vous devriez déjà avoir envie de passer à autre chose. Je vous avoue que j'ai hésité à poursuivre ma lecture, me heurtant difficilement aux pensées inacceptables du protagoniste qui « pense que l'homme se marie afin d'obtenir un objet sexuel permanent ». Welcome la culture du viol, il y a encore du boulot dans les mentalités !
Mais ma binôme de lecture m'a convaincue de continuer, se disant que si le roman avait obtenu du succès au Japon, ce n'était certainement pas pour rien.

Seconde déstabilisation : estampillé "roman érotique", l'ouvrage se mue finalement, après un prologue digne d'un très bon thriller, en une étude sociologique (fort intéressante au demeurant) sur les rapports hommes-femmes et sur les différences culturelles (dans le domaine de la sexualité et de la séduction) entre la France et le Japon.

Je m'attendais vraiment à quelque chose d'érotique et de sensuel, mais je me rends compte que la littérature érotique peut prendre des formes bien différentes et que je n'en maîtrise pas encore le champ d'action.

Une lecture en demi-teinte pour moi donc, pour laquelle je serais ravie d'échanger avec des japonais qui, j'en suis certaine, n'ont pas vécu cette lecture et le discours qui en ressort de la même manière que moi, jeune occidentale dévergondée que je suis, libre de mon corps et de mes choix de sexualité ! (Chéri, si tu lis ceci, ne t'inquiète pas, je suis fidèle).
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On commence la semaine avec une lecture atypique et peu habituelle pour ma par car classé en "roman érotique japonais"

Oui c'est peu commun, et je dois dire que je ne sais que réellement penser de cette lecture.

D'un côté, l'écriture est bonne, claire et précise, avec une certaine retenue.

Malgré cela, du côté de l'histoire, ça commence comme un polar avec un enlèvement mais le lecteur se retrouve bien vite face à une situation étrange, on parle d'érotisme alors que cette première scène nous conte des rapports forcés, pour "éduquer" une femme sexuellement parlant, disons que j'ai lu ça comme du viol, et cela m'a contrarié, je ne m'y attendait pas. les diverses scènes érotiques sont ensuite plus banales et j'ai parfois survolé les pages.

Le personnage principal n'aide pas à se plonger plus facilement dans le récit de part son attitude étrange, introverti, aux idées bizarres, avec un côté "innocent, niais" qui est en décalage avec le sujet.

De plus la fin est assez plate et attendue.

Vous l'aurez compris, je n'ai pas spécialement aimé cette lecture, c'est dommage mais trop de choses négatives en ressortent malgré la plume de l'auteur.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Junichi Watanabe (1933-2014) est, apparemment, un auteur reconnu dans son pays, comptant plus de 50 romans à son actif – dont un seul érotique, à savoir « Château Rouge »… le seul, jusqu'à alors, traduit en français. Selon la quatrième de couverture, ce roman érotique est considéré, par le public asiatique, comme un roman culte.
L'histoire est celle de Katsuhiko qui emmène sa femme, Tsukiko, en voyage en France. Lors d'une promenade en forêt de Fontainebleau, celle-ci se fait kidnapper par un trio masqué. le lecteur apprend bien vite qu'il ne s'agit nullement d'un rapt mais que Katsuhiko a, lui-même, tout manigancé.
En effet, son épouse refusant toute relation sexuelle depuis des mois, Katsuhiko a décidé de recourir aux services du Château Rouge afin de, via un « dressage », remédier à cette situation.
Au fil des pages, je me suis questionnée quant aux idées / aux fondements de la vie de couple exprimés par Katsuhio – s'agissait-il de préceptes de vie partagé par le personnage et/ou l'écrivain. Ceux-ci étant complètement dépassés et bien souvent misogynes, je me suis réjouie de lire que ceux de l'écrivain étaient, finalement, bien meilleurs que ceux de son personnage.
Tant le début que la fin de l'histoire m'ont intéressée mais, par contre, concernant le coeur du récit, le rythme bien trop lent et les répétitions bien trop nombreuses ne m'ont pas convaincue.
De manière générale, je déplore l'absence du style habituel japonais – l'auteur en plaçant la principale partie de l'action en France a-t-il voulu se démarquer ou la traduction est-elle en cause? – et déplore également quelque fautes de français dans le texte.
Je serais tentée de lire les romans « classiques » de cet auteur, évidemment dès que la traduction française sera disponible.
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Cet homme-oiseau s'accroche au corps de Tsukiko avec obstination. Il semble avoir la persistance des Européens, mais aussi la faculté d'utiliser des mots excessivement doux et de bénéficier d'une dextérité que la plupart de ses semblables n'ont pas. En fait, c'est peut-être à cause de ce talent particulier qu'on lui a confié ce rôle important.
Cependant, même si cet individu est un redoutable play-boy au doigté remarquable, réussir à ce que Tsukiko s'abandonne à cet artifice n'est pas si facile qu'il y paraît. De plus, même si son stress a été atténué par le massage prodigué par ces femmes, et même si cet homme lui susurre d'innombrables paroles d'amour, elle ne s'abandonnera pas en toute confiance. Même si elle se tord et pousse des cris suite à ces attaques répétées contre sa partie la plus secrète et la plus délicate, elle n'est pas femme à montrer à un homme pour qui elle n'éprouve rien des réactions venues du plus profond d'elle.
Je suis persuadé que ce que l'homme masqué tente de faire est vain. Il n'y a aucun moyen pour que Tsukiko, qui déteste le sexe, accepte les caresses d'un inconnu simplement parce qu'il fait preuve d'insistance.
Cependant, tandis qu'une quarantaine de minutes environ se sont écoulées depuis le début de cette attaque, comme si le moment final allait survenir, l'homme prend successivement les mamelons roses de Tsukiko en bouche et caresse de sa main droite un point particulier de sa zone la plus secrète comme s'il visait un centre crucial de la jouissance. Cependant, ses manières ne sont pas devenues plus violentes. Il se comporte comme un gentleman qui fait son devoir, en articulant parfois des mots d'amour, en continuant de la caresser et de lui sucer les tétons. Sa forêt pubienne est astucieusement titillée par sa main droite, et le point le plus sensible est doucement et habilement caressé par le majeur de cette main droite. Et je commence à percevoir des signes inhabituels.
Les hanches de Tsukiko commencent à bouger d'un côté et de l'autre avec hésitation, et dans le même temps la chair de son bas-ventre se met à onduler ; visage rosi et bouche entrouverte, elle halète comme si elle était à bout de souffle. Le bandeau s'est desserré ; j'aperçois ses yeux, légèrement rougis, et quelque peu humides.
Au moment où l'envie me vient de me resservir du vin pour lutter contre la mauvaise humeur que j'éprouve à devoir rester confiné ici, Tsukiko se met à crier :
- Ah...! Ah...!
Son bassin tangue et le tempo de la fugue mélodieuse s'accélère.
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Les femmes apprécient sans doute le réconfort qu'apportent un foyer, et la joie d'avoir des enfants et de fonder une famille. L'idée que le sexe domine tout est certes une idée trop crue, cependant les hommes sont par nature plus sexuels que les femmes l'imaginent. Et si le sexe n'est pas au rendez-vous, un homme n'a aucune raison de se laisser enfermer dans la cage de la monogamie et d'abandonner sa liberté. Bien sûr, les choses sont différentes pour un vieux couple qui a perdu sa curiosité sexuelle. Quoi qu'il en soit, un jeune marié trentenaire interdit de relations sexuelles par sa femme peut légitimement se demander pourquoi il l'a épousée.
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