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EAN : 9782841006328
585 pages
Bartillat (24/08/2017)
4.38/5   21 notes
Résumé :
Lorsqu’il reçoit le manuscrit de "Look Homeward, Angel", l’éditeur Max Perkins mesure aussitôt le caractère exceptionnel de ce roman autobiographique. Avec son titre inspiré d’un vers du poète Milton, le livre paraît en 1929 et rencontre un succès.
Wolfe s’est dépeint lui-même « énorme nuage noir, chargé d’électricité, fécond, impérieux, doué d’une violence d’ouragan, que rien ne pourrait retenir longtemps. » Le roman est à cette image, comme un flot stylisti... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
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C'est en regardant la série " Osark "que l'envie de lire "Look Homeward, Angel " m'est venue .
Ce grand classique américain surgit au coeur de l' intrigue lorsque la jeune héroïne le vole pour l'offrir à son copain qui rêvait de ce livre devenu rare et donc précieux . Il n'en fallait pas plus !

Thomas Wolfe n'avait que 29 ans quand parut son livre en 1929 .
Devenu culte , cet ouvrage autobiographique est en effet une mine extraordinaire . Témoin de toute une époque , c'est une fresque étonnante de précision où évolue une multitude de personnages . Mais on s'aperçoit qu'aucun n'est là par hasard : ils servent une étude psychologique , sociétale ou historique , ils divertissent par leur singularité , ils émeuvent aussi .
Tous sont campés avec une extraordinaire précision , trahissant un sens aigu de l'observation ou encore la remarquable maturité de ce jeune auteur .
Thomas Wolfe est aussi doté d'un sens de la dérision et la finesse de son humour va délicieusement pimenter sa prose .

Le récit se trame autour de l'évolution d'Eugène Gant , de sa naissance à l'âge adulte . Il vit dans l'Illinois à Altamont , au sein de sa famille nombreuse et peu conventionnelle , un brin fantasque . Eugène est un grand lecteur depuis toujours ; il est sensible et attachant .

Malgré la densité de ce texte , on est porté par l'élan d'une écriture tantôt bouillonnante tantôt lyrique . Poétique aussi parfois . Alliance réussie de force et de délicatesse .

Ce roman , toujours présenté dans sa très belle couverture d'origine et traduit par Pierre Singer, offre une lecture de qualité.
Un petit bonheur tout simplement .
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Le présent roman est, à l'image de l'ensemble de la production de Thomas Wolfe, à forte teneur autobiographique.

Eugène Gant est un petit gars de Caroline du Nord affligé d'une singulière famille. La mère, travailleuse infatigable, âpre au gain, est une femme d'une avarice sordide, qui ne dépense son avoir que dans des opérations immobilières, ne jouissant jamais réellement du fruit de son labeur. le paternel, alcoolique invétéré, dont la vie n'est qu'un éternel lamento sur le temps révolu, est un être profondément égoïste qui semble ne faire attention aux siens que pour les chapitrer dans des mercuriales grandiloquentes. Ces deux-là sont en somme un fardeau et une plaie pour leur progéniture qui semblent marqué par la fatalité. Eugène est un être dégingandé, sensible et réservé, un brin farouche en somme, et qui trouve refuge dans la lecture et la fantasmagorie de son imagination.

Qualifié de meilleur talent de sa génération par son illustre contemporain William Faulkner, d'aucuns disent que Thomas Wolfe est le précurseur de tous les écrivains américains modernes. Jack Kerouac et Phillip Roth l'ont mentionné comme influence majeure. Cela vous pose un écrivain. Look Homeward, Angel, est le premier roman de l'auteur, celui qui le fit connaître. C'est une oeuvre très touchante et d'un souffle lyrique rare pour un roman américain moderne. Une très belle découverte quelque peu galvaudée par la fautive édition Bartillat, coupable de trop nombreuses, et pourtant facilement décelables, coquilles.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Cependant, ils dansaient lentement dans la lumière grise du crépuscule, mélange de tristesse et de beauté, semblable à la lumière perdue des profondeurs sous-marines parmi lesquelles lui, triton perdu, nageait sans pouvoir oublier son exil. Et tandis qu’ils dansaient, elle, qu’il n’osait pas toucher, lui offrait son corps, lui murmurait doucement à l’oreille, serrait de ses doigts effilés sa main chaude. Elle, qu’il n’osait pas toucher, reposait au creux de son bras, telle une gerbe de blé, témoignant ainsi que le monde n’est pas sans consolation – n’était-ce pas là le port de salut, n’était-ce pas là qu’il pourrait échapper à la hantise du seul visage qui comptât pour lui, le baume qui calmerait la blessure qui avait nom Laura – tout un monde fugitif de beauté destiné à le charmer et à le consoler. Douleur, orgueil et mort déroulaient dans le crépuscule leur tragique cortège, rehaussant sa tristesse d’une joie solitaire. Il avait perdu ; mais tout long voyage à travers le monde se solde par une perte : une seconde où l’on s’attache, une seconde où l’on s’arrache, les milliers de formes fantomatiques qui brillent comme un phare et, haut dans le ciel, la véhémente désolation des étoiles.

