Ce livre m'a permis de découvrir une femme, pour ma part, je ne connaissais pas du tout
Marie Claude Vaillant Couturier, ni son époux, ni sa famille, les Vogel/Brunhoff.
J'ai trouvé passionnant cette biographie de cette femme, fille de, femme de mais surtout une personnalité unique et qui a sa propre existence dans les années 30-40,
Yseult Williams nous décrit très bien, avec beaucoup de précisions, de références, cette période des années 30-40 : foisonnante du point de vue politique (description de la création du parti communiste français, du front populaire, la situation en Russie et dans les pays de l'Esta guerre d'Espagne, des années d'occupation et des années du retour des camps..), par le foisonnement de la presse écrite (la création de journaux, le père et la mère de Maïco vont créer la version française du magazine de mode américain, Vogue et le magazine Vu, sorte de paris Match qui va faire travaillé les meilleurs plumes et les meilleurs photographes de l'époque), foisonnement des arts, lde a peinture, de la littérature, du théâtre, du cinéma, des sciences (description des déjeuners du dimanches chez le patron de Vu qui rassemble intelligentsia parisienne et des joutes littéraires, politiques autour du thé ou du café) et foisonnement social (la situation des exilés, que ce soit des russes blancs, que ce soit les espagnols, la situation économique de l'Allemagne des années 30...)
A travers le portrait intime de Marie Claude Vailant Couturier, l'une des premières photographes de presse (elle a réalisé les premières photos d'un camps nazi à Dachau en 1933!),à travers sa vie intime de fille de (ses rapports avec son père et sa mère, deux fortes personnalités, sa soeur.., elle va essayer de faire sa propre place dans le milieu de la presse.. Elle ne souhaite pas être mannequin, même si jeune enfant elle a posé pour les pages du magazine de son père, ni photographe mondain, pour les pages du magazine que sa mère écrit dans Vogue. Elle va tenter de faire des études d'art (une année en 1930 à Berlin) mais elle va vite se tourner vers la photographie de presse et suivre des journalistes pour des reportages à l'étranger. Sa vie d'engagement, peut être être de gauche et communiste quand nous sommes issus et vivons comme des bourgeois, questionne t elle son père. Sa vie de femme de, quand elle rencontre et épouse
Paul Vaillant Couturier, leader imminent communiste, son aîné de 20 ans et qui quitte sa femme pour elle, jeune fille. Elle va d'ailleurs prendre des cours du soir de marxisme et adhérer au Parti même si elle ne suit pas toujours la ligne du Parti. Elle va s'engager dans la résistance et être déportée . Des pages terribles sur la vie des camps. Elle va d'ailleurs être la seule femme qui va témoigner au procès de Nuremberg et être l'une des députées élues à la libération à l'Assemblée Nationale et elle va faire voter l'imprescriptibilité des crimes contre l'humanité.
Ce livre est donc le récit des années 30-40 et le portrait intime, sensible d'une femme engagée dans son époque, dans son temps. Foisonnant de références, de personnalités rencontrées, côtoyées, mais nous suivons très bien ces années. le fait de quelquefois prénommer ces personnes nous les rend peut être un peu plus touchants, même si à quelques moment, nous nous perdons dans ces vies. Une vie digne d'un roman et qui ferait un très bon film. Et je me questionne tout de même sur le peu d'informations sur cette femme si remarquable. Ce texte m'a donné envie de découvrir le texte que Yseult Wiliam a écrit sur les Brunhoff, la famille de la mère de Maïco et dont son oncle a crée le personnage Babar.