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3,93

sur 374 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voici un roman pourvu de toutes les qualités qu'on souhaite retrouver au sein d'une oeuvre de SFFF voire d'une oeuvre littéraire tout court. Aussi bien sur la forme que sur le fond. Il est truffé d'hommages appuyés à un nombre impressionnant d'oeuvres du XIXème siècle. Et en tout premier lieu à Trois hommes dans un bateau de Jerome K. Jerome dont la seconde partie du titre n'est autre que Sans parler du chien (Le titre complet étant, pour ceux qui ne suivent pas : Trois hommes dans un bateau, sans parler du chien). La balade en barque rappelle bien sûr celle qui forme l'ossature du livre de Jerome. On rencontrera même, au détour d'un méandre de la Tamise, les fameux trois hommes et leur chien, Montmorency. Jusqu'aux chapitres du récit de Connie Willis qui reprennent ces petits résumés énigmatiques et savoureux en guise d'en-têtes qu'avait utilisé l'auteur britannique. Autre point commun avec le roman "initiateur" : l'humour. de l'humour léger, malicieux, pétillant, érudit, ironique. L'auteure donne aussi dans l'auto-dérision. Elle n'hésite jamais à tomber (pour rire) dans les travers qu'elle vient juste de dénoncer chez d'autres écrivains.
Autre qualité du livre et non des moindres : ses dialogues. Ils sont très nombreux sans être envahissants. Et surtout, ils sont bien ciselés, vivants et ils sonnent authentiques. Certaines répliques semblent tout droit sorties de dialogue de cinéma tant le découpage est juste, précis.
Le roman est également très érudit, comme j'ai déjà pu le signaler, mais sans pour autant faire paraître le lecteur stupide comme le font parfois certains auteurs. Même si certaines références nous échappent, ces lacunes ne gâchent en rien le plaisir de la lecture. Au pire, elles nous invitent à lire les auteurs cités.
Les personnages sont, c'est selon, extrêmement attachants ou prodigieusement antipathiques, mais les plus imbuvables sont la cause de situations tellement drôles qu'on leur pardonne aisément. Il y a les historiens (les voyageurs du temps) toujours comme un peu perdus au sein d'époques qui ne sont pas les leurs, sortes d'apprentis sorciers qui jouent avec des forces qui les dépassent. Et puis tous les autres. L'étudiant exalté, la jeune fille de bonne famille écervelée et futile (Henri VIII s'appelait ainsi parce qu'il avait 8 femmes), le professeur distrait, la mère autoritaire mais crédule, le père passionné et donc absent, le majordome irréprochable ... J'en passe. Sans parler du chien. Et du chat.
Quant à l'histoire, elle est de celle qui devrait réjouir, à mon sens, les amateurs de Science-Fiction comme les autres. Les voyages dans le temps ne sont ici qu'un prétexte pour nous entrainer dans un voyage délicieux dans l'Angleterre Victorienne. J'avoue même que les passages se situant au XXIème siècle n'ont pas eu ma préférence, même s'ils restent tout à fait agréables à lire. Les explications des incongruités inhérentes aux voyages dans le temps ne sont pas toujours très claires et sont souvent incompréhensibles pour le lecteur. Reste qu'il y a par ailleurs des démonstrations extrêmement brillantes et pour le coup, tout à fait claires, notamment sur les répercussions qu'auraient pu avoir quelques détails mineurs sur l'issue de la bataille de Waterloo.
Bon, en un mot comme en cent, Sans parler du chien est un véritable coup de coeur. Alors, si vous êtes tentés par de la SF drôle, intelligente, érudite, n'hésitez pas une seconde.
(Chronique écrite le 2 août 2010)
Lien : http://aruthablog.blogspot.fr/
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J'avais pris et reposé ce titre plusieurs fois, car au premier abord, il m'avait l'air un peu obscur, notamment avec les nombreux sous-titres de chaque chapitre, et son entrée in medias res. En réalité, on est happé par l'histoire et son humour subtil dès le premier chapitre ! J'ai adoré le narrateur déphasé, perdu dans les suppositions et les craintes de bouleverser le cours du temps. le roman est une parfaite illustration du concept des paradoxes temporels, et recèle en même temps une idée que j'ai rarement vue ailleurs, à savoir que le continuum-temps se régule tout seul comme un grand. On trouve aussi de nombreux clins d'oeil littéraires (notamment à Trois hommes dans un bateau ou Alice au pays des merveilles), et si ce n'est définitivement pas un roman steampunk, la majorité de l'intrigue se déroule à l'époque victorienne. Enfin, ce qui est passionnant, c'est que Sans parler du chien est bourré d'anecdotes historiques ultra intéressantes, démontrant que le déroulement de l'Histoire tient à peu de choses (du bric à brac dans une brocante, un orage ou une crise hémorroïdaire !), avec des réflexions uchroniques à chaque bataille ou événement décisif (qu'est-ce qui se serait passé si...) ; mais pourquoi on n'apprend pas l'histoire comme ça, à l'école ?
Lien : http://chezradicale.canalblo..
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Sans parler du chien est un roman de science-fiction tout sauf conventionnel. Oh, certes, le roman évoque le voyage spatio-temporel, mais on pourrait presque dire que l'important n'est pas là.
En 2057, alors que le voyage temporel est - presque - totalement maîtrisé, l'historien Ned Henry court les brocantes du milieu du XXe siècle, afin de recueillir des informations sur la cathédrale de Coventry, brûlée en 1940, et qu'une riche et tyrannique mécène s'efforce de reconstruire. Victime de surmenage (communément appelé déphasage temporel) en raison de ses multiples voyages dans le temps, il est envoyé par le labo se reposer à l'ère victorienne, loin de l'influence de la généreuse mais despotique donatrice. L'ennui, c'est que suite à son extrême fatigue, il ne comprend pas bien que son repos est lié à la mission capitale que le labo lui a fixée : sauver le monde.
Oui, rien que ça. Car suite à une regrettable erreur, une de ses collègues a rapporté du XIXe siècle un chat qui bouleverse l'ordre du monde, la race ayant disparu depuis belle lurette au XXIe siècle. Il en résulte donc une incongruité spatio-temporelle, qui menace de détruire le monde. Forcément, on comprend que la situation soit un tantinet tendue.

