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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le charme compassé des moeurs new-yorkaises n'a pas eu tout à fait raison de moi cette fois. le Temps de l'innocence dépeint cette même société qui servait déjà de décor à Chez les heureux du monde. On retrouve le rituel des maisons qu'on ouvre à l'automne pour les fermer une fois la saison passée, les impératifs mondains qui imposent les heures de sortie, les gens qu'il faut voir, ceux qu'il faut ignorer, les moments des opéras où il est accepté, voire de bon ton, de causer. Et tout cela avec l'acuité habituelle à Edith Wharton, son oeil cruel pour ces ridicules et ces postures. Car aussi guindée qu'elle soit, la belle société n'en abrite pas moins les mêmes appétits, les mêmes personnalités cocasses que partout ailleurs. S'y ajoute simplement le snobisme pour contrarier encore davantage les impulsions romanesques ou amoureuses de ses personnages.
C'est bien sûr délicieux, tant de se vautrer dans le luxe des somptueuses soirées que de rire des étroitesses des protagonistes. Il y en a, à ce propos, toujours un qui souffre de dyspepsie et dont les appétits contrariés font le miel des langues perfides. Mais là où Lily Bart m'avait attendrie par son héroïsme grandiloquent et désabusé, j'ai été davantage agacée par l'indolence de Newland Archer. Cet homme ne se résout à rien, ni à aimer son épouse, parfaite statue de convenances et de superficialité, ni à céder à la passion dévorante qu'il éprouve pour la volcanique comtesse Olenska. Il se plie, il souffre, il endure. Mais n'est jamais admirable. Et comme la société ne l'est pas non plus, on a l'impression d'un très grand gâchis qui ne parvient pas à être tragique pour autant. Un amour sacrifié à des charentaises vaut-il qu'on le pleure semble nous demander Edith Wharton. Je n'en sais rien mais un vague « tout ça pour ça » m'a assez vite étreint.
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La grande bourgeoisie américaine, ses apparences, ses faux-semblants, son hypocrisie, sa hiérarchie, son corsetage... Ce monde là me paraît à des années lumières ! Et il l'est d'une certaine manière.
J'avais de la peine pour Newland, Ellen et May, victimes à leur manière, de ce carcan qui régit leur vie. Victimes et bourreaux, tout à la fois.
J'ai mis du temps à entrer dans ce roman, vraiment. Je restais extérieure. Mais j'ai appris à m'attacher à ses personnages, à ce monde, à cette importance des conséquences que prennent, ou que pourraient avoir leurs actes, leurs élans du coeur.
La fin est mitigée pour moi, entre vision d'espoir, déception et beauté. Donc une belle fin finalement.
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"Archer assistait à cette scène avec un étrange sentiment de détachement." Cette scène, c'est LE repas d'adieu de la bonne société new yorkaise à la comtesse Olenska. Et je ne vous en dirai pas plus sur l'intrigue.
CE sentiment de détachement, c'est celui que j'ai éprouvé tout au long de ma lecture de ce roman. Étrange comme ces lourdeurs de conventions sociales dans ce New York des années 20 m'ont agacée, irritée, ennuyée... Et comme j'ai trouvé que ce livre est resté longtemps à mes côtés. Quelques passages retenaient mon attention momentanément, la description physique de la grand-mère Mrs Manson Mingott par exemple, et surtout le dernier chapitre qui m'a fait sortir de ma torpeur. Peut être parce qu'il se déroulait à Paris?
En clair, je m'attendais à mieux au vu des belles critiques, mais le rendez-vous n'a pas eu lieu au bon moment.
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Newland Archer veut conquérir une terre vierge, par la force de son arc ; par son adresse ; par le pouvoir des flèches du dieu d'amour. Or, Newland Archer se trouve en territoire déjà conquis. Ses fiançailles avec la charmante May Welland doivent être annoncées sous peu. C'est la promesse d'un bel avenir, au coeur de la vieille société new-yorkaise, conservatrice, une société dont il fait partie. May est l'archétype de la femme bien, sous tous rapports. Elle symbolise la terre promise, cette promesse d'avenir. Elle n'est pas comme sa cousine, Ellen Olenska, de retour d'Europe, celle qui relève du fantasme parce qu'elle vient d'ailleurs, la scandaleuse, celle qui menace les conventions, parce qu'elle a divorcé de son dernier mari ! Newland Archer se sent étrangement attiré par elle, par cette terre inconnue, magnétique, qui l'attire, alors que l'autre pôle contraire à ses aspirations les plus secrètes, le repousse de plus en plus parce qu'il croit déjà la connaître. Il oscille tout au long du roman entre deux vies, entre deux mondes, hésitant entre deux femmes, entre la terre promise et la terre qui reste à explorer.
