Mensonges sur le divan

Plusieurs histoires se succèdent dans ce roman. Si dans la première, racontée par Seymour Trotter, on a du mal à savoir, au final, si le psy mis en cause dit vrai et s'il a sauvé sa patiente malgré, pour ce faire son entorse énorme à la déontologie ou bien s'il cherche à manipuler avec brio Ernest qui doit évaluer son cas avant son passage devant les tribunaux, dans la suite, plusieurs psys seront de fait manipulés. Car deux histoires de patients qui mentent à leurs psys sciemment se succèdent, pour des objectifs tout autres que la guérison... C'est très intéressant car on partage tour à tour le point de vue des psys, dont celui d'Ernest, déconcerté et se sentant coupable et ceux des "faux" patients. Mais le plus fort, c'est de voir que là où un psy assez médiocre, et qui n'a pas réglé ses propres problèmes avec lui-même échoue (tout en se sentant merveilleusement compétent, plus que tous ses pairs), l'autre, finalement, parviendra peut-être à guérir les troubles réels de sa patiente qui ment, malgré elle...
Le premier et le dernier tiers du roman ont été pour moi les plus palpitants. Au milieu se trouve une longue digression sur l'institut de psychanalyse qui doit juger un de ses psys et l'exclure en raison de ses méthodes dévoyées et de ses graves transgressions dans sa relation avec ses patientes. Ce passage est pour moi beaucoup trop long et fait perdre le rythme du roman. Malgré tout, j'ai vraiment apprécié le talent avec lequel l'auteur fait une satire de ce milieu psychanalytique (et il doit le connaître, il est psy lui-même), où l'hypocrisie est reine, où beaucoup cherchent à grimper dans la hiérarchie de l'institut, où ceux qui adulaient Seth se mettent en un instant à le descendre (surtout Marshall) pour prendre sa place. Mais le pire, c'est qu'au lieu de s'épancher sur des actes graves (les coucheries avec ses patientes) ce n'est pas ça qui semble révolter les psys mais les quelques interprétations hasardeuses de ce psy seulement !
Quant aux personnages, et c'est là ce qui m'a le plus plu, on s'y attache, même aux plus vicieux. Carol, par exemple, à la limite de la perversion narcissique, on finit par comprendre peu à peu comment elle en est arrivée à avoir ces comportements et à voir ses failles, et elle finit par se montrer plus humaine et se remettre enfin en question en s'interrogeant sur elle. Justin suscite à la fois l'exaspération et l'empathie, et concernant Marshall, on comprend certains de ses obsessions mais pour moi, il reste assez abject malgré ses quelques déterminismes à devenir tel qu'il est (égocentrique au possible, vaniteux, gonflé d'orgueil, avare, machiste...)
Toutefois, comme dit précédemment, j'ai trouvé certains passages traînant un peu en longueur, ce qui fait que j'ai moins apprécié ce roman que d'autres du même auteur.

Excellent!

Une anthologie de forfaitures analytiques, de mauvaises fois en tous genres et aussi de recherches éthiques, de sincérité sur fond d'actes manqués.
Tragique, drôle et très éclairé sur un milieu corrompu tant par les praticiens que les patients.

Et pourtant?

Oui, pourtant, ça tourne et ça tourne bien.

A vous de déméler l'écheveau pourtant limpide de ces mensonges sur le divan...

Carol veut se venger du Dr Lash, qu'elle accuse d'avoir poussé son mari à la quitter au terme de ses cinq années de psychanalyse. Tel est le point de départ d'un époustouflant chassé-croisé mettant en scène psys et patients. Vérité et mensonge, argent et amour, pièges et séduction, tous les ingrédients sont réunis pour un délicieux pudding psychanalytique. Ecrit avec humour et beaucoup de sincérité (ah, les rapports des psys à l'argent !!!), mais haletant comme un véritable thriller, ce roman psychologique se lit du début à la fin avec un réel plaisir. Bravo également pour la traduction !