A partir de là, le roman sombre dans un joyeux foutraque qui repousse allègrement les jalons du genre pour mêler tout un tas d'ingrédients. Tour à tour vaudeville, opéra comique, enquête policière, science-fiction pure et dure ou encore roman typique de l'ère victorienne, Sans parler du chien a un je-ne-sais-quoi qui rend la lecture proprement jubilatoire. Si les explications scientifiques sont parfois ardues, on rit beaucoup des dialogues et des situations, tant Connie Willis sait imiter l'humour british si caractéristique. On pourrait craindre que l'accumulation de genres ne rende le roman désorganisé ou illisible mais, heureusement, tel n'est pas le cas ; Connie Willis fait preuve d'une admirable maîtrise de son sujet et de son intrigue, mêlant avec brio les genres et les références historiques et culturelles. Peu à peu, les pièces prennent place et il s'avère qu'aucun détail n'a été laissé au hasard, ce qui rend l'ensemble d'autant plus remarquable et enthousiasmant. Connie Willis mène sa barque de main de maître et fait de son roman une incroyable construction, servie par des personnages impayables.

Ceux-ci sont tous plus stéréotypés les uns que les autres, pour notre plus grand plaisir. On retrouve tour à tour l'amoureux transi (qui cite Tennyson à tout bout de champ, de préférence en lui attribuant des vers qui ne sont pas de lui), le majordome stylé (mais lecteur assidu plutôt en faveur de l'égalité des classes), la grande bourgeoise tyrannique intéressée par le spiritisme (et quelque peu frivole), la ravissante écervelée gâtée (qui pense qu'Henri VIII se nomme ainsi car il a eu 8 épouses...), ou encore le professeur excentrique et le colonel de l'armée des Indes à la retraite (tous deux passionnés par les poissons exotiques que le-dit chat aime bien boulotter).
Aucun caractère ne manque à ce tableau, et aucun ne trahit son rôle : ils sont exactement là où on les attend, comme on les attend, ce qui renforce d'autant l'aspect quelque peu parodique du roman. Mais les maîtres ne seraient rien sans leurs animaux de compagnie : de ce côté-là, on est servis par le redoutable duo formé par Cyril (placide bouledogue de son état) et la Princesse Arjumand (chatte de bonne famille, ayant voyagé par accident jusqu'en 2057) qui, s'ils paraissent assez statiques et sans intérêt, ne servent pas moins d'efficace moteur à l'intrigue.

