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EAN : 9791038702073
224 pages
Zulma (06/07/2023)
3.81/5   35 notes
Résumé :
En plein bush australien, John Iredale, jeune boss de la station de Tilfara, doit remplacer son cuisinier chinois qui s’apprête à rejoindre sa terre natale. Mais l’arrivée de Susie, la nouvelle gouvernante, va faire vaciller un univers qui avait pourtant tout d’un nouvel Éden… Ambitieuse, trop belle pour servir et furieuse de se voir supplanter par une jeune épouse, Susie sacrifie son âme à sa soif de vengeance.

Comme un orage au cœur du désert, la pu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Ce n'est pas l'histoire, très banale dune femme amoureuse et jalouse habitée par une haine tenace, qui compte ici. Non, ce sont les décors fabuleusement retranscrits qui accrochent le lecteur.

L'histoire se passe en Australie. L'odeur des eucalyptus, des mimosas, des roses enivrent le lecteur. D'autres odeurs moins sympathiques vous chatouillent les narines, celles des moutons, vaches et taureaux qui paissent alentour. Les cris des animaux déjà cités ajoutés à ceux des oiseaux de toutes sortes vous étourdissent. La poussière charge vos vêtements d'une couleur rouge. Les larges plaines ressemblent à d'immenses étendues de terre craquelée ou de terres inondées quand la saison des pluies arrive. Des kilomètres de barbelés essaient d'endiguer la course folle des dingos et autres kangourous...
Vous vivez dans le bush et apprenez le langage et la difficile vie des éleveurs de bétail (et des animaux parfois malmenés). Vous apprenez à lire dans les yeux et la toison des animaux. Pour parcourir les kilomètres que forment la propriété, vous vous déplacez grâce à votre fidèle compagnon, le cheval.
Et puis vous apprenez aussi à respecter l'eau, si chère et si rare dans ce pays. Vous comprenez l'importance des forêts et des arbres centenaires. Vous connaissez aussi l'importance d'avoir des voisins, même éloignés...
Bref, une sacrée entrée dans le pays de Skippy !

J'ai adoré me plonger dans cette ambiance ! L'immersion a été totale et le dépaysement complet.
Paul Wenz, natif de Reims, est devenu le « grand romancier de l'hémisphère austral ». Mais le plus surprenant dans ce roman, très actuel dans toutes les idées écologiques citées, est d'apprendre que l'auteur est né le 18 août 1869. Qu'il s'est établi en Australie au tournant du siècle, après quatre tours du monde. Et que son roman date de 1931 !
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Quelle belle découverte que ce livre de Paul Wenz !

J'ai achevé cette lecture conquis par ce beau texte que nous propose cet auteur français, d'origine champenoise.

Baroudeur, Paul Wenz a quitté la Champagne pour s'installer en Australie. A Sydney, il fera la connaissance de Jack London pour qui il traduit ses romans en français. Cet auteur que je méconnaissais devait pourtant être connu de ses contemporains puisque c'était un proche de Gide.

Ce roman date des années 30. Il décrit le quotidien des éleveurs du bush sur fond d'une vengeance qui attise la haine entre voisins, ou plutôt la haine d'une femme amourachée d'un homme qui n'a jamais ressenti des sentiments identiques.

Dans un cadre un peu western, à la sauce Aussie (Australien en argot), nous suivons l'obstination de Susie à apporter le malheur à son voisin, et ancien employeur, John Iredale.

Alors l'histoire est basique et d'une structure binaire. Il y a les gentils d'un côté et la méchante de l'autre. A cela, une pincée de Roméo et Juliette et le tour est joué.

