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Tout d'abord, lire la quatrième de couverture peut, dans le cas de ce roman, s'avérer déconcertant, puisqu'elle associe les personnages qui mettent les trois quarts du livre avant de se rencontrer.
Essayons donc de ne pas tomber dans ce travers, ce qui n'est pas évident, d'autant que la construction faite d'allers et retours propose de découvrir des événements bien avant qu'ils ne soient réellement racontés. Je commencerai donc par les personnages : Tom, petit garçon muet, devenu adolescent raisonneur, puis tueur hors-la-loi et Pigsmeat, gamin élevé sans amour par son père, viennent de fermes de la même région, mais leur rencontre ne va pas de soi, tant ils sont différents. Les routes de l'Ouest les accueillent tous les deux, de même que Flora, belle esclave abusée et exploitée par son maître, et que seule la haine fait tenir debout.

Après avoir découvert Lance Weller avec le formidable Wilderness, je m'étais promis de le relire, et voilà qui est fait.
Après un petit temps d'adaptation, j'ai été emportée par ce roman comme par le précédent. Malgré quelques scènes violentes, comme l'était cette époque, et difficiles à lire, les personnages fascinants, les liens qui les unissent, et leur épopée si bien racontée m'ont fait vagabonder en plein XIXème siècle, vers des horizons démesurés.
L'errance sans but de Tom et Pigsmeat m'a fait parfois douter du contexte politique et géographique et je le précise donc : les Marches de l'Amérique, c'est une zone correspondant peu ou prou au Texas et au Nouveau-Mexique, qui, à cette époque d'avant la Guerre de Sécession, n'appartient ni aux États-Unis, ni au Mexique, qui la convoitent, tout en essayant d'en chasser les Indiens. C'est donc tout sauf un endroit calme.
Comme dans Wilderness, c'est le style qui fait la différence avec d'autres romans du Grand Ouest : l'auteur dépeint avec autant de maestria les trognes des personnages que les intérieurs sordides, autant la rudesse des paysages que les ciels sans fin. Sa manière originale d'annoncer les événements ne leur fait rien perdre de leur force, bien au contraire, et de même, les retours en arrière s'avèrent toujours judicieux.
Bref, un auteur que je recommande, avec ce titre ou un autre.
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Ils sont trois, ils sont beaux physiquement ou intérieurement, ils ont créer entre eux des liens indestructibles et pourtant ils sont tous trois abandonnés de Dieu, perdus dans la Prairie, dans l'Ouest en construction.
Je viens de tourner la dernière page et je reste KO...et émerveillée.
L'horreur dont sont capable certains êtres humains se mêle à la noblesse d'âme donnant à penser que la rédemption de notre race est peut être envisageable...malgré tout.

Dans ce roman, la fiction se mêle à la réalité...malheureusement les faits réels sont tous reliés à des épisodes abjects de la "conquête de l'Ouest"...des faits d'arme de Kirker au massacre de Bad Axe. L'Amérique s'est construite sur des ignominies et elle n'en a guère tirée de leçon. Cependant l'Amérique s' est aussi construite sur des âmes fortes, brutales mais belles telles celles de Flora, Pigsmeat et Tom et cela vous réconcilie avec le genre humain
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Qu'est-ce que je me suis sentie bien dans ce roman !

J'ai tout aimé : la construction, les personnages, l'écriture, les paysages, le côté historique.

Nous sommes entre 1815 et 1846, dans une Amérique en construction, on se dispute les territoires. La violence régit les rapports entre les hommes, on tue, on scalpe, on viole, on n'épargne personne.