Je ne l'ai pas terminé car je n'ai pas aimé. Enthousiasmée par "le problème Spinoza" du même auteur, j'ai poussé la lecture jusqu'à la moitié du livre en espérant que...
Mais non, rien. Rien que des "chamailleries" entre confrères psychanalystes sur le respect de l'éthique et de la déontologie dans la relation avec le patient (argent, séduction).
Ernest Lash, psychanalyste, tente pour la première fois une méthode thérapeutique peu recommandée par ses confrères : ne pas avoir de réserve quant à sa propre vie privée, exprimer ses sentiments au patient, voire même, si nécessaire, avoir un échange physique (ex: le prendre dans ses bras)...avec toutes les dérives que ce principe peut engendrer (et qu'il faudrait pouvoir gérer).
C'est ce principe même de transparence envers son patient qui m'intéressait et avait éveillé ma curiosité envers ce livre. Mais ça met beaucoup de temps à démarrer : à la moitié du livre (qui ne fait pas moins de 576 pages en édition de poche), Ernest Lash a à peine débuté cette méthode avec une toute nouvelle patiente, qui, justement, sans qu'il le sache, a déjà un passif lourd avec les psychanalystes car avait été abusée sexuellement. Carole, avocate, n'est là en fait que pour se venger de son mari qui vient de la quitter... le sujets abordés entretemps comme l'attrait de l'argent, le désir de séduction, le pouvoir...l'esprit de vengeance pure... très peu pour moi.
Bref, je me suis terriblement ennuyée et c'est sans regret que j'ai arrêté sa lecture.

Voila bien un roman que je recommande vivement à tout amateur de psychologie... D'abord recommandé par un ami, puis par des professeurs en psychologie clinique, j'ai commencé ce livre parce qu'on m'avait dit qu'il traitait de la personnalité "borderline".

J'ai tout de suite été séduit, amusé et admiratif de la qualité d'écriture du livre, de la pertinence des répliques et de la richesse des idées exposées. L'évolution des personnages, aussi subtile que cohérente, met en évidence l'efficacité d'une thérapie de qualité et les changements qu'elle instaure chez les individus.

Mais plus que tout, ce que j'ai apprécié dans ce livre est d'observer le monde de la psychothérapie à travers différents niveaux hiérarchiques, sans fard. D'abord la relation entre proches, puis du thérapeute au patient, puis du thérapeute à son superviseur, et enfin le point de vue de la direction d'un organisme professionnel...

Je le recommande vraiment, pour toute personne qui recherche un bon livre enrichissant et divertissant. Nul jargon technique dans ces pages, le contenu est accessible au plus grand des novices. Bonne lecture.

original, subtil, drôle... Il y a beaucoup de choses étonnantes dans le livre, tant dans la forme que dans le fond. C'est une histoire à multiples personnages dont les histoires s'entremêlent autour de la psychothérapie. Je retiens l'originalité de l'histoire, du propos, cette façon qu'ont les personnages, par leurs confidences et leurs mensonges sur le divan de faire passer des tas d'idées sur la vie, sur la façon de la mener pour soi par ses propres choix. C'est un livre remarquable de ce point de vue et on ne s'ennuie pas une seconde car l'auteur a l'intelligence de tisser une intrigue qui donne envie de poursuivre, de connaître la suite.

Tout un programme ce roman !! Entre plongée dans le monde incroyable de la psychanalyse et voyage dans les méandres de quelques esprits torturés, ce livre est captivant. Quelques lourdeurs de style à déplorer, mais ça n'enlève rien à l'originalité de ce livre. J'ai bien aimé ce roman, plein d'humour, aux personnages haut en couleurs, aux rebondissements tantôt évidents, tantôt plutôt inattendus...
Un bon divertissement !!