Mais au-delà de cette trame, les mots employés par Paul Wenz sont sans fioriture mais font mouche. L'auteur nous délivre un message des plus sains qui insiste sur le fait que la méchanceté et la jalousie ne mènent qu'à l'impasse et à la mort à petit feu, faisant oublier les bonheurs du quotidien et le plaisir de profiter de ce qui nous entoure.
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Une écharde est un petit fragment de bois pointu qui entre accidentellement sous la peau. Ça agace, ça fait mal et si l'on y prend garde, ça s'infecte. Lorsque John Iredale, jeune (et célibataire) patron d'une ferme australienne (on dit là-bas « station ») aussi grande qu'un département français, doit remplacer son vieux cuisinier chinois, il embauche Susie, une jeune Irlandaise aussi belle qu'ambitieuse pour être gouvernante et prendre en charge la conduite domestique de la ferme. N'ayant pas choisi ce poste par hasard, elle va s'employer à se faire apprécier et transformer ce nid de célibataires en demeure propre et coquette, et surtout… tomber raide amoureuse du patron. Or celui-ci est en fait fiancé, et ne va pas tarder à faire venir la douce et jolie Trixie au foyer. Susie, folle de rage, épouse par dépit le voisin qui la poursuivait de ses assiduités, et surtout, ne connaissant pas le pardon, n'aura de cesse, toute sa vie durant, que de « pourrir » celle d'Iredale et de sa femme. Ce livre, assez ancien (première édition en 1931 !) n'est pas qu'une banale histoire d'amour et de jalousie (au demeurant très bien écrite). C'est un aller simple pour l'Australie, le bush, les tondeurs de laine, les tueurs de lapins, les eucalyptus, les mimosas, les émeus, les dingos et les kangourous, la poussière rouge soulevée par le vent brûlant, les barbelés déroulés en milliers de kilomètres, … Immersion et dépaysement garantis ! Chéri, scelle mon cheval je vais faire un tour jusqu'au point d'eau !
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Une vraie découverte que ce court roman datant de 1931 et réédité par l'excellente maison d'édition Zulma.
Son auteur Paul Wenz, natif de Reims, s'établit en Australie en 1892, y fit la connaissance de Jack London et y devint un grand romancier considéré comme un écrivain majeur.
Dans ce roman, il met en scène le bush australien et ses habitants rudes et violents à travers une folle histoire de passion qui nous tient en haleine tout au long du récit.
Tous les ingrédients d'un bon roman sont là : histoire passionnante dans une nature magnifique, vengeance, haine, violence des sentiments.
Son style précis, son récit rythmé construit comme un conte le rend très moderne et très proche de nous, lecteurs d'aujourd'hui.
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L'arrivée de Susie, jeune et jolie femme de ménage, dans une grande exploitation du bush australien vient perturber les trois occupants, propriétaire, régisseur et magasinier et rompre la tranquille harmonie qui jusque là présidait aux tâches et au repos. le mariage précipité du propriétaire vient déjouer tous les plans de Susie qui, dès lors n'aura de cesse de nuire de toutes les façons, voire les pires, sa vie durant, pour se venger de cette humiliation. Sa fin lamentable seule l'amènera à réfléchir à la vie qu'elle aura mené et fait mener autour d'elle, et demander le pardon à son heure ultime à celui à qui elle aura tant gâché la vie et l'activité, ainsi qu'à sa famille.
Raconté avec un humour discret et beaucoup d'humanité, Paul WENTZ se montre fin observateur de l'humanité qui l'environne, et dresse un portrait de la vie tant des grands propriétaires australiens et de leur personnel, que de l'esprit de villages et de bourgs assez retirés des grandes villes et grands courants de pensées de l'époque.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Il (Iredale ) aimait les arbres et déplorait le vandalisme de l’Australien qui, comme l’Américain, descend au besoin un bel arbre pour se procurer un cure-dents. Le maniement de la hache est devenu une sorte de mouvement perpétuel et l’un des premiers jouets du gosse australien est un tomahawk, à l’aide duquel il arrive facilement à amputer le pied d’une table ou à descendre les jeunes abricotiers du jardin.
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Du champagne, c'est par excellence la liqueur joyeuse ; on en boit quand on est déjà un peu gai et elle laisse ni mauvais goût ni tristesse. Le whisky, le brandy, on boit cela souvent pour oublier, pour se consoler, pour s'étourdir, et le lendemain... on a envie de se noyer. [p.150]
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On avait quitté la zone des arbres, pour arriver dans la plaine semée de salt bush et de blue bush, des buissons nains au feuillage presque blanc, tant il est gris, et que les moutons mangent quand l’herbe a disparu. De temps à autre, une famille de kangourous, tous campés sur leur queue, regardaient le buggy passer, leurs bras courts ballants, puis, après avoir secoué leurs grandes oreilles, s’éloignaient l’un derrière l’autre en bonds énormes et lents de gros jouets mécaniques. Plus loin, une troupe d’émeus s’enfuyait en des allures grotesques de danseuses en tutus de plumes grises. (…) Le buggy suivait maintenant une de ces clôtures dont la perspective de poteaux semblait aller rejoindre l’horizon. Les cinq fils de fer et leurs poteaux régulièrement espacés figuraient une portée de musique, sans note, obsédante à voir. Puis tout à coup, une des mesures de cette portée sans fin avait une note étrange, une patte d’émeu dont les trois doigts aux ongles formidables montraient le ciel bleu. L’autruche qui fréquemment franchit les barrières en s’aidant du troisième fil de fer avait manqué son coup, et était morte de faim, la patte prise dans l’étau de deux fils croisés.
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Je crois que la jalousie est surtout bête : les jaloux ne sont pas tous des imbéciles, mais je crois que presque tous les gens bêtes sont jaloux. [p.46-47]
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La vie est pleine de tout cela [...] quand vous marchez pieds nus, vous remarquez que ce sont les petits cailloux qui vous blessent le plus. [p.209-210]
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Video de Paul Wenz (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Wenz
Laure Leroy, directrice des éditions Zulma, vous présente l'oeuvre de Paul Wenz "L'Echarde", lors du Salon du Livre de Paris 2010.
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