« Tom prit alors la parole et leur dit que ce n'était encore rien d'autre que des marches frontières, rien d'autre qu'un territoire sauvage situé entre deux pays, où les hommes pouvaient aller mais où la loi ne les suivait pas. Il leur dit que c'était par le fer, le feu et le sang, qu'on ferait de ce pays autre chose que des marches sauvages, mais qu'on pouvait compter sur les hommes pour cela, parce que c'était ce qu'ils faisaient toujours : partout où ils allaient, les hommes apportaient avec eux, le fer, le feu et le sang. »

Tom, Pigsmeat et Flora : trois personnages, une rencontre improbable. Ces trois personnages sont très différents mais ils ont un point commun : leur vie n'a pas été un long fleuve tranquille jusqu'à ce que l'auteur les réunisse. J'ai beaucoup aimé cette manière de passer d'une époque à une autre. Nous ne comprenons pas les personnages en un chapitre mais en plusieurs, avec des allers et retours qui apportent vie et dynamisme à l'ensemble et qui éclairent au fur et à mesure les situations.

Roman de l'errance, le lecteur arpente les États-Unis, ou plutôt ce que deviendront les États-Unis, au gré des pérégrinations des uns et des autres. C'est remarquablement bien écrit, bien décrit. On suit leurs histoires respectives en apnée, pour ensuite, parcourir avec eux trois, quelques centaines de kilomètres vers le Mexique. Peu importe la raison qui les pousse à se rendre dans ce pays qui vient d'entrer en guerre avec les États-Unis, ce qui est important dans ce roman, c'est le voyage en lui-même, les rencontres, les souffrances, les paysages, les ciels étoilés, les rivières traversées, la poussière des chemins balayée. La crasse, l'alcool, la sueur, les maladies, non pas l'Amérique des beaux cow-boys séduisants, mais plutôt celle de la rudesse, il n'y avait pas beaucoup d'endroits pour se laver et se faire beau !

C'est un roman foisonnant et dense dont on relit certains passages avec délectation ou alors pour s'en imprégner davantage ou pour confirmer qu'on n'avait pas totalement oublié ce qui avait été dit de tel ou tel personnage ou de tel ou tel événement.

Quand je lis de tels textes, je me dis que décidément, certains auteurs américains ont vraiment du talent… Et Lance Weller tout particulièrement !
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Far West, guerres entre Mexicains, Américains et Indiens. Un chariot avec à son bord 3 personnes et un cadavre. Une vengeance. Lance Weller nous gratifie d'un roman violent mais somptueux, captivant de la première à la dernière page.

Les années 1840, la guerre de sécession se profile à l'horizon, les États-Unis sont une jeune nation en pleine construction, en pleine expansion. Les blancs se lancent à l'ouest pour la conquête dans le sang, des territoires ‘vierges'. Des territoires vierges où règnent la violence, l'insécurité. Des territoires vierges où différents protagonistes s'affrontent : pionniers blancs, armée américaine, ressortissants mexicains dépossédés, tribus indiennes, esclaves en fuite, hors-la-loi, chasseurs de prime, chasseurs de scalp.

Ce pays vierge, Tom, Pigsmeat et Flora vont le chevaucher sur un chariot, pour aller au Mexique, avec à bord un cadavre conservé dans du sel.
Tom, sujet à de fréquents maux de tête, est une redoutable gâchette ; il tue son père alors qu'il n'a pas 18 ans. Son silence et son regard ont toujours intrigué ses adversaires. Un indien lui prédit que sa vie s'achèvera dans le sang et le malheur.
Pigsmeat ‘viande de porc' porte un surnom que son père lui a donné. Un père détestable qui lui reproche la mort de sa femme en lui donnant naissance. Pigsmeat sera plus tard accablé du chagrin de sa femme décédée de choléra ; une maladie qu'il a ramené du massacre des indiens auquel il a pris en tant que milicien.
Flora est une jeune esclave noire à la beauté fascinante. Sa vie est ruinée dés son enfance, quand elle est vendue à un riche propriétaire terrien. Elle sera sa chose, son objet sexuel avant de devenir plus tard la prostituée du fils.

Malgré leur passé dramatique, nos 3 protagonistes recèlent encore eux une volonté d'avancer, de faire leur chemin dans le monde, de poursuivre leurs rêves de liberté et de changer le destin.