On sort du roman comme anesthésié, les abdominaux contractés d'avoir dû se retenir de pouffer tout du long, et avec une liste de notes longue comme le bras, tant les références historiques et artistiques sont nombreuses dans le roman. A l'issue de la lecture, on meurt d'envie de se jeter sur les oeuvres de William Wilkie Collins, Dorothy Sayers, Agatha Christie ou Jérôme K. Jérôme tant elles servent de repères aux personnages.
Ce roman de science-fiction est donc une très belle réussite, que je recommanderais à tous (aficionados ou non du genre) tant il est complet et agréable à lire. Les personnages, caricaturaux à souhait, rendent la lecture très divertissante. Sans parler du chien, évidemment.
Lien : http://encres-et-calames.ove..
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Un grand classique incontournable des voyages dans le temps, science-fiction et humour anglais
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Ned Henry est historien. Il passe le plus clair de son temps à faire des voyages dans le temps, comme quoi le métier d'historien est un métier à risque : trop de sauts temporels peuvent vous déphaser : vous ne savez plus qui vous êtes, ce que vous étiez censé faire, d'où vous venez et pire encore de quand vous venez.

Lady Shrapnell, une riche femme d'affaires hyper-maniaque, a pour projet de reconstruire la cathédrale de Coventry telle qu'elle était avant d'être détruite par un bombardement allemand. Elle emploie donc une armada d'historiens qui font d'incessants sauts temporels à Coventry pour que chaque détail de l'ancienne cathédrale soit consigné.

C'est dans le cadre de cette mission que Ned est envoyé à Coventry juste après le bombardement pour retrouver la potiche de l'évèque. Déjà il ne sait pas à quoi ça ressemble, et il ne la trouve pas dans les décombres. Il retourne au XXième siècle, passablement déphasé, mais on le renvoie immédiatement en 1888 pour réparer une incongruité causé par une de ses collègues : Verity Kinkle, qui a sauvé un chat de la noyade, mettant tout simplement en péril le fameux continuum de l'espace-temps.

Ned arrive en 1888 totalement déphasé, il ne sait plus pourquoi il est là, ce qui ne fait qu'empirer les choses. Comme dans toute bonne histoire de voyage dans le temps il compte bien tomber sur le journal avec la date du jour. En effet il trouve bien un journal, mais qui date de bien plus longtemps que la date réelle.

Le chat est donc toujours sauvé de la noyade et se porte très bien, sa maîtresse – la parfaite petite bourgeoise simplette – ne le perd donc pas, et du coup ne fait pas la connaissance de son futur époux en partant à la recherche du félin. Il faut savoir que l'enfant qu'elle aurait du avoir avec son mari aurait engendré un pilote de la Royal Air Force, et son absence risque fort de changer l'issue de la seconde guerre mondiale.
Comme c'était trop facile, elle est tombée amoureuse d'un autre homme…

Ned et Verity vont devoir jouer avec les quiproquos invraisemblables pour rétablir le continuum et accessoirement, retrouver la potiche de l'évêque.

« Sans parler du chien » est à l'origine le sous titre de « Trois hommes dans un bateau » de Jerome K. Jerome, un des romans parodiés ici par Connie Willis, grande admiratrice de la littérature victorienne. le comique de situation et les quiproquos ne manquent pas, et on se prend au jeu du vaudeville à la Marivaux sur une toile de fond de science-fiction. Il y a les règles des rapports maîtres esclaves, le rocambolesque, l'étiquette et les embrouilles sentimentales…mais ça marche ! le mélange des genres est assez osé, mais réussi ! Connie Willis sait planter le décor, et on évolue dans cette vieille Angleterre en étant aussi déphasé que Ned, mais au final on fini par s'y sentir chez nous, les (nombreux) personnages ont tous leur personnalité propre ce qui fait que même s'il ne se passe rien pendant certains passages, on ne s'ennuie pas une seconde. Et, cerise sur le gâteau, le suspens est là, même si on ne sait pas plus que les protagonistes quel est le but de cette histoire…

A noter que « Sans parler du chien » a reçu les prix Locus et Hugo en 1999…
Lien : http://www.bibliazzy.com/san..
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Ce pavé est effectivement un génial condensé d'aventures, de références, de drôleries et de rebondissements.

