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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je trouve l'oeuvre absolument subversive
Les mots sont orchestrés avec maestria,
Mais relatent des scènes nauséabondes
Où les descriptions sordides abondent
Et rendent le sujet hautement abject.
Sa lecture me rend presque suspecte.

Une certaine forme de poésie tutoie les ténèbres
Mais c'est une grave pathologie qu'elle célèbre.

Je m'interroge : la motivation de l'auteure ?
Conter ces noces d'outre-tombe, d'horreur,
Comme un hommage rendu, avec douceur.
Sa plume reste légère pour tracer le crime,
Ces femmes, ces enfants même, qu'il abime,
L'homme qui viole, et la mémoire, et la mort,
Se délecte de l'outrage sans aucun remords.

Éros et Thanatos l'ont envouté, et son journal
Mot après mot, sans aucune notion de morale,
Retrace tous les actes de ses cérémonies putrides,
Où la jouissance ne lui semble même pas turpide.

Drôle de littérature, mais de nos jours, dans quel ordre les tueurs en série violeurs commettent-ils leurs crimes ?

Tout ce que ce livre m'inspire est de rester vivante le plus longtemps possible !
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Le nécrophile... déjà le titre indique l'univers macabre dans lequel on va être immergé.
La lecture de ce court roman m'a été assez dérangeante je dois l'avouer. En effet, l'auteur nous décrit les perversions sexuelles du narrateur, en allant parfois jusqu'à des détails écoeurants sur des odeurs, des bruits ou sur ce que perçoit le personnage pendant ses actes.
Les premières pages nous livrent déjà un aperçu sur ce que sera la suite. Sauf que l'auteur décrit toujours des situations de plus en plus morbides...

Certains passages du livre sont marquants. Mais l'auteur ne décrit pas simplement des scènes macabres. Même si l'on découvre peu de choses sur le narrateur au fil de l'histoire, on parvient à saisir, à un certain degré, ce que recherche le narrateur à travers la nécrophilie.

C'est un personnage fasciné par la mort, habité par une immense tristesse de se livrer à des amours éphémères.

Je conseille la lecture de ce livre puisque je pense que l'on en garde forcément des souvenirs quel que soit le degré d'appréciation.

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Lucien est antiquaire à Paris, mais sa grande passion, ce n'est pas les vieux meubles, mais leurs anciens propriétaire. Car Lucien est nécrophile : à l'annonce d'un enterrement récent, il se rend dans le cimetière la nuit, déterre le corps pour l'amener chez lui, et passe ses nuits à ses côtés aussi longtemps que la nature le lui permet.

Dans le journal intime qu'il tient consciencieusement, il raconte la naissance de ses macabres penchants, la vie partagée avec ses « conquêtes », les rares rencontres avec ses pairs, et la certitude d'être tôt ou tard attrapé par les autorités.

Le nécrophile n'est pas un simple roman gore, qui se contenterait d'accumuler des horreurs jusqu'à saturation, et c'est justement ce qui le rend encore plus perturbant. Car Lucien n'est pas présenté comme un monstre immoral, mais comme un homme qui ne fait finalement de mal à personne et qui est victime de l'incompréhension du monde qui l'entoure. Il aime et respecte, à sa manière, les morts qu'il amène chez lui et pleure de chagrin quand il doit s'en séparer.

Au final, il provoque en nous à la fois de la répulsion et un profond dégoût, mais aussi de la sympathie et l'envie de le prendre par les épaules pour le consoler. Bel exploit de la part de l'auteure d'avoir réussi à mettre de la sensibilité dans l'horreur. Ce curieux mélange de sentiments contradictoires nous pousse à reprendre la lecture de ce livre, qui nous avait pourtant mené au bord de la nausée quelques minutes plus tôt.