Une histoire déroutante, crue, bouleversante. La fin est inattendue. Une lecture hautement recommandée.
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Lance Weller, né en 1965 dans l'Etat de Washington, est l'auteur de plusieurs nouvelles qui lui ont valu diverses récompenses littéraires. Après un excellent premier roman, Wilderness, publié en 2012, son second opus, Les Marches de l'Amérique vient tout juste de paraître.
Le précédent roman de l'écrivain se déroulait durant la Guerre de Sécession, celui-ci s'achève à cette époque. Pigsmeat et Tom se sont connus enfants, bien des années plus tard leurs routes se croisent à nouveau et force leur est de constater qu'ils n'ont pas eu la vie facile, épaves ambulantes aux mains tachées du sang d'hommes qu'ils ont tués, au grand désespoir de Pigsmeat conscient d'avoir « à passer le reste de ma pauvre existence à errer en compagnie de Tom. de celle qui a fait de moi un homme sans but dans la vie et qui n'est d'aucune utilité à personne. » Tom devenu un tueur et à la personnalité étrange, porte aussi le poids du parricide. Tous deux vont se lancer dans un ultime défi, aider Flora à se venger : esclave métisse prostituée par son maître, elle veut rapatrier au Mexique le corps du fils de son tyran, conservé dans un cercueil rempli de sel.
La période couverte par l'intrigue s'étend de 1815 à 1864, nous y croiserons des Indiens hostiles et des Noirs esclaves, des personnages fictifs évidemment mais bien réels aussi comme James Kirker ou Friedrich Wislizenus, il sera question du conflit entre Mexique et Texas et plus largement de la naissance des Etats-Unis, avec comme un léger écho avec la situation actuelle entre ces deux pays. Roman relativement dense donc, servant de décors au destin des trois personnages principaux que nous suivons, séparément puis lors de leur parcours commun, sans que la trame narrative s'attache à la chronologie des évènements.
L'écriture est très belle, emprunte de lyrisme parfois. Mais on retiendra particulièrement l'accumulation de scènes très cinématographiques, grandioses car dramatiques et d'images saisissantes de dureté. D'un point de vue technique, on notera que l'écrivain s'interdit tout suspense, n'hésitant pas au contraire, à plusieurs reprises, à annoncer au lecteur ce qui va se passer dans le futur lointain ; j'ai d'abord pensé que cela nuisait au potentiel émotionnel du roman mais en fait ça le renforce, le lecteur sait comment tout cela va finir et du coup, les actes des personnages n'en prennent que plus de poids.
Si vous avez lu le précédent roman de Lance Weller, vous retrouverez ici des traits communs : le chien, la Guerre de Sécession, des scènes très fortes, un récit non linéaire et un voyage ultime. Une nouvelle fois, Weller nous offre un très bon roman. Un livre sur le sens à donner à la vie, ou comme le prophétise Tom, « Je crois que les choses vont commencer à mal tourner avant qu'on ait fait la moitié du chemin. – C'est ce que tu penses vraiment ? lui demanda Flora. (…) Alors, pourquoi essayer ? demanda-t-elle. »
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Voici le retour très attendu de Lance Weller, auteur de Wilderness, il signe encore un roman sublime : Les Marches de l'Amérique.

Cette fresque humaine et historique ne peut que résonner d'autant plus fort à notre époque du fait de l'actualité aux États-Unis. C'est un roman qui met en lumière la construction d'un pays dans la violence et le sang, dans le sacrifice mais aussi parfois dans l'espoir d'un lendemain meilleur. C'est entre ombre et lumière que la prose de Lance Weller s'épanouit de façon majestueuse et poétique. L'excellent traducteur François Happe sublime encore une fois le style de l'écrivain.

Avec une histoire d'une puissance émotionnelle rare, l'auteur met en exergue des personnages brisés, touchants, qui ne cessent d'avancer vers l'avenir et ce malgré un passé lourd de menaces et de larmes. La quête d'une vengeance et la recherche de rédemption engendrent un trio des plus inattendus : Pigsmeat, Tom et Flora font ainsi route vers le Mexique, traversant les paysages magnifiques et faisant face à de multiples périples.