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Ici, l'élégance et la fluidité de l'écriture , l'équilibre et le rythme du récit ne parviens pas à dissiper totalement cette impression que le livre est demeuré trop en surface , comme inabouti; ou le travail sur les personnages, sur l'époque prends d'avantage la forme d'une ébauche que d'un regard réellement introspectif , que l'on retrouve par exemple dans le Portrait de Femme de Henry James.
Cette fin du 19e siècle ou à la faveur de l'essor du capitalisme se confrontent notamment aux Etas Unis, une bourgeoisie d'affaires montante et une bourgeoise de souche, d'ascendance plus ou moins nobiliaire (thématique objet de la récente série "The Gilded Age" , par ailleurs) méritait un développement plus conséquent.
C'est plus surement dans les scenes dialoguées , ou d'intimité, notamment entre Archer et la Comtesse Olenska qu'Edith Wharton offre toute l'étendue de sa finesse d'observation , rendue possible , par l'expression d'un talent littéraire incontestable.
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J'avais depuis longtemps envie de lire ce titre emblématique d'Edith Wharton parce que j'étais intriguée par la façon dont elle avait pu parler de la bonne société américaine au point de décrocher le prix Pulitzer en 1921, un exploit pour une femme à l'époque. de plus, j'avais plutôt bien aimé l'adaptation du roman par Martin Scorsese  en 1993 avec Daniel Day-Lewis.
La plume d'Edith Wharton est très simple dans l'ensemble. Elle recherche peu la belle phrase qui fait mouche mais quand elle le fait, ça touche en plein coeur. Non, elle préfère s'attacher tout au long de ce roman à nous faire une description juste de la bonne société américaine dans laquelle elle vit. Nous avons donc d'assez longues pages la disséquant, ce qui peut parfois lasser un peu le lecteur non avertis. le rythme de ce fait n'est pas des plus entraînant. C'est plutôt un faux rythme qui parfois nous entraîne, parfois nous laisse sur le carreau. Seule la fin subit un vrai coup d'accélérateur grâce à la tension narrative créée et donne envie de tourner les pages à toute vitesse. Mais dans l'ensemble, ce n'est pas une écriture qui a mal vieilli.
Non, ce qui a mal vieilli malheureusement, c'est plutôt le cadre dont elle parle. Pour quelqu'un comme moi, qui s'intéresse aux sociétés européennes et américaines de l'Ancien régime et du début de l'époque contemporaine, on ne trouve aucune surprise ici. Ce qui est décrit et connu, et manque clairement de relief. Ça donne un récit un peu plat, qui certes doit être assez fidèle à la réalité, mais manque du piquant que les autrices contemporaines donnent à leurs romances écrites sur la même époque. du coup, pour être honnête, je me suis ennuyée pendant les deux tiers du roman...
Mais ce n'est pas pour autant une mauvaise lecture, loin de là. Ce qui m'a ennuyée et souvent agacée est aussi ce qui va faire la force de ce récit. A savoir, pour commencer, une bonne société américaine juste détestable dans sa grande majorité. En effet, on suit le retour d'une femme qui a quitté son mari, probablement pour de bonnes raisons, et qui voudrait divorcer, mais tout le monde autour d'elle semble s'y opposer sous prétexte du scandale qui pourrait les éclabousser... Révoltant pour un lecteur de notre époque et révoltant aussi, apparemment, pour Edith Wharton en son temps. Pour autant, elle creuse bien les mentalités de chacun afin de nous faire comprendre leurs points de vues et c'est tout à son honneur.