(p. 441)
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Au bout d’un moment, Ben dit, sans colère :
– Je n’ai profité en rien de la vie. Je suis un raté. Je suis resté avec eux ici et ils ont tout détruit en moi. Mes poumons sont fichus : ils ne veulent même pas risquer de me prendre dans l’armée. Ils ne veulent même pas donner une chance aux Allemands de me tuer. Je n’ai jamais réussi à rien. Par Dieu ! s’écria-t-il, dans une explosion de colère et en proie à une agitation croissante. À quoi tout cela rime-t-il ? Le sais-tu, toi, Gene ? Est-ce réellement ainsi ou quelqu’un s’amuse-t-il à nous faire une farce ? Peut-être toute notre vie n’est-elle qu’un rêve ? Es-tu de cet avis ?
– Oui, dit Eugène, je pense comme toi. Mais je souhaiterais qu’on nous réveille. Il garda quelque temps le silence ; penché en avant sur son lit, il contempla sombrement son corps nu et maigre. Peut-être, dit-il lentement, peut-être… n’y a-t-il rien, ni personne à réveiller.

(p. 500-501)
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– Mama ! dit-il tout bas. Mama !
Elle semblait ne pas entendre. Son visage ne bougea pas, ses yeux conservaient leur fixité. (…)
Eugène se sentit inondé de pitié. Doucement, désespérément, il essaya de détacher ses doigts de la main de Ben. L’étreinte de la main rêche sur la main glacée se resserra. Puis lentement, le regard marmoréen et vide d’expression, elle secoua la tête.
Il recula, vaincu, en larmes, devant ce geste péremptoire. Soudain, avec horreur, il comprit qu’elle contemplait sa propre mort, qu’en se cramponnant ainsi à la main de Ben elle identifiait sa chair à la chair de son fils, que pour elle ce n’était pas Ben qui mourait – mais que c’était une partie d’elle-même, de "sa" vie, de "son" sang, de "son" corps, qui mourait. Une parcelle d’elle-même, la plus jeune, la plus belle, la meilleure, forgée dans sa chair, mise au monde et nourrie et conçue au prix de tant de souffrances vingt-six ans plus tôt, était en train de mourir.

(p. 522)
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Le râle, qui semblait depuis des heures avoir aspiré tout ce qui restait de vie dans ce corps usé, avait maintenant cessé. (…) Mais soudain, magnifiquement, comme s’il avait eu le sentiment de sa résurrection et de sa renaissance à une autre vie, Ben respira longuement, profondément ; ses yeux gris s’ouvrirent. En l’espace d’une seconde, toute la vie déroula à sa vue son terrible cortège, il se redressa sur ses oreillers, immatérialisé, sans soutien – une flamme, une lumière, une auréole –, réuni enfin dans la mort au ténébreux Génie qui avait plané sur chacun de ses pas, au cours de sa solitaire aventure terrestre ; puis, avec une entière et finale compréhension, assenant un regard féroce et tranchant comme un glaive sur la chambre où s’étalaient en trompe-l’œil des amours au rabais et des consciences ramollies, et sur toute cette pantomime dégradante et trouble qui maintenant se volatilisait devant ses yeux, il s’enfonça à l’instant même, dédaigneux et sans crainte comme il avait vécu, dans les ténèbres de la mort.

(p. 523)
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Une lueur nacrée commençait à mordre sur l'obscurité mauve ; le jour et la nuit s'affrontaient encore sur les collines .

Le matin , telle une marée gris-perle ,
déferlait sur les champs ,
montait à l'assaut des coteaux ,
et dissipait rapidement les ténèbres .
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