À mettre uniquement dans les mains des amateurs de sensations fortes. Quel que soit le sentiment qui prédomine à la fin du récit, on ne pourra contester que l'oeuvre est magistralement exécutée.
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Un premier roman en édition française, celui de Gabrielle Wittkop, française d'origine et vivant avec son mari en Allemagne, qui, après avoir collaboré à différents journaux, arrêtera,entre autres, ses activités de traductrice pour se mettre à l'écriture.
Une éditrice, intéressée par de nouvelles plumes féminines dans le genre…érotique, et ouverte à l'exploration de TOUS les tabous de la sexualité humaine.
Ce roman les pulvérise dans un registre… spécial, en racontant, sous la forme d'un journal intime, les amours d'un jeune antiquaire pour… les cadavres, hommes, enfants compris. Pour lui :
« Fête des morts. Jour faste. le cimetière Montparnasse était ce matin une admirable grisaille. L'immense foule endeuillée se pressait dans les allées, parmi des gloires de chrysanthèmes et l'air avait la saveur amère, enivrante de l'amour. Éros et Thanatos. »
Le texte dérange, déconcerte avec la description précise des actes.
Comment qualifier ce texte en un mot ?
Osé.
Un style ? Un Edgar Poe contemporain avec la liberté de ton de notre époque. Je n'ai pas d'autres références possibles en tête.
Le personnage cache, avec éloquence, une profonde tristesse dans la réalisation de ses…actes, dans cette descente aux enfers.
Un personnage imaginaire ? Il semblerait que le personnage soit inspiré d'une personne réelle que l'auteure connaissait.
A ne pas mettre dans toutes les mains.

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♠️  « On parle du sexe sous toutes ses formes, sauf une. La nécrophilie n'est ni tolérée des gouvernements ni approuvée des jeunesses contestataires.(...) Pas de contrepartie pour le nécrophile amoureux, le don qu'il fait de lui-même n'éveille aucun élan. »

♠️ Absolument subversif et scandaleux, le Nécrophile fut publié en 1972 chez Régine Deforges et suscita l'indignation. Il faut dire que ce récit, journal intime de Lucien, jeune antiquaire et nécrophile à l'éloquence excessive, a de quoi déranger. Aucun détail n'est mis de côté et les penchants du jeune homme sont explicitement racontés. Si le fond de cette histoire est ignoble, la forme en est pourtant sublime. La plume et la langue de Gabrielle Wittkop sont d'une poésie outrancière, d'une élégance effarante.

♠️ La seule question qui me vient à la lecture de cette oeuvre est la suivante : comment écrire un tel récit et pourquoi ? La dernière fois que j'ai ressenti un tel malaise lors d'une lecture, c'est lorsque j'ai lu Zombi de Joyce Carol Oates, dans lequel l'auteure américaine présente elle aussi le journal intime d'un homme qui tue ses semblables pour en faire des esclaves sexuels. Alors, preuve irréfutable d'un génie incompréhensible ou folie inexplicable, intangible ? le seul espoir qui naît à la fin de cette lecture est le besoin de vivre le plus longtemps possible...

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On parle peu de cela dans le monde du sexe; je m'attendais à du gore, ce qui n'est pas le cas si on compare avec les romans de sire Cédric ou Franck Thilliez.
La langue est belle sans aucune vulgarité et pourtant la description est précise jusqu'à l'odeur.
Je n'arrive pas être choquée même quand il s'agit d'une fillette ou d'un petit garçon de cinq ans; je pense que le style y est pour beaucoup.
Finalement, je suis contente d'avoir eu l'occasion de lire ce livre culte qui a été réédité plusieurs fois; la première éditrice étant la regrettée Régine Desforges dont j'ai découvert la collection érotique tardivement: bien après la Bicyclette bleue.
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« Le nécrophile » est une lecture rencontrée lorsque j'ai découvert la lecture. Un livre marquant par son immoralité et son écriture si pure.
~
Je me replonge depuis peu dans les relectures de ma gentille jeunesse. L'envie de relire ce Nécrophile était si puissante que je n'ai pu y résister. J'avais envie de redécouvrir mon insouciance, mon innocence…
~
100 pages d'une immoralité sans borne. On côtoie un être répugnant qui se pense esthète et se voit comme un amoureux extraordinaire mais il n'en est rien. Bien au contraire. Ce Lucien est un personnage qu'on ne souhaiterait pour rien au monde côtoyer tant il est abject.
~
La force de Gabrielle Wittkop est de rendre Lucien presque attendrissant, presque humain, presque banal.
~
Un récit toujours aussi dérangeant et marquant.
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