L'autre point qui m'a fortement agacée tient à la personnalité du trio de héros. Archer, le héros de l'histoire, est un homme que je n'apprécie pas, et c'est dur pour moi de lire un roman quand je n'aime pas un personne clé. Il est trop dans le moule de sa caste et ses tentatives pour en sortir sont maladroites pour ne pas dire méprisantes. Il ne tient pas bien compte des sentiments de ceux qui l'entourent. Sa vision des femmes m'a beaucoup dérangée, il y a la petite chose fragile à protéger, celle qui fera une bonne mère/compagne sans qu'on l'aime forcément, celle qui fera des sacrifices pour lui et ça il aime beaucoup, etc. de plus, il passe beaucoup de temps à se morfondre et je déteste ça. Je n'ai vraiment pas accroché. Vient ensuite, May, sa fiancée qui est le cliché de la fille à marier issue de la bonne société, lisse et sans saveur, ou en tout cas qui souhaite apparaitre ainsi et qui se bride du coup. Elle m'a fait beaucoup de peine, mais m'a aussi agacée par sa mesquinerie et son esprit étroit. Enfin, il y a la Comtesse Olanska, peut-être celle qui sort le plus son épingle du jeu. C'est le personnage tragique par excellence. Elle a des traits communs avec Anna Karenine, je trouve. Elle cherche à être indépendante mais en même temps manque cruellement de confiance en elle et a sans cesse besoin de soutien ou d'approbation, mais sa situation est tellement instable et difficile que je comprends. Pas facile de quitter son riche et influent mari au début du XXe siècle, du coup, je lui pardonne beaucoup de choses, même si l'adultère qu'elle induit par sa présence me dérange profondément.
Et c'est bien là le coeur de ce qui m'a dérangée dans cette histoire. Sous prétexte d'une romance contrariée tragique, entre une femme qui souhaite divorcée mais qu'on empêche de le faire, et un homme qui veut l'aider mais fini par un malheureux tour des événement par en épouser une autre, on nous présente l'adultère (certes plus en pensée qu'en acte) comme quelque chose de terriblement beau et romantique. Là, je dis NON ! Tromper quelqu'un, lui mentir, ce n'est pas BEAU ! Ce n'est pas ROMANTIQUE ! Je n'ai pas du tout aimé la romance et je ne pense pas changer d'avis un jour malgré les arguments que certains essaieront sûrement de me donner. de plus, je ne trouve pas qu'ici la romance ait été forcément bien écrite, bien développée. Elle repose avant tout sur l'attirance physique d'un homme pour une femme désoeuvrée qu'ensuite il veut aider parce qu'il la trouve fragile. Personnellement, je ne trouve pas cela très équilibré... Bref, cette romance n'était pas pour moi.
Il reste heureusement dans ce roman, un portrait que j'ai jugé très intéressant sur la bonne société américaine à l'aube du XXe siècle. On découvre en celle-ci un reflet de celle de France ou d'Angleterre, avec les mêmes a priori et mesquinerie. La façon dont est racontée la façon mesquine dont ils traitent cette femme qui cherche à fuir son mari est tragique. On a vraiment de la peine pour elle. Et l'autrice donne ici toute la mesure de son talent avec des flèches qui touchent en plein coeur. Elle écrit ainsi des phrases très justes qui m'ont marquée.
Ce roman ne restera malheureusement pas dans les annales pour moi, certains choix scénaristiques m'ayant trop dérangée. Cependant le portrait de cette société moralisatrice et hypocrite me fait dire qu'Edith Wharton est une autrice à qui j'ai envie de redonner une chance et de lire d'autres ouvrages.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Je connaissais vaguement cet auteur et je ne me suis jamais hasardée à lire un de ces ouvrages jusqu'à aujourd'hui. D'emblée, il m'a attiré car il se déroule au XIXème siècle, une période qui me fascine énormément.
Le livre démarre très doucement, et il faut un certain moment pour que tout se mette en place.
L'auteur nous décrit la haute société new-yorkaise de cette époque-là, composée de quelques familles riches qui se fréquentent régulièrement. C'est une société étriquée, où le souci des convenances et de l'apparence, prime au dessus de tout. Elle nous décrit les codes, les normes implicites que le « clan » impose à lui-même, au point d'étouffer tout semblant d'originalité et d'indépendance.
En trame de fond, on retrouve une histoire d'amour : elle est trop plate, trop sérieuse et pas assez développé à mon goût. Je pense que ce n'est pas l'objectif principal de cet ouvrage. Pour moi, le livre nous montre surtout la pression et le pouvoir qu'exerce la société sur l'individu. D'ailleurs, j'ai beaucoup aimé le narrateur, partagé entre deux mondes, divisé entre sa conscience, son devoir et ses désirs. On se sent impuissant face à tout ce qui lui arrive mais on ne peut malheureusement pas intervenir et changer le cours des choses. Les autres personnages sont bien travaillés et chacun porte un masque qu'on découvrira au fur et à mesure des pages.