Un jour, j'ai pris le TGV pour rentrer de Paris sur Grenoble. Je m'installe à ma place, un jeune homme arrive et s'installe à côté de moi. Je sors mon livre, il sort son livre .... et le train démarre. Petit coup d'oeil sur le livre de mon voisin, petits sourires entre gens " du même monde "....Et puis au bout d'un certain temps, n'y tenant plus je branche mon voisin....Nous avons échangé pendant tout le reste du voyage sur les livres, la lecture, la place de la lecture dans nos familles car ce jeune homme avait l'age de mon fils ainé et nous nous sommes rendus compte que nous avions bcp de points communs et de lectures communes. Avant de nous séparer à la gare de Grenoble, ce jeune homme me conseille un livre à lire, ce livre à lire. Je n'ai pas de papier donc je note les références sur mon portable et elles y restent durant un an et demi. Avant de partir en vacances, je me suis rappellée que j'avais ça sur mon portable et je l'ai acheté .
Et je me suis bien amusée....Je suis déjà une fan de David Lodge alors je me disais bien que si David Lodge avait aimé ce livre ....
J'y ai appris aussi bcp de choses sur toutes les querelles de chapelle dont j'avais qd même ouï dire mais surtout ce que j'ai appris c'est que peu importe finalement la chapelle que l'on choisi. Ce qui compte c'est que ça marche et qu'une certaine éthique soit respectée.Il sagit bien d'un plaidoyer pour la psychothérapie mais sous forme de roman tout à fait prenant, très bien écrit, très fin dans l'analyse des comportements. Forcemment ...l'écrivain est psychiatre et on sent bien qu'il n'a pas fait qu'écouter pendant des heures des gens en crise. On sent qu'il n'a pas été dupe ni de ces gens ni de lui même , qu'il est allé chercher loin ce que chacun cherche à se cacher le plus possible et à cacher au psy le plus possible, le truc qu'on ne peut pas dire ni entendre ni voir finalement et pourtant la guérison passe par la, entre autre. Ce qui m'a intéressé aussi c'est qu'il ne reconnait pas que au psy le pouvoir de guider l'autre à travers les méandres de sa personnalité mais je ne dois pas trop en dire sur le livre.
Il y a qd même une idée très séduisante qui reste à la fin de cette lecture ....Et si en fait le psy pouvait guérir l'autre même malgrè lui ? Guérir l'autre ou plutôt lui ouvrir les yeux sur ses réels désirs, motivations dans la vie. Est ce que qq'un qui mentirait en partie à son psy pourrait qd même y trouver qq chose, être touché par qq chose ?

Une lecture divertissante, malgré un handicap de départ : Irvin Yalom n'est pas écrivain, son style est tellement passe-partout qu'il en devient inexistant. Il faut donc passer outre cette écriture défaillante pour se concentrer sur l'intrigue, pas mal menée, et sur le sujet qui est captivant pour le non initié : les psychanalystes, leurs relations avec leurs patients, leurs collègues, leurs carrières, leurs rivalités professionnelles. C'est un sujet en or dont l'auteur, lui-même psychanalyste de profession, tire bien parti, tricotant plusieurs intrigues avec fluidité, et apportant des trésors de détail très crédibles sur ce métier. On se prend à attendre les "scènes sur le divan" avec un véritable suspense. Seule l'évolution du principal personnage féminin est traitée avec peu de cohérence : son caractère change du tout au tout entre le début et la fin du roman, grâce aux seuls talents d'un psy (dans lequel l'auteur semble largement se projeter!). Cela donne un tour assez artificiel au dénouement, mais cependant pas de quoi bouder son plaisir.

Première lecture dans le format point2 : on peut apprécier la légèreté du livre et trouver le papier tellement fin qu'on aurait tendance à lire une page sur deux.
Ce qui n'a pas été le cas. "Mensonges sur le divan" nous emmène aux frontières de l'analyse vue des deux côtés : le soigné, le soignant. La question centrale semble bien être : qui croit qui et quoi dans une analyse ? A 175 $ la séance, la question a de la valeur.
Mais le scénario est suffisamment construit et dense pour prendre quelque plaisir à démêler les sentiments complexes des personnages , eux-mêmes partagés entre autosatisfaction, vengeance, amour et argent. Un "Dallas" chez Freud en quelque sorte, ou encore "Amour, Gloire et Beauté" lacanienne.
Amusez-vous, amusons-nous à cette lecture. Hypocondriaques s'abstenir : que de symptômes troublants !