J'ai aimé le fait de faire plus ample connaissance avec chacun, de savoir d'où ils viennent et la raison de leur présence sur la route. Ils deviennent d'autant plus intéressants du fait de cette profondeur. Au travers de témoignages, de rencontres, de chemins qui se croisent; l'écrivain nous livre un grand moment de littérature dans la droite lignée des épopées inoubliables.

En définitive, encore une fois Lance Weller signe un roman incontournable !

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Paru en France en 2013, Wilderness, premier roman de Lance Weller est l'un des plus beaux livres publiés par les éditions Gallmeister jusqu'à présent. C'est dire si le deuxième roman de l'auteur était attendu.
Lance Weller remonte un peu le temps. Après la Guerre civile et ses suites dans Wilderness, il évoque dans Les Marches de l'Amérique la première moitié du XIXè siècle, une nation qui est en train de se construire dans le sang et où le vieux mythe de la Frontière prend un sacré coup. Il n'est d'ailleurs question que de frontières ici, ou de barrières. La frontière que l'on conquiert – ces Marches du titre, marchlands en anglais, c'est-à-dire ces zones périphériques disputées –, la barrière raciale telle que l'éprouve Flora que la présence de sang noir dans ses veines a condamné à l'esclavage, la frontière entre civilisation et sauvagerie, celle bien entendu, entre le bien et le mal et enfin entre illusion et réalité telle que les éprouvent Pigsmeat et Tom.
Ce sont ces hommes et cette femme qui apparaissent d'abord à un groupe de pionniers. Assis sur le banc de leur chariot, séparés par un pied d'éléphant porte-parapluies, tirant un cercueil dans lequel repose un cadavre conservé dans le sel, on s'aperçoit bien vite que la réputation de tueurs de Tom Hawkins et Pigsmeat Spencer les a précédés. Et Lance Weller, dès lors, retourne en arrière pour nous conter les vies exceptionnelles de ses trois personnages.
Le récit ample, mouvant, échappant au lecteur le temps de rejoindre un autre des héros ou l'enfonçant dans une réalité si sordide qu'on peine à croire qu'elle existe, possède le souffle des grandes épopées tout en se plaçant à hauteur d'homme. On y croise des femmes exploitées, des enfants violentés, des comancheros au bout du rouleau, des indiens acculés, des chiens galeux et des petits tyrans. Quelques moments d'une rare beauté et des histoires d'amours brisées, nécessairement, ce qui n'empêche pas qu'elles soient belles elles aussi, viennent éclairer ce récit sauvage dans le fond et étonnamment posé dans la forme pour mieux faire ressortir ces moments où la violence ou les sentiments se déchaînent.
C'est le tourbillon d'un pays en train de poser ses fondations dans le sang et la violence sur un frontière qui semble vouloir lui échapper :
« -Monsieur, est-ce que vous pouvez nous dire, c'est le Texas ou le Mexique, ici ?
-Qui peut le dire, ces jours-ci ? répliqua le vieil homme. L'un ou l'autre, je suppose. (Il sourit.) À moins que ce ne soit ni l'un ni l'autre. »
C'est aussi, certainement, le récit édifiant de l'humanité en général :
« -La guerre va là où vont les hommes, dit-il. Et les hommes vont partout. »
Et c'est en tout cas, une fois encore, un roman profondément beau, dans son fatalisme teinté malgré tout d'une once d'espoir comme dans sa violence.

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" - Quand tu as derrière toi autant d'années que moi j'en ai, tu te mets à penser à tous les pas que tu as fait pour arriver là où tu te trouves, et tu te mets à penser à tous les pas qui te restent à faire. Et tu t'aperçois que le premier nombre ne cesse d'augmenter tandis que le second ne cesse de diminuer. Il s'amenuise. Tu te dis que si tu veux retourner dans un endroit que tu as bien aimé à une certaine époque, eh bien, tu ferais peut-être mieux de te mettre en route avant de tomber à court de pas. C'est comme ça qu'ils pensent, les vieux, et c'est pour ça que je me retrouve ici, dans ce désert. "


Alors Il est temps de se mettre en route pour cette longue marche de l'Amérique en compagnie de Tom, Pigsmeat et Flora.

