Cher Monsieur Williams,
permettez-moi ici de ne pas vous féliciter.
Votre prétendue oeuvre n'est qu'une ode infâme à ce qu'on trouve de plus vil chez l'Homme. Vos personnages sont tous plus libidineux, stupides et cupides les uns que les autres, ou presque. Car pendant que vous raillez, entre autres, les représentants de l'ordre, vous faites sans honte, triompher un dénommé Sagamore, fieffé coquin, pourfendeur de morale et d'abstinence alcoolique, rusé comme le démon. Au surplus, cet être abject a un frère, Pop, tout aussi dégénéré que lui.
Hélas, ce n'est pas tout. Vous n'hésitez même pas à pervertir l'image d'un enfant, Billy, qui assiste à 7 ans sans comprendre (?) à un déchainement de vice, entre trafics, strip-tease et meurtres. C'en est trop !
Enfin, vous salissez même et tout à la fois, l'image de ce magnifique Etat qu'est le Texas (qui nous a quand même donné des héros tels que les Bush et en supprimé d'autres comme JFK) et vous posez en apologiste de la paresse*. Mécréant !
Et ce n'est pas parce que vous enrobez le tout d'un humour permanent et dévastateur que cela exonère votre responsabilité.
Je ne félicite pas non plus les éditions Gallmeister pour avoir donné un second souffle à ce roman (à l'origine, titré en français "
Fantasia chez les Ploucs") avec une nouvelle traduction et une couverture qui porte haut les couleurs adoptées désormais par cette maison qui a laissé tomber le noir (pas le genre, bien sûr !). Ces gens-là ont cru noyer le poisson en redonnant au récit son titre original ("Le Bikini de diamants"), cela ne trompe personne !
Seule consolation, ce livre a subi un juste châtiment : être adapté au cinéma par
Gérard Pirès. Bien fait !
Je vous placerais dans mon Enfer, juste à côté de "Pop 1280". Ça vous apprendra à nous pervertir.
* "Faut pas rigoler, avec le Texas. Y a pas de champ de courses à mille cinq cents kilomètres à la ronde. Si un type tombait en panne d'essence en plein milieu, il serait peut-être obligé de trouver un travail ou un truc dans le genre. C'est vraiment pas un coin sûr."