Par contre, le style d'écriture ne m'a pas plu du tout. Je le trouve trop lourd, trop travaillé et la lecture m'a paru longue et harassante. Je n'ai pas aimé la façon comment elle enchaîne les évènements : elle traîne sur des petits détails insignifiants et passe très vite sur des éléments plus intéressants. Certains faits ne sont pas dits explicitement et on les devine plus ou moins aux allusions dans les dialogues mais une partie du livre m'a parue nébuleuse alors que je l'ai lu très lentement. L'abondance des personnages secondaires peut égarer également le lecteur.
Conclusion : on sort déprimée de cet ouvrage, avec une envie de liberté. Un livre correct mais sans plus.
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Que de convenances, dans cette société bourgoise new-yorkaise des années 1870.....Tout se calcule, tout se prévoit, tout se mesure. Les règles de préséance étouffent, les réceptions, les invitations, les sorties à l'opéra, les loisirs à la campagne, le choix des habits, des chapeaux, en fonction de l'heure et de la circonstance: tous ces signes ont un sens, tout sera interprêté......... La génération suivante doit-elle reproduire le modèle, ou chercher à le fuir?
Edith Wharton connait ce monde, et le décrit avec une précision chirurgicale. Archer, tenté de renoncer in extremis à son mariage, reculera une fois. Le voilà marié à la jolie May. Cela ne se fait pas, mais il décidera plus tard de tout rompre pour suivre Ellen en Europe.... Au dernier moment, une annonce de May le fera, à nouveau renoncer. Les convenances, le souci de ne fâcher personne, l'auront emporté. Mais si cela était également aussi le devoir?
Ce livre, à l'écriture féminine très anglaise, rappelle Orgueil et préjugés, de Jane Austen. Il n'est pas toutefois au niveau de la Foire aux Vanités de Thackeray, mais c'est un peu cela. Un peu américain, très anglais, un peu français: ce roman de Wharton mérite qu'on le découvre.
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Au temps de l'innocence, est un livre ou une série comme je les aime. Il y a des trahisons, des rumeurs et des larmes. Mais contrairement à Gossip Girl, tout se fait avec le sourire et dans la subtilité.

➕️
- C'est dramatique jusqu'à la dernière ligne.
- Il faut garder un oeil sur les personnages secondaires car ils ont tous un rôle important à un moment ou un autre.
- L'intrigue se déroule sur plusieurs mois voire années.

➖️
- Il faut s'habituer au rythme assez lent de l'intrigue.
- Je le conseille pas si tu veux des rebondissements à chaque page.

Lien : https://dailydebby.fr/le-tem..
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Dans les années 1870, dans la haute société new-yorkaise, Newland Archer s'apprête à épouser la belle et sage May, vitrine de cette société des apparences. Peu avant son mariage, il rencontre Ellen Olenska, belle, expérimentée, qui a vécu en Europe, amie des artistes et anticonformiste (pour son milieu et son époque car elle vit séparée de son mari violent).Ses yeux s'ouvrent, Archer est ébranlé dans ses certitudes. Néanmoins, il épouse May car il ne veut renoncer à une vie brillante même s'il sait qu'elle sera monotone et ennuyeuse. Plus tard, il pense à tout quitter mais Archer est faible et manipulé par le clan qui sait tout, voit tout et veille... Ce monde bien qu'en déclin résiste. Il ne pardonne pas à Ellen qui préfère vivre déclassée que se conformer aux usages en retournant vivre auprès de son mari. Eux ne veulent pas changer, ils savent que le Temps aura raison de leur monde. Il a manqué à Archer "le sel de la vie" mais il a préservé les apparences, il a surtout été le jouet de ce monde qui ne représente pas comme il le croyait "l'innocence". May était bien moins ingénue qu'il ne le supposait. Les sentiments ne sont pas exprimés franchement mais sous le monde policé des apparences, les êtres sont bien plus complexes qu'il n'y paraît. Ils peuvent aussi être d'une immense cruauté et s'employer à briser des destins.
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