À leur toute première rencontre, Tom avait 8 ans et Pigsmeat 10 ans, mais ce ne fût pas ce jour-là qu'ils devinrent inséparables. Chacun fera un bout de route seul avant.

" - Écoute. Tu n'en es qu'au début de ton voyage. Et de l'autre côté de cette rivière, il y a des choses à voir que tu ne trouveras nulle part ailleurs que là où elles sont. Des paysages et des ciels si beaux que tu en auras des douleurs dans les dents. Mais tu rencontreras le mal aussi. le mal en abondance. Alors Il va falloir que tu sois équipé. "

Tom quitta la maison familiale au alentour de ses 16 ans, chargé de haine contre ce père qui ne fit que le maltraiter, laissant sa mère seule...


" Il avait en lui quelque-chose de rentré, inaccessible et douloureux - ses poings palpitaient au bout de ses poignets et sa mâchoire s'agitait comme s'il refermait en lui une sorte de violence, dont il ne savait que faire."

Une violence qui ne le quittera plus, qui enlèvera des vies, mais en sauvera aussi pendant sa longue marche..



Flora, une jeune mulâtre, esclave d'un homme riche, subira son sort enfermée pendant plusieurs années. Son maître fera d'elle une esclave sexuelle. Jusqu'au jour où elle croisera la route de Tom et Pigsmeat, nos deux compères enfin réunis et finira par se joindre à eux.

"Comme il a été dit, Tom et Pigsmeat avaient connu ensemble des années de difficultés et de misère. Ils avaient essayé le banditisme, mais ni l'un ni l'autre n'avait le coeur assez dur pour se comporter de manière aussi vile et, poussés par leur mauvaise conscience ils avaient rendu ou donné tout ce qu'ils avaient gagné. "



Sur un chariot, ils poursuivent ensemble leur route. Tom Et Pigsmeat escortent Flora qui a décidé de ramener à son ancien maître, le corps de son fils unique. Ils avancent jour après jour au milieu de la violence dans un monde en pleine construction.

" - Si ce n'est pas les États-Unis, c'est quoi ? demanda Flora ...

...

- Rien. C'est nulle part, je crois bien...

Tom prit alors la parole et leur dit que ce n'était encore rien d'autre que des marches frontières, rien d'autre qu'un territoire sauvage situé entre deux pays, où les hommes pouvaient aller mais où la loi ne les suivait pas. Il leur dit que c'était par le fer, le feu et le sang, qu'on ferait de ce pays autre chose que des marches sauvages,mais qu'on pouvait compter sur les hommes pour cela , parce que c'était ce qu'il faisait toujours : partout où ils allaient, les hommes apportaient avec eux le fer, le feu et le sang."

L'Amérique est en marche...

Lance Weller à travers une écriture lyrique nous brosse un portrait de la naissance de l'Amérique parsemé de combats violents pour s'approprier les territoires des indiens. Une fresque monumentale sur le destin de ces hommes et de ces femmes qui pas après pas construire l'Amérique au milieu de la barbarie.

Une lecture délicieuse autant que douloureuse. Un Grand roman chargé d'Histoire, de blessures enfouies et de souvenirs aussi tristes soient-ils.

Un Grand auteur, une Plume sublime, L Histoire peinte avec des mots.



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Tout ! J'ai tout aimé dans ce roman !
La construction, les personnages, le contexte,... Tout !!
Pour vous dire, il est en lice pour être dans mon top 3 de l'année 2022 !

Je n'ai même pas envie de développer, juste envie de vous conseiller (très très fortement) de le lire !!