On débute à notre époque, où une Lady fortunée et tyrannique épuise une équipe d'historiens-voyageurs-temporels afin d'assouvir son caprice: reconstituer à l'identique grâce à des voyages d'exploration la cathédrale de Coventry du XIXème. Un bon départ de science-fiction, genre qui s'oublie vite pour permettre d'incroyables événements, ponctués de références et d'anecdotes historico-littéraires.

L'histoire prend toute sa saveur lorsque Ned Henry, un des martyrs de ladite Lady, éreinté et déphasé, doit ajouter à sa pénible mission le devoir de rétablir une bourde temporelle causée par sa collègue; la ravissante Miss Kindle. Celle-ci a en effet enfreint une règle du voyage temporel et ramené un chat à notre époque. Gravissime fait qui pourrait bouleverser le cours des choses et faire de ce félin un voyageur bien imprudent!!

De là découlent d'épatantes aventures, ponctuées (peut être trop) de citations littéraires, de galanterie victorienne, de touches de spiritisme, de décors bucoliques, de morceaux de bravoure, le tout teinté d'un humour décapant et servi par des personnages truculents ou délicieux.

J'en redemande! ça tombe bien, Connie a commis d'autres livres, il paraît...

"Plusieurs fois lauréate du prix Locus et du prix Hugo, Connie Willis a reçu en 1999 les deux récompenses pour ce roman. Elle reprend le thème du voyage dans le temps, qui avait déjà fait son succès dans le Grand Livre et Aux confins de l'étrange."

Lien : http://petitesmadeleines.hau..
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trouver par hasard, acheté pour le titre. OU comment faire un livre de fantaisie comique. je le relis régulièrement. Et c'est par lui que j'ai découvert cette auteur, qui joue avec une machine à remonter le temps.
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L'un de mes livres préférés !

J'adore les livres victoriens, j'adore les histoires de voyage dans le temps et j'adore les livres humoristiques. Sans parler du chien est les trois à la fois.

Ned Henry est un historien, spécialiste de la seconde guerre mondiale. Il est donc logiquement envoyé à la fin du XIXème siècle remplir une mission de la plus haute importance qu'il n'a malheureusement pas comprise à cause d'une hallucination auditive.

C'est pourquoi il s'imagine qu'un jeune homme à la moustache de guingois rencontré sur un quai de gare est son contact qui lui expliquera ce qu'il est venu faire en 1888. Ce n'est qu'au milieu de la Tamise qu'il commence à se demander s'il n'a pas suivi n'importe qui.

Connie Willis s'amuse des implications du voyage dans le temps. Ici, pas de futurs parallèles ou de monde modifié par les actes d'un voyageur imprudent, mais une réflexion sur la manière dont les lois du voyage dans le temps gèreraient les agissements des historiens.
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Je suis une grande fan de Connie Willis et de ses romans sur les voyages dans le temps. Ce livre est génial dans sa description du paradoxe temporelle, sur le fait que le moindre évènements à son importance dans l"histoire et dans L Histoire. Un SF à lire absolument !
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J'ai attrapé ce livre un peu au hasard au rayon SF/fantasy un jour ou je n'avais pas envie d'une énième histoire fantastiques "classique". Ce roman sur lequel je pariais peu s'est révélé être une très bonne surprise (d'où ces 5 étoiles, même si avec le recul, 4 seraient peut être plus honnêtes ^^).

J'ai un gros faible pour l'absurde britannique et ce livre en a à revendre. Parfois l'auteur nous perd un peu à force de jouer sur les aller/retours et les paradoxes temporels. Mais, le côté burlesque (voir un peu vaudeville) de l'histoire et des personnages m'a fait passer outre ces petites faiblesses de clarté et de rythme.

J'ai depuis lu Trois hommes dans un bateau, je pense me replonger un des ces quatre dans Sans parler du chien histoire de dénicher de nouveaux parallèles et clins d'oeil qui je pense ne doivent pas manquer !
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