Allez, puisque vous me suppliez, je vais tout de même faire un effort :
Les marches de l'Amérique, ce sont ces zones toujours un peu en marge, ; en marge d'une frontière, en marge d'une situation, en marge d'une époque...
Ici nous sommes en 1815 et les États-Unis d'Amérique n'ont rien à voir avec ce qu'ils sont aujourd'hui.
De nombreux territoires sont sans foi ni loi et n'appartiennent à personne, sauf peut-être aux autochtones qui vont subir de plein fouet l'invasion des européens en quête de pouvoir et de richesse.
Les esclaves rêvent de liberté et les cowboys n'ont rien du glamour proposé des années plus tard par Hollywood : ils puent, suent, crachent, b****** les femmes, et assassinent les Indiens.
Oh ! Pas tous ! Certes ! Mais tout de même... Ce n'est clairement pas le paradis !

Pigsmeat et Tom, deux amis malgré eux, pas tous blancs mais peut-être pas si mauvais que ça dans le fond, vont escorter une jeune esclave prostituée, Flora, sur la route du Mexique, un chemin plein d'embûches, pour l'aider à accomplir son objectif : retrouver son ancien maître pour se venger.
Pendant ce temps, la conquête de l'ouest continue et les massacres et pillages aussi...

Ce livre m'a totalement conquise à tous points de vue, j'ai été choquée, émue, j'ai beaucoup appris sur l'histoire de l'Amérique et j'ai vraiment été emportée par la plume de Lance Weller, totalement transportée dans cette époque que je n'aurais pas aimé connaître.

Lisez ce livre, ce très grand livre, il mérite de passer entre toutes les mains !!
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Une goutte de sang suffit, cette phrase ignoble justifiait le racisme ordinaire de cette époque.

J'ai pensé dès le début que le rêve américain prenait une grosse claque dans ces lignes. Une grosse gifle qui sent la sueur, la pisse, la merde, le vomi et le sang. C'est une époque où une certaine partie de ce monde ne veut pas des États-Unis, qui ne sont pas encore l'Amérique telle qu'on la connait. C'est une époque qui ne fait pas rêver, où la majeure partie des gens sont crasseux, malodorants, primaires, dans la survie et où la violence extrême est omniprésente. C'est l'époque de la construction de ce pays aux étendues immenses, où la vie était d'une dureté effroyable, où on tue, on viole, on scalpe, on tabasse à mort. Il y a tant d'angoisses et de douleurs dans l'histoire de ces gens pour qui trop souvent la vie se résume à "marche ou crève", sans désirs, sans rêves ou alors envolés dans l'âpreté d'un quotidien terrible.

Trois personnages, Tom, Pigsmeat et Flora, trois écorchés qui vont cheminer ensemble, que j'ai infiniment aimés tous les trois.
Tom, bébé silencieux que sa mère brutalisait rien que pour entendre le son de sa voix.
Pigsmeat dont la mère est morte en le mettant au monde et dont le père inconsolable l'a toujours rendu responsable.
Flora, métisse d'une telle beauté qu'elle devint esclave sexuelle. Elle a un dessein, une vengeance à accomplir. Ils vont l'accompagner car ils n'ont aucun but dans la vie et tant besoin d'en avoir un et parce que d'une certaine manière ils se sont tous trois reconnus.

L'auteur nous fait faire des allers-retours entre passé, présent et les différents personnages et j'ai adoré parce que ça maintient la tension, la curiosité et le désir d'avancer dans la découverte des protagonistes et de leurs histoires respectives.

On est loin des clichés des westerns hollywoodiens et on se rend bien compte que la réalité, c'était ce que raconte ce roman et non pas des cowboys à la dentition parfaite et des paysans relativement propres sur eux. Cette nation qui se dit la plus grande du monde, s'est construite dans la fureur et le sang, l'éradication et le pillage, la destruction et l'anéantissement, la spoliation et la barbarie.
J'ai trouvé cette histoire incroyablement dure et pourtant extrêmement belle. La narration y est pour beaucoup tant elle est imagée et poétique. Décrire les turpitudes d'un monde si violent et d'une telle puanteur avec autant de lyrisme et d'inspiration confine à la perfection.

C'est un énorme coup de coeur. Je suis tombée en adoration pour la prose sublime de cet auteur.
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